Affichage des articles dont le libellé est Clarke Aaron. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Clarke Aaron. Afficher tous les articles

mercredi 19 février 2014

derrière l’allure animale devant

 Les "bêtes" qui accompagnent sont sur le site d'Aaron Clarke/Armand Dupuy : http://www.tessons.net/Aaron_Clarke
On ne fera plus comparaître la vie devant les catégories de la pensée, on jettera la pensée dans les catégories de la vie.

               Gilles Deleuze


l’allure animale elle
bouge derrière nous
les frissons courent devant
si elle tourne la belle
va l’amble au ralenti
m’anime comme tu ris
j’ai bu dans un bougé
des bêtes qui montent
montent et démontent
ma démarche je
t’épouse dans tes pas
alors ce partage des traces
récuse l’explication toute
de sa beauté je te
rencontre ce hasard
au milieu de vivre
ou c’est toi qui m’ouvre
à l’étrange d’un tel
bondir sans rien dire
d’autre qu’en marche
lente et dansée
ça me bouge et si c’est comme
tu ouvres la rose
et son pourquoi la violence
étonne le petit
tout ému jusqu’à
cette stupeur sans fin
on recommence nos bêtises
avec ma chatte et ton
bouc touffu plein de poils
cette girafe toute nue passe
son cou sur les foules qui
admirent aussi ses compagnons

avec ces mercis sa tranquillité
enfin préservée elle ralentit
pour bondir chez toi
et je t’embrasse tout le long
du cou jusqu’à descendre
ta nudité mouillée
dans nos sueurs
il dit qu’on peut trouver
à la vitesse si c’est la fourmi ou
l’escargot et un autre animal
avec notre corps commun
allant chacun son
film à voir l’autre
et l’autre dans ses pas
des bondirs à n’en plus
finir de courir au ralenti
pour s’apprendre à
danser dans tes pas
sans me marcher sur les pieds
si l’ouvert d’un mulot
ou c’est l’œil de l’éléphant
ou c’est l’œil de ton cheval
avec mouches pour intensifier
mes silences au galop
de toutes les insignifiances
élégiaques tu pleures
ou je ris des deux yeux
la panthère que tu décris
elle tourne autour
de parler et rien ne peut
t’échapper l’art
de cette expérience
en langage elle y

bondit ma mort dans ta
vie qui me tourne autour
de notre tour
tenir à la vie si
l’aveugle sans parole
n’ouvre pas la majuscule
ce n’est pas nommer rien
n’échappe la grâce
en frayant un vol
riche d’inconnu ce
savoir sans
savoir je te connais
s’il écrit pauvre en monde
son accumulation
sourde à l’allure
enterre en philosophie
le bondir s’il faut alors
prendre de pitié pourquoi
ce bonheur des poissons
en danse sans
pathos tu filmes nos
sympathies ici ou
nos rêves tout au fond
la licorne mon seul
désir c’est à marée basse
et l’effraction calme
quand je nage dans ton sillage
dans tes yeux ils sautent
leur brillance tapisse à peine
des lumières frétillantes
dans notre nuit qui vient
lentement tu caresses sa
corne et la musique crie

comme des bras qui brassent
les étourneaux loin s’entourent
des formes qui nagent
l’air de rien en grands
gestes sans répondre
à se faire bondir de ciel
en ciel vifs et comme nos
rythmes on vit en
je-tu pour trouver la force de
traverser sans cesse
et je danse tout ton corps
comme virevolte la mésange
dans ton sourire je lui
réponds sur l’autre branche
du cerisier sur le toit
alors la liste sans fin
ne s’arrête pas à une espèce
ça saute de vie et
virent et tournent nos merles
de janvier quand la
familiarité des disparitions
de mois en mois si l’écran
compatit et change de chaîne
ou encore les forêts détruites
et les animaux élevés si
bas quand le vilain
petit poussin du conte
court sans air la chanson
d’une politique des réserves
qui vise les nappes phréatiques
tu ris alors pour
entendre bondir
l’hirondelle et nos enfants

samedi 8 février 2014

si la rage poétique







si la rage poétique touche mon chien
fou et sa teigne sans les puces
qui courent avec mon état d’émergence
tu vois où je vais dans ce tourbillon
tu vois bien mon devenir tu vois mal
et ça vient l’inaperçu fêlé
ça saute ça bondit sans nous guérir
bon on le fait le film fou
ça urge dans cette normalité qui fait exception

si la rage poétique fait penser ton
poète alors la furie déborde les sentiments
toutes les imaginations nous connaissent
et voient le colonialisme l’horreur ailleurs ici
des gestes de cœur où c’est le corps
qui parle tu bondis mais c’est
ce que peuvent les corps
d’amour ou d’ange au combat
avec ces deux positions intelligence sensible

si la rage poétique nous fait monter tous
les démontages tragiques les divisions
organisent les séparations et c’est fou comme la laideur
croit dans la beauté ou le patron
son ouvrier mais le poème ne joue pas à l’artiste
rapporter n’est pas créer avec ces désastres
des écrans sans plan séquence
ni dialectique avec toutes
ces impuissances célébrées

si la rage poétique refuse les appropriations
juridiques les reproductions et droits d’auteur
pour qu’on essaie comme forme chaque parole
ordinaire ils disent mais toucher du doigt
alors prendre au mot pour que du nouveau
en pleine actualité tu plonges des petits coups
dans nos affaires comme danser
des forces de vue avec des alternances
tous nos éclairs d’œil

si la rage poétique me fait sauter avec
toi dans nos essais jamais effacés même en gueulant
ça s’entend ces photographies de guerre la peur
avec légendes qui font visuellement
un poème sans arrêt de parole
bondir dans la critique puissante pour autre chose
dans nos rimes avec tout ce qui se voit les jaunes
ou les rouges les fascistes et puis surtout les beautés
journalistiques elles surgissent

si la rage poétique nous démonte ces je et tu
alors remontent ce qu’on ne savait pas
qu’on savait et les ouvriers avec toutes
les petites filles des coups de talon les petites
éperdues de voix sous les officielles les proses en action
tournent de ligne en ligne pour les couper
de vif et alors la voix douce enfin
du poème pas rose je deviens fou ton rythme
nos silences et risques à dos de bêtes




  

samedi 22 décembre 2012

phrases rougies pour bondir vertes

Serge Ritman avec Aaron Clarke

phrases rougies pour bondir vertes

1
une bête il essaie d’apprivoiser
qu’elle bondisse sur sa grammaire
défasse syntaxe et rougisse termes
sans rapports verte il la sent proche
2
elle fait verte comment la bête
quand rouge à quatre pattes lui
proche dans ses contradictions
elle au flair lui ouvre son bondir
3
s’il semble vite son corps fuit
elle bondit vers ce qui déborde
appelle le sait bien rouge mais
sa peur verte de tout s’abandonner
4
du cadre vert de ses références
elle sort il revient tout rouge
lui ouvrir prend peur si jamais
plus la retrouver si proche bondit






lundi 6 février 2012

Bambineries avec Aaron Clarke


bambineries
ris & bamboches

la tourne en rond de ribauderie
aboie tout le long d’une bourolle
et les bambins à perdre haleine où la queue
trinque en cinglant je suis toujours la main
au ciel de tes yeux

la bande de gamins déroule grand une déroulade
innombrable d’oscillations pour perdre la tête
en cris fendants où se récrient tous les pleurs
du ventre je mords au sang tes rubans
de petite vagabonde

les désaccords se balancent comme un corps
dans le saut des débauches au sol plaqués
les accrocs et les accordéons plient le son où
à genoux tu vois mes mains te lécher gamine
toute ta mauvaise vie

la rixe des belles goules et binettes déchaînées
déroule dans la cour toute récréation les bras
arrachés avec ribambelle de bonds et hissements
quand je gagne où le ventre fourmille bien bas tes
creux bourrés on jouit












samedi 24 décembre 2011

avec des yeux énormes de bête

Ce texte en chantier avec Aaron Clarke...

Quoique ce prince méritât toute
son attention,  elle ne put
s’empêcher de lui
demander où était la Bête.





(1. la coupure animale)

bonheur oh la vie naissante
libre elle va
commencer le mouvement
voler nager beugler hurler
elle va sauter
te sauter au cou d’un pas
éternel
d’un passage de morsure
pas pas pas passionnément
te sauter je vais
d’un pas libre
avoir une carapace des ailes porter une trompe
remuer la queue blottir être la matière
dieu devant va s’écouler
le sillage a toujours sa fin
derrière
dieu devant va nous sautons
libre elle va l’atalante
ta lente morsure
s’écoule toujours
derrière
la distinction obsolète












(2. les bordures immatures)

dans ses pattes ou ses meutes la force de
la force de force de courir
et je me tourne
tu fais l’émeute
face toute rouge
fermés quand tu hurles
mes yeux
voient tu danses
du bout les doigts du bout
observent bander
tes dorsaux savent
en pleine nuit ouvrir
tes clartés
il y a à sauter une flamme brûle
les odeurs de mort explosent
il y a une flamme brûle
l’inconscience du pas supplémentaire
tu oses voir mes yeux
enflammés
les odeurs s’épuisent
et tu traverses
tu verses tout le corps
dans sauter
nos existences mineures












(3. les seuils imperceptibles)

l’aigrette perchée toujours
l’aigrette a l’éveil planté
sur son envers
son vers le silence
ses tendances et ses devenirs
il y a la ligne courbe jusqu’à
elle a des lèvres
le silence des lèvres sans cesse
embrassées nous guettons
une phrase
une phrase s’allonge et tire
les lèvres du ressac
elle tire quelle lumière
reverdit sous
ses pas
je vois ses pas bondir
en répartitions rigides
vers la force attirante
l’invisible et les ailes
écument deux pointes
blanches les voiles
l’écume
tes larves immatures













(4. la dénaturalisation des espèces)

tu tiques vers le multiple
et jubile l’âme de ton cœur
en nuit rouge
sur pattes ou cartes tu
retombes
à la mort à la vie
de nos voix
muter et tu mues
m’hurles des bondir
de bondir comme
tous mes diables
qui montent qui montent
je ris de dire c’est
bête
à notre image dieu
fait la bête
bondissante
vers toutes
mes bondieuseries
s’évanouissent










(5. les fonctions dépolarisées)

elle va d’un pas
lorsqu’elle bondit où
les fantômes
s’écoulent d’un pas éternel
sa belle individuelle
unité ne parle pas
elle médite et tire la langue
jusque dans ses pattes
c’est le lion qui réside
sa toute puissance
en meute inassouvissable
et toutes les différentielles
anonymes tu es
bannie je t’aime
socialement collective
et à l’œuvre
ta bête rugit
toute rouge je te
cinématographe
tu rentres dans l’image pour
bondir associés nous
sortons avec tous nos
rapports









(6. les tiques collectives)

factice subversion du masque
je résonne et ta voix
me gronde une matérialité
circulaire comme tu danses
nos germinales subjectivations
inconnues
la petite bête essaime
des ruches et chute
dans les rues et les bois
ma chanson
tes rondes et bulles
toutes les compositions
cliniques
en orgasmes aléatoires
pour bondir
sans se contenter des tentations
vers l’animalité
tout mon corps t’aime
jusqu’à l’os de ton âme
nous nous éloignons
des anthropocentrismes
et tourne tourne
l’éthique
de la bête à bon dieu
ses points sans fin

jeudi 25 août 2011

Rouge c'est bête

dans la collection "Jamais" pour les livres pauvres de Daniel Leuwers,
six exemplaires manuscrits par Serge Ritman sur des peintures d'Aaron Clarke


Rouge c’est bête



dans la chambre les peintures voient

la nuit en diable tu rougis nos bêtes

c’est l’éveil de toutes tes mains plus

que deux notre bon lion cénobite et

son âne l’a mangé tu es mon apostasie

toutes s’embrassent nos bêtes c’est feu

à la vie à la mort jubilons en vers c’est

éclair d’œil
et lion vit
ton cri
gémissement
et dans les oreilles reste seulement a-a-a
jouis rouge tu ris