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16 October 2015

Paris 2015: Sully Prudhomme, Cimetière du Père-Lachaise #12


SULLY PRUDHOMME
LE PARNASSE
LES POÈTES, SES AMIS
SON ÉDITEUR'
 
The grave of the poet Sully Prudhomme (1839–1907), born René Armand François Prudhomme, Nobel Prize winner for literature in 1901. Someone has typed out and framed his poem to leave on the grave:

'Les yeux

Bleus ou noirs, tous aimés, tous beaux,
Des yeux sans nombre ont vu l'aurore ;
Ils dorment au fond des tombeaux
Et le soleil se lève encore.

Les nuits plus douces que les jours
Ont enchanté des yeux sans nombre ;
Les étoiles brillent toujours
Et les yeux se sont remplis d'ombre.

Oh ! qu'ils aient perdu le regard,
Non, non, cela n'est pas possible !
Ils se sont tournés quelque part
Vers ce qu'on nomme l'invisible ;

Et comme les astres penchants
Nous quittent, mais au ciel demeurent,
Les prunelles ont leurs couchants,
Mais il n'est pas vrai qu'elles meurent :

Bleus ou noirs, tous aimés, tous beaux,
Ouverts à quelque immense aurore,
De l'autre côté des tombeaux
Les yeux qu'on ferme voient encore.'

3 December 2011

Sully Prudhomme in the 10th arrondissement, Paris, France: Literary Île-de-France #50


René Armand François Prudhomme, more familiarly known as Sully Prudhomme (1839—1907), was born in Paris and died in Châtenay-Malabry. He was the first person to win the Nobel prize for Literature (in 1901). He was born here in rue du Faubourg Poissonnière in the 10th arrondissement.

Sully Prudhomme is most remembered for his poem 'Le Vase brisé' from his first collection, Stances et poèmes (1865), in which he sentimentalizes over a love affair which has broken his heart. Later, he would move away from this style toward a more Parnassian influence.

'Le Vase brisé

Le vase où meurt cette verveine
D'un coup d'éventail fut fêlé ;
Le coup dut l'effleurer à peine :
Aucun bruit ne l'a révélé.

Mais la légère meurtrissure,
Mordant le cristal chaque jour,
D'une marche invisible et sûre,
En a fait lentement le tour.

Son eau fraîche a fui goutte à goutte,
Le suc des fleurs s'est épuisé ;
Personne encore ne s'en doute,
N'y touchez pas, il est brisé.

Souvent aussi la main qu'on aime,
Effleurant le cœur, le meurtrit ;
Puis le cœur se fend de lui-même,
La fleur de son amour périt ;

Toujours intact aux yeux du monde,
Il sent croître et pleurer tout bas
Sa blessure fine et profonde ;
Il est brisé, n'y touchez pas.'