Les "bêtes" qui accompagnent sont sur le site d'Aaron Clarke/Armand Dupuy : http://www.tessons.net/Aaron_Clarke
On ne fera plus comparaître la vie devant les
catégories de la pensée, on jettera la pensée dans les catégories de la vie.
l’allure animale elle
bouge derrière nous
les frissons courent
devant
si elle tourne la
belle
va l’amble au ralenti
m’anime comme tu ris
j’ai bu dans un bougé
des bêtes qui montent
montent et démontent
ma démarche je
t’épouse dans tes pas
alors ce partage des
traces
récuse l’explication
toute
de sa beauté je te
rencontre ce hasard
au milieu de vivre
ou c’est toi qui
m’ouvre
à l’étrange d’un tel
bondir sans rien dire
d’autre qu’en marche
lente et dansée
ça me bouge et si
c’est comme
tu ouvres la rose
et son pourquoi la
violence
étonne le petit
tout ému jusqu’à
cette stupeur sans fin
on recommence nos
bêtises
avec ma chatte et ton
bouc touffu plein de
poils
cette girafe toute nue
passe
son cou sur les foules
qui
admirent aussi ses
compagnons
avec ces mercis sa
tranquillité
enfin préservée elle
ralentit
pour bondir chez toi
et je t’embrasse tout
le long
du cou jusqu’à
descendre
ta nudité mouillée
dans nos sueurs
il dit qu’on peut
trouver
à la vitesse si c’est
la fourmi ou
l’escargot et un autre
animal
avec notre corps
commun
allant chacun son
film à voir l’autre
et l’autre dans ses
pas
des bondirs à n’en
plus
finir de courir au
ralenti
pour s’apprendre à
danser dans tes pas
sans me marcher sur
les pieds
si l’ouvert d’un mulot
ou c’est l’œil de
l’éléphant
ou c’est l’œil de ton
cheval
avec mouches pour
intensifier
mes silences au galop
de toutes les
insignifiances
élégiaques tu pleures
ou je ris des deux
yeux
la panthère que tu
décris
elle tourne autour
de parler et rien ne
peut
t’échapper l’art
de cette expérience
en langage elle y
bondit ma mort dans ta
vie qui me tourne
autour
de notre tour
tenir à la vie si
l’aveugle sans parole
n’ouvre pas la
majuscule
ce n’est pas nommer
rien
n’échappe la grâce
en frayant un vol
riche d’inconnu ce
savoir sans
savoir je te connais
s’il écrit pauvre en
monde
son accumulation
sourde à l’allure
enterre en philosophie
le bondir s’il faut
alors
prendre de pitié
pourquoi
ce bonheur des
poissons
en danse sans
pathos tu filmes nos
sympathies ici ou
nos rêves tout au fond
la licorne mon seul
désir c’est à marée
basse
et l’effraction calme
quand je nage dans ton
sillage
dans tes yeux ils
sautent
leur brillance tapisse
à peine
des lumières
frétillantes
dans notre nuit qui
vient
lentement tu caresses
sa
corne et la musique
crie
comme des bras qui
brassent
les étourneaux loin
s’entourent
des formes qui nagent
l’air de rien en
grands
gestes sans répondre
à se faire bondir de
ciel
en ciel vifs et comme
nos
rythmes on vit en
je-tu pour trouver la
force de
traverser sans cesse
et je danse tout ton
corps
comme virevolte la
mésange
dans ton sourire je
lui
réponds sur l’autre
branche
du cerisier sur le
toit
alors la liste sans
fin
ne s’arrête pas à une
espèce
ça saute de vie et
virent et tournent nos
merles
de janvier quand la
familiarité des
disparitions
de mois en mois si
l’écran
compatit et change de
chaîne
ou encore les forêts
détruites
et les animaux élevés
si
bas quand le vilain
petit poussin du conte
court sans air la
chanson
d’une politique des
réserves
qui vise les nappes
phréatiques
tu ris alors pour
entendre bondir
l’hirondelle et nos enfants
l’hirondelle et nos enfants