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Une année dynamique et porteuse d’avenir

Forte de sa grande vitalité, l’Amicale des Anciens guérilleros en France-FFI a fait le bilan d’une année où le souvenir de la libération a tenu toute sa place.

Réunis comme chaque année au Boulou où ils ont leur siège, les membres de l’Amicale des guérilleros 66 ont fait un beau bilan et annoncé d’importantes activités pour l’année 2025. Au début de son rapport moral, le président Raymond San Geroteo annonce qu’il quitte la fonction de président. Une fonction qu’il occupe depuis 2018 au sein d’une Amicalequi n’a cessé de confirmer sa vitalité, augmenté fortement son nombre d’adhérents et qui travaille désormais en liens nombreux avec l’Espagne, ce qu’expriment notamment les journées transpyrénéennes qui se tiennent désormais chaque année. Ainsi l’actuel président, sans quitter le groupe, passe t’il la main à un nouveau, une nouvelle, président.e que le bureau désignera prochainement.

Toujours le devoir de mémoire

Le bilan de l’année écoulée prouve à quel point la mémoire de la guerre d’Espagne, comme celle des activités de résistance en France demeurent au cœur des membres du groupe. Hommages, rencontres, voyages, participations à des conférences et colloques. Ceux qui manifestent dans le département sont familiers de ce drapeau noir rouge et jaune de la république espagnole déployé à chaque occasion. Parmi les activités des années écoulées on mettra particulièrement en évidence le moment consacré à l’évocation des 80 ans de la libération de la France auxquelles feront écho les prochaines journées culturelles et républicaines transpyrénéennes du 12 au 14 juin 2025 sous le titre « Dans les pas de la résistance : Vallespir et Emporda ». On sait aussi que l’Amicale continue à s’intéresser activement aux passages entre Espagne et France, qu’elle assure de nombreuses activités pédagogiques, organise des expositions et autres rencontres. Et l’on apprend aussi qu’un livre est prêt à sortir, édité en trois langues : Français, catalan et espagnol.

Yvette Lucas

Deux concerts à Banyuls et St Génis des Fontaines

A Banyuls le 5 janvier, à Saint-Genis des Fontaines le 11, l’année musicale a bellement commencé.

Sous le signe instrumental

Le Trio de l’opéra Orchestre national de Montpellier, avec Corentin Garac, Flûte, Benjamin Fontaine, clarinette basse et Galina Soumm, piano, nous a transportés dans des arrangements insolites et des œuvres aussi stimulantes qu’étonnantes. Autant Corentin Garac, lauréat en flûte traversière, que Benjamin Fontaine qui triomphe en clarinette basse, nous ont montré, séparément ou ensemble, quel point de qualité instrumentale ils atteignent. Moins visible en tant qu’accompagnatrice, Galina Soumm se tient magnifiquement auprès d’eux. Sûrs de leur talent, les jeunes instrumentistes nous confrontent à des pièces rares ou insolites : débutant par l’air de Lenski (Engène Onéguine de Tchaïkovski) et par une Sonate pour flûte et piano de Francis Poulenc, ils ont poursuivi avec Paul Taffanel (Fantaisie pour flûte et piano) et terminé avec une Carmen Rhapsody de Michaël Webster dans laquelle leurs instruments ont fait merveille.

Vienne et Johann Strauss fils pour débuter l’année

Le samedi 11 janvier en l’église de Saint-Génis-des Fontaines, Daniel Tosi et son ensemble orchestral Perpignan-Catalogne, faisant écho au traditionnel concert de Nouvel An de Vienne, célébraient la nouvelle année avec les Amis d’Alain Marinaro et le 200^e anniversaire de la naissance de Johann Strauss fils. Avec les sept musiciens de très haut niveau : Violon solo : Martin Brunschwig, Violons 2 : Gisèle Lopez et Alice Cristine, Altos : Charlotte Cholet et Viorica Plantier, Violoncelles : Timothé Tosi et Delphine Roustany, le chef d’orchestre, nous offrait les toujours aimés et célébrés La vie d’artiste, Sang Viennois, Légende de la forêt viennoise, qui nous faisait vibrer en nous promenant dans les collines proches de la belle capitale, Roses du Sud, La valse de l’empereur (des empereurs, précisait-il), l’inévitable, et superbe grâce aux vibrations des cordes, Beau Danube bleu et pour nous réjouir ensemble : Aimer, boire et chanter. Au cœur de cela trois polkas dont la réjouissante Pizzicata jouée seulement en grattant les cordes. Et en bis, comme au final de Vienne, l’inévitable Marche de Radetzki. Longues ovations et remerciements chaleureux. Les Amis d’Alain Marinaro ont bien commencé l’année.

Yvette Lucas

Clara Claus écrit en présentation :

"Mica Llum signifie "un peu de lumière" en catalan.
Pendant les heures passées dans mon atelier à peindre, j'arrive parfois à en capter des éclats, des lueurs, des diffractions, des couleurs. Sans aucun doute, celles qui palpitent au fond de moi et qui ne s'éteignent jamais, où que je sois, sont les lumières de mon berceau, de la côte Vermeille.
La lumière pâle du matin qui pointe derrière les Pyrénées. La lumière du soleil jaune vif éclatant au zénith. La lumière du soir qui s'éteint doucement dans un orange pastel, puis un vieux rose, un lila doux, et un bleu saphir. La lumière de la lune qui baigne tout dans son voile argenté et qui scintille sur la mer. Ce sont les lumières de mes premiers émois, de mes premiers souvenirs. Où que j'aille, elles m'accompagnent, abritées comme dans un phare qui projette son rayon multicolore sur les choses qui m'entourent, et qui me rappelle d'où je viens."

Mica Llum
  A Collioire à la Galerie Vermeille
 A voir jusqu'au  05 Janvier 2025


Coup de cœur

Un duo violon - piano de classe et de charme

Elise Bertrand, violon et Gabriel Durliat, piano, invités à Banyuls pour le concert de l’Avent ont obtenu un triomphe hautement mérité.

Ils ont à peine plus de vingt ans. Ils mènent tous deux une carrière remarquable et multiple. Nous connaissions déjà Gabriel Durliat, qui avait clôturé par un concert attachant Amusikenvignes 2023. Nous venons de le retrouver en compagnie d’Elise Bertrand, violoniste, mais aussi pianiste et compositrice, dans un concert judicieusement pensé. Qu’on en juge.

Equilibre et audace

Pour débuter, Jean-Sébastien Bach : Sonate pour violon et clavier BMW1015 en la majeur (1720). Belle entrée en matière qui campe aussitôt la qualité des interprètes. Dans un style volontairement contraire, ils poursuivent avec, extrait de la sonate F-A-E, le Scherzo en ut mineurpour violon et piano de Johannes Brahms (1853). La sonate F-A-E, une idée de Schumann en hommage au violoniste Joseph Joachim, a été écrite par trois compositeurs :l’Allegro par Dietrich, l’Intermezzo par Schumann, le Scherzo par Brahms, le Finale par Schumann. La pièce du jeune Brahms, puissante et fougueuse, nous emporte avec vigueur dans l’élan de la jeunesse avant de se terminer par un bref moment mélodieux et songeur dont on apprécie très fugitivement le charme. Les deux instruments y vibrent magnifiquement ensemble, ce qui fut le cas tout au long du concert.

Si rarement entendue dans sa totalité -elle exige près de quarante minutes – ce fut ensuite la célèbre Sonate à Kreutzer de Beethoven. Plus précisément : Sonate pour violon et piano n°9 en la majeur op.47 « A Kreutzer » (1805). Quatre mouvements Adagio sostenuto – Presto - Andante con variazoni -Un jeu magnifique, un accord entre les musiciens qui demande autant virtuosité que ténacité. Et l’ovation finale du public debout, si heureux d’une audition aussi exceptionnelle.

Faut-il redire le bonheur qu’avec de tels invités Jean-Yves et Dalila Marinaro nous procurent ? Que nos vœux de Noël soient une bonne façon de les en remercier et d’attendre d’autres visites de jeunes et talentueux artistes.

YL

Elise Bertrand, pianiste, violoniste, compositrice.

Née en 2000, elle a commencé par le piano, mais dès 14 ans elle étudie à Paris le violon et la composition. Après avoir obtenu des prix dans les trois aspects : piano, violon et composition, elle est nommée « Révélation soliste instrumental » des Victoires de la musique en 2024.  

Dans un CD de ses œuvres récemment édité, elle déclare « Initiée depuis mes quatorze ans par Nicolas Bacri à l’organicité, l’équilibre entre le contrepoint et l’harmonie … j’ai peu à peu forgé mon identité autour d’un langage poétique influencé par d’autres arts (notamment la peinture moderne et contemporaine et la poésie française d’après-guerre. Ainsi mon quatuor avec flûte Lettera Amorosa s’inspire de la littérature en tirant son nom du recueil homonyme de René Char, lui-même influencé par le madrigal de Monteverdi. »

Le CD d’Elise Bertrand : Lettera Amorosa présente cinq pièces, qu’elle a toutes elle-même composées, jouées par elle et ses amis au piano, à la flûte, au violoncelle, à l’alto, à la clarinette et/ou au violon.

Gabriel Durliat, pianiste, chef d’orchestre

Il n’avait pas encore vingt ans lorsqu’il a enchanté à Collioure en 2021 le jury et le public du concours international Alain Marinaro et en a raflé tous les prix. D’autres prix, depuis ont suivi. Formé au Conservatoire de Paris il a étudié non seulement le piano, mais aussi l’harmonie, l’orchestration. Il a remporté en mai 2023 le 2^e prix à la Hans von Bülow International Conducting from the piano Competition (à Meiningen - Allemagne)

 Il s’adonne à la composition quand il n’est pas un excellent arrangeur et transcripteur. L’Ensemble Intercontemporain a fait appel à lui pour préparer les Espaces Acoustiques, œuvre monstre de Gérard Grisey. Il se produit régulièrement avec orchestre en récital et en musique de chambre (La Roque d’Anthéron, Auvers-sur-Oise, Deauville

Dans son CD In paradisum, dédié à Gabriel Fauré, il joue Bach (Fantaisie et fugue,- l’Art de la fugue Contrepoint XIV- Cantate BWV 147) et de Gabriel Fauré : Requiem -In Paradisum, Pelléas et Mélisande, Nocturne N°7, N° 11, N° 13.

Théâtre

Fausse adresse, par La Clémentine

Les compagnies d’amateurs se succèdent, offrant diversité et découvertes.

Le dimanche 18 novembre à Banyuls sur mer, la Compagnie La Clémentine, venue des Matelles dans l’Hérault, a montré un jeu de qualité dans une pièce pleine d’intérêt, remarquablement écrite et composée. Ceci, et c’est bien malheureux, dans une salle quasiment vide. Triste constat alors que la municipalité a signé un contrat avec la fédération de Théâtre amateur, soutenue par le Conseil Départemental, pour un spectacle chaque troisième dimanche du mois tout au long de l’année scolaire.

Un huis clos où des êtres différents s’affrontent

Un salon avec table et fauteuils. Entre un monsieur, bon bourgeois à l’apparence tranquille, surpris de trouver la pièce vide alors qu’il comptait y retrouver une dame. Un second quidam arrive. C’est un capitaine des services secrets qui cherche on ne sait trop quoi. Et qui se rendait à une adresse différente. Un troisième apparaît, tout aussi égaré, qui veut récupérer le manuscrit d’un roman policier « psychologique ». Rien de commun entre ces trois êtres qui vont, faute de pouvoir ressortir, passer une nuit ensemble. Tout, à partir de là , dans les dialogues, dans le temps qui s’écoule : pourquoi cet enfermement ? les conversations, très révélatrices, attisent les différences, la longueur de l’attente inquiète, (d’autres ne passèrent-ils pas ainsi dans l’au-delà) ? Le jeu des trois acteurs illustre admirablement les caractères et les réactions diverses : l’un d’eux n’ira-t-il pas même jusqu’à se laver les pieds devant les deux autres. Y a t’il un dénouement ? Et si oui, pour quoi ?

Ce qui est certain, c’est que la Clémentine est une troupe que nous aimerions revoir. En espérant que les troupes d’amateurs des P.O. et de la région soient mieux accueillies ailleurs. Et à Banyuls aussi, à l’avenir.

YL

Inscrites dans le cadre des 80 ans de la libération de la France,les rencontres transpyrénéennes organisées par l’AAGEF-FFI ont été inaugurées le 5 octobre par une cérémonie d’hommage devant la gare du Boulou. L’après-midi le concert "Résistances" a célébré "la musique pour réveiller les consciences" grâce aux artistes Rodrigo Mosquera, voix de l'Amérique latine, et Lucia Socam, voix de Mémoire, que l’on voit ici avec Raymond San Geroteo, président départemental et Henri Farreny, président national, de l’AAGEF.

Hommage à Pedro Soler

Pedro Soler nous a brutalement quittés le 3 août dernier, victime d’une crise cardiaque. Il venait de jouer encore il y a peu en divers lieux et se préparait à une prestation avec sa fille, la plasticienne Clara Claus, durant le petit festival de la Côte Vermeille. Le 23 août 2018 à 5 h 15, avec Anne Alvaro et Gaspar Claus, son fils, il avait accompagné le « lever de soleil » au Mémorial du camp de Rivesaltes, pour un hommage à Machado. Fidélité, engagement, célébration de la vie, tel était Pedro Soler.

De son vrai nom Pierre Génard, Soler étant le nom de sa mère, il avait commencé à jouer dès 14 ans aimant à rappeler«Et à 17 ans, j’étais sur scène… C’était obligatoire, parce que sinon, tu n’apprenais rien».Son domainec’était le flamenco. Il y fut apprécié par les plus grands tel Miguel Angel Asturias, prix Nobel de littérature, disant à son propos « Les doigts de Pedro Soler sont les cinq sens de la guitare, dans ses mains elle regarde, écoute, chante, souffre et parle. »Plus jeunes, nous l’avons vu accompagner la célèbre danseuse Joselito, et très récemment il donnait encore des concerts avec la chanteuse de flamenco Inès Galban. Il a aussi travaillé avec des comédien.ne.s : Maria Casarès, Anne Alvaro et plus récemment Denis Lavant. Depuis assez longtemps déjà il jouait aussi, très souvent, avec son fils, le violoncelliste Gaspar Claus, soit eux deux seuls soit en groupe. Parfois, sa fille peintre Clara Claus se joignait à eux pour des performances jouissives et inattendues.

Musicien accompli, toujours prêt à jouer encore et encore, totalement envahi par la musique, Pedro Soler était aussi de ceux pour qui la liberté, la présence aux autres, l’affabilité priment tout. Dès sa jeunesse il était auprès de ceux qui aidaient les antifranquistes, usant de son amour pour l’Espagne et de ses dons musicaux pour les accompagner. Actuellement, il organisait des concerts solidaires au profit d’associations humanitaires de son choix, créant une cagnotte à qui l’on peut encore contribuer pour garder sa mémoire.

Y.L.

Amis d’Alain Marinaro

Encore un bel été avec le festival Amusikenvignes

Amusikenvignes, animé par de nombreux musiciens s’est terminéle 20 août avec le superbe récital du pianiste Jonas Vitaud.

A Banyuls le 12 août, Full Solo de Paul Lay

Vers la fin d’Amusikenvignes les Amis d’Alain Marinaro ont accueilli à Banyuls le pianiste de jazz Paul Lay dans Full Solo. Paul Lay est dès longtemps familier de l’association oùil a présenté en premier lieu son trio avec le disque Unveiling. Unanimement reconnu comme l’un des plus grands pianistes de jazz de sa génération, il est titulaire de quelques grands prix et fidèle à notre département où il s’est produit plusieurs fois. Dans Full Solo il visite àsa manière des séquences de Beethoven, tirées aussi bien de l’Hymne à la joie que de La lettre àElise. Un résultat impressionnant et exaltant. C’est hautement personnel, on est littéralement accroché. On aime.

A Cap de Fouste le 20 août « uNopia Project »avec le pianiste Jonas Vitaud

uNopia est un collectif qui rassemble plusieurs jeunes artistes d’horizons divers. A Cap de Fouste le 20 août, pour la finale d’Amusikenvignes, nous avons entendu le pianiste Jonas Vitaud. Ayant commencéle pianoà 6 ans et l’orgueà 11 ans il a bénéficié des meilleurs pour sa formation : Brigitte Engerer, Jean Kerner, Christian Ivaldi, et obtenu de nombreux prix tant en soliste qu’en chambre. Il joue un peu partout dans le monde et enseigne au plus haut niveau ;

En concert Jonas Vitaud présente au public les œuvres qu’il va jouer, montrant ainsi leur diversité et l’inspiration de chacune.

Ce fut d’abord Beethoven, la Sonate pour piano n°10 en sol majeur op.14 n°2.. Une œuvre de grande finesse où Beethoven se plaît à faire des variations et dont chaque moment a une allure différente.

Dans ses Pièces Lyriques op.54, Grieg s‘inspirait du folklore norvégien. Debussy, avec Les Estampes, exprime un moment singulier. D’Emmanuel Chabrier c’est Danse villageoise, de Déodat de Séverac, Stances à Mme de Pompadour. Enesco se révèle, en bis. Une belle diversité, on le voit ,et de jolies découvertes car le jeu précis, tout en finesse, la sonorité entièrement maîtrisée révèlent le caractère intime du l’interprète et subjuguent son public.

Et le 21 août à Valmy (Argelès sur mer)

Pour terminer la saison, une prestation inattendue, le camion d’UNopiaétait le 21 août à Valmy, pour un dialogue entre la musique et les flots, donnant ainsi un point final aux superbes concerts de l’été.

Yvette Lucas

Prenez vos quartiers d'été avec le Théâtre Aux croisements ! 

Du lundi 22 au vendredi 26 juillet 2024, le Théâtre Aux croisements renouvelle un séjour d'expression artistique entre nature et culture pour des jeunes de 8 à 15 ans. Dans le cadre de Quartier d'été la compagnie Troupuscule Théâtre propose en collaboration avec la Ferme musicale de Palau-del-vidre des activités enrichissantes et divertissantes pour tous les participants. Cette semaine culturelle à la Ferme musicale de Palau-del-vidre offre une occasion unique aux jeunes citadins de découvrir le monde de l'agriculture biologique, de la musique et de la créativité artistique. 

A savoir : 
- de 9h à 17h (sauf 1er jour, accueil à 8h30 pour finaliser l'inscription), 
- stage limité à 12 personnes 
- pique-nique tiré du sac

il y aura une photo si le théâtre aux Croisements nous en envoie une