Affichage des articles dont le libellé est Anaïs Moran. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Anaïs Moran. Afficher tous les articles

dimanche 25 août 2019

Les figures du système Epstein

Jeffrey Epstein et Donald Trump


Les figures du système Epstein

Par Guillaume Gendron, en Israël Aude Massiot et Anaïs Moran 
11 août 2019 à 21:06

Avant même l’annonce samedi de son suicide présumé, Jeffrey Epstein, inculpé début juillet pour exploitation sexuelle de dizaines de mineures, défrayait la chronique aux Etats-Unis comme au Royaume-Uni. Pourquoi un tel intérêt pour cet homme jusqu’alors largement inconnu ? Milliardaire ayant fait fortune à Wall Street, son nom a été rapidement associé à d’influentes personnalités politiques, universitaires et du monde des affaires.

«Prêtée»

Les différents témoignages des victimes et documents d’enquête rendus publics vendredi sont jalonnés de noms aussi retentissants que le prince Andrew, troisième enfant de la reine Elisabeth. Ami de longue date d’Epstein, il est accusé d’avoir profité des services sexuels proposés par l’homme d’affaires à ses invités. Ensuite, une femme raconte avoir été forcée de participer à des actes sexuels avec le prince dans la maison du milliardaire de l’Upper East Side, à New York, tout comme la principale plaignante dans cette affaire, Virginia Roberts Giuffre, qui a confirmé ses propos. Le porte-parole de Buckingham a démenti les allégations à CNN, ajoutant : «Le duc de York reconnaît qu’il était peu judicieux d’avoir rencontré Epstein en décembre 2010. Il ne l’a pas revu depuis.»
Virginia Roberts Giuffre assure avoir eu des relations sexuelles non consenties avec Alan Dershowitz, «l’avocat, l’ami proche et le co-conspirateur d’Epstein dans le trafic sexuel» selon ses mots. Réputé pour avoir défendu O. J. Simpson, il a permis au milliardaire d’obtenir un très avantageux accord judiciaire en 2008 lors des premières poursuites judiciaires menées en Floride pour les mêmes faits. Giuffre témoigne sous serment avoir aussi été «prêtée» à l’ancien sénateur du Maine George Mitchell, l’ex-gouverneur du Nouveau-Mexique Bill Richardson, un chef d’Etat espagnol, le président des hôtels Hyatt, le gestionnaire de fonds spéculatifs Glenn Dubin et le sulfureux Jean-Luc Brunel, dirigeant de l’agence de mannequinat MC2 dont le siège est aux Etats-Unis. Tous démentent les faits. Giuffre affirme enfin avoir rencontré, lors de ses déplacements avec Epstein, l’ancien vice-président Al Gore, Bill Clinton et Donald Trump (ces deux derniers ayant été visés par d’autres accusations d’abus sexuels, dans des affaires distinctes), mais n’avoir pas eu de rapports sexuels avec eux.

Choc

En Israël, l’onde de choc Epstein a torpillé la tentative de retour sur le devant de la scène de l’ex-Premier ministre Ehud Barak. «Comme tant d’autres gens respectables aux Etats-Unis, j’aurais préféré n’avoir jamais été en contact avec lui», a-t-il réagi à la télé israélienne après l’annonce de la mort du financier. Après la diffusion de photos montrant le politicien israélien, le visage à moitié couvert, se rendant au domicile d’Epstein en 2016, Barak a souligné n’avoir jamais «vu une seule fille» lors de ces rendez-vous.

LIBERATION


DE OTROS MUNDOS

DRAGON

RIMBAUD




samedi 24 août 2019

Jeffrey Epstein / Un mode opératoire rodé



Jeffrey Epstein : un mode opératoire rodé

Par Anaïs Moran 
11 août 2019 à 21:06
L’acte d’accusation à l’encontre de l’homme d’affaires, publié le 8 juillet par la justice américaine, dévoile un rouage monstrueux et parfaitement organisé. «Les victimes étaient initialement recrutées pour fournir des massages à Jeffrey Epstein. Au cours de la rencontre, il intensifiait la nature et la portée des contacts physiques, se masturbait, demandait aux victimes de le caresser et touchait les organes génitaux des victimes avec ses mains ou avec des objets sexuels […] Après quoi il donnait à ses victimes des centaines de dollars en espèce. Afin de maintenir et d’augmenter son approvisionnement, il payait certaines de ses victimes pour qu’elles recrutent à leur tour d’autres mineures. Grâce à ce système, Jeffrey Epstein a eu accès à des dizaines de filles supplémentaires.»

Rabatteuse

Avec ce mode opératoire, le milliardaire est accusé d’avoir agressé sexuellement des dizaines de mineures - «dont les plus jeunes n’avaient que 12 ans» - principalement dans ses résidences de New York ou dans sa villa de Palm Beach (Floride), entre 2002 et 2005. Mais qui, au sein de son entourage proche, était au courant, voire faisait partie intégrante du système Epstein ?
Ghislaine Maxwell, la fille benjamine et riche héritière de Robert Maxwell, ancien magnat de la presse britannique disparu au large des Canaries en 1991 ? Au début des années 2000, elle est la compagne d’Epstein. Selon la justice américaine, plusieurs personnes l’accusent d’avoir été une rabatteuse «délibérément investie». «En plus de constamment trouver des filles mineures pour satisfaire leurs désirs sexuels personnels, Epstein et Maxwell ont également obtenu des filles pour les amis et les connaissances puissantes d’Epstein», peut-on lire dans l’une des dépositions de la principale plaignante dans cette affaire, Virginia Roberts Giuffre, datée de 2015. Laquelle raconte également avoir été agressée sexuellement par Ghislaine Maxwell.
Adolescente de 15 ans au moment des faits, elle dit avoir été contrainte de faire un massage à Jeffrey Epstein en présence de sa partenaire, puis de participer à des actes sexuels. Virginia Roberts Giuffre avait d’ailleurs porté plainte contre elle en 2015, avant de parvenir à un accord, deux ans plus tard.

«Carnet»

Autres noms de«potentiels conjurés» : Sarah Kellen, Adriana Ross, Lesley Groff et Nadia Marcinkova, les quatre assistantes de Jeffrey Epstein dans les années 2000. Dans une des plaintes du dossier judiciaire, on peut lire que «selon les rapports de police et les différentes déclarations, ces femmes [devaient]s’assurer qu’un carnet de rendez-vous prévoyant deux ou trois fois par jour des massages avec de nouvelles recrues soit sans cesse rempli». Des documents accusent plus spécifiquement Sarah Kellen «d’avoir appelé les jeunes filles pour s’assurer de leur disponibilité» lors des venues d’Epstein à Palm Beach, et de les avoir conduites dans la salle de massage. Selon le Guardian,Sarah Kellen et Nadia Marcinkova auraient changé de nom (Sarah Kensington et Nadia Marcinko) après l’accord de 2007 entre Epstein et la justice. Interrogées dans le cadre de procédures judiciaires, les quatre femmes ont invoqué leur droit au silence.
Anaïs Moran
LIBERATION


DE OTROS MUNDOS

DRAGON

RIMBAUD