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dimanche 16 juillet 2017

Renouveau nazi en Europe. L'exemple de la Croatie et des pays baltes

L'histoire est un boomerang. Tout le monde croyait l'Europe vaccinée contre le nazisme et le voilà qui revient au galop.

L'affaire des "Frères des Forêts",  surgie le 12 juillet dernier des protestations russes contre une "propagande" de l'Ouest, en dit long sur la question. L'OTAN met en ligne une courte vidéo de huit minutes, où les Frères des Forêts sont présentés comme d'héroïques résistants à l'occupant soviétique. La Russie et le PCF contredisent la chose en présentant les héros en question comme des membres de la Waffen SS en déroute, planqués dans les forêts baltes après l'écroulement de l'Allemagne.
Si l'histoire était aussi binaire, tout serait clair et pur comme du cristal. En réalité, les "héroïques résistants" étaient un ramassis de gars hétéroclites: vrais patriotes, nazis en déroute, juifs rescapés de l'horreur nazie et ne sachant pas trop quelle direction prendre à part celle de la forêt, paysans sans terre et bien d'autres.

Le dernier Frère de la Forêt, August Sabbe (âgé de 69 ans), sera découvert par les agents du KGB en 1978. Pour éviter d’être capturé, il saute dans une rivière et se noie.
La version Waffen SS, c'est celle des sites russes. Un peu simpliste, pas totalement faux et néanmoins révélateur. Car les nationalismes tendance croix gammée gagnent du terrain sans trop se gêner dans notre belle Europe tolérante. A croire que seuls les Allemands auraient le privilège de la culpabilité: les jeunes générations sont invitées à tous propos à se couvrir la tête de cendres pour les crimes commis par leurs arrières-grands-parents. A Freiburg il y a dix ans, au milieu d'un grand carrefour, j'ai vu des panneaux de direction qui indiquaient, entre-autres, les kilométrages pour divers camps de concentration. Prière de ne pas oublier. Vlan! Un coup de culpabilité en pleine face!
S'il ne viendrait à personne l'idée de diminuer la responsabilité allemande dans la guerre de 39-45, il serait juste aussi de ne pas oublier le rôle de quelques autres dont les remontées nationalistes sentent mauvais.

Les pays baltes, justement, sont intéressants et si quelques gars de la Waffen SS hantaient probablement les forêts après la guerre, ce n'est pas le plus grave. En Lettonie, des manifs encadrées par la police le plus officiellement du monde rendent hommage aux vétérans nazis qui, pendant la dernière guerre, ont lutté contre les Soviétiques. La haine du Russe est telle qu'elle semble tout laver, même les pogroms et les atrocités commises à l'époque par les joyeux vétérans présentés aujourd'hui comme des héros.
16 mars 2017. Commémoration de la Légion SS de Lituanie à Riga.

La presse française évacuent prudemment le sujet, sauf le Figaro qui glisse une allusion timide, l'Huma (dont l'article est excellent) et Médiapart. L'antisoviétisme est promu là-bas comme une valeur indiscutable sous peine de sanctions et quiconque ne parle pas le letton est considéré comme un non-citoyen: il n'a pas d'existence légale et ne vote pas. Alors d'accord, on ne rigolait pas du temps de Soviets, mais de là à légitimer les nazis...
On en est grosso modo au même point en Lituanie et en Estonie: glorification d'ex-nazis, interdiction de toute contestation, peines d'emprisonnement jusqu'à cinq ans) contre quiconque remettrait en cause la version officielle de l'état dans sa vision de l'holocauste (génocide nazi= génocide soviétique. Zéro nuance).
La Lettonie et l'Estonie font partie de l'UE et de l'OTAN. Ce sont des pays respectables.
La Lituanie contribue avec succès aux missions de l'OTAN. C'est aussi un pays respectable.

Lituanie: insigne nationaliste en usage pendant les commémorations de 2016. Source: Defending History


Maintenant, parlons un peu de la Croatie.
Le coeur politique du pays pendant la dernière guerre balançait côté nazi et on ne faisait pas dans la dentelle. Il existait là-bas un camp d'extermination tenu par les Croates eux-mêmes: Jasenovac. On y trucidait avant tout du Serbe, mais aussi du Juif, du Tzigane et du résistant. L'arme blanche était préférée aux chambres à gaz, telle le charmant sbrosjek ou "coupe-serbe":


Bon, ça, vous me direz, c'est de l'histoire ancienne. C'est vrai. Les Croates d'aujourd'hui ne sont pour rien. C'est vrai aussi. Mais comme les Baltes, ils ont subi le joug socialiste en la personne du petit père Tito, qui était certes plus sympa que Staline, mais tout de même. Donc Tito disparu et la guerre d'ex-Yougoslavie par là-dessus, les vieilles rancoeurs mal cuites ont ressurgi et les Croates sont retombés dans de fâcheux excès que notre chère UE ne veut surtout pas voir. La période titiste, puis la guerre leur confère le statut de victimes et tout est permis. Même de redevenir nazis.
Les mémoires d'Ante Pavelic, créateur du camp de concentration précité, promulgateur des lois anti-juives et chef des oustachis de triste mémoire, sont publiées le plus officiellement de monde dans les vitrines des librairies, aux côtés de Mein Kampf et une messe est dite à sa mémoire chaque année. L'opération tempête, vaste nettoyage ethnique de la région de la Krajlina, d'où les 250 000 Serbes furent chassés et tués en nombre, fut commanditée par un homme: Franjo Tudjman, ex président de la république de Croatie et négationniste virulent. Son bras armé admirateur des oustachis, Ante Gotovina, considéré comme un héros par las Croates, après une première condamnation en 2011 pour crimes de guerre, a été finalement acquitté en appel en 2012 par le tribunal de la Haye. Le juge italien Fausto Pocar commente: "Le jugement de la Cour d'appel contredit tout sens de justice".

Commémoration du 20ème anniversaire de l'opération "Tempête"à Zagreb, en août 2015
Et que faut-il penser de l'annulation, le 22 juillet 2016, du jugement condamnant le cardinal Stepinac pour sa collaboration avec les nazis? Jean-Paul II avait même envisagé sa canonisation!! La haine du Russe mène décidément très loin.

Dans la rue, à l'occasion des festivals ou des matches de football, la foule se laisse aller sans honte à scander:"Prêts pour la patrie!" cri de ralliement des oustachis. Lors du Mondial de football 2014, on entendit avec horreur les supporters croates hurler "Tue, tue le Serbe!"

La Croatie s'est imposée face à la Serbie 2 à 0 lors du premier match entre les deux anciens ennemis depuis la guerre d'indépendance croate (1991-95), vendredi sur fonds de chants des supporteurs croates clamant "tue le Serbe" — Dimitar Dilkoff AFP
Ces excès sont encouragés par le pouvoir en place. La présidente Madame Grabar-Kitarovic laisse faire et le ministre de la culture, Monsieur Hasanbegovic considère que l’héritage de l’antifascisme n'est pas à prendre en compte. A l'appui de sa réflexion: celui-ci serait un «concept vide de sens», avancé par les «dictatures bolchéviques». Les politiques d’extermination des Serbes, des Roms et des Juifs mises en place par le régime oustachi sont révisées à la sauce de ce monsieur.
Bien entendu, le sentiment anti-serbe grandit et saute aux yeux de quiconque les ouvre un peu. Même les Italiens commencent à être mal vus.

Mais la Croatie fait partie de l'UE et de l'OTAN. C'est un pays respectable.

Il est de bon ton de s'émouvoir de la politique de fermeture des frontières aux migrants de la Hongrie ou d'autres pays d'Europe de l'est. J'ai entendu des commentaires fort condescendants à ce sujet sur France Inter le soir des attentats au Bataclan: ils étaient jugés "immatures". Mais qui dénonce le retour sans masque d'un nazisme affiché au sein même de l'UE? L'UE ferait bien de relire un peu l'histoire de l'Europe. Avant la venue au pouvoir d'Hitler, personne n'a voulu comprendre ni osé intervenir pour le stopper dans son élan. On sait où ça nous a menés.





mercredi 31 mai 2017

LA CONQUETE RAMPANTE DE L’ISLAM






 Si l’envie me prend de causer de mes plantes de balcons, je n’y réfléchis même pas, j’en cause.
De l’islam, on ne cause pas comme ça. Pourtant, nous sommes dans un pays de libertés. Personne ne m’empêche de m’avachir dans mon canapé et de me lancer. C’est à coup sûr ce que me feront observer les gens de bonne volonté.
Oui, mais non.
Pas si simple.

Mettons qu’un beau matin, je me dise : « Tiens, si je déballais mon sentiment à propos du Ramadan, de la lâcheté des politiques face à l’invasion de l’islam dans les rues, des prières sur le trottoir, de ce que j’en pense au fond… » le choix est vaste. Aussitôt, je ferais machine arrière : « Attention, il va falloir faire gaffe à ce que je dis. On ne rigole pas avec ce sujet-là ». Et puis finalement : « Je laisse tomber, pas envie de m’embêter à orpailler mes mots, j’ai des copies à corriger, mes rosiers à arroser, ma copine à appeler… »
Ça s’appelle de l’auto censure.
Il va de soi que je ne suis pas seule à éprouver cette gêne face à l’islam. En société, à moins d’être entre intimes ouverts, le sujet est devenu pratiquement tabou, sauf s’il s’agit d’en faire la promotion sous un jour apaisé et rassurant.

 Ainsi lundi une chaleur féroce avait envahi l’école. 29°C moites à huit heures du matin dans ma classe ; on se serait cru dans le golfe du Bengale. A 10 heures, tout le monde était à plat, en sueur, et se lamentait en salle des maîtres. C’est alors qu’une brave collègue, pour dire quelque chose, nous appela à compatir avec les fidèles de Mahomet, qui venaient de commencer le Ramadan. Il y eut un silence. Le mien s’interprétait comme suit : « Je n’en ai rien à secouer, du Ramadan, qu’ils se démerdent avec et transpirent sans nous faire ch…. »
Je ne sais ce que signifiait celui des autres, mais, en soft, « Nous aurions des choses à dire, mais nous préférons nous abstenir » suintait. Je laisse la version corsée à l’appréciation de vos imaginations.

 Une collègue mariée à un mahométan a bienheureusement rompu ce silence pesant en nous faisant savoir qu’effectivement, son mari en bavait. Par devers moi, je me suis dit qu’il ne l’avait pas volé puisque le saint homme avait voulu zigouiller leur chat, qu’il ne faisait jamais la vaisselle ni le ménage et qu’il décidait souverainement des dates et lieux de vacances de la famille.

En réalité, nous passons notre temps à détourner pudiquement le regard et les mots dès qu’il s’agit d’islam.

Voilà quelques années, à Aulnay, une collègue n’avait pas osé faire de remarque à un élève qui portait un tee shirt à la gloire de Mohamed Merah, ni convoquer ses parents. Sans tomber dans cette extrêmité, nous passons notre temps à mesurer notre langage pour ne pas devenir la cible de garde rouges criant au racisme. Allez dire à un sagouin d’élève qu’il écrit comme un cochon, vous risquez d’avoir de sérieux ennuis s’il s’appelle Omar. Allez proposer des bonbons à un anniversaire, à tous les coups, un môme va émettre des doutes sur leur hallalité, des fois qu’ils contiendraient de la gélatine de porc. Je n’en suis plus à mon premier et maintenant, j’envoie valser en lui suggérant de réserver ces questions-là à sa famille et de ne pas en manger. Mais au début, j’étais surprise et très mal à l’aise.

 Comment en est-on arrivés là ? Nous sommes en train de subir ce que l’écrivain algérien Boualem Sansal appelle « l'expansion sans bruit ni fumée de l'islam ». Il ajoute que « c'est le moins connu des phénomènes…puissamment soutenu par les pays musulmans et les grandes organisations islamiques (OCI, LMI). Le but est l'enracinement de l'islam sunnite en Europe." Il va de soi que c’est aussi le plus dangereux puisque, observe-t-il : « Le résultat est remarquable: l'islam progresse dans tous ses segments, plus vite qu'il ne le fait dans les pays arabes, où l'islamisme dominant empêche son déploiement, ou en Afrique noire et en Amérique, où les évangélistes font barrage. »

A l’appui de son analyse, j’ai observé comment certains musulmans et en particulier certaines musulmanes ( c’est à elles que j’ai affaire, en général) ont affûté leur stratégie de séduction pour amadouer l’infidèle. Ces stratégies portent des noms : taqiya, tawriya, kitman, muruna*. Toutes sont des armes de guerre destinées à duper le non-croyant pour lui donner une fausse image de la religion musulmane et l’inciter à baisser la garde. Nos politiques s’y sont si bien englués que quiconque émet des doutes sur les possibles intentions réelles d'un adepte de Mahomet est aussitôt taxé de salopard. Il y a quelques années de cela, à Aulnay, toute l’école a subi une collègue qui pratiquait cet art avec une maestria sidérante. Elle nous offrait de petits gâteaux, nous parlait de ses traditions avec bonhommie, de la multiplicité des origines de sa famille et se présentait comme ouverte et sympathique. Jusqu’au moment où nous avons découvert qu’elle couvrait les mamans voilées de compliments appuyés sur leur beauté, qu’elle complotait avec les mêmes à propos des sandwiches hallal de la kermesse en des termes sans équivoque. Pire, elle avait réussi à dresser l’inspectrice contre nous en lui faisant croire que nous la traitions mal ; laquelle, ouvrant le parapluie, nous avait morigénés comme des gosses et avait menacé la directrice de lui envoyer des associations anti-racistes. La naïve était loin de se douter que cette  collègue  hurlait après ses élèves de 6 ans en arabe et qu’elle les terrorisait. Une fois la zizanie semée dans l’école – nous n’avons plus jamais réussi à entretenir des relations de confiance avec les parents musulmans après ça - et notre hiérarchie définitivement persuadée de notre islamophobie crasse, elle s’en est allée sévir ailleurs. Cet exemple-là est le plus frappant, mais il y en a d’autres. Au point que je me méfie comme de la peste des propos tenus par les musulmans de la caste dominante désormais, tant je doute de la pureté de leurs intentions.

 Nous devons accepter de troquer une juste colère contre l’exposition de bougies ridicules quand une bombe explose.
Nous subissons ad nauseam les interviews et déclarations sinueuses des Tariq Ramadan et autres imposteurs en costume.
Nous subventionnons des associations telles que l’UOIF, ou le CFCM, maîtresses du double discours et tentacule expert dans la propagation de cette confusion d’idées.
Nous acceptons la tenue de la RAMF (Rencontre Annuelle des Musulmans de France) du Bourget, où plusieurs prédicateurs haineux sont venus répandre la bonne parole sans être inquiétés.
Quiconque émet une réserve ou une critique est conspué et prend le risque d’être traîné en justice, tels Cécile Pina ou Georges Bensoussan .

Ils sont forts, ces musulmans.

Nos lois protègent leurs excès.
Nos journalistes préservent leur chatouilleuse sensibilité (Arte vient de supprimer une émission qui dénonçait l’antisémitisme des musulmans).
Nos ministres ne pipent mot lorsqu’un barbu moyenâgeux, Idriss Sihamedi dégoise en leur présence (ici, Najat Valleau-Belkacem).

Nous-mêmes en sommes à contrôler, jusqu’en famille, notre pensée et nos propos à leur sujet.

Ils sont très forts. Si forts que nous en sommes arrivés à nous croire coupables d’oser ne pas penser dans le même sens qu’eux.


*Tous ces termes sont doctement expliqués avec toutes sortes de citations. Je vous invite à aller les consulter. Ici, je résume.

 
Taqiya:  Autorisation religieuse donné à tout musulman de mentir et de tenir un discours inverse de ce qu'il pense pour ne pas attirer l'attention ou la colère des non-musulmans auprès desquels il vit.

Tawriya: Distorsion de la formulation tant que la lettre demeure. En gros, un musulman peut jouer sur les mots pour faire passer une vérité qui n'est pas celle qu'on pourrait croire.

Kitman: Dissimulation mensongère d'une part de la vérité.

Muruna: Possibilité de ne pas obéir à tous les commandements pour mieux dissimuler ses intentions.

Nous sommes bien loin de l'idéal de vérité et de transparence professé par les Chrétiens et les autres, tout autant imprégnés de culture judéo-chrétienne.

mardi 14 janvier 2014

Où Pierre Vidal-Naquet dénonçait la loi Gayssot et prévoyait ses conséquences: nous y voilà.


Histoire, sa négation et la loi

par Dominique Vidal



L’histoire, sa négation et la loi : si j’ai choisi ce thème, c’est devant le spectacle lamentable donné le 12 octobre 2006 par notre Assemblée nationale lorsque, aux trois quarts vide, elle vota un projet de loi punissant d’un an de prison et de 45 000 euros d’amende quiconque nierait le génocide arménien. Les instigateurs avaient de toute évidence plus en vue les suffrages des Arméniens de France ou ceux des opposants à l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne que la mémoire des martyrs de 1915-1917.
Or, sur ce genre d’errance, Pierre Vidal-Naquet nous a légué quelques idées simples et fortes, que je voudrais évoquer ici brièvement.
Il me faut d’abord souligner que, dans notre époque de grande confusion intellectuelle – je dirais presque mentale –, s’il est une qualité rare et néanmoins plus nécessaire que jamais, c’est la cohérence. Par là, je n’entends évidemment pas le dogmatisme, grâce auquel certains traversent les décennies sans rien voir de ce qui change, se contentant d’appliquer une grille de lecture obsolète, et qui l’était d’ailleurs souvent dès sa création.
Non : je pense, au contraire, à cette capacité de comprendre et, si possible, de transformer la réalité mouvante sans que les préjugés la rendent inintelligible, mais sans non plus perdre de vue quelques points de repères philosophiques, moraux et méthodologiques, sans lesquels elle serait également incompréhensible.
Pierre Vidal-Naquet a consacré une partie de sa vie et de son œuvre à combattre pied à pied ceux qu’il appelait les « assassins de la mémoire » – François Gèze y reviendra et je ne voudrais pas lui couper l’herbe sous le pied. Ce combat, faut-il le préciser, il le mena comme historien, comme citoyen et comme Juif, qui plus est fils d’un père et d’une mère disparus dans le camp d’extermination d’Auschwitz. Cela seul suffit d’ailleurs à justifier la place de cette réflexion dans notre séquence.
Or voilà que, le 13 juillet 1990, s’ajoute à la loi de 1881 sur la liberté de la presse un article 24 bis, dit loi Gayssot, qui punit « ceux qui auront contesté […] l’existence d’un ou plusieurs crimes contre l’humanité ». La plupart des observateurs y voient alors une victoire du combat contre le négationnisme. Pas Pierre Vidal-Naquet : « J’ai toujours été absolument contre cette loi, avec d’ailleurs la grande majorité des historiens, expliquera-t-il. Elle risque de nous ramener aux vérités d’État et de transformer des zéros intellectuels en martyrs. L’expérience soviétique a montré où menaient les vérités d’État. La loi de 1972 contre le racisme suffit amplement [1]. » Au nom de la liberté de la recherche, la Ligue des droits de l’homme, avec sa présidente Madeleine Rebérioux, va dans le même sens. Une personnalité comme Simone Veil avait d’ailleurs déclaré : « Il n’existe pas de loi pour interdire d’affirmer que Jeanne d’Arc n’a pas existé, ou que Verdun n’a pas eu lieu. Si l’on fait une loi, c’est que le débat est ouvert. Ce n’est pas le cas, même si quelques olibrius prétendent le contraire [2]. »
De fait, non seulement la loi Gayssot n’a pas mis fin à la propagande des négateurs du génocide nazi, qui a notamment envahi le cyberespace, mais elle a dissimulé aux défenseurs de la mémoire la nécessité d’une bataille d’idées implacable. Pis : elle a permis aux nostalgiques de l’antisémitisme nazi de se draper dans les plis du drapeau de la liberté – eux qui ne haïssent rien tant que la liberté…
Quinze ans plus tard, sa position claire, bien que minoritaire, a permis à Pierre Vidal-Naquet de mieux contribuer à la défaite de la loi du 23 février 2005, qui prétendait imposer aux manuels scolaires la défense des « aspects positifs de la présence française outre-mer et notamment en Afrique du Nord ». Il l’a fait sans s’empêtrer dans les contradictions de ceux qui dénonçaient la loide 2005 tout en défendant celle de 1990.
Ici se manifeste cette cohérence dont je parlais. Elle a trouvé son expression la plus nette, à mes yeux, dans l’appel « Liberté pour l’histoire », que Pierre Vidal-Naquet signa avec plusieurs de ses confrères. Ce texte mérite d’être relu :
« L’histoire n’est pas une religion. L’historien n’accepte aucun dogme, ne respecte aucun interdit, ne connaît pas de tabous. Il peut être dérangeant.
« L’histoire n’est pas la morale. L’historien n’a pas pour rôle d’exalter ou de condamner, il explique.
« L’histoire n’est pas l’esclave de l’actualité. L’historien ne plaque pas sur le passé des schémas idéologiques contemporains et n’introduit pas dans les événements d’autrefois la sensibilité d’aujourd’hui.
« L’histoire n’est pas la mémoire. L’historien, dans une démarche scientifique, recueille les souvenirs des hommes, les compare entre eux, les confronte aux documents, aux objets, aux traces, et établit les faits. L’histoire tient compte de la mémoire, elle ne s’y réduit pas.
« L’histoire n’est pas un objet juridique. Dans un État libre, il n’appartient ni au Parlement ni à l’autorité judiciaire de définir la vérité historique. La politique de l’État, même animée des meilleures intentions, n’est pas la politique de l’histoire
 [3]. »
Ainsi Pierre Vidal-Naquet et ses confrères rejetaient-ils, d’un même mouvement, la loi Gayssot sur le négationnisme, la loi reconnaissant le génocide arménien, la loi faisant de la traite et de l’esclavage un crime contre l’humanité et la loi sur le bilan positif de la colonisation qui, concluaient-ils, « ont restreint la liberté de l’historien, lui ont dit, sous peine de sanctions, ce qu’il doit chercher et ce qu’il doit trouver, lui ont prescrit des méthodes et posé des limites. Nous demandons l’abrogation de ces dispositions législatives indignes d’un régime démocratique ».
En menant ce combat, Pierre Vidal-Naquet ne défendait pas que le principe de la liberté de la recherche. Il exprimait aussi et surtout sa confiance dans la capacité des historiens et, plus généralement, des intellectuels, à travailler pour la vérité et, ce faisant, à convaincre leurs contemporains.
Permettez-moi de conclure sur un souvenir personnel. Il y a cinq ans, je préparais une synthèse des travaux des jeunes historiens d’outre-Rhin sur le génocide nazi. Pierre accepta d’en relire, crayon en main, le manuscrit. Certains chapitres pouvaient choquer, tant ils contredisaient l’historiographie traditionnelle. « Ne vous censurez pas, me dit-il fermement. L’essentiel, c’est de faire connaître aux lecteurs français l’apport de ces historiens, y compris ce qui, même troublant, permet d’approfondir la compréhension du génocide. Cela seul compte. Et tant pis pour ceux que cela choquera. »

Notes

[1] Interview au Monde, 4 mai 1996.
[2L’Express, 25 septembre 1987.
[3Libération, 13 décembre 2005.

dimanche 5 janvier 2014

Je n'ai plus huit ans et j'aimerais bien qu'on en tienne compte

Quand j'avais huit ans, ma mère m'interdisait d'adresser la parole à ma petite voisine, sous prétexte qu'elle était faux-jeton et je ne sais quoi encore.
Résultat, j'allais acheter en douce des cargaisons de bonbons avec elle et on rigolait bien. N'empêche qu'au fond de moi, je n'étais pas tranquille, tant j'avais l'impression que l'oeil de Caïn était braqué sur mes turpitudes et qu'un jour, j'aurais à rendre des comptes.

J'espérais être débarrassée de cette surveillance permanente.
Je me trompais.

Nos politiques nous prennent à ce point pour des mouflets qu'ils prétendent nous interdire de juger nous-mêmes de qui est fréquentable ou pas. Et on n'arrête pas de nous seriner du Dieudonné par-ci et du Dieudonné par-là.
Je commence à en avoir assez.
Dieudonné ou n'importe qui d'autre, même un bien plus affreux ou bien plus bête devrait avoir L'ENTIÈRE ET TOTALE liberté de dire ou même d'écrire ce qui lui passe par la caboche. Peu importe que Monsieur Valls, ou je ne sais quelle association bien pensante en vomissent des crapauds.
En outre, je ne vois pas du tout de quel droit, un ministre fût-il de l'intérieur, déciderait tout bouffi de  sa toute puissance, d'interdire ceci ou cela en se dispensant de l'avis des juges.


De toute façon on a ouvert la boîte de Pandore en édictant des lois qui interdisent à la parole de s'exprimer, au nom de très belles pensées: le racisme, l'antisémitisme...on voit où ça mène.
C'est au citoyen de se forger son opinion tout seul. Il est assez grand pour ça et ça serait une très bonne idée qu'on arrête de le brider avec tout ce baratin bien pensant, le citoyen.
Il ETOUFFE, le citoyen.
Qu'on laisse donc les gens débattre librement, s'insulter librement et se traiter de tous les noms d'oiseaux, même racistes, qui leur passent par la tête.
C'est à ce prix-là qu'on continuera à faire marcher notre cervelle.

Sinon, encore un peu  et ces messieurs les ministres ou les législateurs penseront à notre place.




Là-dessus, je vous souhaite une très bonne année 2014: des rebondissements salutaires, le retour à la raison de nos politiques à la dérive, la liberté d'écrire tout ce qu'on veut sans avoir de comptes à rendre, beaucoup de bonheur et toujours et encore, l'amitié.

mercredi 26 juin 2013

Foot contre sang: bienvenue au Brésil!

Pendant qu'en France le citoyen se demande comment il va payer son chauffage l'hiver prochain, les médias l'entretiennent abondamment du prochain Mondial de foot. Car le foot n'est-ce pas, c'est sympa.


Comble de bonheur, la fête aura lieu au Brésil.
Le Brésil aussi, c'est sympa: samba, nanas bien roulées à gogo, plages, soleil...le rêve! Ça va grenouiller sévère, dans les tréfonds des rédactions, pour avoir le privilège de couvrir l'événement.



C'est juste un peu dommage que les Brésiliens gâchent tous ces beaux projets en manifestant en masse dans les rues. On se demande bien pourquoi. Bande de rabat-joies aigris.



Et pourtant, il y a encore plus pisse-froid. Le Centre national de défense des droits de l'Homme et le Conseil national des procureurs généraux de justice se sont officiellement inquiétés de la manière dont certaines villes traitent les personnes sans domicile.
Soucieuses d'offrir une image proprette à l'occasion des prochains JMJ et bien sûr, du Mondial, les agglomérations de Rio et Sao Paulo* ont entrepris de dégommer purement et simplement les sans-abris.
Des milices plus ou moins officielles, protégées par les municipalités, tuent les indigents la nuit dans l'indifférence générale.


Les corps sont brûlés, les bonnes villes s'indignent très officiellement, en attribuant ces assassinats à des bagarres entre pauvres, à des commerçants vétilleux, ou à des expéditions punitives organisées par des groupuscules d'extrêmes droite.
Les associations de défense des droits de l'homme ont enquêté.
Elles en concluent qu'il s'agit d'un nettoyage social organisé par les villes elles-mêmes.
Le cabinet de la présidence de la république a été alerté. On a promis de prendre des mesures. Rien n'est venu.
De fait, «La sécurité, une priorité pour les JMJ-Rio 2013».
C'est le slogan affiché partout à Rio.


Un million huit cent mille personnes vivent actuellement dans les rues au Brésil.
Cent quatre-vingt-quinze assassinats de sans-abris ont été recensés ces quinze derniers mois. Ce n'est pas la première série de liquidations de ce type.
Combien vont encore devoir payer de leur vie, pour que la fête soit plus belle?



* D'autres sont en train de prendre le relais.

vendredi 21 juin 2013

Condamnation de Nicolas Busse: un magistrat dénonce.

Je découvre sur le site du Point ce message, écrit par un magistrat.
Il reste anonyme, car tenu par son devoir de réserve. Les méfiants pourront donc m'objecter qu'une lettre anonyme n'a aucune valeur.
C'est vrai d'un point de vue juridique.
Mais est-ce vraiment à cela qu'il faut s'arrêter? Car l'idée n'est certes pas d'envoyer Madame Nathalie Dutartre, juge, en prison.
Il s'agit de dénoncer la tournure inquiétante de ce procès, qui ressemble beaucoup à de l'acharnement.

A ceux qui estiment que Nicolas Busse n'a eu que ce qu'il méritait ou encore ceux qui lui souhaite de se faire sodomiser dans les douches de Fleury, j'en recommande la lecture.

Stéphane Guillou, "journaliste" et "humoriste"
Peut-être ouvriront-ils enfin les yeux sur les dérives qu'ils sont en train de cautionner par bêtise, aveuglement, haine, intoxication à la propagande ou suivisme politique.

Il n'est plus question de droite ou de gauche désormais, mais de Droits de l'Homme.

Ne nous fourvoyons pas.

Nicolas Bernard Busse: première condamnation politique


Les faits: Un opposant au mariage homosexuel de 23 ans, étudiant en sciences politiques et en histoire-géographie a été condamné mercredi à deux mois de prison ferme avec mandat de dépôt, notamment pour rébellion, par le tribunal correctionnel de Paris. Il n'a exercé de violences contre personne, il n'a rien volé, n'a pas commis d'infraction et ne s'est pas rebellé.


Voilà ce qu'en dit son avocat:

"Les policiers qui accusent Nicolas ont refusé de venir au tribunal

L'avocat de Nicolas Bernard-Busse, condamné hier, Me Benoît Gruau, réagit sur DirectMatin.fr :
G"Pour le moment, je n’ai pas pu encore avoir de ses nouvelles, mais je sais qu’il devait être transféré vers la maison d’arrêt de Fleury-Merogis. Je suis littéralement atterré par le sort qui lui a été réservé. Autant vous dire que j’ai passé une très mauvaise nuit.
Pouvez-vous nous rappeler les faits qui lui sont reprochés ?
Il a été condamné pour soi-disant avoir donné une identité imaginaire, pour avoir refusé les tests ADN au cours de sa garde à vue et pour une prétendue rébellion.
C’est une présentation des faits que vous contestez ?
Je suis ahuri par cette décision politique, et je pèse mes mots. Elle est totalement infondée et à mille lieux des condamnations habituelles infligées dans ce domaine. Je rappelle que mon client ne commettait aucune infraction quand il a été interpellé, c’est le premier scandale. Par ailleurs, il ne s’est pas rebellé, c’est le second scandale.
Quelle est la version des policiers qui l’ont interpellé ?
Les fonctionnaires de police ont refusé de se présenter au tribunal hier, si bien qu’il n’y a eu aucune confrontation devant le tribunal. Je rappelle que Nicolas a été molesté au cours de son interpellation comme en témoignent les hématomes identifiés sur sa jambe. Mais tout cela n’a guère semblé émouvoir la présidente qui semble promise à une belle carrière. [...]
J’ai déjà interjeté appel dès hier soir. Les recours consistent maintenant à essayer d’obtenir sa sortie par un référé-liberté ou un aménagement de peine qui relève du juge d’application des peines. L’autre stratégie consiste à tenter d’alerter les autorités politiques de ce pays. [...] Beaucoup de gens sont choqués. Ils ne pensaient pas que l’on en arriverait là. Ce garçon, élève dans une école d’ingénieurs et étudiant en histoire-géographie, devait passer quelques épreuves de rattrapage en juillet, il se retrouve à Fleury-Merogis. On marche vraiment sur la tête. Cette décision sera lourde de responsabilité.
Y a-t-il un risque de radicalisation ?
Ces excès de pouvoir, ce refus du débat contradictoire, attise les esprits. On crée des martyrs et des bêtes traquées.L’incarcération de Nicolas va laisser des traces, c’est certain. Comme Stéphane Hessel le préconise dans son ouvrage vendu à des millions d’exemplaires dans le monde, il s’est indigné. Mais manifestement, en France, il y a des indignations autorisées,  et des indignations interdites."  "
Source: Direct Matin et Le Salon Beige

Il s'agit d'une sentence d'une sévérité exemplaire prononcée à l'encontre d'un opposant politique! C'est sans précédent! Il ne faut pas laisser passer ça, quelle que soit notre opinion pour ou contre le mariage pour tous!


Pour mémoire: 

--> Les voyous qui ont détroussé les voyageurs du RER D en gare de Grigny ont écopé de sermons et d'obligation à effectuer des travaux d'intérêt général. Le plus sévèrement puni à écopé de dix mois avec sursis.

--> Les Femen qui ont profané Notre Dame, hurlant des invectives et seins nus, n'ont pas été inquiétées. Il a été question ensuite d'en faire des citoyennes d'honneur de la Ville de Paris.

--> Les individus responsables des pillages et du saccage aux alentours de la place du Trocadéro, à l'occasion de la fête du PSG, dont seulement vingt et un qui ont été arrêtés, ont terrorisé et détroussé des gens, occasionné plus d'un million d'euros de dégâts (les commerçants attendent toujours leur dédommagement). Peine maximale prononcée: quatre mois de prison dont deux avec sursis. 



Pétition de soutien en ligne: 

http://www.soutien-nicolas.com/

Adresse postale:

Nicolas Bernard Busse
404247//D4
maison d'arrêt de Fleury
7 avenue des peupliers
91700 Fleury-Mérogis


jeudi 20 juin 2013

John Money, créateur inquiétant de la théorie du genre.

Qui connaît John Money?
.......
Pas grand monde, je pense.

Pourtant, c'est lui le grand théoricien de la théorie du genre*. Pas Judith Butler, qu'on présente pourtant volontiers comme la géniale inventeuse.


Quand on gratouille, on comprend assez bien pourquoi: la dame, c'est une philosophe féministe et même si, à mon humble avis, elle est chauffée de la carafe, elle reste inoffensive.

Le monsieur l'est un peu moins.



Il est pourtant beaucoup plus trapu.
Infiniment respecté par encore pas mal de monde, même s'il est mort depuis 2006.

Alors, pourquoi le cache-t-on au fond d'un tiroir?

Lisez la suite.
J'ai tout vérifié par le menu.

C'est lui qui lança l'idée d'une identité sexuelle autre que biologique.
Pourquoi pas? Le gars est chercheur. Il cherche. C'est normal. D'ailleurs, c'est un type brillant. Un sommité dans le domaine de la psychoendocrinologie et la pédiatrie.
Les curieux trouveront le détail de ses recherches sur ce lien qui n'est pas en anglais.

Or il semble bien que ce monsieur Money, tout brillant chercheur qu'il était, ait basculé, à un moment donné, dans l'excès. Rendu dans les sommets, il a sans doute cru qu'il pouvait aller encore plus loin, encore plus haut...et il a dérapé.
En 1966, alors qu'il est au zénith de sa gloire de chercheur, il s'autorise une étrange expérience.
Il opère un petit garçon, Bruce Reimer, privé de pénis par une circoncision ratée, en petite fille: ablation des testicules, traitement hormonal et un nom féminin, Brenda. L'enfant a 21 mois.
Money considéra cette expérience comme un succès.
Bruce-Brenda pensa toute autre chose, puisqu'il se fit rebaptiser David à l'adolescence, qu'il tenta désespérément de récupérer son identité masculine et accusa Money de l'avoir chosifié.



Cette expérience eut des suites, car Bruce-Brenda-David avait un frère jumeau: Brian.
Celui-ci, devenu schizophrène par la suite, fit une overdose de médicament et mourut prématurément.
David se suicida deux ans après.

Malgré l'évident échec, l'éminent professeur Money s'entêta à présenter cette expérience comme un succès, et avec elle, sa théorie du genre. Il alla jusqu'à nier le désarroi puis la révolte de son jeune instrument, Bruce-Brenda-David et refusa toute sa vie de s'exprimer sur la question.

Pour finir, John Money avait des théories assez particulières sur la sexualité enfantine. Il considérait qu'une pédophilie "affectueuse", c'est-à-dire sans contrainte et mutuellement souhaitée, ne pouvait être considérée comme pathologique. Il est vrai que l'époque admettait toutes sortes d'explorations dans ce domaine, mais on peut tout de même s'étonner qu'un spécialiste en psychologie, professeur émérite de pédiatrie, se soit laissé aller à de tels égarements.

Peut-être son origine néo-zélandaise explique-t-elle sa vision des choses.
Car les relations sexuelles entre adultes et enfants y était admise jusqu'à 2005.

Ce triste portrait, me direz-vous, n'est que l'histoire d'une expérience ratée.
Certes. Mais à quel prix?
Pourquoi ne sommes-nous pas mis au courant?
Parce qu'il faut nous vendre mordicus cette théorie du genre, qui n'a rien de scientifique et qui a été crée par un savant fou, au mépris de vies humaines et de mensonges.. Jusqu'à envisager de l'imposer aux enfants des écoles.



* Un petit rappel de cette théorie en passant, je vous le fais à la hache. En vrai, il faut s'envoyer des centaines de pages écrites tout petit:
 La distinction homme-femme serait fabriquée culturellement et non pas guidée par la biologie. Par conséquent, chacun élaborerait son identité sexuelle en fonction de stimuli extérieurs. Cette manière de voir les choses ouvre de multiples possibilités comme, par exemple, s'auto-déterminer  homme, ou femme, ou ce qu'on veut, indépendamment de son sexe biologique.





dimanche 16 juin 2013

Témoins de violences policières à Paris: Eric Le Boucher, journaliste.


Corto74 vient de publier le témoignage d'Eric Le Boucher, journaliste

Il a assisté hier, dans le quartier latin à une scène de western aussi incroyable que violente et il est tombé des nues. Pourtant, voilà déjà un moment que ce genre de chose se produit et bien peu de voix s'élèvent parmi les journalistes pour dénoncer.

Là, par chance, Eric Le Boucher a vu. 


Scandalisé, il publie une lettre adressée  François Hollande et Manuel Valls, pour leur demander d'arrêter ça. Elle est publiée dans Les Echos, dont il est directeur de la rédaction.
L'entendront-ils?

" MESSIEURS HOLLANDE ET VALLS, RANGEZ VOS FLICS

La loi sur le mariage est votée, les manifestants qui continuent de s'y opposer sont de moins en moins nombreux: un peu de sagesse devrait vous conduire à calmer vos troupes lors des arrestations des anti-mariage.

Il est 20h30 samedi, je rentre de dîner avec un ami dans un restaurant du carrefour de l’Odéon. Nous marchons rue Saint-Sulpice quand, derrière nous, des cris, deux motos de la police à fond, une personne, un homme très jeune, court sur le trottoir. Il s’arrête fait demi-tour, reprend sa course. La première moto pile, fait demi-tour à son tour, monte sur le trottoir et fonce. La seconde la suit. On se dit, avec mon ami, qu’il s’agit d’un voleur de sac. Et que les policiers ont l’air très énervés. Sur le même trottoir, courent vers nous deux autres jeunes hommes et une jeune femme puis ils s’arrêtent tous essoufflés. On leur demande ce qui se passe.

- «Une manif anti-mariage gay», nous dit un garçon, genre propre sur lui, souriant, pas du tout l’air d’un casseur. Je lui demande pourquoi les flics… mais il n’a pas le temps de répondre, deux voitures de police, puis trois, foncent dans notre direction, bloquent le croisement avec la rue Mabillon. Tout va très vite. 

Les policiers sortent des voitures, sautent sur un des jeunes, le ceinturent, le poussent brutalement vers une voiture. La fille sort son portable pour prendre une photo. Elle est immédiatement ceinturée et emmenée à son tour. D’une voiture banalisée sortent deux hommes, qui foncent sur un autre jeune, et le jettent par terre avec violence. D’autres voitures passent à fond, freinent à mort, des policiers en sortent, attrapent d’autres jeunes. 

Les passants s’émeuvent de ces comportements de cowboys. Vue l’amabilité affichée par ces jeunes, personne ne comprend. Je leur montre ma carte de presse, m’approche des voitures demande: «pourquoi les arrêtez-vous? Qu’ont-ils fait?». Pas de réponse. Je brandis ma carte devant les yeux du motard qui semble un peu le chef avec ses trois galons, mêmes questions. Il s’approche très près, me parle les yeux furieux: «demandez au service de presse de la préfecture, nous n’avons rien à vous dire». J’insiste, demande s’ils ont cassé quelque chose… «Demandez au service de presse» et comme je me retourne pour essayer de poser les mêmes questions à d’autres, il me poursuit, sans me repousser et ni me toucher, mais avec un ton qui monte. 

Les voitures partent. D’autres jeunes viennent me voir, ils m’ont vu poser des questions, je dis que je suis journaliste. Un certain Maxime me raconte qu’ils étaient une centaine à aller manifester devant le Conseil constitutionnel, puis ont traversé le Louvre et se sont retrouvés place Saint-Michel en montant vers le Sénat. 
Là, les CRS les ont bloqué. Certains ont alors descendu la rue de Tournon et c’est là que la police est entrée en action pour, ce que je comprends, les poursuivre et les arrêter. Course des manifestants, virage à gauche dans la rue Saint-Sulpice, où je les vois.

Combien sont-ils? Une dizaine ou une vingtaine, sans doute, âgés de 18-22 ans. Aucun n’a cassé quoique ce soit, ils ont peur, ils courent pour échapper aux flics qui, eux, font preuve d’une violence hors de propos et, tel est le sentiment des passants, d’une joie évidente à faire les cowboys dans la rue.

Je raconte cet épisode pour arriver à ceci: messieurs Hollande et Valls, vous venez en un quart d’heure de perdre une centaine d’électeurs dans un quartier où vous avez de nombreux sympathisants. Les jeunes qu’on pourchasse dans le quartier latin qu’on arrête pour les envoyer à «Beaujon» et les ficher, me rappellent mes années Pompidou. Apprenez donc Manuel Valls, que la matraque c’est la «contingence» sartrienne, celle qui vous fait voter, pour des décennies, contre le pouvoir qui cogne. 

Tout ça inutilement Monsieur le ministre de l’intérieur. La loi est passée, il ne sont que cent à manifester, leur nombre diminue. Certes, je ne sais pas ce que ces jeunes ont fait pour être pourchassés ainsi: ont-ils attaqué les policiers? Ou des passants? Un peu de sagesse devrait quand même vous conduire à calmer vos troupes qui, elles, on le sait depuis toujours, ne se refusent jamais un rodéo.

Monsieur Hollande, ne soyez pas le Georges Pompidou de gauche. Ne laissez pas la haine contre vous s’installer dans la jeunesse de droite. Ce n’est pas ce que vous souhaitiez. Ce n’est pas votre genre. C’est un très mauvais résultat politique.

Libérez ces jeunes au plus vite et rangez vos flics. "

vendredi 31 mai 2013

Chronique d'une rafle avortée


Voilà comment la police arrête des gens qui ne font rien d'autre qu'arborer le sigle anti mariage pour tous sur leur vêtement.
N'a-t-on donc plus le droit d'afficher son opposition à une loi?
Plus le droit de l'exprimer sur la voie publique sous cette forme?

Ici, un avocat, Maître Triomphe (ça ne s'invente pas) est intervenu et les policiers, qu'on sent gênés, finissent par libérer leur prise. Des bandits de grands chemin, comme on peut le constater...

Alors, retenez bien:
Article 432-4 du code pénal.
Les forces de l'ordre ont l'obligation de ne pas appliquer un ordre contraire au droit.
Un policier risque sept ans d'emprisonnement s'il se rend coupable d'abus d'autorité.
On a le droit de prendre des photos.

Autre vidéo, parue aujourd'hui sur le site de Valeurs actuelles et Infos Bordeaux. Elle est visiblement censurée, puisque désormais illisible sur chacun de ces sites. Dommage. Elle montrait comment la police molestait des manifestants plutôt calmes, opposés au mariage pour tous, venus accueillir Manuel Valls de grand matin, sous la pluie.

Comment des politiques peuvent-ils en arriver là?
Ont-ils fini par croire que les manifestants étaient réellement des suppôts de Mussolini? Ont-ils peur?

Au début, je pensais que c'était impossible. J'imaginais que ces gens, drapés dans leur pouvoir et leur superbe, étaient simplement vexés d'être gênés aux entournures dans leurs élans.
Les accusations d'homophobie et autres fantaisies imaginaires, je les voyais comme autant de poudre aux yeux malfaisante.

Je commence à me demander s'ils n'ont pas fini par croire à leur délire.
Du coup, tout devient possible et moi qui était plutôt modérée au début, je suis atterrée et furieuse.
D'abord, on nous a ignorés comme des crados.
Maintenant, on en vient aux arrestations arbitraires et à la répression musclée.

Quelle sera la prochaine étape?





vendredi 24 août 2012

Pourquoi j'adopterai pas de mec

Voilà ce que je trouve ce soir en faisant le ménage sur ma boîte mail.
Pour un peu, je mettais au panier sans l'ouvrir.
Avouez que j'aurais eu tort.

C'est fascinant ce que le cerveau des "créatifs" est capable d'engendrer.

Il s'agit de se fourrer un mec dans le charriot (petit dessin là-haut), entre les raviolis et les croquettes du chien. Enfin non, pas en vrai, mais on y pense très fort, à l'ambiance débridée des grandes surfaces.
Pousser un Jules tout chaud et tout prêt à tout sous les néons, ça émoustille sa ménagère de moins de cinquante ans. De plus aussi d'ailleurs, si ça se trouve.
Suffit de quelques sous. 59,40 € pour six mois, c'est pas cher.

L'offre est limitée. Faut pas attendre surtout! Parce qu'après, y'aura plus de promo et on peut être sûres que les plus beaux seront déjà  pris. Peut-être même qu'y'en n'aura plus!

Comme la viande à barbecue de l'aut' fois dites donc! Seulement 5€ le kilo pour des chipo qu'avaient l'air bien belles et pas trop grasses. Mais quand j'en ai voulu, tout était vendu.


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