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jeudi 6 octobre 2022

Nobel / La Française Annie Ernaux remporte le prix « pour son courage » selon l’Académie

    Annie Ernaux


    Nobel : La Française Annie Ernaux remporte le prix « pour son courage » selon l’Académie

    LITTERATURE Le Prix Nobel de littérature a été remis ce jeudi à Stockholm


  • Le prix Nobel de littérature 2022 a été décerné jeudi à la romancière française Annie Ernaux, a annoncé l’Académie suédoise.
  • L’écrivaine de 82 ans est récompensée pour « le courage et l’acuité clinique avec laquelle elle découvre les racines, les éloignements et les contraintes collectives de la mémoire personnelle », a expliqué le jury Nobel.

Pour une surprise, c’est une belle surprise : Annie Ernaux a remporté ce jeudi le prix Nobel de littérature, décerné par une Académie suédoise qu’on annonçait plus imprévisible que jamais. L'écrivaine de 82 ans est récompensée pour «le courage et l'acuité clinique avec laquelle elle découvre les racines, les éloignements et les contraintes collectives de la mémoire personnelle», a expliqué le jury Nobel.

La surprise est belle, donc, mais grande aussi, tant un autre Français, Michel Houellebecq, ou la Canadienne Anne Carson faisaient figures de favoris pour succéder au romancier britannique d’origine tanzanienne Abdulrazak Gurnah (2021) et à la poétesse américaine Louise Glück (2020).

Une académie qui défie les pronostics...

L’Académie aurait pu aussi récompenser l’auteur britannique des Versets sataniques, Salman Rushdie, victime d’une tentative de meurtre en août. Ou l’autrice russe exilée à Berlin Ludmila Oulitskaïa, adversaire déclarée du président russe Vladimir Poutine, qui aurait été un autre choix très politique dans le contexte de la guerre en Ukraine. Mais non.Le choix de l’Académie suédoise est moins politique que consesuel magré tout, tant l'oeuvre d'Annie Ernaux, d'abord couronnée en France, est de plus en plus traduite et diffusée à l'étranger, notamment Les Années, mais aussi L’événement récemment adapté au cinéma par Audrey Diwan. Ce prix s’inscrit surtout dans l’après #MeToo et l'attribution controversée du prix 2019 à l’écrivain autrichien Peter Handke connu pour ses sulfureuses positions pro-Milosevic. Réputée - et critiquée - pour ses choix masculins et eurocentrés, elle a depuis successivement sacré une Américaine et un auteur né à Zanzibar dont l’œuvre est centrée sur les tourments de l’exil et des réfugiés, l’anticolonialisme et l’antiracialisme. 

... mais reste soucieuse de son image

Cette fois, le jury Nobel récompense une femme française « pour son courage », social et féministe, mais aussi, bien sûr, « pour ses qualités littéraires », l’Académie n’ayant de cesse de préciser que son prix n’est ni politique, ni soumis aux règles de parité ou de diversité ethnique, et que le seul gage est la qualité des lettres et de l’œuvre.

« L’Académie est maintenant évidemment soucieuse de son image en ce qui concerne la diversité et la représentation des genres d’une tout autre façon qu’avant le scandale de 2017-2018 », expliquait mercredi à l’AFP Björn Wiman, chef du service culturel du quotidien suédois Dagens Nyheter. « Je pense que l’on veut un nom plus connu cette année du fait de la surprise de l’année dernière », pronostiquait le journaliste à quelques heures de la remise du prix. Et il avait raison.


20 MINUTES


DE OTROS MUNDOS

RIMBAUD


mardi 9 novembre 2021

Booker Prize, Nobel, Goncourt / Triplé historique pour la littérature africaine

 

Le Sud-africain Damon Galgut (à gauche), récompensé le 3 novembre du Booker Prize ; le Tanzanien Abdulrazak Gurnah (au centre), couronné en octobre du Nobel de littérature ; et le Sénégalais Mohamed Mbougar Sarr (à droite), également désigné le 3 novembre comme nouveau lauréat du prix Goncourt.

Booker Prize, Nobel, Goncourt : triplé historique pour la littérature africaine

La moisson de prix littéraires récoltés par les écrivains du continent témoignerait d'une authentique effervescence créative, dont profitent au premier chef les auteurs d'expression anglaise.

Le Nobel, le Booker Prize et le Goncourt: en 2021, de grands prix littéraires ont été remportés par des écrivains africains. Une batterie de récompenses qui illustre la reconnaissance d'une littérature africaine en phase avec les interrogations de notre époque. «On assiste à une renaissance de l'attention du monde littéraire européen vis-à-vis de l'Afrique», déclare à l'AFP Xavier Garnier, professeur de littérature africaine francophone et swahili à l'université Sorbonne Nouvelle. Un «tir groupé de prix européens» qu'il qualifie de «frappant», alors que les écrivains africains sont historiquement sous-représentés dans les palmarès internationaux.

Cette année, pourtant, ce sont eux qui ont raflé la mise. Le Sénégalais Mohamed Mbougar Sarr est devenu à 31 ans le premier écrivain d'Afrique subsaharienne à remporter mercredi le Goncourt, Graal des lettres françaises, pour son roman La plus secrète mémoire des hommes. Le même jour, le Sud-africain Damon Galgut a décroché le Booker Prize, récompense la plus courue pour les romans écrits en anglais. Et le Nobel de littérature a été attribué cette année au Tanzanien Abdulrazak Gurnah. Un palmarès qui ne s'arrête pas là : le Booker Prize international a couronné le Franco-sénégalais David Diop, le très prestigieux Prix Neustadt a été décerné au Sénégalais Boubacar Boris Diop et le Prix Camoes - qui récompense un auteur de langue portugaise - a été remis à la Mozambicaine Paulina Chiziane.


Tsitsi Dangarembga


Foisonnement des genres littéraires

Autant de distinctions qui marquent la «renaissance de la littérature africaine observée ces dix dernières années», abonde auprès de l'AFP Boniface Mongo-Mboussa, docteur en littérature comparée. Un mouvement de fond, créé par un nombre croissant d'écrivains professionnels, observe le chercheur. «Ce qui n'était pas le cas de nos aînés», souligne-t-il, en observant par ailleurs «l'arrivée sur scène de femmes» Tsitsi Dangarembga (Zimbabwe), Paulina Chiziane (Mozambique) ou encore Chimamanda Ngozi Adichi (Nigeria) déjà récompensée par plusieurs prix prestigieux.

Les thèmes abordés ont, eux aussi, changé, pointe Boniface Mongo-Mboussa, également critique littéraire. Mohamed Mbougar Sarr «a choisi de parler de littérature» dans son roman récompensé, adoptant ainsi «une forme de prise de distance» avec les sujets plus habituels des romans africains «qui parlaient par exemple de la violence, de la guerre, des enfants soldats». Le genre, l'homosexualité, l'écologie, le féminisme ou encore l'afrofuturisme, un courant de science-fiction africaine, ont ainsi fait leur apparition dans les productions littéraires africaines.

«C'est depuis le continent africain qu'on est en train de se rendre compte des grands dangers (sociaux, écologiques, politiques, NDLR) qui nous menacent», estime Xavier Garnier. Les années 1950 et 1960 avaient été elles aussi des «moments de reconnaissance de la littérature africaine», mais surtout en tant que «phénomène politico-littéraire», comme avec Léopold Sédar Senghor, écrivain, poète et premier président du Sénégal, ajoute-t-il.


Paulina Chiziame


L'anglais, première langue littéraire africaine

Cette évolution est également portée par la création de maisons d'édition en Afrique, la multiplication des revues littéraires sur le continent ou encore l'apparition de prix littéraires consacrés à la littérature africaine, note Claire Ducournau, sociologue de la littérature à l'université Paul-Valéry de Montpellier. «Beaucoup de choses sont en train de bouger depuis une dizaine d'années», déclare à l'AFP la chercheuse qui a étudié la reconnaissance des auteurs africains francophones sur plusieurs décennies.

Pour autant, dans le monde francophone, la distinction entre littérature francophone et française demeure, relève Boniface Mongo-Mboussa. Plusieurs écrivains africains ont remporté le Renaudot, un autre grand prix littéraire français, et le romancier franco-congolais Alain Mabanckou a enseigné au Collège de France. Mais les écrivains francophones africains sont encore parfois perçus comme «les anciens produits de l'Empire» et pas vraiment comme des acteurs à part entière de la scène littéraire, ajoute le docteur en lettres.

Les auteurs africains anglophones, eux, sont pleinement intégrés dans l'enseignement littéraire américain et nord-européen, note-t-il. Ils bénéficient aussi d'un marché plus dynamique et d'une plus grande visibilité par le public ou les critiques. Sur les cinq auteurs africains lauréats du Nobel, quatre sont anglophones (le 5e est arabophone). Et la reconnaissance est encore plus difficile pour ceux qui écrivent en swahili, wolof ou autres langues du continent africain.

LE FIGARO




samedi 9 octobre 2021

Le Nobel de littérature Abdulrazak Gurnah condamne un «manque de compassion» envers les migrants

Né en 1948, l'écrivain Abdulrazak Gurnah a été récompensé le jeudi 7 octobre
du prix Nobel de littérature pour son œuvre 
«empathique
et sans compromis des effets du colonialisme et le destin
des réfugiés pris entre les cultures et les continents»
. 


Le Nobel de littérature Abdulrazak Gurnah condamne un «manque de compassion» envers les migrants

Au lendemain de sa distinction par l'Académie suédoise, l'écrivain établi au Royaume-Uni depuis plus d'un demi-siècle a regretté les relents «illusoire qui traversent encore le Vieux Continent.


Par Le Figaro avec AFP
publié le 08/10/2021

Le prix Nobel de littérature ne le fera pas changer d'avis. Récompensé le 7 octobre de la prestigieuse distinction littéraire, Abdulrazak Gurnah a pointé du doigt, lors d'une conférence de presse organisée vendredi à Londres, l'attitude de plusieurs États européens face à l'immigration. Le résultat, selon lui, de la persistance sur le Vieux Continent de la peur de l'autre et d'un travail de mémoire encore inaccompli sur l'histoire du colonialisme. 

«Ce n'est pas seulement mon histoire... C'est un phénomène de notre époque», a déclaré au sujet des migrations l'auteur britannique de 72 ans né à Zanzibar. Fustigeant la ligne dure et cruelle des gouvernements européens sur l'immigration en provenance d'Afrique et du Moyen-Orient, l'écrivain a dénoncé un profond manque de morale et de rationalité à l'œuvre en Europe. «Des gens n'arrivent pas avec rien, ils arrivent avec leur jeunesse, leur énergie, leur potentiel», a-t-il soutenu. «Le simple fait de rester sur l'idée “ils sont là, ils viennent pour dérober quelque chose de notre prospérité” est inhumain».

Des institutions jugées «odieuses»

Résidant depuis 1967 au Royaume-Uni où il avait été accueilli comme réfugié, Abdulrazak Gurnah a estimé que si la lutte contre le racisme s'est bien accrue dans le pays au cours de ces dernières années, ses institutions demeurent, elles, «tout aussi odieuses, tout aussi autoritaires», ainsi que l'avait démontré le scandale Windrush. Révélée en 2018, l'affaire concernait la menace d'expulsion de plusieurs milliers d'immigrés Caribéens arrivés légalement au Royaume-Uni entre 1948 et 1971, mais privés de droits faute de documents nécessaires. Le scandale avait provoqué la démission de la ministre de l'Intérieur britannique de l'époque, Amber Rudd. On assiste «à la continuation de la même laideur», a poursuivi Abdulrazak Gurnah, avant de réprouver l'«erreur» du Brexit, dans lequel il voit «quelque chose de nostalgique et d'illusoire».

L'écrivain s'est également montré critique envers les politiques d'autres pays européens, comme l'Allemagne qui n'a, selon lui, pas «regardé en face son histoire coloniale». Exemple parmi d'autre des tensions persistantes autour du passé colonial européen, l'inauguration du Humboldt Forum à Berlin avait suscité la controverse en Allemagne, ces derniers mois, en raison de l'origine historique d'une partie de ses collections. Cet été, le gouvernement allemand a par ailleurs présenté ses excuses à la Namibie, pour le «génocide» des peuples Hereros et Namas et pour «les atrocités commises» dans le pays entre 1884 et 1915.

Auteur de dix romans et de plusieurs nouvelles en langue anglaise, Abdulrazak Gurnah a été couronné jeudi pour ses récits sur l'époque coloniale et post-coloniale en Afrique de l'Est et sur les tourments de réfugiés coincés entre deux mondes. Il est le cinquième écrivain né en Afrique à remporter le prix. «J'écris sur cette condition parce que je veux écrire sur les interactions humaines, ce que les gens traversent quand ils reconstruisent leur vie», a-t-il déclaré vendredi. Le romancier a insisté sur le fait qu'il continuerait à parler franchement des questions qui ont façonné son œuvre et sa vision du monde. Prix Nobel ou pas «c'est ma manière de parler, a-t-il résumé. Je ne joue pas un rôle, je dis ce que je pense.»

LE FIGARO




lundi 12 octobre 2020

La poétesse américaine Louise Glück reçoit le Prix Nobel de littérature




La poétesse américaine Louise Glück reçoit le Prix Nobel de littérature

La New-yorkaise est récompensée pour une œuvre entamée à la fin des années 1960



AFP
Publié jeudi 8 octobre 2020 à 13:22
Modifié jeudi 8 octobre 2020 à 14:00


La poétesse américaine Louise Glück, 77 ans, a remporté jeudi le très convoité prix Nobel de Littérature, une récompense surprise couronnant son œuvre entamée à la fin des années 60.

Elle est couronnée «pour sa voix poétique caractéristique, qui avec sa beauté austère rend l'existence individuelle universelle», a annoncé l'Académie suédoise en décernant le prix, toujours accompagné d'une motivation laconique.

A découvrir, «Averno»

Louise Glück est «une poétesse du changement radical et de la renaissance», a salué le président du comité, Anders Olsson. L'enfance et la vie de famille de cette native de New York, la relation étroite entre les parents et les frères et sœurs, constituent une thématique centrale de son œuvre.

Louise Glück avait remporté le prix Pullitzer de poésie en 1993 pour son recueil The Wild Iris. L'Américaine, née à New York en 1943, ne figurait pas parmi les favoris, dont les noms circulaient depuis plusieurs jours dans la presse. Le Nobel est doté d'un montant de dix millions de couronnes suédoises, environ un million de francs.

En français, la traduction de cette poétesse est restée jusqu'ici confidentielle, faute de parution en volume. L'enfance et la vie de famille, la relation étroite entre les parents et les frères et soeurs, sont une thématique centrale de son œuvre.

Averno (2006) est son recueil magistral, une interprétation visionnaire du mythe de la descente aux enfers de Perséphone en captivité de Hadès, le dieu de la mort. Une autre réalisation spectaculaire est son dernier recueil, Nuit fidèle et vertueuse.

La 16e femme honorée

Deux ans après la Polonaise Olga Tokarczuk, Louise Glück est la 16ème femme à se voir décerner le prix d'un millésime 2020 des Nobel très féminin.

Avec trois lauréates lors des Nobel scientifiques, cette saison pourrait battre le record de femmes lauréates (cinq en 2009), alors que la paix vendredi et l'économie lundi restent à décerner.

Le prix littéraire a été dans la tempête

Après une série de scandales ou de controverses qui a terni depuis trois ans le plus célèbre prix littéraire au monde, la direction qu'allait prendre le Nobel de cette année était particulièrement imprévisible, selon les critiques.

L'an passé, le prix 2019 avait été attribué à l'écrivain autrichien Peter Handke, aux sulfureuses positions pro-Milosevic, provoquant une très vive controverse, s'ajoutant à un scandale sexuel qui avait déchiré l'Académie il y a trois ans, provoquant le report historique du prix 2018.

LE TEMPS




FICCIONES
Casa de citas / Manuel Borrás / Louise Glück


MESTER DE BREVERÍA

mardi 22 octobre 2019

Nobel de littérature / « Handke, c'est la simplicité de l'inattendu »

Peter Handke

Nobel de littérature : « Handke, c'est la simplicité de l'inattendu »

Ami de 30 ans et traducteur du nouveau Prix Nobel, Georges-Arthur Goldschmidt compare l'effet de la langue de Peter Handke à celui que produit celle de Goethe.

Propos recueillis par Valérie Marin La Meslée
Modifié le 10/10/2019 à 18:24 

Publié le 10/10/2019 à 17:14 


Auteur d'un Peter Handke au Seuil, Georges-Arthur Goldschmidt, écrivain et traducteur, déjeunait encore dimanche dernier avec celui qui est devenu depuis Prix Nobel de Littérature 2019, mais « évidemment, nous n'avons pas parlé de cela ! » Même si pour son traducteur de plus de trente livres et ami depuis trente ans, « avec des passages orageux », l'écrivain autrichien aurait dû l'avoir depuis longtemps. Si ce n'était « cette stupide histoire de l'Odéon où l'on a interdit la représentation de sa pièce », dit-il, allusion au positionnement de l'écrivain aux côtés du peuple serbe, « qui a retardé sa distinction ». Georges-Arthur Goldschmidt, 92 ans, témoigne ici de cette relation unique qui commença dans un couloir de maison d'édition au début des années 1970.

La rencontre

« Je venais de porter les épreuves de mon second récit Le Fidibus (Julliard, 1972), quand mon éditeur Christian Bourgois me rattrapa dans le couloir, m'amena dans son bureau, et me demanda, puisque j'étais germanophone, si je ne pouvais pas traduire ce texte qu'il avait reçu d'un certain Peter Handke, dont je n'avais jamais entendu parler. À l'époque, j'allais beaucoup en Allemagne. Je l'ai lu dans le train. J'ai été émerveillé par ce prodige linguistique. Il s'agissait de Bienvenue au conseil d'administration. Que j'ai accepté de traduire aussitôt. Ensuite, j'ai rencontré Peter Handke. Nous avons ri, et nous sommes devenus amis.

Traduire Handke


Il écrit presque l'allemand en français, les mots ne sont pas entourés de choses vagues, c'est une langue d'une précision et d'une justesse inouïe. Si vous voulez, un allemand classique qui n'a jamais été écrit et qui est évident. Un peu comme l'effet en son temps que provoqua Goethe : qui écrit un allemand évident et chaque fois nouveau. Un effet de langue où tout est nouveau, tout à fait l'inverse de Thomas Mann, par exemple. La langue de Handke est d'une simplicité confondante. Quasiment la langue du conte, un peu comme les frères Grimm, en très simple. Son allemand est influencé par la littérature autrichienne, car il est à moitié slovène et autrichien, et profondément issu du paysage linguistique autrichien.

Ce que Handke apporte à la littérature


D'une part, il a apporté une langue accessible à n'importe qui, on n'a pas besoin de culture ou de connaître des citations d'Héraclite pour le comprendre, mais aussi il est l'auteur de textes fondateurs où il a renouvelé “la sensation vraie”, selon son expression. Après l'avoir lu, on ne regarde plus de la même façon, car il attire l'attention du lecteur sur des choses telles qu'un cheval qui passe pendant qu'on assiste à un grand discours à l'université. Il renouvelle la vision du monde dans la mesure où il attire l'attention sur d'autres choses. Handke, c'est la simplicité de l'inattendu.

Un poète en prose

Il a une vision à la fois complètement novatrice et très ancienne des choses, au sens où il dit des choses que tout le monde dit et que personne ne formule. Sa vision du monde est celle qui est avant l'opinion, en dessous du vocabulaire si je puis dire. Comme lorsque vous vous retournez dans la rue, et oui, c'est cela, c'est au fondement même de toute pensée qu'il écrit. Pas autre chose que de la poésie, oui, mais il a le mérite de l'écrire en prose, sans le flafla. »




Lent retour, Le Poids du monde et La Nuit morave (tous publiés aux éditions Gallimard).
LE POINT



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