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jeudi 28 février 2019

Littérature / Les fautes de français des grands écrivains



Littérature : les fautes de français des grands écrivains

Que peuvent donc avoir en commun Gide, Baudelaire, Camus, Zola, Voltaire et tant d'autres écrivains de renom ? Celui d'avoir fauté... en couchant leurs phrases. Un livre recense ces fautes de français de nos maîtres littéraires. Réjouissant.

Qui, parmi nous, peut se vanter de maîtriser parfaitement l'orthographe ? Qui n'a jamais eu quelque appréhension au moment d'expédier un mail, une note, une lettre ?

Le doute peut nous prendre.
Et si parmi ces mots jetés se cachait une faute d'accord, une erreur orthographique ?  Rien de très grave, bien entendu, mais pourquoi ressentons-nous comme une gêne, un frisson de culpabilité, une poussière de honte ?
C'est qu'on ne quitte jamais vraiment les années scolaires. Ah, ces moments terribles ! Quand le professeur de français annonçait les notes des rédactions. Les copies tombaient sur la table.
La sentence écrite à l'encre rouge...
"Victor Hugo, dont l'oeuvre n'est pas exempte de fautes d'accord,  fit poliment remarquer à Lamartine qu'il avait laissé passer quelques incorrections. Ce dernier répondit : "<em>Mon principe est cependant qu'il faut en faire en vers, sans cela la grammaire écrase la poésie. La grammaire n'a pas été faite pour nous</em> !"
"Victor Hugo, dont l'oeuvre n'est pas exempte de fautes d'accord,  fit poliment remarquer à Lamartine qu'il avait laissé passer quelques incorrections. Ce dernier répondit : "Mon principe est cependant qu'il faut en faire en vers, sans cela la grammaire écrase la poésie. La grammaire n'a pas été faite pour nous !"
(capture d'écran)
Faire des fautes d'orthographe !

De nos jours, on ne risque rien sinon, peut-être, une vague déconsidération chez l'expéditeur du courrier, un air navré. Et puis, si c'est nous qui recevons la missive truffée de fautes, il est permis d'en sourire. Et de penser à Gide : "Les fautes des autres, c'est toujours réjouissant".
Cet ouvrage consolera les cancres que nous étions peut-être. Parce que les plus fameux stylistes de la langue, mais oui, ont tous fait des fautes de français.
"Il existe un comique orthographique comme il est au théâtre un comique de gestes ou de situation"Anne Boquel et Etienne Kern
Anne Boquel et Etienne Kern les relèvent avec une gourmandise évidente.
En publiant Les plus jolies fautes de français de nos grands écrivains (Editions Payot), ces deux professeurs de lettres, tels deux inspecteurs traquant la bavure, apportent une fraîcheur bienvenue dans l'univers souvent coincé des belles-lettres.
Guillaume Apollinaire, dans son célèbre quatrain qui ouvre <em>Le Pont Mirabeau</em> commet lui aussi une fameuse faute d'accord. L'affaire passe pourtant inaperçue depuis un siècle.
Guillaume Apollinaire, dans son célèbre quatrain qui ouvre Le Pont Mirabeau commet lui aussi une fameuse faute d'accord. L'affaire passe pourtant inaperçue depuis un siècle.
(DR)

Jules Verne, Balzac, Apollinaire, Maupassant, tous concernés !


Jules Verne décrit à ses parents la situation dans la capitale après le coup d'Etat de 1850 : "Les maisons sont criblées de bal !" écrit-il sans tituber.

Balzac prend sa plus belle plume quand il s'adresse à madame Hanska : "Allons adieu, vous une de mes consolations secrètes, vous vers qui vole mon âme et ma pensée"
Toujours Balzac, dans La cousine Bette : "Ta pension de retraite et le peu que j'ai, en mon nom, nous suffira".

L'immense Victor Hugo lui-même ne dédaignait pas les fautes d'accord. Dans Le Mendiant (Les Contemplations), il écrit :

"Et, pendant qu'il séchait ce haillon désolé
D'où
 ruisselait la pluie et l'eau des fondrières
Je songeais que cet homme était plein de prières
"
"Songes à mon bonheur si j'illustrais le nom Balzac!"
(Balzac, lettre à sa soeur)
Baudelaire adressant une missive à sa mère : "Ma chère mère, une de tes dernières lettres contenaient des promesses et des offres que pour rien au monde je n'accepterais."

Parfois, c'est le mot juste qui fait cruellement défaut. Les auteurs rapportent cette anecdote délicieuse au sujet d'Emile Littré, l'insurpassable lexicographe. Le grand homme avait un faible pour sa bonne. Les auteurs racontent : "Un jour qu'il la lutinait,  Madame Littré poussa la porte et s'écria " Ah, monsieur, je suis surprise !" Et le regretté Littré, se rajustant, lui répondit : "Non madame, vous êtes étonnée. C'est nous qui sommes surpris..."
L'ouvrage évoque aussi les pléonasmes et autres redondances.

Les horreurs de Zola

Stendhal, dans le Rouge et le Noir : "C'est ce que je demandes'écria-t-elle, en se levant debout."
Balzac dans Le Père Goriot : "Il regarda tristement son ouvrage d'un air triste, des larmes sortirent de ses yeux". L'écrivain aurait dû se relire avant d'envoyer le manuscrit chez l'imprimeur. Dans Une ténébreuse affaire, il écrit : "Le bruit du galop de son cheval, qui retentit sur le pavé de la pelouse, diminua rapidement."

Même conseil à Zola. Dans La débâcle, les horreurs décrites semblent avoir découragé l'habituelle rigueur de l'écrivain : "Puis, c'était un capitaine, le bras gauche arraché, le flanc droit percé jusqu'à la cuisse, étale sur le ventre, qui se traînait sur les coudes." On applaudit l'exploit...
Guy de Maupassant : "<em>La douleur de la mère s'atténuait sous la parole <strong>sucrée </strong>de l'ecclésiastique</em>"<br />
Sucrée ou sacrée ?
Guy de Maupassant : "La douleur de la mère s'atténuait sous la parole sucrée de l'ecclésiastique"
Sucrée ou sacrée ?
(DR)
Et Maupassant ! Est-ce la syphilis qui le grignotait doucement quand il écrit : "Je sortis et j'entrai dans une brasserie où j'absorbai deux tasses de café et quatre ou cinq petitsvers pour me donner du courage(La Patronne, dans la revue La Lanterne en 1889).

Apollinaire et son fameux Pont Mirabeau, qui contient aussi une faute d'accord, et une belle, encore  :

"Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours,
Faut-il qu'il m'en souvienne
La joie venait toujours après la peine"


On parcourt ce livre avec le sourire, mais aussi traversé par toute une gamme d'émotions. Comment rester de marbre à la lecture de cette lettre de Rimbaud à  Verlaine. Les fautes d'accord traduisent ici l'affolement du cœur :

"Reviens, reviens cher ami, seul ami, reviens. Je te jure que je serai bon. (...) Tu n'as qu'à refaire le voyage. Nous revivrons ici bien courageusement, patiemment. Ah ! Je t'en supplie (...)
Oh tu ne m'oubliera pas, dis ?
Non tu ne peux pas m'oublier. Moi je t'ai toujours là.
Dis, répons à ton ami, est-ce que nous ne devons plus vivre ensemble. Sois courageux. (...)

A toi toute la vie
Rimbaud

Enfin, histoire de pimenter la chose, les auteurs des Plus jolies fautes de français de nos grands écrivains ont même laissé une "célèbre faute à retrouver dans leur texte". L'auteur de cet article, fameux cancre, ne l'a toujours pas trouvée.
Honte à moi ?

dimanche 28 décembre 2014

Une vente de livres de Jules Verne rapporte 278.000 euros


Des exemplaires des œuvres de Jules Verne décorés par Hetzel, en 2006.

Une vente de livres de Jules Verne rapporte 278.000 euros


Par Violaine Morin, AFP agence
Publié le 13/06/2014 à 07:02

Des ouvrages de l'auteur de Vingt Mille Lieues sous les mers, décorés par l'éditeur Hetzel, ont décuplé leur estimation, mercredi chez Arcurial.


Jules Verne n'a pas fini de plaire. L'auteur français le plus traduit au monde, dont les romans ont été habillés par l'éditeur de génie Hetzel, a rapporté 277.368 euros en vente aux enchères mercredi chez Arcurial. Au total, 300 volumes des «Voyages extraordinaires» de Jules Verne étaient à vendre mercredi. Une date qui coïncidait avec le bicentenaire de la naissance de Pierre-Jules Hetzel (1814-1886), inventeur de l'édition moderne.
Certains lots ont décuplé leur estimation, comme le roman «Une ville flottante», estimé 1.500 à 1.800 euros, et vendu 14.500 euros. Dans l'ensemble, la vente a doublé son estimation et 96% des lots ont trouvé preneurs, selon la maison d'enchères.
Débutée en 1863, l'odyssée Jules Verne-Hetzel dura plus de quarante ans. «Les Voyages extraordinaires» se composent de soixante-deux romans qui ont donné le jour à plus de 2000 variantes de cartonnages rivalisant de décors et de couleurs. Un coup de maître éditorial qui fait la fortune des Éditions Hetzel et séduira les collectionneurs. En 1868, Jules Verne écrivait à Hetzel: «Votre Verne, celui que vous avez inventé».
La technique du cartonnage permettait, avec un prix de revient bien inférieur à celui du cuir, de décliner à l'infini les plaques servant à la gravure.



samedi 27 décembre 2014

Jules Verne / La légende du Nautilus

Gravures grand format et manuscrit original pour une immersion dans l'œuvre de Jules Verne.

Jules Verne : la légende du Nautilus

Par Bruno Corty
Publié le 18/12/2014 à 07:00

Diffusé en feuilleton en 1869 et 1870, Vingt Mille Lieues sous les mers, le plus célèbre des Voyages extraordinaires de l'écrivain français, paraît en édition de luxe.


Quel gamin n'a pas un jour rêvé d'embarquer à bord duNautilus et, comme Pierre Aronnax, son domestique Conseil et le géant canadien Ned Land, d'y faire la connaissance du capitaine Nemo? Nos aïeux ont découvert ce roman du cycle des Voyages extraordinaires en feuilleton dans Le Magazine d'éducation et de récréation. Journal pour toute la famille du 20 mars 1869 (numéro 121) au 20 juin 1870 (numéro 151). Cette revue fut créée par l'éditeur Jules Hetzel, qui publia ensuite l'histoire de Verne en deux volumes puis en un seul en 1871.

Le manuscrit, dans sa deuxième version, la seule complète connue à ce jour, fut cédé par Michel Verne, le fils de l'écrivain, au prince Roland Bonaparte en 1906. La bibliothèque du prince fut ensuite léguée à la Société de géographie puis en 2010 à la BnF au département des cartes et des plans.
C'est cette version qui est aujourd'hui publiée par les Éditions des Saints Pères, qui nous offrirent en début d'année l'incroyable manuscrit du Voyage au bout de la nuit de Céline.
Restauré, en série limitée et numérotée (1000 exemplaires), dans un coffret assemblé à la main, cet inédit de 500 pages est enrichi des gravures de l'époque signées Alphonse de Neuville et Édouard Riou, présentées pour la première fois en grand format.

«J'espère que vous nous conduirez bientôt dans les profondeurs des mers et que vous ferez voyager vos personnages dans ces appareils de plongeurs que votre science et votre imagination peuvent se permettre de perfectionner.»
Lettre de George Sand à Jules Verne
On se souvient que l'idée du livre fut en grande partie inspirée par George Sand. Après avoir dévoréCinq Semaines en ballon et Voyage au centre de la Terre, la romancière écrivit à Jules Verne: «J'espère que vous nous conduirez bientôt dans les profondeurs des mers et que vous ferez voyager vos personnages dans ces appareils de plongeurs que votre science et votre imagination peuvent se permettre de perfectionner.» Verne se lance en 1865. Le livre s'appelle alors Voyage sous les eaux. Puis viendront Vingt Mille Lieues sous les eauxVingt Mille Lieues sous les océansMille Lieues sous les océans… avant le titre définitif en 1868.


Entre l'écrivain et son éditeur, le dialogue est âpre. Jules Verne voulait que le capitaine Nemo soit un Polonais, victime des Russes. Hetzel refuse. Hetzel souhaitait que Nemo soit un anti-esclavagiste. Verne refuse. En 1868, le romancier, angoissé, écrit à Hetzel: «Si je ratais ce livre-là, je ne m'en consolerais pas. Je n'ai jamais eu un plus beau sujet entre les mains.»
Le résultat est à la hauteur de ses espérances. Et, à l'heure des liseuses, de la littérature électronique, il est tout simplement magique de pouvoir relire cette histoire fantastique avec l'écriture de Verne, belle, régulière, aérée dans la première partie, beaucoup plus nerveuse, serrée dans la deuxième. La personnalité sombre de Nemo, les naufrages, attaques de calmars géants, le piège des glaces, l'Atlantide: on est émerveillé par l'imaginaire du génial Nantais.

Vingt Mille Lieues sous les mers, le manuscrit de Jules Verne, Éditions des Saints Pères, 512 p. 189 €.


vendredi 26 décembre 2014

Le remake de Jules Verne par Disney tombe à l'eau

La version 3D de <i>Vingt Mille Lieues sous les mers</i>, produite par les studios Disney, ne verra pas le jour.

Le remake de Jules Verne par Disney tombe à l'eau


Par Margaret Alwan
Mis à jour le 23/07/2013 à 23:28
Publié le 23/07/2013 à 16:57

L'adaptation du roman Vingt Mille Lieues sous les mers, sous la direction de David Fincher, n'aura finalement pas lieu. En cause, un budget trop coûteux pour la maison de Mickey, qui peine à se remettre de l'échec cuisant de Lone Ranger.


Le projet ambitieux faisait rêver. Il ne verra malheureusement pas le jour. L'adaptation du célèbre roman de Jules VerneVingt Mille Lieues sous les mers, produit par les studios Disney et réalisé par David Fincher, n'aura pas lieu. D'après le blog The Playlist du site américain Indiewire, le remake en 3D du film de Richard Fleischer (en salles en 1954), également produit par la maison de Mickey, ne pourra pas se faire en raison d'un budget trop conséquent, évalué à 200 millions de dollars. Un coût d'autant plus onéreux que les studios Disney se remettent tout juste de l'échec retentissant de Lone Ranger, le western du réalisateur à l'origine de la saga Pirates des Caraïbes, Gore Verbinski.
Le long-métrage, qui raconte les aventures du justicier légendaire John Reid (Armie Hammer) et de son acolyte, le guerrier indien Tonto (Johnny Depp), a non seulement été mal accueilli par la critique anglo-saxonne mais a surtout récoltédes résultats catastrophiques au box-office américain. Au premier jour de sa sortie outre-Atlantique, le film, dont la sortie française est prévue pour le 7 août prochain, a totalisé 10 millions de dollars de recettes pour un budget de 250 millions. Des problèmes rencontrés en production parmi lesquels un tournage interrompu en août 2011 et une coupe budgétaire importante (avec une baisse de 20% des salaires), laissaient déjà entrevoir au producteur Jerry Bruckheimer cette fâcheuse performance.
Dans la même lignée, les mauvais résultats de l'autre superproduction John Carter, réalisée par Andrew Stanton,avaient engendré des pertes d'environ 200 millions de dollars sur le deuxième trimestre fiscal, clos au 31 mars 2012. Face à ces deux gros flops aux lourdes conséquences, les studios Disney ne veulent pas prendre le risque de s'engager sur un projet d'une telle ampleur.

Adieu Channing Tatum, bonjour Ben Affleck

Les spectateurs avaient pourtant l'espoir de voir l'adaptation de Vingt Mille Lieues sous les mers se réaliser en apprenant au mois de février dernier qu'une aide financière de 12 millions de dollars venant du gouvernement australien serait apportée à David Fincher, et que l'acteur abordableChanning Tatum remplacerait le coûteux Brad Pitt dans la peau du capitaine Nemo.
Le cinéaste prisé, à l'emploi du temps chargé, a de nombreux projets pour se consoler. David Fincher tournera cet automne Gone Girl, l'adaptation du polar à succès de Gillian Flynn, paru en France en août 2012 sous le titre Les Apparences. Un roman certes moins spectaculaire que celui de Jules Verne mais tout aussi prometteur, en témoigne le casting faisant figurer Ben Affleck dans le rôle principal. Andrew Kevin Walker, initialement choisi comme scénariste de Vingt Mille Lieuessous les mers, travaille avec David Fincher sur la suite de Millenium, d'après le roman de Stieg Larsson La Fille qui rêvait d'un bidon d'essence et d'une allumette, avec Daniel Craig toujours de la partie sous les traits du journaliste Blomkvist.
D'après The Playlist, les studios Sony Pictures, qui produisent la suite des aventures de Lisbeth Salander, ne sembleraient pas ravis face au risque que le tournage du polar empiète sur celui du nouveau volet de la saga, qui devrait débuter en janvier 2014. On fait confiance au brillant David Fincher pour que ça ne soit pas le cas.



jeudi 25 décembre 2014

David Fincher peine à financer son remake de Jules Verne


David Fincher compte faire un remake du film de 1954, réalisé par Richard Fleischer.

David Fincher peine à financer son remake de Jules Verne


Par Raphaël Bosse-Platière
Publié le 15/02/2013 à 14:29

Malgré l'appui de Disney, le projet d'adaptation de 20.000 lieues sous les mers a du mal à voir le jour. La situation pourrait se débloquer, grâce à l'aide du gouvernement australien, et de certaines faveurs fiscales.


Le vaisseau Nautilus pourrait jeter l'ancre au large des côtes australiennes. David Fincher, qui prévoit d'adapter 20.000 lieues sous les mers de Jules Verne, pourrait bénéficier d'importantes réductions fiscales pour tourner son film en Australie, selon The Daily Telegraph.
Le gouvernement fédéral aurait proposé à Disney, qui produit ce film en 3D, une aide financière de 12 millions de dollars, qui pourrait grimper jusqu'à 19,2 millions en additionnant la contribution des régions concernées. Cette somme résulterait d'un abattement de taxes de 30%, contrairement aux 16,5% appliqués normalement, pour ce blockbuster au budget si pharaonique, que David Fincher cherche des financements depuis près de trois ans.
Selon des sources citées par le Hollywood Reporter (THR), le tournage se ferait dans deux lieux principaux. Le premier est le Village Roadshow Studios, dans le Queensland, au Nord-Est du pays. C'est là-bas que la série Terra Nova a été filmée. Le deuxième studio serait celui de la Fox à Sydney, où The Wolverine à été réalisé. Ce dernier aurait rapporté 2.000 emplois et généré 80 millions de dollars à la région.

Brad Pitt ne sera pas au générique, Angelina Jolie peut-être

Simon Crean, le ministre en charge des questions artistiques, a confié à ABC que le projet de David Fincher «sera encore plus gros» que Wolverine. D'après lui, James Mangold et l'équipe du film avec Hugh Jackman ont passé le meilleur tournage de leur vie en Australie.

L'affiche du film de 1954. Crédits photo: Disney.

Cette opération séduction n'est pas sans rappeler celle de la Nouvelle-Zélande pour The Hobbit. Sous la menace de voir le tournage filer en Irlande, John Key, le premier ministre néo-zélandais, avait consenti à faire une croix sur 34 millions de dollars de recettes fiscales supplémentaires. En tout, le film aurait rapporté environ 1,5 milliard de dollars au pays.
Aucune date de tournage n'a encore été annoncée pour ce projet porté par Fincher depuis trois ans, et dont Disney avait annoncé le gel il y a quelques semaines. Scott Z. Burns (Contagion) avait écrit une première version du scénario, avant que celle-ci ne soit remaniée par Andrew Kevin Walker (Seven).
Initialement annoncé au casting, Brad Pitt ne fera finalement pas partie de cette aventure, selonTHR. Sa femme, Angelina Jolie, devrait quant à elle faire partie du projet de remake du film de 1954. Avec James Mason dans la peau du capitaine Nemo, cette adaptation du roman de Jules Verne avait reçu deux Oscars.
David Fincher, qui avait remporté de nombreuses récompenses avec The Social Network, vient de retrouver l'acteur du film, Justin Timberlake. Pour lui, il vient de signer un clip de sa chanson Suit & Tie .



mercredi 24 décembre 2014

Les cartonnages extraordinaires de Pierre-Jules Hetzel

Pierre-Jules Hetzel, découvreur de talent et imprimeur de génie.

Les cartonnages extraordinaires 

de Pierre-Jules Hetzel


Par Valérie Sasportas 
Publié le 05/06/2014 à 07:00

Plus de 300 volumes de Jules Verne publiés par ce grand éditeur seront à vendre chez Artcurial, le 11 juin.


L'une des plus fabuleuses épopées d'un écrivain génial du XIXe siècle et d'un éditeur au flair légendaire, revient aux enchères. Trois cents volumes des Voyages extraordinaires de Jules Verne édités par Pierre-Jules Hetzel vont être dispersés chez Artcurial à Paris le 11 juin. Il n'y a plus eu pareille vente depuis la mort en 2010 de Michel Roethel, grand expert ès Verne. Cette année-là, sous le marteau d'Hervé Poulain, 246 lots ont totalisé 293.000 euros. «On a cantonné ce grand auteur dans un purgatoire d'auteur pour enfants, c'est grotesque! Savez-vous que son œuvre est la deuxième la plus publiée au monde derrière la Bible?», avait coutume de marteler Michel Roethel. Quelques années auparavant, le libraire assurait l'expertise de la vente «vernienne -hetzélienne» de Michel Serrault, à Drouot.



Dans la salle, la réflexion d'un libraire aux journalistes est restée dans les annales: «Ce qui fait l'intérêt pour le bibliophile ce n'est pas Jules Verne, mais Hetzel.» Avant de nuancer: «Enfin, dites bien aux jeunes que l'essentiel, c'est d'abord de lire Jules Verne.» Hetzel fut l'éditeur de Verne. Mieux, il l'a «inventé», selon les mots de l'écrivain. («Votre Verne, celui que vous avez inventé», écrit le romancier à son éditeur, en 1868). Leur rencontre a lieu en 1862. Hetzel est alors un éditeur réputé de 48 ans, qui a publié Balzac (La Comédie humaineen 1841), Alphonse Daudet, George Sand et Victor Hugo depuis leur exil commun en Belgique après le coup d'État du 2 décembre 1851. De retour en France, le républicain Hetzel a un projet: «Réconcilier la science et la fiction en associant écrivains et illustrateurs.» Verne sera l'homme idéal pour assouvir cette ambition. À la lecture du Voyage en l'air, le manuscrit que le jeune écrivain de 34 ans lui soumet en cette année 1862, l'éditeur pressent un exceptionnel talent. Un an et de multiples corrections plus tard (ce sera une manie, une obstination, ou un secret du succès, c'est selon), l'éditeur publie le texte, sous le titre Cinq semaines en ballon.



«Pendant plus de quarante ans, l'auteur et ses éditeurs, père et fils, auront publié une œuvre intemporelle qui fascine encore nos contemporains à l'heure où les innovations technologiques permettent à tout un chacun de voyager en trois dimensions dans l'espace et le temps», affirme le spécialiste de la vente d'Artcurial, Guillaume Romaneix. Une vente constituée en très grande partie, par la collection d'un seul amateur. «Hetzel était un génie. C'est lui qui a fait Jules Verne, ce misanthrope, cet ours qui se réfugiait dans le pigeonnier de sa maison d'Amiens», précise cet ancien haut fonctionnaire qui souhaite garder l'anonymat. Les mots de l'écrivain sont à l'origine cependant de sa collection. «C'était pendant la guerre, j'avais autour de 10 ans. Une de mes tantes qui habitait Calais nous avait confié sa collection Hachette de Jules Verne pour la mettre à l'abri des bombes. L'une d'elles est finalement tombée sur notre maison, mais elle nous a épargnés, les livres et nous. Alors, j'ai tout lu», poursuit-il. Michel Strogofffascine le presque adolescent, qui se lance dans les aventures du Superbe Orénoque, se fait explorateur dans Sans dessus dessous, plongeur dans Vingt mille lieues sous les mers. Le jeune adulte deviendra un peu tout à la fois, trouvant sa voie entre les lignes de ces fabuleux romans d'anticipation. «C'était pour moi un dérivatif», explique humblement cet ingénieur qui a gardé la tête dans les étoiles des fastueux cartonnages.



Un monde merveilleux ressort de ses ouvrages. En 1862, le cartonnage est une technique résolument novatrice qui révolutionne la fabrication des livres en série en permettant, à un prix bien inférieur au cuir, de décliner à l'infini les plaques servant à la gravure. Un rêve au rouge flamboyant, au bleu cobalt, au vert anglais rehaussé de touches d'or ou d'argent. Chaque cartonnage porte un nom:«au miroir», «à la grenade», «aux tulipes», «au pêcheur de perles», «à l'obus», «aux deux éléphants», «au globe doré», «au monde solaire». Un inventaire à la Prévert. Les relieurs choisis par Hetzel sont d'excellente réputation: Magnier, Le Nègre. Et les illustrateurs de renom: Grandville, Gavarni, Gustave Doré, véritables «reporters d'images» qui achèvent d'insuffler aux livres leur énergie créatrice. Les ouvrages mis à l'encan sont en parfait état de conservation. «J'ai cajolé mes cartonnages», reconnaît le collectionneur. Ces éditions offertes jadis pour les étrennes sont accessibles à toutes les bourses: à partir de 50 euros pour Cinq semaines en ballon«à l'obus» vert, jusqu'à 15.000 euros pour Hector Servadac, Voyages et aventures à travers le monde solaire, «au miroir» rouge pâle. Mais ce dernier exemplaire n'appartient pas à notre amateur. Il l'a d'ailleurs découvert à l'occasion de la vente. C'est une pépite inédite assure Guillaume Romaneix: «Le seul exemplaire connu à ce jour dans ce type de cartonnage.»
Artcurial. 7, rond-point des Champs-Élysées, VIIIe. Exposition publique du 7 au 10 juin. Vente le 11 juin à 14 h 30.