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tres beau film et chaque fois je mets un film de john wayne . le meilleur des meilleurs. ca fait du bien de le
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Date de création : 16.07.2012
Dernière mise à jour : 16.02.2025
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LE CAVALIER NOIR : UNE SACREE BIZARRERIE BRITANNIQUE QUEER

Publié le 17/04/2016 à 20:25 par vivelewestern Tags : image homme bonne chez femme belle coeur mort nuit fille femmes film chat cheval air voiture bande pouvoir amoureux
LE CAVALIER NOIR : UNE SACREE BIZARRERIE BRITANNIQUE QUEER
Produit par la Rank et Roy Ward Baker qui en signe également la mise en scène, Le Cavalier Noir (1961) est une singularité dès le déroulé de son générique, étant entendu que le western européen est plus volontiers associé au cinéma italien voire germanique que britannique. On y relève la présence conjointe en tête de distribution de Dirk Bogarde (il est le cavalier noir du titre français sachant que le film s'appelle en réalité The singer not the song...), de John Mills et de Mylène Demongeot alors à l'apogée de sa carrière internationale qui joue en anglais sans être doublée. En voyant brinquebaler à l'image un autocar qui dépose un prêtre (John Mills) aux abords d'un pueblo où il croise d'emblée Mylène Demongeot juchée sur un cheval, on ne sait pas trop dans quel type de western on est tombé, l'époque paraissant relativement contemporaine. Appréciation confortée par les tenues vestimentaires des villageois de cette contrée mexicaine où chacun se fige à l'arrivée du visiteur, bande originale comprise qui souligne son avancée en quête d'un de ses condisciples. Renseigné par une diseuse de bonne aventure prétendant officier dans le même domaine que le « padre », ce dernier est observé à distance par les habitués d'un troquet qui soulignent sa bonne mine d'un air narquois, spécifiquement à l'attention d'un certain Anacleto. Lequel tourne lentement son visage vers la caméra, révélant le profil raffiné de Dirk Bogarde semblant savourer à sa manière le fait qu'on lui indique que le prêtre est joli garçon (quand bien même le terme soit passablement décalé pour un homme mur comme l'est Mills). Il est en tout cas le principal sujet de conversation entre le visiteur et le vieux prêtre qu'il était venu trouver, apprenant de sa bouche qu'Anacleto a 29 ans (Bogarde en a alors 40...), qu'il est le fils naturel d'une paysanne et qu'il hait l'Eglise, assimilée par lui à la corruption de l'Etat en athée convaincu. Réputé sans bonté et sans coeur, il règne sur la ville en tyran, supprimant ses ennemis un par un en toute impunité. Et c'est précisément le moment qu'il choisit pour faire son entrée auprès des deux hommes de foi, lui qui visiblement en est départi, arborant un pantalon en cuir moulant pour le moins étonnant, également ganté de cuir, un fouet à la main, dans une tenue de deuil permanent évoquant quelque peu Barbara Stanwyck dans les Quarante Tueurs de Samuel Fuller voire Mercedes McCambridge dans Johnny Guitar. Raccompagnant le vieux prêtre aux portes de la ville, John Mills n'hésite pas à malmener un des sbires d'Anacleto en le poussant à bas de son cheval pour que son coreligionnaire épuisé puisse monter en selle à sa place, sans qu'Anacleto n'intervienne, au grand dam d'un de ses lieutenants campé par Laurence Naismith (inoubliable juge Fulton de la série Amicalement vôtre). Quand John Mills fait sonner les cloches pour appeler les fidèles à la messe, seules quelques femmes, dont Mylène Demongeot, se présentent sur le parvis de son lieu saint en piteux état et passablement déserté tandis qu'à distance Anacleto s'amuse de cette tentative, offrant une tasse de lait à un chat blanc qui lui donne des allures de méchant bondien, plusieurs années avant le succès de la saga 007. Le prêtre interroge ensuite les autorités locales qui semblent impuissantes à juguler le potentat local, son interlocuteur révélant, fataliste, qu'on ne peut venir en aide à une population qui accepte son sort avec résignation, sa conversation avec le père de Mylène Demongeot, un riche propriétaire terrien, le confortant dans l'idée que le mal est profond, le brave homme préférant subir le racket d'Anacleto que de courir le risque qui enlève sa fille. A bien des égards, le personnage de John Mills évoque celui de Spencer Tracy dans Un homme est passé de John Sturges, débarquant au beau milieu de nulle part pour s'élever contre la tyrannie criminelle de Robert Ryan. Cependant, ce n'est pas exactement l'orientation que le script original entendait donner au film.
Tourné en extérieurs du côté de Malaga et en studios à Pinewood, le métrage devait à l'origine être interprété par Marlon Brando dans le rôle d'Anacleto et de Charlton Heston dans celui du prêtre redresseur de torts. Brando passa la main et surtout Heston renonça au projet en découvrant qu'il s'agissait avant tout de décrire sous couvert d'une intrigue westernisée un triangle amoureux où son personnage serait à la fois objet de désir de Demongeot et d'Anacleto, finalement joué par Bogarde. C'est donc John Mills qui au bout du bout se retrouve à porter la soutane (il obtiendra par la suite l'Oscar du meilleur second rôle pour La Fille de Ryan et poursuivra sa prolifique carrière jusque dans les années 2000, décédant en 2005 à l'âge vénérable de 97 ans), figure plus volontiers paternelle à cinquante ans révolus que jeune premier susceptible de déclencher les passions, même si du coup Bogarde en rajoute volontiers dans l'ambiguité, rendant cette drôle d'entreprise pour le moins baroque où le complexe d'Oedipe prend de singulières entournures mâles. Tortueux, ce scénario pour trio torturé regorge d'échanges verbaux à tiroirs jusqu'à ce que Mills soit victime d'une sortie de route mouvementée, la voiture pilotée par un mexicain dans laquelle il parcourt le pays ayant été sabotée. Il n'est pas jusqu'à la chanson égrenée au café par un des séides de Bogarde qui prête à confusion, dont les seules paroles audibles prétendent « qu'aucune femme ne peut pleurer comme un homme peut pleurer »... De nouveau, le prêtre échappe à une tentative d'assassinat, à la machette celle-là, sauvé par sa bible, sans que cela altère sa détermination à faire triompher le Bien, éprouvant pour son adversaire coriace une forme de respect mêlé de quelque chose qui aurait pu être du désir si le traitement du scénario original n'avait pas été édulcoré, sachant que Roy Ward Baker n'était pas d'une folle religiosité et qu'il aurait préféré que le film soit confié à... Luis Bunuel !
Cavalier noir sur cheval blanc, Anacleto endure sans sourciller les reproches de Mills qui le sermonne sur les meurtres qu'il commet en respectant une logique alphabétique, le dernier en date frappant à la lettre F un garçonnet de sept ans, sacrifié sur l'autel de l'orgueil démesuré de ce psychopathe que rien ne paraît pouvoir désormais arrêter, décidé qu'il est à faire partir Mills de la contrée. Contre toute attente, Bogarde s'en vient à protéger le prêtre que Naismith fin saoul envisage d'occire une nuit de beuverie, tuant son bras droit en état de légitime défense, ce qui force le prêtre témoin privilégié du drame de témoigner en sa faveur. L'ambivalence est constante dans le propos ! Un peu plus tard, habillé plus sobrement, Bogarde s'en vient essayer de conclure une trêve avec le prêtre, se lançant dans une conversation métaphysique sur la foi et celui qui la promeut, s'interrogeant sur le fait de savoir si c'est la chanson ou celui qui l'interprète qui a le plus de valeur (métaphore renvoyant au titre original), au point de se voir invité par le prêtre à passer la nuit sous son toit, choquant sa servante au point que le spectateur en vienne à s'interroger sur ce qui se trame entre eux au-delà de leur rivalité métaphysique. Bavarde et longuette, la suite des péripéties s'étire encore sur près d'une heure, réintroduisant dans le jeu Demongeot qui tourne autour des deux mâles en faisant son possible pour rendre crédible son béguin pour le prêtre, le provoquant en affirmant qu'elle va épouser un godelureau, son père la conduisant finalement à l'église sous le regard vaguement courroucé de Bogarde dans une tenue encore très équivoque, mi hidalgo mi playboy avec ses lunettes de soleil, Demongeot préférant s'enfuir dans la décapotable du bellâtre quelque peu efféminé plutôt que de prononcer ses voeux sous l'égide de Mills. Mais le scénario n'est pas à un rebondissement près, qui voit Mills embrasser Demongeot en lui déclarant sa flamme, puis monter en chaire pour dénoncer Anacleto comme l'homme à abattre. S'ensuit la seule véritable séquence d'action du film permettant de l'assimiler davantage à un western, quand la bande d'Anacleto s'ingénie à délivrer son chef qui vient d'être arrêté par la police. Dans une tentative désespérée d'échapper à la prison, les mains vides son arme étant déchargée, Anacleto se rue vers un cheval synonyme d'échappée belle, se faisant inévitablement plomber comme un lapin par un tireur embusqué. A l'instar de Duel au soleil dont le final réunissait dans la mort les amants maudits Gregory Peck et Jennifer Jones, un malandrin expédie également ad patres le prêtre qui s'en vient mourir dans les bras d'Anacleto, le contraignant à prononcer une absolution qui enrobe d'un voile ecclésiastique une étreinte fatale pour le moins lourde de symbolisme gay en forme de coming out avant l'heure sachant que Dirk Bogarde vécut longtemps avec son agent artistique, jusqu'au décès de ce dernier. Pour une oeuvre assez inclassable et qui comme le rappelle Mylène Demongeot dans ses Mémoires fit au box office un joli bide en raison probablement de son sujet quelque peu scabreux, son propre enthousiasme sur le tournage retombant assez vite en apprenant que Charlton Heston était remplacé par Mills, entreprise plus atypique que réellement sulfureuse au bout du bout, à redécouvrir dans une belle copie chez Rimini Editions.
 
Sébastien Socias