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auteur prétentieux !
Par Anonyme, le 28.02.2025

tres beau film et chaque fois je mets un film de john wayne . le meilleur des meilleurs. ca fait du bien de le
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Par Anonyme, le 03.04.2023

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Par Anonyme, le 03.04.2023

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Dernière mise à jour : 02.03.2025
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LES CAVALIERS : WAYNE & HOLDEN "FORD-MIDABLEMENT" BONS

Publié le 14/10/2016 à 23:03 par vivelewestern Tags : rouge image bonne homme chez enfants histoire cadre film humour love
LES CAVALIERS : WAYNE & HOLDEN "FORD-MIDABLEMENT" BONS

Les Cavaliers

(Horse Soldiers)

de John Ford – 1959 

 

« Les Cavaliers » ne doit pas être confondu avec un autre western de Ford sorti l’année suivante et qui porte un titre approchant, « Les deux cavaliers » (« Two Rode Together ») – une regrettable proximité due, sans doute, au manque d’imagination des distributeurs français. Dix ans après sa célèbre trilogie sur la cavalerie (« Fort Apache », « La Charge héroïque » et « Rio Grande »), Ford revient sur cet univers qu’il affectionne particulièrement : sans surprise, on retrouve les chants déjà entendus ailleurs (« I Left my Love » pendant le générique, avec la clameur triomphante « US Cavalery ! »), et des trognes qu’on connaît bien pour les avoir vu dans nombre de westerns de l’Irlandais (Jack Pennick et Hank Worden).  Pour la première fois cependant, Ford consacre un film à la guerre de  Sécession, après s’être surtout concentré sur les guerres indiennes dans ses précédents opus.Ford ne fait pas de manières : avec son efficacité légendaire, sans fioriture, il pose le cadre du film dès les premières minutes, s’inspirant d’un fait réel. 1863, L’Union est en difficulté face aux Sudistes. La seule solution pour Grant : mener des actions de guérillas, couper les voies de communication des armées sudistes, pour mettre à mal leur ravitaillement. Le colonel Marlowe (John Wayne, impérial) est chargé de cette délicate mission. Le risque d’être isolé et même anéanti derrière les lignes ennemies ne le fait pas reculer une seule seconde. Il a déjà prévu d’avancer à marche forcée avec sa brigade pour rejoindre les lignes nordistes à Bâton rouge (direction sud-est), plutôt que de rebrousser chemin, son devoir accompli, pour regagner ses bases. Ce faisant, son « commando » devra parcourir 500 kilomètres à travers les lignes ennemies !

Son problème n’est pas tant l’ennemi qu’un médecin, le major Kendall, adjoint à son unité ; Kendall est incarné par un William Holden au faîte de sa gloire puisqu’il sort du « Pont de la rivière Kwai ». Au départ, les producteurs avaient pensé à associer Clark Gable et James Stewart pour ce duo à l’écran. Avec Wayne et Holden, Ford tient en tout cas une paire de stars gagnantes au générique – j’aurais bien aimé connaître les cachets perçus par les deux acteurs, qui devaient prendre une bonne partie du coût de la production !

Ford fait reposer son récit sur la confrontation virile entre les deux hommes, Marlowe et Kendall, d’un côté le vieux soldat expérimenté (« Jamais la guerre n’a été affaire de gens civilisés ! ») et le médecin humaniste et chicaneur. Avant même de prendre la route, les deux hommes s’opposent déjà, Kendall voulant maintenir au campement de base le sergent Mitchell (Jack Pennick), victime de la malaria, et Marlowe ne voulant rien entendre. Bien vite, Marlowe signifiera à Kendall sa mise aux arrêts pour insubordination. Cette opposition n’est pas ce qui marche le mieux dans le film, tant elle paraît artificielle ; pourtant, la tension était bien réelle entre les deux acteurs, Wayne, le conservateur et Holden, le libéral. Deux hommes très différents, deux egos.  

L’intérêt des « Cavaliers » me semble ailleurs : ce qui ressort d’abord de cette superproduction, c’est le point de vue tranché de Ford sur la guerre. S’il chante le courage des combattants et la fraternité, s’il vénère le drapeau de l’Union, ses uniformes et ses chants, il fait surtout apparaître le caractère dérisoire de ce conflit fratricide. Sa détestation est claire dans certaines séquences : quand une esclave noire (sudiste) qui accompagne les troupes de Marlowe est abattue par un franc-tireur ennemi. Et quand des cadets sudistes, des enfants, sont menés au combat en uniforme de parade, comme des soldats de plomb, par un vieillard résigné. Des enfants, ultime recours des Sudistes. Derrière le drame qu’il dépeint, Ford n’oublie jamais de glisser une note d’humour – il se voyait comme un réalisateur de divertissements et surtout pas un metteur en scène de films à thèses. Ici, ce sont deux cadets dispensés de combat parce qu’ils ont les oreillons. Ford sait aussi témoigner d’une sensibilité à laquelle il nous a habituée – loin d’être le rustre irlandais auquel il jouait à la ville : une mère arrache à la troupe son enfant (un tambour), qui résiste pour rejoindre ses camarades et qu’elle doit traîner jusque chez elle. Tout le génie de Ford est résumé dans cette séquence décidément magistrale : efficacité, humour, émotion.

A quoi bon ces morts et ces souffrances ?, semble nous dire Ford, qui fait plusieurs fois référence au sinistre camp de prisonniers d’Andersonville (où les soldats nordistes mouraient de faim) ; il nous montre une amputation et caractérise Marlowe en homme las, usé par la tension des combats, la douleur des autres et les destructions auxquelles il a assisté. Cela permet à Wayne de nous jouer son excellent numéro de vieux briscard (vieux avant l’âge), bougon et boudeur – vu notamment dans « La Prisonnière du désert ». Autre image marquante : à Vicksburg, gros bourg sudiste, les troupes de Marlowe s’adonnent à la razzia, pillent et détruisent. Un soldat surgit, sur son destrier, dans le hall d’un hôtel transformé en hôpital de campagne, s’écriant : « On a assez brûlé comme ça ! Ca suffit ! ». Le tournage des « Cavaliers » dut être empreint d’une certaine gravité : lors de la scène de bataille finale, Ford eut à déplorer le décès d’un cascadeur, Fred Kennedy. Et John Wayne était préoccupé par l’état de santé de son épouse, qui abusait des barbituriques et tenta de se suicider. Pour lui, « Les Cavaliers » étaient aussi une opportunité de se refaire financièrement après l’échec en salles d’ « Alamo », contre toute attente.

Peut être conscients de la pesanteur de l’histoire narrée par Ford, les producteurs imposèrent à Ford, une trame sentimentale, une bluette, comme dans toute superproduction hollywoodienne digne de ce nom. Mais à dire vrai, l’antagonisme entre Marlowe et la propriétaire sudiste (Constance Towers) qui finira en histoire d’amour, n’a pas grand intérêt, et le jeu outré de l’actrice porte même préjudice au film, tant il semble décalé, par contraste avec la sobriété grave de Wayne et Holden.     

 

Christophe Leclerc