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Dernière mise à jour : 16.02.2025
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LA CONQUETE DE L'OUEST : LE WESTERN EN MODE CINERAMA

Publié le 14/07/2013 à 22:07 par vivelewestern Tags : image vie chez histoire photos mort nature film cadre livre bande jardin écran paysage
LA CONQUETE DE L'OUEST : LE WESTERN EN MODE CINERAMA

La Conquête de l’Ouest

(How the West Was Won)

de George Marshall,

John Ford et Henry Hathaway- 1962

Dans les périodes d’incertitude, l’Amérique aime retremper son patriotisme dans ses racines profondes, la lutte pour l’indépendance, la ruée des pionniers vers l’Ouest, quitte à en appeler aux pères fondateurs et aux héros tutélaires, George Washington, Thomas Jefferson, Davy Crockett ou encore Abraham Lincoln.

En pleine guerre froide, alors que le jeune président Kennedy exhorte les Américains à se dépasser avec son slogan sur la « nouvelle frontière », Hollywood livre « La Conquête de l’Ouest » aux exploitants de cinémas. Il faut ramener les spectateurs, happés par le petit écran, dans les salles. Pour ce faire, les grandes fresques en CinémaScope (des péplums, comme « Les Dix Commandements » ou « Ben-Hur » et des films épiques comme « Le Cid ») fleurissent allègrement, malgré les budgets pharaoniques qu’elles engagent.

Avant « La Conquête de l’Ouest », cependant, le western n’avait guère eu les honneurs de la superproduction : aucun western n’avait ambitionné de brosser une saga d’une telle envergure et avec de tels moyens. Trois réalisateurs de renom sont convoqués pour diriger ce film-fleuve (plus de 150 minutes) : John Ford pour l’épisode intitulé « La Guerre de Sécession », Henry Hathaway pour « Le Chemin de fer » et George Marshall, un spécialiste du genre très connu aux Etats-Unis, pour toutes les autres séquences : « Rivières, plaines et hors-la-loi ».

La distribution, pléthorique, réunit un nombre inégalé de stars : James Stewart, Gregory Peck, Henry Fonda, John Wayne, Richard Widmark, Debbie Reynolds, Karl Malden, Robert Preston, Raymond Massey, Lee J. Cobb, George Peppard, Eli Wallach, Agnes Moorehead… Et pour parachever l’édifice, on recourt à un procédé technique, le Cinérama, développé au début des années 50 avec le soutien d’une gloire nationale, le conférencier-publiciste Lowell Thomas, à qui Thomas Edward Lawrence (Lawrence d’Arabie) devait sa célébrité : inventé par Fred Waller, le Cinérama associait sur trois écrans courbes juxtaposés, une image panoramique correspondant au champ de vision humain.

Projeté à partir de trois projecteurs et couplé à une bande sonore multipiste, « La Conquête de l’Ouest » avait donc de quoi impressionner. Hollywood ne faisait pas dans la demi-mesure, qui déploya des efforts de promotion énormes. Mais équiper une salle en Cinérama représentait un investissement coûteux et difficile à rentabiliser et, malgré le succès qu’il eut auprès des familles, notre western signa en fait le chant du cygne de ce procédé…

 

Le scénario de « La Conquête de l’Ouest », développé à partir d’un feuilleton dans le magazineLife, était signé James Webb (déjà scénariste de « La Vallée des géants », avec Kirk Douglas, « Bronco Apache », « Vera Cruz » et « Trapèze », avec Burt Lancaster, ou encore « Les Grands Espaces », « La Gloire et la peur » et « Cape Fear » avec Gregory Peck).

Une nouvelle vision de « La Conquête de l’Ouest » (malheureusement en « aplat » puisque le Cinérama ne peut être restitué sur nos écrans de télévision) donne le sentiment que le récit est décousu, ou plutôt qu’aucun fil narratif n’est déroulé jusqu’au bout. Le talent de James Webb n’y est pas pour grand-chose : la contrainte du projet – une succession d’épisodes toutes les 25 minutes – n’a pas vraiment permis de développer des personnages, d’approfondir leur psychologie. Pour la plupart, ils ne seront donc que des silhouettes, comme Lawrence Rawlings, ce trappeur truculent joué par James Stewart et qui ouvre le film.

Au bord d’un fleuve, dans un paysage de nature luxuriant, il rencontre la famille Prescott. Le père – sans doute un Mormon compte tenu de son aspect physique et vestimentaire – est incarné par Karl Malden, qui surjoue quelque peu l’autorité du patriarche pour l’occasion. Il contribue à donner à cet épisode inaugural réalisé par George Marshall, un ton vaguement naïf, tout juste bon pour un public de boy-scouts version Baden-Powell. L’idylle très improbable, cousue de fil blanc, entre Eve (Caroll Baker, nettement plus prude évidemment que la « Baby Doll » qu’elle incarnait quelques années plus tôt pour Kazan) et le trappeur Rawlings achève de faire sombrer l’historiette dans l’insignifiance. Sa conclusion sera toutefois dramatique : les parents Prescott trouveront la mort sur le fleuve, leur radeau de fortune – on pense à La Rivière sans Retour, avec Robert Mitchum et Marilyn Monroe – emporté dans des rapides.

Deuxième épisode : on suit les aventures de Lilith Prescott (Carolyn Jones), la sœur indépendante d’Eve, qui dirige maintenant un cabaret à Saint-Louis. Elle apprend qu’elle a hérité d’un vieux satyre (c’est donc une demi-mondaine…) une mine d’or californienne fort productive. L’information ne tombe pas dans l’oreille d’un sourd : un beau joueur de poker roublard (Cleve Van Valen), interprété par Gregory Peck, a tout entendu.

Quand Lilith partira pour la Californie, Peck sera du convoi. Pour appréhender le périple des pionniers vers l’Ouest, mieux vaut voir « La Piste des Géants » (de Raoul Walsh), « La Route de l’Ouest » (grand film mutilé avec Kirk Douglas, Robert Mitchum et Richard Widmark) ou même « La Ruée vers l’Ouest » (« Cimarron ») d’Anthony Mann, sur la ruée vers les terres gratuites de l’Oklahoma, en avril 1889. Il n’y a pas grand-chose à retenir de cet épisode de « La Conquête de l’Ouest », excepté le cynisme dont fait preuve le grand Peck et quelques plans qui devaient magnifiquement rendre en Cinérama : une attaque d’Indiens surplombés par un plan à la grue et une caméra embarquée aux commandes d’un chariot en pleine course, comme si on y était.

Vient alors l’épisode sur la guerre de Sécession réalisé par John Ford, le plus réussi. Préambule en voix off pour poser le cadre (le narrateur est Spencer Tracy durant tout le film) ; au passage, on égratigne les Etats du Sud qui, nous dit-on, « luttaient contre les velléités d’indépendance des villes de l’Ouest ». Sam Rawlings, le fils de Lawrence, joué par George Peppard – tout juste sorti de « Diamants sur canapé » et « Celui par qui le scandale arrive », les deux grands films de sa carrière –, part combattre dans les rangs nordistes. On promet une guerre en dentelles ; tout sera réglé en trois mois.

Sans perdre de temps, Ford nous plonge dans la bataille de Shiloh, ou plutôt, au soir de la bataille meurtrière, le 6 avril 1862. Les ruisseaux sont rouge du sang versé, Lawrence Rawlings a été tué et son fils, Sam, est anéanti, hébété. Il sympathise avec un déserteur sudiste. A quoi tout cela mène-t-il ? « On ne récolte pas de gloire à voir des gens traîner avec leurs entrailles dehors » conclut Sam.

Discours bien pensé pour célébrer l’union fraternelle des Américains du Nord comme du Sud, émus devant leur écran en Cinérama. Suit une conversation entre Grant et Sherman (John Wayne). On passe de la petite histoire, celle des soldats, à la grande, celle des généraux. Grant est en proie au doute, il veut renoncer à son commandement. Sherman cherche à le dissuader : « L’armée est plus forte avec vous que sans vous. » Tapi dans les buissons avec le déserteur sudiste, Sam Rawlings est l’auditeur involontaire de la conversation. Le sudiste cherche à tirer sur Grant ; voulant l’en empêcher, Sam le transperce de sa baïonnette…

Quelques scènes de bataille plus tard (tirées de « L’Arbre de vie », d’Edward Dmytryck), Sam est de retour chez lui. Dans le petit carré du cimetière familial, on compte une tombe de plus. Eve, la mère de Sam, est morte. Affligé, il décide de rempiler dans l’Armée et de courir l’aventure.

Direction le chemin de fer, sous la férule d’Henry Hathaway, réalisateur du « Jardin du diable » et, plus tard, de « Cent dollars pour un shérif ». Dans les plaines, les poseurs de rails s’activent, les Indiens menacent. Le tracé du chemin de fer a été modifié, il passe désormais au milieu des terrains de chasse des Cheyennes et ceux-ci n’entendent pas laisser faire. Richard Widmark, dans le rôle du contremaître, ne veut pas céder non plus (« les Indiens n’arrêteront jamais le chemin de fer »), mais il laisse tout de même Sam Rawlings (lieutenant de cavalerie) tenter une conciliation.

Pour aller discuter avec les peaux-rouges, il faut à Sam un interprète. Ce sera Jethro Stuart, alias Henry Fonda, le visage barré d’une grosse moustache. Son personnage de trappeur, devenu postier pour le Pony Express, est prometteur. Il ne sera malheureusement pas plus développé que les autres et ne passera qu’une poignée de minutes à l’écran. L’accord négocié par Sam ne sera, quant à lui, qu’un feu de paille. Les massacreurs de bisons font bientôt leur apparition dans la prairie, débarquant par dizaines depuis le train. Dégoûté, Sam démissionne et se retire dans les montagnes, là où Jethro chasse le castor…

Nouvel épisode, autre thème : celui de l’instauration de l’ordre et de la loi dans un pays neuf et sauvage. Sam accueille sa tante Lilith au train de Gold City. Ils ambitionnent de rejoindre l’Arizona, où Lilith, qui a fait sa vie avec Peck maintenant décédé, possède un ranch. Mais avant toute chose, Sam, devenu shérif, a un compte à régler avec Charley Grant, joué par Eli Wallach qui nous refait son fameux numéro de Mexicain patibulaire inauguré dans « Les Sept Mercenaires ». A l’évidence, Charley Grant est là pour préparer l’attaque du train transportant de l’or. Mais le marshall du secteur (Lee J. Cobb, plus sobre qu’à l’habitude, et c’est tant mieux) n’est pas partant pour le mettre hors d’état de nuire. Les deux hommes de loi finissent tout de même par s’entendre et grimpent dans le train en partance. Sam ne s’était pas trompé. Charley et une bande d’hommes en armes, investissent les voitures. S’engage un gunfight qui s’achève par le déraillement du train et la mort de Charley.

La famille Rawlings peut enfin reprendre la route et gagner l’Arizona, ce qui nous vaut quelques belles prises de vues de Monument Valley. Epilogue du film lu par Spencer Tracy : "voilà tout l’héritage d’un peuple libre de rêver, libre d’agir, libre de façonner son destin".Sous-entendu, un peuple bien différent du peuple russe ou cubain… Dernières images de l’Amérique contemporaine, des photos aériennes d’autoroutes, de villes et de buildings ; l’Amérique, royaume du capitalisme triomphant.

 

Christophe LECLERC