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mardi 1 août 2017

Le topless sur la plage est-il encore un acte féministe ?


Le topless sur la plage est-il encore un acte féministe ?

Par Pauline Verduzier | Le 11 août 2014

Libéré dans les années 1970, conformiste dans les années 2000, le sein nu sur la plage ne revêt pas la même signification à travers les âges. Mais au fait, a-t-il jamais été féministe ?

« Les femmes ont galéré pendant des années pour qu'on leur laisse le droit d'enlever leurs horribles costumes de bain qui les empêchaient de se mouvoir.» Pour cette militante féministe du collectif « Garçes », tomber le haut est d’un droit chèrement acquis : « le droit de faire ce que l'on veut avec son corps, à la plage ou ailleurs, (qui) est totalement féministe! ».

Les médias l’ont relevé depuis quelques années : le topless est de moins en moins visible sur les plages. Préoccupation pour son capital soleil, peur d’être instagramée par un voyeur malveillant ou retour de pudibonderie, les observateurs ne manquent pas d'arguments. Sous ce constat, une autre question se dessine, celle de la symbolique du téton libre dans l’imaginaire social. En couvrant leur poitrine, les femmes renonçent-elle à un geste émancipateur?
Dans les années 1970 - 1980, le topless est effectivement une façon de revendiquer une certaine liberté, une facette de la révolution sexuelle. « Les femmes qui restaient jusque-là en retrait sur la plage, soumises, passent en première ligne et affichent un corps plein d’aisance », explique le sociologue Jean-Claude Kaufmann dans Métro. Pour l'auteur de Corps de femmes, regards d'hommes. Une sociologie des seins nus sur la plage, le topless tombe pourtant rapidement dans la banalité à mesure qu’il se généralise. Voire dans le conformisme. « Sous la plage, les pavés », écrit-il dans son livre. Soit autant de « petits fragments de conformité » que l’on retrouve dans l’exposition des corps à demi-nus. Bronzer topless ne serait qu'un rituel reproduisant la hiérarchie des corps, où le « beau » s’exposerait plus facilement que le « laid », le « jeune » que le « vieux ». « C’est pour se sentir aimée, parce que regardée », confesse l’une des vacancières interrogées dans son enquête. Bien loin des revendications féministes…


Un sujet qui divise les féministes

Du côté des militantes, la question fait débat. Comme pour la controverse autour des Femen, un certain courant fustige l’utilisation du corps comme outil de contestation, quand l’autre y voit un support hautement politique. Pour l’écrivain et militante britannique Zoe Margolis, il faudrait même « plus de nudité » pour faire face aux clichés sexistes, en rendant visible le corps féminin dans l’espace public. « L’amalgame de la chair des femmes avec le mal et le péché est toujours d’actualité », assure-t-elle dans une chronique sur le site du Guardian. Il faudrait donc s'en émanciper par l'exposition de ses formes.
C’est aussi la ligne que revendique l’association des «TumulTueuses». En 2011, ce groupe de féministes organise des « bains revendicatifs » : elles visitent une piscine municipale torses nus en proposant aux nageurs de couvrir les leurs. Une action qui visait à montrer leur « ras-le-bol » de la sexualisation du corps féminin.

D’autres femmes prennent l’argument à rebours : montrer ses seins, c’est justement souscrire à cette sexualisation, ou tout du moins à certaines normes esthétiques. L’essayiste Agnès Poirier écrit sur son blog hébergé par le Guardian que « tomber le haut n’a jamais été un acte féministe, mais plutôt une quête vaine et narcissique d’un corps sans marques de bronzage. Ça a toujours été une mode, celle de la femme-objet, et surement pas le manifeste de la femme libérée. » Le débat reste entier. 


vendredi 21 novembre 2014

Santiago du Chili / Les cafés topless

 LES CAFÉS TOPLESS 
DE SANIAGO DU CHILI

La légende veut que l’origine du nom « cafés avec jambes » soit issue d’une loi exigeant que la vitrine du café soit « floutée » dans la partie supérieure ou protégée par un paravent afin que l’identité des clients soit protégée, ce qui permet de faire ressortir les jambes élancées des serveuses. En outre, « Pierna » signifie aussi en « argot » chilien, « copine » ou « nana ».

Ce type d’établissement a connu son apogée à la fin des années 90’ et il s’est par la suite étendu à l’ensemble du Chili. A l’époque, le secteur de l’horeca était moribond et on cherchait un nouveau « service » pour le redynamiser. Il fut donc décidé d’allier érotisme, sensualité et service de restauration. Ces cafés ouvrent en semaine jusque 22 heures et le week-end jusqu'à 15 heures.  
AFFICHE DU GOUVERNEMENT CHILIEN : «  LE CAFÉ EST COLOMBIEN, LES JAMBES BRÉSILIENNES, SI ENSEMBLE ILS FONT UN CAFÉ AVEC JAMBES, IMAGINE TOUTES LES CHOSES QUE NOUS POUVONS CRÉER EN INTÉGRANT D'AUTRES CULTURES À LA NÔTRE. INTÉGRONS LES ÉTRANGERS » 
Les secteurs les plus conservateurs de la politique chilienne ont vivement critiqué ces endroits qu’ils accusaient de propager l’infidélité et l’immoralité mais ils ont fini par les accepter au fil des années car ils ont permis la création d'environ 2.000 emplois. Certains ont par contre été obligés de fermer pour prostitution. Pour l’heure, ils constituent un attrait touristique pour la ville de Santiago. Malgré tout, les « cafés con piernas » sont représentatifs d'un certain sexisme de la société chilienne.
« CAFÉ CON PIERNA » GRAFFITI AU POCHOIR DE TAZ. PHOTO CHEZ FLICKR
Enfin, un des « cafés con piernas » les plus réputés du centre de la ville est le Macumba, sans doute le plus prestigieux. Paulina Moran, jeune entrepreneuse, explique qu'elle a dû faire face aux critiques de la presse et précise que son café est en règle et qu'il n'offre pas de services de cabaret. Enfin, la jeune femme souligne: « un café con piernas est un endroit où le café est servi par une jeune femme séduisante, peu vêtue mais c'est tout. Le secteur privilégie l'attention du client, les serveuses sont conscientes qu'elles doivent uniquement servir du café, être aimables avec le client et rien de plus. »