assises les deux danseuses
mais le point de vue chancelle
les lignes plongent en fuite
pour que le duo rime
avec deux notes rouges
quelle douleur ou c’est jouir
un dos tendu encore et l’autre
choit dans la gravité
pendant que les tutus
explosent sur le dos des chaises
leurs pieds quatre pointent
quel ballet sans fond sinon
l’eau des larmes elles s’épaulent
d’une grande fatigue
si la main prend le pied
tout le cadre se défait
vers quel fond noyant
les peaux pour des vibrations
rondes
les danseuses de Degas
ne dansent pas
elles se préparent ou attendent
au repos précaire que seul
le peintre voit mais
c’est pour mieux les voir
danser la main prenant
le pied comme si
les explosions colorées
des tutus réduisaient
leurs membres à des fils
tendus de danse macabre
mais quelle beauté explose
fixant le voyeur ou c’est
la danse qui voit par la main
du peintre
(Degas, Giverny, juillet 2015)