amis amour annonce art article artiste bande belle bonne cadeau cadre cadres
Rubriques
>> Toutes les rubriques <<
· Evénements semaine et quinzaine (11)
· Evenement mois (9)
· Articles AAM (116)
· Articles musique (143)
· Articles arts plastiques (72)
· Articles théâtre (139)
· Actualité -Infos (179)
· Articles Livres (111)
· Articles flamenco (61)
· Articles cinéma (97)
nthyj*
$$$
^;iu,u
Par Anonyme, le 13.01.2025
j'ai aperçu emmanuel macron faire homosexuel avec volodymyr zelensky, frank-walter steinmeier et willem-alexan
Par 972, le 11.10.2024
j'ai aperçu emmanuel macron faire homosexuel avec volodymyr zelensky, frank-walter steinmeier et willem-alexan
Par 972, le 11.10.2024
j'ai aperçu emmanuel macron faire homosexuel avec volodymyr zelensky, frank-walter steinmeier et willem-alexan
Par 972, le 11.10.2024
j'ai aperçu emmanuel macron faire homosexuel avec volodymyr zelensky, frank-walter steinmeier et willem-alexan
Par 972, le 11.10.2024
· Le peintre Alain Clément expose à Céret
· Danse moderne et flamenco : Dunas
· Jordi Barre : la poésie catalane en deuil
· Duo Pauline et Theotime de Swarte
· Balbino Giner vient de mourir
· Intellectuel et militant : Yves Saint Jours
· Fête des Vendanges à Banyuls
· "L'oubliée" de Raphaelle Boitel à Alenya
· Le sculpteur Guillaume Bessoule primé au SIAPPE
· Théâtre : la maternitat d'Elna
· Radek Knop, compositeur et musicien
· Bicentenaire de la naissance de Karl Marx
· Compagnie Marie est de la nuit - Soledad Zarka
· Poètes surréalistes en résistance
· Nouveau Dictionnaire de biographies roussillonnaises
Date de création : 11.04.2010
Dernière mise à jour :
13.02.2025
1317 articles
I
Lady sapiens, ou les femmes dans la préhistoire
Un film abondamment diffusé et un ouvrage du même titre accordent aux femmes de la préhistoire un rôle jusqu’ici non reconnu.
Le film Lady sapiens, diffusé il y a quelques semaines sur France 5, s’appuie sur des travaux scientifiques nombreux et sérieux qui battent en brèche l’idée, diffusée au XIXe siècle, que, compte tenu de leur infériorité physique, les femmes de la préhistoire étaient des êtres sans défense face aux hommes tout-puissants. Des mères, au mieux cueilleuses, entourées d’une ribambelle d’enfants. Dans Lady sapiens, à la recherche des femmes de la préhistoire, on découvre un tableau bien différent. La trentaine de scientifiques du monde entier, interrogés sur des sites de fouilles ou dans leur laboratoire, avancent des résultats qui apportent un jour nouveau sur les sociétés préhistoriques. Les objets trouvés au cours des fouilles : ossements, dents, objets familiers créés ou façonnés par les humains, pièces d’animaux, traces qui apparaissent dans les dessins ou formes reproduites, ont permis d’affiner les hypothèses et de construire des schémas cohérents.
Un travail scientifique à poursuivre et conforter
En l’état actuel de ces travaux, la paléogénéticienne Évelyne Heyer, dumusée de l'Homme à Paris, révèle une athlète à la peau noire et aux yeux bleus, qui choisit son partenaire en dehors de son clan pour assurer sa descendance. Les scientifiques Jean-Jacques Hublin, de l’Institut Max-Planck à Leipzig et Kristen Hawkesde l’Université d'Utah, États-Unis, racontent comment les jeunes adultes pouvaient confier les enfants aux bons soins des grands-mères, qui les nourrissaient pendant qu'ils se livraient à des activités telles que la chasse. Selon lapréhistorienne Sophie Archambault de Beaune, la répartition des tâches se faisait moins entre hommes et femmes qu'en fonction des compétences de chacun.e. Tout ceci donne un portrait nuancé, complexe, d'une femme respectée et honorée, mère, fine artisane, mais aussi chasseresse ou artiste...
Ces résultats provoquent un débat. La science n’exclut pas la critique. Bien au contraire, cela ne peut que permettre d’avancer et de faire progresser nos connaissances.
Y.L.
Un trésor à nos portes
La Réserve naturelle nationale de la Massane et sa hêtraie classée par l’UNESCO.
La reconnaissance de sa Hêtraie au patrimoine mondial de l’UNESCO révèle aux yeux des habitants de notre région la richesse exceptionnelle, parfois insoupçonnée, de la Réserve nationale naturelle de la Massane.
Parmi les sites remarquables que recèle le département des Pyrénées-Orientales, la Réserve nationale naturelle de la Massane offre un lieu unique au monde. Au cœur des Albères, entre les Pyrénées et la mer, à une altitude se situant entre 600 et 1158 mètres, la Réserve naturelle de la Massane, vieille forêt d’exception en libre évolution depuis des millénaires, s’étend sur 336 hectares, au cœur d’une zone boisée non exploitée de plus de 2000 hectares. Du point de vue géologique, elle est une représentante du refuge glaciaire de Catalogne, et occupe un sol composé d’orthogneiss surmontés de micaschistes et de marbres. Sa naturalité, son ancienneté et sa continuité, temporelle et spatiale, associées à l’effort de connaissance mené depuis plus d’un siècle, font de ce territoire un haut lieu de biodiversité et de recherche en France, mais également à l’échelle internationale, avec plus de 8200 espèces répertoriées. Parmi ces espèces, les arbres :hêtre,chênesvert,rouvre etpubescent,houx,érable,frêne,if ; champignons et lichens ;invertébrés saproxylophages, dont les insectes ; mammifères ; oiseaux ; reptiles et amphibiens. Reconnue depuis longtemps comme un site exceptionnel,
la réserve de la Massane est devenue patrimoine national en 1973 grâce à Joseph Travé, chercheur au laboratoire Arago de Banyuls-sur-Mer.
Exceptionnelle au cœur d’un site exceptionnel, la Hêtraie
Au cœur de la Réserve, plus de 120 hectares de hêtres purs n’ont pas été récoltés depuis plus de 150 ans. Le Hêtre (Fagus sylvatica) est en position d’insularité continentale au milieu de la végétation méditerranéenne. Cette hêtraie s’est maintenue depuis les premiers défrichements du néolithique. On y trouve plusieurs centaines d’arbres de plus d’un mètre de diamètre dont l’âge dépasse les 300 ans. Le plus haut hêtre mesuré atteint 32 mètres et le plus gros 1,80 m. de diamètre. Au regard de ses spécificités génétiques pyrénéo-ibériques, la Hêtraie de Massane constitue un maillon essentiel en tant que témoignage de l’histoire de la persistance du Hêtre depuis 6000 ans. On la considère aussi comme forêt sentinelle du changement climatique dans le climat méditerranéen montagnard. Ce rôle de la forêt se double de la présence d’un observatoire climatologique hautement performant au sein de la réserve.
La Hêtraie de la Massane, avec son exceptionnalité, s’inscrit dans le cadre des forêts primaires de Hêtres des Carpates et d’autres régions d’Europe qui représentent un exemple exceptionnel de régions tempérées complexes. 94 forêts, réparties sur 18 pays allant de l’Espagne à l’Ukraine, sont inscrites depuis 2007 sur la Liste du patrimoine mondial.
Un laboratoire à ciel ouvert de renommée mondiale
Station zoologique de référence, la Réserve de la Massane est considérée par la communauté scientifique depuis les années 50 comme un laboratoire à ciel ouvert avec près de 150 ans d’observations et plus d’un millier de publications. Trois chercheurs y sont attachés en permanence, mais c’est au moins une centaine de leurs collègues, tant proches que venus du monde entier, qui s’intéressent de façon constante à son évolution. Chaque Hêtre de la hêtraie est répertorié et son évolution étudiée. L’importance d’une forêt en libre évolution tient au fait que le bois mort se régénère et permet à d’autres arbres de naître, en même temps qu’est protégée la biodiversité, qui permet de maintenir dans la zone de nombreuses espèces endémiques. C’est ce système naturel de régénération qui permet à la forêt de se maintenir, même dans des conditions de changement climatiques importantes. Changements qui ne sont pas tous à venir, la température de la zone s’est déjà accrue de plusieurs degrés depuis quelques années. La hêtraie n’en est pas moins à protéger, au regard du changement climatique, de la pollution et de la sur-fréquentation. Un plan d’adaptation a été élaboré à cet effet, à partir d’un diagnostic de vulnérabilité établi selon les prédictions du GIEC et des connaissances acquises sur le site. Espérons que le respect de la nature que semblent désormais privilégier nombre de nos concitoyen.ne.s, notamment les jeunes, aideront aussi à cette préservation.
Page réalisée par Joëlle Allemand et Yvette Lucas
L’équipe scientifique en charge de la réserve de la Massane
Dépendant du Conservatoire de la Réserve, elle est composée de
Joseph Garrigue, conservateur
Chargés de mission
Jean-André Magdalou, Diane Sorel
Président de la Réserve : Gilles Bœuf, ancien directeur de l’Observatoire Océanologique de Banyuls-sur-Mer.
Photo des algues trouvées dans le canyon Lacaze-Duthiers
Côte Vermeille
Bicentenaire de la naissance de Lacaze-Duthiers
L’observatoire océanographique de Banyuls sur Mer a honoré durant quatre jours la mémoire d’Henri de Lacaze-Duthiers, un des plus éminents zoologistes du 19ème siècle, créateur du laboratoire Arago.
Descendant d'une vieille famille gasconne, Henri de Lacaze-Duthiers passe sa thèse de médecine en 1851, et, en 1853, celle de doctorat ès sciences sur l'armature génitale des insectes. Entre-temps, son refus de prêter serment lors de l'arrivée au pouvoir de Napoléon III lui vaut d'être révoqué de l'Université. Cette sanction va être à l'origine de sa vocation de zoologiste marin. Auteur de plus de 250 articles et ouvrages, il réalise des travaux remarquables, notamment sur le corail rouge et la pourpre.
Lacaze-Duthiers a créé le laboratoire océanographique de Roscoff puis celui de Banyuls-sur-Mer, le laboratoire Arago. A Banyuls il participe à la mise en évidence des canyons sous-marins qui prolongent en mer les vallées terrestres. Un des canyons du golfe du Lion, tout proche de Banyuls-sur-mer.
Le canyon Lacaze-Duthiers, abri de coraux singuliers
Le canyon Lacaze-Duthiers est une vallée profonde qui entaille le plateau continental jusqu'à plus de 1000m de profondeur. La tête de canyon à l'extrémité sud du Golfe du Lion n'est distante que de 15 miles nautiques de la côte. Elle abrite des espèces profondes de coraux telles que Madrepora oculata, Lophelia pertusa et populations Desmophylum dianthus, dont la densité et l'abondance sont exceptionnelles pour la Méditerranée., mais qui sont aujourd’hui menacées par la pollution.
Du 1er au 4 juillet 2021, c’est autour d'expositions, de conférences grand public, d'un séminaire scientifique virtuel, d'animations et d'ateliers pédagogiques qu’a été célébré le bicentenaire de la naissance de Lacaze-Duthiers, à l'Observatoire Océanologique de Banyuls-sur-Mer (ex-Laboratoire Arago). A cette occasion, les activités de l’Observtoire ont également été présentées, car 2021 c’est aussi les 140 ans de la création du Laboratoire Arago par Henri de Lacaze-Duthiers.
Y.L.
Retirada, le cœur battant d’un peuple. 200 choristes pour un hommage.
Interview d'Anne Patrux, metteure en scène
La Fédération des Cors de Clavé de Catalogne Nord a réalisé une soirée musicale magnifique qui a soulevé l’enthousiasme des spectateurs accourus en foule.
Les membres de sept chorales affiliées à la Fédération des Cors de Clavé ont construit ensemble, à l’occasion des 80 ans de la Retirada, un spectacle enthousiasmant qui a d’emblée conquis son public. Des articles élogieux ont été écrits sur cette belle réalisation. Anne Patrux, comédienne et chef de la chorale Els goigs traditionals de Saint-Genis des Fontaines, qui l’a mise en scène, nous raconte une aventure déjà devenue triomphale.
Les Chœurs de l’exil et de l’espoir est un spectacle complet : chants, récits et poèmes, musiciens accompagnants, vidéos. Comment cette belle aventure s’est-elle construite ?
Cela a été une longue incubation. Environ deux ans avant nous avons commencé à travailler, chercher des chants et des textes, la chef de chœurs, Chantal Joubert, le président de l’association Alain Bilotte et moi. Nous avions une double exigence, commencer avec la République et poursuivre au temps de l’exil, puis au delà, quand la vie et l’espoir renaissent ; utiliser à égalité les trois langues : espagnol, catalan et français. Chantal, dont il faut saluer la qualité de chef de chœur incomparable, a fait, entre quelques dizaines de propositions, le choix définitif. Cela commence avec l’Hymne de Riego, hymne de la République, puis des chants populaires liés à la guerre : A las barricadas, El paso de l’Ebro… Aller sans retour marque le passage vers l’ailleurs, précédant les moments où l’espoir renaît, avec notamment, venant d’un traditionnel de la guerre civile mexicaine La cucaracha d’Argelès. Et finissant par Els seguadors.
Parlez-nous des textes, dont le choix définitif vous est échu, de la présence des musiciens, des vidéos, composantes qui ont contribué à donner souffle et lien à la création d’un véritable spectacle.
Au départ la présence des textes, qui ont été dits sur scène par Monique Bellsola, Alain Bilotte et moi-même n’apparaissait pas évidente. Ils se sont pourtant bien intégrés à l’ensemble, ont donné force aux chants, scandé les séquences. Leur présence a été très bien ressentie par le public. Je n’étais pas une spécialiste de cette période, j’ai acheté et lu beaucoup de livres pour la connaître et mieux choisir, en tenant compte aussi des autres propositions. Ce qui m’a frappée dans tout ce que j’ai lu c’est une dignité constante. Et cela convenait bien à notre projet : surtout pas de pathos. Pour marquer la diversité des auteurs sans tous les citer, disons Machado, Alberti, Manolo Valiente, Jacques Prévert, Robert Desnos, Patrick Chamoiseau… L’idée du soutien des musiciens, un contrebassiste et un pianiste, Michel Maldonado et Mariano Matila, a été vite acceptée et l’introduction d’intermèdes musicaux a permis des temps de suspens, de repos et de méditation. Et puis il y avait les vidéos, et les choix à faire : le MUME nous a confié les images de Boix, dont certaines prises à Mauthausen. Imaginez 1500 photos, choix terrifiant. J’y ai ajouté des dessins de Josep Narro et de Josep Bartoli et des passages du film l’Exil d’un peuple pour lesquels Jean-Louis Coste m’a conseillée.
Tout cela, il fallait le réaliser avec les choristes, l’annoncer, le livrer au public…
Chaque chorale a travaillé de son côté. Assidûment, ardemment. Nous avons commencé les répétitions en commun il y a un an et livré le résultat au public en commençant par Arles-sur-Tech devant 800 personnes. Le succès est venu avant même les soirées. A Banyuls la totalité de la salle a été retenue en quatre jours et l’on a refusé beaucoup de monde, c’est totalement inédit. Les choristes sont heureux de chanter ensemble même si le plateau s’avère parfois un peu exigu. La prochaine soirée aura lieu le 19 mai à Toulouges pour la Pau i Treva et nous jouerons en automne à Barcelone avec l’apport supplémentaire de deux chorales de là-bas.
Propos recueillis par Yvette Lucas
Remue-méninges, remue-ménages
Nous connaissons depuis longtemps Philippe Spiesser, percussioniste et Pierre Jodlowski, compositeur. Ils étaient au Carré le 23 novembre avec le compositeur anglais Alexander Vert, basé en Occitanie et Jean-Miguel Fernandez, compositeur et réalisateur en informatique musicale, créateurs de l’Ensemble Flashback. Fous d’aventure tous déploient une inventivité sans bornes, usant jusqu’à l’excès de la création multimedia et multipliant les genres qu’ils visitent. Jodlowski fait dans l’ultra-réalisme anticipateur avec Mad Max, Spiesser jouant soi-même le motard casqué masqué. Vert et Fernandez déclarent avec Crossing-points nous entraîner vers l’hypnose : Spiesser aux percussions fait naître sur un vaste écran des myriades de points, traînées, bulles, nuages, flux neigeux. Il pleut des images qui se distendent, se recomposent, glissent à l’infini. Mais la composition musicale est solide, elle se meut en osmose avec tous ces artifices, les accepte, les défie, ou se laisse envahir. C’est selon.
Le 25, avec Ghostland c’était encore Jodlowski, avec une manipulatrice d’objets – Katarina Muschiol - et quatre remarquables jeunes percussionnistes des Percussions de Strasbourg que l’on tient à nommer : Minh-Tàm Nguyen, François Papirer, Galdric Subirana, Flora Duverger. Jodlowski était aux commandes : conception, composition, lumières, vidéo et électronique en direct, aidé par François Donato pour la diffusion du son. Sans interruption, nous eûmes Holon(s) inspiré par Ghost of the machine d’Arthur Koestler ; Büro, description et chute délirante à peine futuriste d’un univers où les hommes sont soumis aux machines et Inventaire où les percussionnistes manipulant leurs instruments sont plus proches de nous tout en continuant à nous mystifier. On a un peu envie de se plaindre de tels excès, d’une telle profusion, mais avec Jodlowski et ses excellents interprètes on se sent au top. Envie d’un grain d’humour pour que la puissante démonstration de tous ces malheurs de notre temps apporte un léger souffle d’espoir ? Qui sait ? Il y était peut-être…
Y.L.
Films scientifiques sur la Méditerranée à Banyuls-sur-Mer.
La deuxième édition du FIDOM, Festival international du documentaire méditerranéen, s’est tenue du 19 au 21octobre au Laboratoire Arago.
Il est bien des manières de filmer la Méditerranée. Les documentaires présentés au FIDOM ont un caractère scientifique et s’alimentent aussi aux situations humaines, voire à quelques défis politiques majeurs contemporains. Quinze films éta ient ainsi au programme de cette deuxième édition. Au hasard des rencontre nous avons vu Les îles mystérieuses : groupe de Porquerolles, Port-Cros et Ile du Levant, Château d’If et blocs de roche émergés au large de Marseille, groupe d’îles face à Bastia en Corse. Tous étudiés pour leur intérêt scientifique : faune et végétation exceptionnelles grâce à leur isolation protectrice ; exploits techniques d’une base de missiles, particularités géologiques, domaines réservés à de riches propriétaires et dessins hautement colorés de la peintre officielle de la marine qui accompagne l’expédition. Avec Pêcheurs d’étoiles on découvre les dispositifs sophistiqués avec lesquels les scientifiques de l’IN2P3 traquent depuis le fond des mers les neutrinos venant du cosmos. L’œil et la pierre, un bijou d’érudition 0nous fait découvrir des cachets gravés remontant à l’Egypte découverts ici et là encore maintenant. Ils permettaient de glisser dans les yeux des collyres salvateurs ; le film nous fait découvrir les travaux de Muriel Labonnelle, spécialiste de l’ophtalmologie gréco-romaine, pénétrer à l’intérieur de la Bibliothèque nationale rue de Richelieu et donne ainsi de précieuses indications sur la médecine romaine. Inner mapping, itinéraire hautement incertain tentant d’explorer les colonies israéliennes en Cisjordanie nous fait découvrir l’existence pour un même territoire de deux GPS distincts, l’un israélien et l’autre palestinien distinction due à l’existence de routes dites alternatives, et due aux nombreuses interdictions dont sont victimes les palestiniens. La série Sale temps pour la planète nous fait découvrir les terribles conséquences des montées rapides des cours d’eau dans l’Hérault et le Gard et la détresse des populations modestes ainsi touchées. D’autres titres évocateurs s’attachent à la situation des migrants à Marseille et à Lampedusa. Les animaux marins ne sont pas oubliés avec le mérou et les tortues de mer. On se promène aussi sur les toits de Barcelone, on découvre les pompiers au cœur du danger et on redécouvre même Vingt mille lieues sous les mers avec le Nautilus et le capitaine Nemo.
Yvette Lucas
La mer, la science, l’état de la planète et son avenir
Banyuls-sur-Mer. Le laboratoire Arago a accueilli pendant quatre jours le premier festival international du documentaire méditerranéen.
Organisé conjointement par Les amis du laboratoire Arago et IFF Water (International Foundation for Water) le premier Festival International du Documentaire Méditerranéen (F.I.D.O.M.) s’est tenu à Banyuls-sur-Mer du 20 au 23 octobre. Quatorze films de 52 minutes étaient en compétition. Un quinzième, Zone rouge, consacré aux boues rouges déversées de longue date dans les calanques proches de Marseille par l’usine d’aluminium de Gardanne, a été projeté à la séance de clôture.
Les films abordaient des sujets variés, proposant une exploration vaste et raisonnée de la Méditerranée. Certains touchent à la nature, la mer surtout, et insistent sur l’impérieux besoin de la protéger. Tels Science en plein ciel, l’opération Charmex, vouée à la pollution atmosphérique, Océan, naissance d’une nation, Méditerranée, le grand déversoir.La faune terrestre et marine est abordée dans Rencontre avec le cœlacanthe et Cheval de Camargue, le seigneur des marais.Le liens entre les hommes et la mer, les activités humaines, apparaissent soit en négatif avec Berre un étang dans l’état, soit en positif avec Balfégo, le thon de père en fils, avec Les maisons aux images et, de manière émouvante, avec Donne un poisson à un homme. Ce documentaire met en scène la rencontre entre un pêcheur corse et un enfant palestinien qui évoque les malheurs de sa terre avec les mots des poèmes de Mahmoud Darwich.
Des hommes, des femmes, des enfants fuyant au péril de leur vie
Abordant les idées et l’histoire, on part dans la mythologie avec Méditerranée, sur la route d’Ulysse, une évocation sensible, raisonnée, et très contemporaine de l’itinéraire du héros d’Ithaque. Incontournable quand il s’agit de la Méditerranée, la leçon d’histoire de Fernand Braudel est magistralement traitée dans Fernand Braudel, l’homme qui réinvente l’histoire,qui a obtenu le prix meilleure image, prix Louis Boutan.
Plus politique La vengeance des Arméniens, le procès Tehlirian (prix du meilleur scénario et prix du public) aborde une part méconnue de l’histoire des Arméniens que Robert Guediguian a mise en scène de manière romancée dans son film sorti fin 2015 Une histoire de fou. Poignant mais jamais larmoyant, solidement réaliste, le film qui interpelle notre société tout entière, Les migrants ne savent pas nager,(prix du jeune jury et grand prix), met en scène une opération de sauvetage réalisée par le navire Aquarius au large des côtes lybiennes. Un film d’une force extraordinaire, une leçon d’humanité à l’état pur, dans toutes ses dimensions. Réalisé par Point du jour Public Sénat, il est à ne pas manquer s’il passe sur les écrans.
L’amphithéâtre Alain Guille au Laboratoire Arago, fréquenté par un public nombreux, a été pendant ces trois jours, un beau lieu de découvertes. Mais n’est-ce pas tout au long du temps la vocation même du « Labo » ?
Yvette Lucas
Une exposition passionnante : les sciences arabes
Lorsqu’on parle de science arabe, on pense mathématiques et astronomie. On connaît vaguement l’origine des termes « algèbre » et « algorithme ». On a entendu le nom d’Avicenne – Ibn Sïnã - philosophe, écrivain, médecin et scientifique médiéval persan. Et puis ?
En une trentaine de panneaux l’exposition « Les sciences arabes » présentée à Cabestany témoigne d’une richesse infiniment plus vaste. Un élément unificateur, la langue arabe, est mis en valeur : on souligne son rôle unificateur en tant que langue dans laquelle ont écrit des savants d’origine variée. Par le moyen de la langue, les savants arabes ne sont pas isolés dans l’histoire : ils ont traduit les textes existant en d’autres langues, ont travaillé sur les sujets qu’ils traitaient et les ont diffusés à nouveau après les avoir enrichis. La dimension historique est bien entendu présente. Mais ce qui frappe le plus c’est l’étendue des domaines qu’ont explorés les sciences arabes, décrits et illustrés sur des panneaux distincts : mathématiques, astronomie, cartographie, médecine, chirurgie, pharmacie, optique, mécanique, alchimie et chimie avec les liens de l’une à l’autre... Sans oublier les lettres et la philosophie.
A visiter et étudier au centre culturel de Cabestany jusqu’au 1er février.
Arc Latin*
Chercheurs et aménageurs planchent sur les changements climatiques
Le 28 avril au Laboratoire Arago de Banyuls sur Mer a eu lieu uneTable Ronde surl’Adaptation des territoires méditerranéens au changement climatique.
Au cours de cette Table Ronde, à laquelle assistaient les représentants du Conseil Général et de la Mairie de Banyuls, plusieurs communications furent présentées.
Celle de M. Gérard Jugie, responsable du programme EPICA, expliquait comment les recherches menées dans l’Antarctique permettent grâce à des forages profonds dans la glace de mettre en évidence et d’étudier les changements climatiques : «Les carottes de glace (de 10cm de diamètre) sont les seules archives permettant la reconstitution directe de la composition de l’atmosphère, en particulier en gaz à effet de serre; elles permettent en outre de reconstituer l’évolution du climat. La carotte qui vient d’être obtenue à Dôme C permet de remonter sur près de 800 000 ans ». Dans ces carottes on trouve non seulement de la glace mais des bulles d’air, des poussières, des pollens, du sel, des traces de pollution, soit un ensemble d’empreintes qui constituent les archives du changement climatiques au cours des siècles.
M Michel Déqué,responsable de l'équipe de recherche Régionalisation Climatique à Météo France Toulouse,décrivait la grande complexité du bassin méditerranéen, davantage soumis que d’autres zones au changement climatique, ce qui rend difficiles les prévisions le concernant. Le modèle primaire utilisé jusqu’ici se révèle beaucoup trop grossier (sa base de délimitatioin des zones ets d’environ 200Km). Cette insuffisance conduit à l’élaboration d’un nouveau modèle au maillage plus fin que le précédent (environ 25 km).
Cette mise en évidence du temps long des scientifiques montrait la difficulté que rencontrent les aménageurs opérant sur un temps très court et contraints à baser leurs prévisions sur un ensemble d’incertitudes.
1.Quelques exemples en ce domaine furent présentés :Philippe Carbonnel,du Conseil Général de l’Hérault, montrait comment on lutte par l’apport de sables péchés en mer contre la dégradation des plages lagunaires ;Yvan Caballero, du BRGM, présentait le projet Vulcain, surla gestion de la ressource en eau en Pyrénées Orientales;Joseph Garrigue,Conservateur de la réserve de La Massane en détaillait les fonctions :une forêt aux épreuves du temps etun poste avancé du changement climatique. Enfindécrivant le processus d 'appropriation par les autorités locales d'une étude sur la gestion de la ressource en eau dans le contexte de la pression touristique et du changement climatique,Francesco Murgia,Géologue de laProvince de Nuoro, évoquait le travail mené sur les eaux de ruissellement dans les karsts de Sardaigne.
Y.L.
* L’Arc Latin est un espace de coopération entre collectivités territoriales au sein duquel sont mises en œuvre des actions intégrées dans différents domaines stratégiques pour la cohésion économique et sociale des territoires qui le composent. Cette coopération, essentielle dans le processus de rééquilibrage nord-sud de l’Europe, s’intègre dans la Stratégie Territoriale Européenne en matière d’environnement.