Affichage des articles dont le libellé est Histoire. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Histoire. Afficher tous les articles

lundi 24 juillet 2017

La reine Mathilde habite à Paris

Parfaitement! Qu'on ne vienne pas me tarabuster avec des fables pour enfants de trois ans: la tapisserie de Bayeux c'est ici et maintenant. Si!
Quant à la reine Mathilde, elle s'appelle en réalité Boutfil et elle habite à Paris.

La preuve:

Ah les beaux drakkars!
Alors? Hein?
Et puis voilà des détails, pour ceux qui douteraient encore de ce que je dis.

Ah les beaux Vikings!
Ouh le mignon petit cheval!

Donc, la tapisserie de Bayeux, c'est une imposture.
Le machin prétendu tel qu'on montre aux ravis, c'est un chiffon moyenâgeux qui n'arrive pas à la cheville de ce que la reine Boutfil la Grande fabrique de ses blanches mains, elle. Pas comme cette péronnelle de Mathilde qui en fait, béait aux corneilles au lieu de bosser, pendant que l'Anglois se faisait étriller par son Normand de mari dans les brumes du Sussex.

Non franchement, l'histoire, c'est une affaire sérieuse. Il faut laisser ça aux gens qui s'y connaissent, sinon, on a vite fait de gober n'importe quoi.


Note sérieuse:
La "tapisserie" de Bayeux a été brodée à l'aiguille et au point de Bayeux, au XIème siècle, sur commande d'Odon, Evêque de Bayeux et demi-frère de Guillaume de Conquérant. Elle raconte la conquête de l'Angleterre par les Normands en neuf panneaux qui fourmillent de détails très vivants. La reine Mathilde, bien qu'épouse de Guillaume le conquérant, n'aurait rien à voir là-dedans, puisque divers indices, dont la graphie anglaise des inscriptions, orientent les spécialistes vers une origine anglaise de ce chef d'oeuvre.

Note non moins sérieuse:
Boutfil a des doigts d'or et le coeur sur la main. Elle a passé cent heures à me fabriquer cette merveille, rien que pour me faire plaisir.


dimanche 16 juillet 2017

Renouveau nazi en Europe. L'exemple de la Croatie et des pays baltes

L'histoire est un boomerang. Tout le monde croyait l'Europe vaccinée contre le nazisme et le voilà qui revient au galop.

L'affaire des "Frères des Forêts",  surgie le 12 juillet dernier des protestations russes contre une "propagande" de l'Ouest, en dit long sur la question. L'OTAN met en ligne une courte vidéo de huit minutes, où les Frères des Forêts sont présentés comme d'héroïques résistants à l'occupant soviétique. La Russie et le PCF contredisent la chose en présentant les héros en question comme des membres de la Waffen SS en déroute, planqués dans les forêts baltes après l'écroulement de l'Allemagne.
Si l'histoire était aussi binaire, tout serait clair et pur comme du cristal. En réalité, les "héroïques résistants" étaient un ramassis de gars hétéroclites: vrais patriotes, nazis en déroute, juifs rescapés de l'horreur nazie et ne sachant pas trop quelle direction prendre à part celle de la forêt, paysans sans terre et bien d'autres.

Le dernier Frère de la Forêt, August Sabbe (âgé de 69 ans), sera découvert par les agents du KGB en 1978. Pour éviter d’être capturé, il saute dans une rivière et se noie.
La version Waffen SS, c'est celle des sites russes. Un peu simpliste, pas totalement faux et néanmoins révélateur. Car les nationalismes tendance croix gammée gagnent du terrain sans trop se gêner dans notre belle Europe tolérante. A croire que seuls les Allemands auraient le privilège de la culpabilité: les jeunes générations sont invitées à tous propos à se couvrir la tête de cendres pour les crimes commis par leurs arrières-grands-parents. A Freiburg il y a dix ans, au milieu d'un grand carrefour, j'ai vu des panneaux de direction qui indiquaient, entre-autres, les kilométrages pour divers camps de concentration. Prière de ne pas oublier. Vlan! Un coup de culpabilité en pleine face!
S'il ne viendrait à personne l'idée de diminuer la responsabilité allemande dans la guerre de 39-45, il serait juste aussi de ne pas oublier le rôle de quelques autres dont les remontées nationalistes sentent mauvais.

Les pays baltes, justement, sont intéressants et si quelques gars de la Waffen SS hantaient probablement les forêts après la guerre, ce n'est pas le plus grave. En Lettonie, des manifs encadrées par la police le plus officiellement du monde rendent hommage aux vétérans nazis qui, pendant la dernière guerre, ont lutté contre les Soviétiques. La haine du Russe est telle qu'elle semble tout laver, même les pogroms et les atrocités commises à l'époque par les joyeux vétérans présentés aujourd'hui comme des héros.
16 mars 2017. Commémoration de la Légion SS de Lituanie à Riga.

La presse française évacuent prudemment le sujet, sauf le Figaro qui glisse une allusion timide, l'Huma (dont l'article est excellent) et Médiapart. L'antisoviétisme est promu là-bas comme une valeur indiscutable sous peine de sanctions et quiconque ne parle pas le letton est considéré comme un non-citoyen: il n'a pas d'existence légale et ne vote pas. Alors d'accord, on ne rigolait pas du temps de Soviets, mais de là à légitimer les nazis...
On en est grosso modo au même point en Lituanie et en Estonie: glorification d'ex-nazis, interdiction de toute contestation, peines d'emprisonnement jusqu'à cinq ans) contre quiconque remettrait en cause la version officielle de l'état dans sa vision de l'holocauste (génocide nazi= génocide soviétique. Zéro nuance).
La Lettonie et l'Estonie font partie de l'UE et de l'OTAN. Ce sont des pays respectables.
La Lituanie contribue avec succès aux missions de l'OTAN. C'est aussi un pays respectable.

Lituanie: insigne nationaliste en usage pendant les commémorations de 2016. Source: Defending History


Maintenant, parlons un peu de la Croatie.
Le coeur politique du pays pendant la dernière guerre balançait côté nazi et on ne faisait pas dans la dentelle. Il existait là-bas un camp d'extermination tenu par les Croates eux-mêmes: Jasenovac. On y trucidait avant tout du Serbe, mais aussi du Juif, du Tzigane et du résistant. L'arme blanche était préférée aux chambres à gaz, telle le charmant sbrosjek ou "coupe-serbe":


Bon, ça, vous me direz, c'est de l'histoire ancienne. C'est vrai. Les Croates d'aujourd'hui ne sont pour rien. C'est vrai aussi. Mais comme les Baltes, ils ont subi le joug socialiste en la personne du petit père Tito, qui était certes plus sympa que Staline, mais tout de même. Donc Tito disparu et la guerre d'ex-Yougoslavie par là-dessus, les vieilles rancoeurs mal cuites ont ressurgi et les Croates sont retombés dans de fâcheux excès que notre chère UE ne veut surtout pas voir. La période titiste, puis la guerre leur confère le statut de victimes et tout est permis. Même de redevenir nazis.
Les mémoires d'Ante Pavelic, créateur du camp de concentration précité, promulgateur des lois anti-juives et chef des oustachis de triste mémoire, sont publiées le plus officiellement de monde dans les vitrines des librairies, aux côtés de Mein Kampf et une messe est dite à sa mémoire chaque année. L'opération tempête, vaste nettoyage ethnique de la région de la Krajlina, d'où les 250 000 Serbes furent chassés et tués en nombre, fut commanditée par un homme: Franjo Tudjman, ex président de la république de Croatie et négationniste virulent. Son bras armé admirateur des oustachis, Ante Gotovina, considéré comme un héros par las Croates, après une première condamnation en 2011 pour crimes de guerre, a été finalement acquitté en appel en 2012 par le tribunal de la Haye. Le juge italien Fausto Pocar commente: "Le jugement de la Cour d'appel contredit tout sens de justice".

Commémoration du 20ème anniversaire de l'opération "Tempête"à Zagreb, en août 2015
Et que faut-il penser de l'annulation, le 22 juillet 2016, du jugement condamnant le cardinal Stepinac pour sa collaboration avec les nazis? Jean-Paul II avait même envisagé sa canonisation!! La haine du Russe mène décidément très loin.

Dans la rue, à l'occasion des festivals ou des matches de football, la foule se laisse aller sans honte à scander:"Prêts pour la patrie!" cri de ralliement des oustachis. Lors du Mondial de football 2014, on entendit avec horreur les supporters croates hurler "Tue, tue le Serbe!"

La Croatie s'est imposée face à la Serbie 2 à 0 lors du premier match entre les deux anciens ennemis depuis la guerre d'indépendance croate (1991-95), vendredi sur fonds de chants des supporteurs croates clamant "tue le Serbe" — Dimitar Dilkoff AFP
Ces excès sont encouragés par le pouvoir en place. La présidente Madame Grabar-Kitarovic laisse faire et le ministre de la culture, Monsieur Hasanbegovic considère que l’héritage de l’antifascisme n'est pas à prendre en compte. A l'appui de sa réflexion: celui-ci serait un «concept vide de sens», avancé par les «dictatures bolchéviques». Les politiques d’extermination des Serbes, des Roms et des Juifs mises en place par le régime oustachi sont révisées à la sauce de ce monsieur.
Bien entendu, le sentiment anti-serbe grandit et saute aux yeux de quiconque les ouvre un peu. Même les Italiens commencent à être mal vus.

Mais la Croatie fait partie de l'UE et de l'OTAN. C'est un pays respectable.

Il est de bon ton de s'émouvoir de la politique de fermeture des frontières aux migrants de la Hongrie ou d'autres pays d'Europe de l'est. J'ai entendu des commentaires fort condescendants à ce sujet sur France Inter le soir des attentats au Bataclan: ils étaient jugés "immatures". Mais qui dénonce le retour sans masque d'un nazisme affiché au sein même de l'UE? L'UE ferait bien de relire un peu l'histoire de l'Europe. Avant la venue au pouvoir d'Hitler, personne n'a voulu comprendre ni osé intervenir pour le stopper dans son élan. On sait où ça nous a menés.





vendredi 24 janvier 2014

Et voilà comment le roi Minos a été vaincu.

Ouvrez les yeux. 
Vous allez être surpris.

Les plus récentes de ces images, toutes des peintures murales, datent de 1450 avant Jésus-Christ. Trois mille quatre cent soixante quatre ans au minimum!

Pendant ce temps-là, nous passions doucement de l'âge de pierre à l'âge du cuivre. Non pas que le bon Français du Chalcolithique ait été un primate hirsute, que nenni. Mais tout de même, je trouve ces peintures tellement lumineuses, si abouties, chantant un hymne à la nature si vibrant qu'on croit les entendre résonner. Nous pendant ce temps-là, nous tâchions de survivre de bric et de broc dans un univers de guerres quasi permanentes. Ça donne le vertige.

Les gens qui les ont créé ont pourtant presque tous été aspirés par la mer. Cette civilisation extraordinaire, venue, semble-t-il, des confins de la Perse, a été emportée en quelques secondes par un des tsunamis les plus gigantesques de notre histoire.
Trois vagues, dont une de plus de trente mètres, ont tout noyé. Pas de pitié.
C'était une civilisation maritime, défendue par une flotte puissante. Les gens ne se méfiaient pas de la mer qui les nourrissait.

Quand le volcan qui a accouché de l'île de Santorin a explosé, des éclats de pierre ponce ont été projetés jusqu'à la mer Noire. C'est dire la violence....bien pire que l'éruption du Krakatoa, pourtant considérée comme le top du déchaînement volcanique.

C'est ainsi que les Minoens ont disparu. Ils ont laissé sur l'île de Crète des ruines, une écriture que l'élite des spécialistes commencent tout juste à déchiffrer, des vases incroyables, des sculptures d'un réalisme saisissant et ces dessins merveilleux.




mardi 14 janvier 2014

Où Pierre Vidal-Naquet dénonçait la loi Gayssot et prévoyait ses conséquences: nous y voilà.


Histoire, sa négation et la loi

par Dominique Vidal



L’histoire, sa négation et la loi : si j’ai choisi ce thème, c’est devant le spectacle lamentable donné le 12 octobre 2006 par notre Assemblée nationale lorsque, aux trois quarts vide, elle vota un projet de loi punissant d’un an de prison et de 45 000 euros d’amende quiconque nierait le génocide arménien. Les instigateurs avaient de toute évidence plus en vue les suffrages des Arméniens de France ou ceux des opposants à l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne que la mémoire des martyrs de 1915-1917.
Or, sur ce genre d’errance, Pierre Vidal-Naquet nous a légué quelques idées simples et fortes, que je voudrais évoquer ici brièvement.
Il me faut d’abord souligner que, dans notre époque de grande confusion intellectuelle – je dirais presque mentale –, s’il est une qualité rare et néanmoins plus nécessaire que jamais, c’est la cohérence. Par là, je n’entends évidemment pas le dogmatisme, grâce auquel certains traversent les décennies sans rien voir de ce qui change, se contentant d’appliquer une grille de lecture obsolète, et qui l’était d’ailleurs souvent dès sa création.
Non : je pense, au contraire, à cette capacité de comprendre et, si possible, de transformer la réalité mouvante sans que les préjugés la rendent inintelligible, mais sans non plus perdre de vue quelques points de repères philosophiques, moraux et méthodologiques, sans lesquels elle serait également incompréhensible.
Pierre Vidal-Naquet a consacré une partie de sa vie et de son œuvre à combattre pied à pied ceux qu’il appelait les « assassins de la mémoire » – François Gèze y reviendra et je ne voudrais pas lui couper l’herbe sous le pied. Ce combat, faut-il le préciser, il le mena comme historien, comme citoyen et comme Juif, qui plus est fils d’un père et d’une mère disparus dans le camp d’extermination d’Auschwitz. Cela seul suffit d’ailleurs à justifier la place de cette réflexion dans notre séquence.
Or voilà que, le 13 juillet 1990, s’ajoute à la loi de 1881 sur la liberté de la presse un article 24 bis, dit loi Gayssot, qui punit « ceux qui auront contesté […] l’existence d’un ou plusieurs crimes contre l’humanité ». La plupart des observateurs y voient alors une victoire du combat contre le négationnisme. Pas Pierre Vidal-Naquet : « J’ai toujours été absolument contre cette loi, avec d’ailleurs la grande majorité des historiens, expliquera-t-il. Elle risque de nous ramener aux vérités d’État et de transformer des zéros intellectuels en martyrs. L’expérience soviétique a montré où menaient les vérités d’État. La loi de 1972 contre le racisme suffit amplement [1]. » Au nom de la liberté de la recherche, la Ligue des droits de l’homme, avec sa présidente Madeleine Rebérioux, va dans le même sens. Une personnalité comme Simone Veil avait d’ailleurs déclaré : « Il n’existe pas de loi pour interdire d’affirmer que Jeanne d’Arc n’a pas existé, ou que Verdun n’a pas eu lieu. Si l’on fait une loi, c’est que le débat est ouvert. Ce n’est pas le cas, même si quelques olibrius prétendent le contraire [2]. »
De fait, non seulement la loi Gayssot n’a pas mis fin à la propagande des négateurs du génocide nazi, qui a notamment envahi le cyberespace, mais elle a dissimulé aux défenseurs de la mémoire la nécessité d’une bataille d’idées implacable. Pis : elle a permis aux nostalgiques de l’antisémitisme nazi de se draper dans les plis du drapeau de la liberté – eux qui ne haïssent rien tant que la liberté…
Quinze ans plus tard, sa position claire, bien que minoritaire, a permis à Pierre Vidal-Naquet de mieux contribuer à la défaite de la loi du 23 février 2005, qui prétendait imposer aux manuels scolaires la défense des « aspects positifs de la présence française outre-mer et notamment en Afrique du Nord ». Il l’a fait sans s’empêtrer dans les contradictions de ceux qui dénonçaient la loide 2005 tout en défendant celle de 1990.
Ici se manifeste cette cohérence dont je parlais. Elle a trouvé son expression la plus nette, à mes yeux, dans l’appel « Liberté pour l’histoire », que Pierre Vidal-Naquet signa avec plusieurs de ses confrères. Ce texte mérite d’être relu :
« L’histoire n’est pas une religion. L’historien n’accepte aucun dogme, ne respecte aucun interdit, ne connaît pas de tabous. Il peut être dérangeant.
« L’histoire n’est pas la morale. L’historien n’a pas pour rôle d’exalter ou de condamner, il explique.
« L’histoire n’est pas l’esclave de l’actualité. L’historien ne plaque pas sur le passé des schémas idéologiques contemporains et n’introduit pas dans les événements d’autrefois la sensibilité d’aujourd’hui.
« L’histoire n’est pas la mémoire. L’historien, dans une démarche scientifique, recueille les souvenirs des hommes, les compare entre eux, les confronte aux documents, aux objets, aux traces, et établit les faits. L’histoire tient compte de la mémoire, elle ne s’y réduit pas.
« L’histoire n’est pas un objet juridique. Dans un État libre, il n’appartient ni au Parlement ni à l’autorité judiciaire de définir la vérité historique. La politique de l’État, même animée des meilleures intentions, n’est pas la politique de l’histoire
 [3]. »
Ainsi Pierre Vidal-Naquet et ses confrères rejetaient-ils, d’un même mouvement, la loi Gayssot sur le négationnisme, la loi reconnaissant le génocide arménien, la loi faisant de la traite et de l’esclavage un crime contre l’humanité et la loi sur le bilan positif de la colonisation qui, concluaient-ils, « ont restreint la liberté de l’historien, lui ont dit, sous peine de sanctions, ce qu’il doit chercher et ce qu’il doit trouver, lui ont prescrit des méthodes et posé des limites. Nous demandons l’abrogation de ces dispositions législatives indignes d’un régime démocratique ».
En menant ce combat, Pierre Vidal-Naquet ne défendait pas que le principe de la liberté de la recherche. Il exprimait aussi et surtout sa confiance dans la capacité des historiens et, plus généralement, des intellectuels, à travailler pour la vérité et, ce faisant, à convaincre leurs contemporains.
Permettez-moi de conclure sur un souvenir personnel. Il y a cinq ans, je préparais une synthèse des travaux des jeunes historiens d’outre-Rhin sur le génocide nazi. Pierre accepta d’en relire, crayon en main, le manuscrit. Certains chapitres pouvaient choquer, tant ils contredisaient l’historiographie traditionnelle. « Ne vous censurez pas, me dit-il fermement. L’essentiel, c’est de faire connaître aux lecteurs français l’apport de ces historiens, y compris ce qui, même troublant, permet d’approfondir la compréhension du génocide. Cela seul compte. Et tant pis pour ceux que cela choquera. »

Notes

[1] Interview au Monde, 4 mai 1996.
[2L’Express, 25 septembre 1987.
[3Libération, 13 décembre 2005.

lundi 13 janvier 2014

La mémoire ambiguë de la Shoah

La guerre a pris fin voilà bientôt soixante-dix ans et la Shoah avec. On pourrait croire qu'avec le temps, les hommes auraient plutôt envie de laisser cette page atroce de notre histoire se tourner doucement. Les Juifs surtout.
C'est exactement l'inverse qui se produit.

Si un imprudent ose émettre publiquement une critique à l'encontre de l'état d'Israël, ou d'un Juif, ou de la communauté. S'il ose en rire, ou s'il lâche un mot imprudent laissant entendre que peut-être, il nourrirait des pensées coupables, on lui décoche illico un coup de Shoah dans les dents.
Car il est bien considéré qu'il est instamment soupçonné d'appartenir à l'ordre noir des antisémites et sans plus attendre, l'affreux est obligé de faire profil bas, paralysé qu'il est par la terrible évocation. Ses propos, même parfaitement anodins sont immédiatement considérés avec la sévérité d'un tribunal et c'est tout juste si on ne le traite pas de nazi.

La Shoah est devenue le prétexte à tous les excès. Au lieu d'en faire un souvenir, un hommage aux morts, un moment solennel, on s'en patafiole à tout va.
Les Juifs qui jouent à ça pour clouer le bec de qui n'est pas d'accord avec eux sont méprisables: ils dévoient la mémoire des assassinés. Et que dire de ceux qui entrent dans leur jeu et les encouragent à se voiler de ce drapeau sanglant  pour s'envelopper d'un rempart d'impunité?
Un avocat très médiatique, par exemple, peut tout se permettre: jeter un verre d'eau au visage, invectiver, aboyer des opinions plus que tendancieuses d'un ton sans appel. Pourquoi? Parce que ses parents ont été persécutés, puis ont été d'héroïques chasseurs de nazis. Mais lui, il n'est rien. Il n'a rien subi, rien créé. Tout juste peut-il se glorifier d'avoir fait son service militaire dans l'armée israëlienne. Seulement il se permet tout au nom de la Shoah et on le laisse faire.
Si Roger Cukierman s'était appelé Roger Durand ou même peut-être Mohamed Ben Larbi, je doute que cette sombre affaire de quenelle aurait pris de telles proportions. Seulement là, il s'agissait d'une référence à la Shoah directe:" salut nazi inversé". A se demander si une psychose étrange n'est pas en train de s'emparer de certains Juifs, persécutés depuis des siècles, dans un monde où on les laisse tranquille: auraient-ils besoin de se victimiser pour se sentir pleinement investis de leur identité? Alors, la Shoah devient une machine morbide à s'installer dans le rôle et du coup, à se sentir Juif, puisqu'environné d'antisémites passés et présents, réels ou fantasmés.

Le loi Gayssot n'arrange pas les choses: depuis 1990 tout acte raciste, antisémite ou xénophobe tombe sous le coup de la 90-615. Les juges sanctionnaient bien évidemment ces dérives auparavant, mais à partir du moment où cette loi a été promulguée, l'hystérie a gagné d'un cran. Et la Shoah, brandie pour un oui ou pour un non, est devenue l'instrument de quelques esprits malsains qui, en son nom, donne à un ministre le droit de museler a priori, divise, attise et bafoue les libertés élémentaires.

Les victimes des chambres à gaz doivent se retourner dans leur tombeau...


mardi 28 août 2012

A temps raccourci



Hier, je suis allée prendre la température des siècles au château de Fontainebleau.
Ça m'arrive régulièrement, comme une urgence. Il faut que je quitte le XXI ème siècle pour oublier les universités d'été, les bagnoles et les fils électriques.
J'avais réussi à me lever tôt et toutes antennes déployées, j'ai roulé sur une route vide, droit vers la Renaissance.


Je ne sais pas si vous ressentez la même chose, mais les visites de lieux anciens me plongent dans un état particulier. Comme un étourdissement devant le temps qui se biscornifie et s'accordéonise, car les pièces vides parlent. Quand elles sont gentilles, elles me disent que je détiens une petite parcelle de cette histoire passée et elles me racontent des histoires. Quand elles sont malfaisantes, elles m'écrasent de tout leur poids de trois, cinq, huit cents ans et je me sens presque aussi petite que lorsque je contemple la Voie Lactée.
J'aime qu'elles me parlent et me persécutent, car toujours, les ombres colorées du temps passé surgissent et les émotions m'envahissent.

















Parfois pourtant, elles se taisent.

Les belles dames en robe de brocart se cachent furtivement derrière les boiseries. Les messieurs aux manches à crevées sautent par les fenêtres et plus personne ne raconte rien.

Hier, j'ai eu le privilège de les entendre murmurer longtemps, parce que je suis arrivée tôt.

Jusqu'au moment fatal où les hordes barbares ont déferlé.
Dans les châteaux comme ailleurs, on laisse entrer des gens dépenaillés qui n'ont qu'une idée en tête: engranger toutes les photos possibles en un temps record. Puis filer comme des furets.
Ces gueux ont une prédilection pour les déplacements en groupe serrés et bruyants, guidés par un énergumène qui trouve malin d'agiter une sorte d'oriflamme réel ou symbolique (j'ai vu un parapluie).
Comment voulez-vous que les murs continuent à raconter des histoires, devant un pareil déballage?

Quant les sauvages m'ont rattrapée, j'étais en tête-à-tête avec la Régente Marie-Thérèse, dans sa chambre. Ils parlaient un vietnamien glougloutant et marchaient sur les pieds des gens en regardant droit devant eux. Marie-Thérèse s'est cachée dans son buffet et moi, j'ai filé devant.


Alors, un monsieur barbichu à moustaches est sorti de la cheminée pour me raconter sa Navarre natale dans un français roucoulant. 


D'autres ont surgi, des domestiques ont déployé des bancs tapissés. On s'apprêtait à nous servir des rafraîchissements, lorsqu'une autre vague a déboulé. Elle parlait russe, cette fois. Au moins celle-là semblait-elle sensible à la splendeur des lieux et j'ai même cru que l'assemblée allait rester dans la place.
J'ai tenté de la retenir en regardant le plafond....


... mais en retombant sur terre, je n'ai trouvé que les dames russes, vêtues en XXIème siècle poutinien. Pas en Ivan le Terrible.
D'autres les suivaient, et avec eux, l'assurance que le château allait se murer dans le silence.
J'ai quitté les lieux devenus taiseux pour le parc, désert.
Il faisait déjà chaud.

Des créatures intemporelles glissaient sur les lacs.


Et de loin, le château débarrassé de ses nuisances piétinantes, a recommencé à chuchoter ses histoires.



vendredi 23 décembre 2011

Nostalgie choronesque 2


Voilà quelques temps déjà, j'avais piqué une petite crise nostalgique. La liberté de ton du temps jadis pas si lointain m'avait frappée: à peine 30 ans sont passés et on est bridés comme des dindes..
Alors à la demande générale, j'ai bien envie d'en remettre une tournée. La nouvelle année approche et avec elle, son lot de non-dits et de parole bien pensante.
Cette manie oppressante me tape de plus en plus sur les nerfs. Je rêve de goûter aux discours des  trubilions les plus irrespectueux et les plus insupportables. J'ai envie d'entendre fuser tout et n'importe quoi comme des torpilles. Les gros mots, les idées de tous poils, même les pires, les insultes...
Si on perd le droit de dire des conneries, on va finir avec la profondeur de réflexion d'une carpe. Je ne veux pas finir en carpe.
Et puis à force d'empêcher de dire et de penser les bonnes gens, la violence leur suinte par tous les pores de la peau et c'est bien pire.

A cette époque-là, donc, j'étais gamine.


Mais je me rappelle très bien les délires télévisuels de Pierre Desproges.


Que les croyants veuillent bien me pardonner cette incongruité. Je suis croyante aussi, ça ne m'empêche pas de me marrer en voyant ça. Vivent les incongruités!

Je me souviens aussi les discussions bagarreuses où, chez Michel Polac, tout le monde finissait par se foutre sur la figure en braillant. Quel bonheur!


Au cinoche, on se prenait pas le chou à se demander si on avait le droit de dire ça ou pas. On le disait.
Les hommes étaient virils, brutaux et tout puissants. C'était pas vrai, mais qu'importe?


Les Allemands étaient des salauds ridicules.


Les bonnes femmes étaient des potiches bien roulées, ou des cruches bobonnes ou les deux.

Les Arabes étaient des terroristes.


                                                               Bref, on nous foutait la paix.

Les âneries, les excès, c'était le prix à payer pour rester à peu près libres. Tandis qu'aujourd'hui...vous voulez que je vous dise?
Aujourd'hui, "ILS NOUS LES BRISENT MENU!"* et "C'EST PAS PARCE QU'ON A RIEN À DIRE QU'IL FAUT FERMER SA GUEULE."*


* Michel Audiard



vendredi 4 novembre 2011

Tout le monde il pue

 Allez comprendre pourquoi, ma pensée baguenaude vers les barbus babus.
Vous savez, ces personnages à la Mangeclou du feuilleton Signé Furax.









 le Grand Babu, Léon Klakmuf, le frère babu Maklouf. Tous plus loufoques et fanatiques religieux les uns que les autres,


 ils adorent le Goudgouz, ou boudin sacré.


 Partis (déjà) à la conquête du monde en chantant à pleine gorge barbue l'hymne  des babus, que j'ai l'honneur de vous présenter ici:


Paroles

Chaviro Rotantacha Chamipataro Rogriapatacha

Des figues, des bananes, des noix.
Des noix, des bananes, des figues.
Des figues, des bananes, des noix.
Des noix, des bananes, des figues.
Tout le monde y pue,
Il sent la charogne.
Y a que le Grand Babu
Qui sent l'eau de Cologne
Tout le monde y pue,
Il fait mal au coeur.
Y a que le Grand Babu
Qu'a la bonne odeur.
Chaviro chami
Rotantacha Tantacha
Chamipataro
Rogriapatacha.
Chaviro chami
Rotantacha Tantacha
Chamipataro
Rogriapatacha.



Ça date de quand  déjà, Signé Furax?
1951
...







Francis Blanche et Pierre Dac, les papas des babus.

samedi 22 octobre 2011

Nostalgie choronesque

Nous vivons des temps moroses, où la moindre objection à la ligne officielle vous cloue aussi sec au pilori:
pas bien
pas gentil
raciste
facho
et j'en passe.

Finalement le mot d'ordre, c'est bouclez-la et pas de vagues.

C'est bien triste, parce que du coup, les bonnes gens ont tendance à se rencogner dans leur coquille, tout intimidés par ces censeurs qui leur font les gros yeux. Alors, ils déversent de l'eau tiède ou même, ils ne disent plus rien. Ils allument la télé et M6 bredouille à leur place.
Encore 20 ans comme ça et je me demande si on s'entendra encore penser.

Heureusement, il existe encore quelques solides grandes gueules qui ne s'en laissent pas compter. Il faut juste se remuer un peu le train pour les débusquer et pour ça, la planète blog est assez bien pourvue. Je n'ai pas encore tout épluché, mais déjà, je passe d'excellents moments à lire les blogs de gens qui savent écrire et qui n'ont pas peur de clamer haut et fort leurs opinions. Au cas où l'envie vous prendrait de vous encanailler sainement, je vous adresse à ma petite rubrique "le chef vous recommande", là, à gauche....Vous voyez? Voilà. Bonne lecture!

Malheureusement, tout le monde n'a pas d'ordinateur, tout le monde ne blogue pas et tout le monde n'a pas l'honneur de connaître les fortes têtes sus-citées.

C'est pourquoi j'ai remonté le temps. Voilà ce que j'ai trouvé. Ça a 30-35 ans et ça laisse rêveur.
La liberté de ton d'alors semble bien loin et elle s'affichait dans la presse, au cinéma, à la télé, partout.
La génération d'alors était peut-être gouvernée par de vieux réacs, mais quand elle ouvrait son clapet, ça déchirait sa race.

D'abord, honneur au regretté professeur Choron. Il allait parfois un peu loin, mais dans le fond, ça faisait du bien. Là, il attaque dur, âmes sensibles s'abstenir.


Les Monty Python, dans le genre British, étaient incomparables. Recueillons-nous au passage sur l'admirable portrait qu'ils font des Français. Tout est dit.


Autres temps, autres moeurs, mais les questions fondamentales demeurent. Hara Kiri ne faisait pas toujours dans la dentelle, mais ça secouait le bourgeois.


Et là? Qui, comme Coluche, oserait se payer la fiole des publicitaires grands pourvoyeurs de pépettes , aujourd'hui? Hum?
Personne.


Finissons en musique, avec Gainsbourg...



Que ce bref voyage dans le temps nous donne le courage de continuer à l'ouvrir bien grande contre vents et marées!! 
                                             Hisse et ho!

samedi 8 octobre 2011

Kosovo à vau l'eau


Kosovo kesako?


Ça sonne comme dans Tintin et le sceptre d'Ottokar.
Et pourtant ça existe.
Non seulement ça existe, mais ça va mal, là-bas. Nos médias ont bien mieux à faire que de saoûler le bourgeois avec ce bled paumé: les primaires socialistes, les gagnants du loto qui viennent pas chercher leur pognon, tout ça tout ça...

Il se trouve que le bled paumé en question, le Kosovo, est un cas d'école. Un bout de terre qui s'est autoproclamé indépendant en profitant des chamailleries des puissances de l'OTAN. On aurait pu croire que l'OTAN, bon papa qui défend la paix dans le monde, aurait fait son boulot et ramené tout le monde dans le rang. Point du tout. L'OTAN a dit lâchement amen. L'huile a pris feu.

Et depuis, c'est la bagarre, à un pet de lapin de chez nous.

Machine arrière toute!
Le Kosovo, c'est un bout de province de l'ex Yougoslavie et plus exactement, de la Serbie.
Ah voilà ! Je vous entends déjà vous esclaffer que les Balkans sont peuplés de sauvages incapables de vivre tranquilles sans se foutre sur la figure, des moustachus ombrageux et armés jusqu'aux oreilles tout juste capables de picoler en tirant dans le tas.

Tsssss...

Bon, d'abord, c'est là, en rouge.



















                                                              C'est beau.
Monastère de Gracanica, daté du 13ème siècle, construit par le roi Milutin de Serbie.
Photo de l'hiver 2009, province du Kosovo et Metohija, Serbie
















                                         On y danse bien mieux que sur le pont d'Avignon.


                                                    Pareil pour la musique.





Alors, où est le problème?

C'est que les deux principales "nations", qui peuplent l'endroit, Serbes et Albanais, pour toutes sortes de raisons, ne s'apprécient pas trop.
Des dames albanaises d'autrefois


Des dames serbes d'autrefois



Serbes et Albanais d'aujourd'hui. La différence de style est flagrante.

Ça pouvait encore aller du temps du petit père Tito. On se regardait en coin, mais on n'osait pas trop mouffeter. Mais la guerre réveille les vieilles rancunes, les Nations Unies gèrent l'affaire comme des manches et font exactement ce qu'il faut pour attiser la haine. Par là-dessus, une louchée d'opinion publique occidentale gonflée à bloc par la propagande anti Serbe (les méchants) et pro albanaise (les gentils) et ça donne un méli mélo inextricable et sanglant.
Tellement ingérable, le bazar, que pendant que les pays "décideurs" sont occupés à se prendre le bec, les Albanais s'asseyent sur la résolution 1244 du Conseil de sécurité des Nations Unies qui ratifie officiellement l'appartenance du Kosovo à la Serbie. Ils proclament l'indépendance du Kosovo et le tour est joué, en parfaite illégalité.

Petit rappel historique (désolée, mais ça s'impose)

Récapitulons sans nous énerver, je vais tenter de vous la faire simple:
La résolution 1244 du Conseil de sécurité des Nations Unies, adoptée le 10 juin 1999, prévoyait l'instauration d'une administration provisoire des Nations Unies au Kosovo, dans le cadre formel de la souveraineté de la Fédération yougoslave. Les droits et obligations de la Yougoslavie ont été automatiquement transférés à l'Union de Serbie et Monténégro en 2003. En 2006, après la séparation du Monténégro, ces droits sont revenus à la Serbie sur le plan du droit international de l'ancien état commun. 

Donc, le Kosovo fait officiellement partie intégrante de la Serbie.
Ça va? Vous suivez?

En 1999, au Kosovo, c'est l'anarchie. Le territoire est dévasté et le administrateurs des 
Nations Unies sont dépassés. L'"ordre" est de fait maintenu par les structures civiles mises en place par l'UCK (l'armée de libération albanaise), elles-même en conflit avec d'autres structures..A cela s'ajoutent des violences dirigées contre les Serbes et les Roms, qui se déroulent sous les yeux des soldats de l'OTAN. Les troupes de la KFOR ne font rien. Trop la trouille de se bagarrer contre l'ancienne guerilla et le communauté albanaise (perçus comme victime). Donc, on laisse faire.
Pour tout arranger, Kouchner ne trouve rien de mieux d'abroger le droit en vigueur en 1999, sous prétexte de prétendues disposition "discriminatoires". Du coup: plus de droit. Après, il a fallu bricoler un joyeux mélange de dispositions bancales qui n'ont servi à rien. Ce sont divers organismes issus de l'administration internationale qui "gouvernent" le Kosovo, si tant est qu'il soit gouvernable dans ces conditions. Les internationaux se coupent de plus en plus de la population et leur présence tourne à une colonisation déguisée.
Résultat de cette gestion foireuse au possible, le climat de violence. Depuis 1999, 250000 Serbes, Roms et
Gorani ont fui. Finalemant, Kofi Anan nomme en 2006 Martti Ahtisaari pour négocier avec les représentants de Pristina et de Belgrade. Echec total. Les Albanais ne veulent entendre parler que d'indépendance. Les Serbes y sont farouchement opposés et le droit leur donne raison. Seulement les Nations Unies tremblent dans leurs bottes devant le risque d'une explosion albanaise.
Martti Ahtisaari pond alors un plan miracle: une indépendance du Kosovo, "contrôlée" par la communauté internationale, avec une "large" autonomie reconnue aux communes serbes.. un "machin" irréalisable.
La Russie menace d'opposer son veto au plan , les USA, la France et la Grande-Bretagne le soutiennent, et pendant que tout ce beau monde discute, les Albanais autoproclament leur indépendance le 17 février 2008.

ET PERSONNE NE MOUFTE. La France qui ne veut pas déplaire à l'oncle Sam, s'empresse de reconnaître cet état digne de Tintin, en effet.


C'est bon? Vous êtes toujours là? C'est bien. Hardi petits!











Et depuis, les Serbes sont méthodiquement tarabustés, violentés et finalement chassés de ce territoire où leurs ancêtres vivent depuis le Moyen Age. C'est un conflit éthnique parfaitement évident, qui se déroule sous nos yeux et PERSONNE NE FAIT RIEN.

Il est grand temps que les puissances internationales fassent enfin leur job pour que cessent ces violences intolérables.
Et qu'on arrête aussi de prendre les Serbes pour têtes de Turc. Au Kosovo, où ils sont chez eux, ils vivent un enfer
Voilà pourquoi j'ai signé cette pétition.

                                                                 Ça suffit!

http://www.france-petitions.com/petition/103/stop-aux-violences-contre-les-chretiens-serbes-du-kosovo