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Théâtre

Fausse adresse, par La Clémentine

Les compagnies d’amateurs se succèdent, offrant diversité et découvertes.

Le dimanche 18 novembre à Banyuls sur mer, la Compagnie La Clémentine, venue des Matelles dans l’Hérault, a montré un jeu de qualité dans une pièce pleine d’intérêt, remarquablement écrite et composée. Ceci, et c’est bien malheureux, dans une salle quasiment vide. Triste constat alors que la municipalité a signé un contrat avec la fédération de Théâtre amateur, soutenue par le Conseil Départemental, pour un spectacle chaque troisième dimanche du mois tout au long de l’année scolaire.

Un huis clos où des êtres différents s’affrontent

Un salon avec table et fauteuils. Entre un monsieur, bon bourgeois à l’apparence tranquille, surpris de trouver la pièce vide alors qu’il comptait y retrouver une dame. Un second quidam arrive. C’est un capitaine des services secrets qui cherche on ne sait trop quoi. Et qui se rendait à une adresse différente. Un troisième apparaît, tout aussi égaré, qui veut récupérer le manuscrit d’un roman policier « psychologique ». Rien de commun entre ces trois êtres qui vont, faute de pouvoir ressortir, passer une nuit ensemble. Tout, à partir de là , dans les dialogues, dans le temps qui s’écoule : pourquoi cet enfermement ? les conversations, très révélatrices, attisent les différences, la longueur de l’attente inquiète, (d’autres ne passèrent-ils pas ainsi dans l’au-delà) ? Le jeu des trois acteurs illustre admirablement les caractères et les réactions diverses : l’un d’eux n’ira-t-il pas même jusqu’à se laver les pieds devant les deux autres. Y a t’il un dénouement ? Et si oui, pour quoi ?

Ce qui est certain, c’est que la Clémentine est une troupe que nous aimerions revoir. En espérant que les troupes d’amateurs des P.O. et de la région soient mieux accueillies ailleurs. Et à Banyuls aussi, à l’avenir.

YL

Inscrites dans le cadre des 80 ans de la libération de la France,les rencontres transpyrénéennes organisées par l’AAGEF-FFI ont été inaugurées le 5 octobre par une cérémonie d’hommage devant la gare du Boulou. L’après-midi le concert "Résistances" a célébré "la musique pour réveiller les consciences" grâce aux artistes Rodrigo Mosquera, voix de l'Amérique latine, et Lucia Socam, voix de Mémoire, que l’on voit ici avec Raymond San Geroteo, président départemental et Henri Farreny, président national, de l’AAGEF.

Hommage à Pedro Soler

Pedro Soler nous a brutalement quittés le 3 août dernier, victime d’une crise cardiaque. Il venait de jouer encore il y a peu en divers lieux et se préparait à une prestation avec sa fille, la plasticienne Clara Claus, durant le petit festival de la Côte Vermeille. Le 23 août 2018 à 5 h 15, avec Anne Alvaro et Gaspar Claus, son fils, il avait accompagné le « lever de soleil » au Mémorial du camp de Rivesaltes, pour un hommage à Machado. Fidélité, engagement, célébration de la vie, tel était Pedro Soler.

De son vrai nom Pierre Génard, Soler étant le nom de sa mère, il avait commencé à jouer dès 14 ans aimant à rappeler«Et à 17 ans, j’étais sur scène… C’était obligatoire, parce que sinon, tu n’apprenais rien».Son domainec’était le flamenco. Il y fut apprécié par les plus grands tel Miguel Angel Asturias, prix Nobel de littérature, disant à son propos « Les doigts de Pedro Soler sont les cinq sens de la guitare, dans ses mains elle regarde, écoute, chante, souffre et parle. »Plus jeunes, nous l’avons vu accompagner la célèbre danseuse Joselito, et très récemment il donnait encore des concerts avec la chanteuse de flamenco Inès Galban. Il a aussi travaillé avec des comédien.ne.s : Maria Casarès, Anne Alvaro et plus récemment Denis Lavant. Depuis assez longtemps déjà il jouait aussi, très souvent, avec son fils, le violoncelliste Gaspar Claus, soit eux deux seuls soit en groupe. Parfois, sa fille peintre Clara Claus se joignait à eux pour des performances jouissives et inattendues.

Musicien accompli, toujours prêt à jouer encore et encore, totalement envahi par la musique, Pedro Soler était aussi de ceux pour qui la liberté, la présence aux autres, l’affabilité priment tout. Dès sa jeunesse il était auprès de ceux qui aidaient les antifranquistes, usant de son amour pour l’Espagne et de ses dons musicaux pour les accompagner. Actuellement, il organisait des concerts solidaires au profit d’associations humanitaires de son choix, créant une cagnotte à qui l’on peut encore contribuer pour garder sa mémoire.

Y.L.

Amis d’Alain Marinaro

Encore un bel été avec le festival Amusikenvignes

Amusikenvignes, animé par de nombreux musiciens s’est terminéle 20 août avec le superbe récital du pianiste Jonas Vitaud.

A Banyuls le 12 août, Full Solo de Paul Lay

Vers la fin d’Amusikenvignes les Amis d’Alain Marinaro ont accueilli à Banyuls le pianiste de jazz Paul Lay dans Full Solo. Paul Lay est dès longtemps familier de l’association oùil a présenté en premier lieu son trio avec le disque Unveiling. Unanimement reconnu comme l’un des plus grands pianistes de jazz de sa génération, il est titulaire de quelques grands prix et fidèle à notre département où il s’est produit plusieurs fois. Dans Full Solo il visite àsa manière des séquences de Beethoven, tirées aussi bien de l’Hymne à la joie que de La lettre àElise. Un résultat impressionnant et exaltant. C’est hautement personnel, on est littéralement accroché. On aime.

A Cap de Fouste le 20 août « uNopia Project »avec le pianiste Jonas Vitaud

uNopia est un collectif qui rassemble plusieurs jeunes artistes d’horizons divers. A Cap de Fouste le 20 août, pour la finale d’Amusikenvignes, nous avons entendu le pianiste Jonas Vitaud. Ayant commencéle pianoà 6 ans et l’orgueà 11 ans il a bénéficié des meilleurs pour sa formation : Brigitte Engerer, Jean Kerner, Christian Ivaldi, et obtenu de nombreux prix tant en soliste qu’en chambre. Il joue un peu partout dans le monde et enseigne au plus haut niveau ;

En concert Jonas Vitaud présente au public les œuvres qu’il va jouer, montrant ainsi leur diversité et l’inspiration de chacune.

Ce fut d’abord Beethoven, la Sonate pour piano n°10 en sol majeur op.14 n°2.. Une œuvre de grande finesse où Beethoven se plaît à faire des variations et dont chaque moment a une allure différente.

Dans ses Pièces Lyriques op.54, Grieg s‘inspirait du folklore norvégien. Debussy, avec Les Estampes, exprime un moment singulier. D’Emmanuel Chabrier c’est Danse villageoise, de Déodat de Séverac, Stances à Mme de Pompadour. Enesco se révèle, en bis. Une belle diversité, on le voit ,et de jolies découvertes car le jeu précis, tout en finesse, la sonorité entièrement maîtrisée révèlent le caractère intime du l’interprète et subjuguent son public.

Et le 21 août à Valmy (Argelès sur mer)

Pour terminer la saison, une prestation inattendue, le camion d’UNopiaétait le 21 août à Valmy, pour un dialogue entre la musique et les flots, donnant ainsi un point final aux superbes concerts de l’été.

Yvette Lucas

Prenez vos quartiers d'été avec le Théâtre Aux croisements ! 

Du lundi 22 au vendredi 26 juillet 2024, le Théâtre Aux croisements renouvelle un séjour d'expression artistique entre nature et culture pour des jeunes de 8 à 15 ans. Dans le cadre de Quartier d'été la compagnie Troupuscule Théâtre propose en collaboration avec la Ferme musicale de Palau-del-vidre des activités enrichissantes et divertissantes pour tous les participants. Cette semaine culturelle à la Ferme musicale de Palau-del-vidre offre une occasion unique aux jeunes citadins de découvrir le monde de l'agriculture biologique, de la musique et de la créativité artistique. 

A savoir : 
- de 9h à 17h (sauf 1er jour, accueil à 8h30 pour finaliser l'inscription), 
- stage limité à 12 personnes 
- pique-nique tiré du sac

il y aura une photo si le théâtre aux Croisements nous en envoie une

Dalila et Jean-Yves Marinaro créateurs du concours

16^e concours international de piano à Collioure – le Palmarès

Deux moments jumelés honorent Collioure chaque année au passage de juin à juillet. Ils constituent le festival Piano à Collioure. D’une part le concours international de Piano et, l’accompagnant, l’ensemble de quatre récitals des grands pianistes membres du jury. Les récitals étaient cette année le fait de Marie-Joseph Jude (le 2 juillet à Collioure), Vera Tsybakov (le 3 juillet à St Genis des Fontaines), Eliane Reyès (4 juillet à Collioure) et Enrique Bagaria (le 6 juillet à Port-Vendres).

Le concours international de piano

Ce bijou de concours international de piano Alain Marinaro à Collioure a été fondé et organisé par l’Association Les amis d’Alain Marinaro. Il se déroule en partenariat avec la municipalité de Collioure et d’autres fervents soutiens, et participe au rayonnement musical et artistique de Collioure à l’échelle mondiale !

Après plusieurs séances d’audition des onze candidats inscrits, la finale s’est déroulée dans les hauts de Collioure dimanche 7 juillet après-midi. Quatre candidats se sont confrontés : Mathis Cathignol, 23 ans, Elliot Lévêque, 19 ans, Elodie Sigrist, 19 ans, Jan Wachowski, 25 ans. Devant un public passionné et un jury attentif, présidé par Daniel Tosi. ils ont joué le 2^e et 3^e mouvement du Concerto N° 4 en sol majeur de Beethoven adapté pour un octuor à cordes servi par de jeunes musiciens dirigés par Timothy Tosi  nous dédiant avec ferveur sa passion pour ce nouveau moment de sa carrière.

Les interprétations successives des candidats, toutes de haute qualité, nous ont permis de saisir la diversité des tempéraments et la possible diversification des modes de jeu

Voici le palmarès de ce fort beau concours

Grand prix Alain Marinaro : Jan Wachowski - 4000 €

•⁠ ⁠Second prix : Mathis Cathignol 2000 €

•⁠ ⁠Prix de la meilleure interprétation de l’œuvre contemporaine : Elliot Lévêque 1000 €

•⁠ ⁠Prix du public : Jan Wachowski 1000 €

•⁠ ⁠Prix du jury « jeune » : Elliot Lévêque 500 €

La ville de Collioure invitera Jan Wachowski en 2025. Il interprétera alors dans son intégralité le concerto No 4 en sol majeur de Beethoven déjà cité.

On vient aussi d’apprendre que Élise Bertrand, 23 ans, violoniste, compositrice de l’œuvre contemporaine imposée comme c’est le cas à chaque concours, victoire des jeunes révélations de la musique,2024, a été nommée il y a très peu lauréate de la fondation de Gautier Capuçon pour l’année 2024.

Yvette Lucas

 Festival de cinéma

Yolande Moreau, Stephen Frears, têtes d’affiche aux Ciné-rencontres

Du 19 au 25 juillet les 65^e Ciné-Rencontres, à Prades et Vernet-les-Bains, accueilleront de célèbres invités et déclineront les séquences rituelles qui font leur charme et leur attrait.

On ne cesse de le dire mais n’est-ce pas là leur force, les Ciné-Rencontres de Prades sont le plus ancien festival en France après Cannes. Plusieurs dizaines de réalisateurs et d’acteurs fort célèbres leur ont rendu visite et au fil des années un programme s’est ritualisé. Il permet de ressentir une continuité tout en apportant la variété et la nouveauté dues au surgissement des œuvres.

Des invités vedettes

Ce sont d’abord les invités : cette année Stephen Frears, présent du 22 au 24 juillet ; Yolande Moreau -21au 24 juillet, et Lucie Berleteau, réalisatrice, actrice et scénariste – le 24 et le 25.Pour chaque invité-e plusieurs de ses films seront projetés et une rencontre avec le public aura lieu, animée par de fins connaisseurs du cinéma, souvent déjà rencontrés à Prades.

Stephen Frears signe en 1071 son premier long métrage Gumshoe avec Albert Finney.  Il s’impose grâce à un film à petit budget qui devient un formidable succès My beautiful laundrette. A partir de 1988 il se partage entre l’Angleterre et Hollywood, signant de nombreux films parmi lesquels Les liaisons dangereuses(1988). Dans les années 2000 il réalise des films pour la télévision tout en continuant le cinéma avec encore 5 films entre 2013 et aujourd’hui.

Faut-il présenter Yolande Moreau que les spectateurs, tant de théâtre que de cinéma, adorent ? Quant à la nouvelle venue Lucie Berleteau, les Ciné-Rencontres seront une  belle occasion de faire sa connaissance et celle de ses œuvres.

Les événements institutionnalisés

Le prix du public Solveig Anspach, pour lequel seront projetés 6 films. Le 16^e prix du public du court métrage Bernard Jubard (par un public de jeunes). Cinéma sous les étoiles,dans la cour du Château Pams, les 22 et 23 juillet, Cinéma et écologie, à Vernet-les-Bains, le 24 juillet et des avant-premières issues du festival de Cannes.  

-      Programme et informations : www.cine-rencontres.org

-      Billetterie : 5€ (prix réduit séance) à 75€ (pass complet + catalogue).
Tarifs réduits : adhérents Ciné-Rencontres, groupes, étudiants et chômeurs. Réservations de pass sur www.cine-rencontres.org

Musée de Collioure

Exposition Plein Soleil, Collioure 1945 – 1985

Cette année l’exposition de l’été du Musée d’Art moderne de Collioure est consacrée aux années de transformation de la ville et aux artistes qui l’ont alors visitée et honorée.

Après la guerre, Collioure ne reçoit plus, ou seulement très exceptionnellement, les visites des plus « grands ». Mais la vie artistique n’est pas morte, grâce à tous les locaux et les proches qui se sont formés sur place ou très près, sous l’égide de Willy Mucha et de Camille Descossy, directeur du Conservatoire de Montpellier. Voici comment cette nouvelle aventure est présentée : « Ce Collioure, joyeux et festif, vibre autour de quelques personnalités fortes. Willy Mucha, René Pous, Balbino Giner aimantent autour d'eux artistes mais aussi stars du show-biz se mêlant dans une ambiance où le travail n'exclut pas la fête. On vient à Collioure autant pour voir que pour être vu ».

C’est le moment où Collioure se transforme : arrivée massive des touristes et des vacanciers avides de plage. Les artistes, de jeunesse ou d’études, se groupent autour de Willy Mucha et son épouse et investissent, en la décorant, l’hostellerie des Templiers. Encore toutes vêtues de noir, les catalanes seront campées en céramique par Edouard Pignon.

 A Collioure, on a brûlé les barques

Mais très vite tout change. On croit au progrès, au changement. Collioure brûle ses barques dans un grand feu de joie pour libérer ses plages et les offrir au tourisme naissant, nouvelle manne financière d’une Côte qui vivra désormais du soleil. « Et quand l’activité humaine disparaît, elle laisse la place à des étendues

silencieuses à la beauté nimbée de mystère. Camille Descossy, Henriette Pous- Viallat, Sébastienne Marre ou Claude Muchir en livrent chacun des

images sensibles et immobiles. Les plages se vident, les couleurs passent, le

ciel s’assombrit car l’évidence est là : le soleil se couche aussi à Collioure. »

Y.L.

_{Informations pratiques :  Du 8.06 au 24.09.2024 – 35 artistes présentés parmi lesquels Max Ernst, Jean Lurçat, Edouard Pignon, Willy Mucha, Balbino Giner, Claude Muchir, Claude Viallat, Martin Vivès …}

_{Rencontres, visites commentées, animations. Infos : 04 68 82 49 73. mediathequecollioure@cc-acvi.com}

Théâtre amateur - Avec l’arrivée des vacances, la fin de saison approche.

La saison Culture et animation de la Fncta, comité Pyrénées-Orientales, se terminera fin juin à Fourques en attendant la reprise à la rentrée scolaire.

Depuis début mars, quinze représentations ont eu lieu, présentées par une dizaine de compagnies dans sept communes du département. A Banyuls le 19 mai c’était la compagnie Antrios, désormais installée à Ortaffa, qui jouait La porte à côté de Fabrice Roger-Lacan.

Des portes qui s’ouvrent sur un palier, nous en avons déjà eu d’autres, avec des rebondissements multiples. Ici deux personnages seulement se rencontrent. Deux êtres que vraiment rien ne rapproche. Elle est psy. Il est publicitaire vendeur de yaourts. Il a envie d’être tout plein gentil. Elle, non moins que lui en mal d’affection, ne cesse de le remballer. Plus il fait d’efforts, plus elle l’envoie promener. Mais comme chacun d’eux cherche l’âme sœur, ils s’en vont essayer Internet et le hasard qui l’accompagne. Inutile de préciser que tout est dans la finesse de l’auteur. Dans sa maîtrise à capter l’intime de chaque personnage. Dans sa subtilité à faire se dérouler le processus. Tout étant dans la manière dont c’est joué. Et Cathy Bens et Yannick Dauré nous livrent cela avec beaucoup de finesse et de présence, avec aussi une excellente diction. Somme toute une très belle réussite à laquelle participent aussi Philippe Lacans pour la voix et Stephen Swiadek pour le son et les lumières.

Encore trois représentations à venir : le 2juin à 17h à Port-Vendres avec On ne badine pas avec l’amour par la Cie L’inattendu, le 8 juin à 20h30 à Bompas avec Les fables de La Fontaine, Cie Quintet +, et le 30 Juin à Fourques avec Le maquis de l’âme par Pi Atelier.

Y.L.

Nouvelle équipe, nouvelles propositions