Les belles de nuit, tu dis. Oui ! ces étoiles de la terre qui éclatent dans tes yeux brillants. Non, qui s’ouvrent comme tes yeux dans la nuit où je te cherche des mains. Oui, j’hésite entre l’unique et la multiple. Non, tu ne peux garder dans mes nuits la seule étoile parlante que j’entends dans ton souffle. Dans le souffle de nos marches nocturnes. Oui, dans ces errances qui nous perdent dès que la nuit recouvre nos occupations et que nous nous pressons à rejoindre notre pays. Oui, notre pays d’errance qui file chaque jour à la vitesse de nos emportements. Non, je sais que les étoiles qui me guident dans ta main tracent un seul chemin. Oui, celui de tes songes qui me prennent dans tes bras. Non, elles se multiplient chaque fois que tu respires. Oui, elles brillent toutes à la fois et je ne sais plus où est l’étoile du matin. Oui, je cours sans pouvoir te suivre à dos de nuit. Les belles de nuit, tu dis. Non ! tes yeux brillants rient de mes peurs qui confondent les étoiles du ciel. Oui, à la renverse je roule sur la terre et j’écrase tes fleurs. Non, ce cauchemar distingue le ciel et la terre que j’ai l’habitude de confondre quand nous marchons dans la nuit. Oui, ton étoile ouvre mon écoute quand tes étoiles font mes repères dans l’aventure nocturne de la vie. Non, dans la nuit aventureuse du poème de la vie belle comme la nuit. Oui, comme ta nuit dans ma vie.
lundi 29 septembre 2008
Les étoiles
dimanche 28 septembre 2008
Une soirée "entre les murs"
Faut-il une palme d’or pour réactiver le débat sur l’école ? Oui ! à condition de rappeler que les réalités sont aussi multiples que les discours et que tous les regards doivent d’abord se faire entendre. Celui qu’offrent Cantet et Bégaudeau avec toute leur équipe incluant des non-professionnels (élèves et professeurs d’un collège de Paris) n’a d’intérêt que s’il vient aider ces regards dans leur multiplicité à se formuler si ce n’est d’abord à exister car le débat sur l’école est souvent pris dans des rhétoriques qui empêchent de voir et d’écouter. À cette occasion, l’enjeu est double : que l’école et donc ses acteurs s’entendent pour apprendre, faire apprendre et vivre ensemble avec une pensée de l’avenir qui fait souvent défaut – ce qui n’implique pas le consensus mais l’entente au sens de l’écoute ; de ce point de vue, le ministère et l’institution y sont souvent rétifs… ; que le cinéma jusque dans sa force documentaire qui ne peut se réduire à des effets de réel, mais également dans toutes ses autres dimensions, invente des modalités inédites de cette écoute en explorant autant l’infime que l’exploit, le non-dit que le trop vu – et on sait bien que les palmes, la starisation et autres médiatisations tirent trop souvent l’art vers le spectaculaire empêchant de voir la pluralité au travail dans l’art, dans le cinéma[1]. Cette palme d’or nous fait-elle voir un peu plus haut que les murs, nous aide-t-elle à voir les forces inédites à l’œuvre dans les réalités banales ? C’est la fonction prophétique de l’art, non au sens d’un pré-dire l’avenir mais bien d’un dire le présent au présent en sortant des cadres du passé, des habitudes, de l’inattention. Aussi, l’école comme le cinéma ne peuvent se contenter du spectaculaire et des palmarès quand il leur faudrait d’abord une inventivité à hauteur d’humanité, à hauteur de son invention quotidienne, dans toutes les salles de classe et de cinéma.
La soirée de projection suivie d’un débat qu’accueillait le café des images à Hérouville-Saint-Clair le 25 septembre, a permis d’une part d’ouvrir la saison culturelle de l’IUFM avec cet événement cinématographique et d’autre part d’engager la discussion entre le public nombreux (salle comble et température caniculaire) et trois formateurs de l’IUFM dont deux professeurs de collège, Martine Dewald et Nicole Cellier. Si les avis furent partagés, tout le monde a reconnu la qualité du regard porté par Cantet sur ses acteurs ; de ce point de vue, le livre de Bégaudeau (réédité en folio en mars 2007 après sa publication en 2006) laissait le lecteur sur sa faim puisque ses élèves restaient sur la touche alors qu’avec le film ils mènent presque la danse… Au risque de ne plus voir la classe que le film est censé suivre dans son fonctionnement mais c’est cette attention aux individus toujours en interaction que l’art cinématographique avec son cadrage-montage réalise ici ! C’est ainsi qu’il ne faut pas oublier que ce regard ne rend pas compte – mais est-ce possible ? – de la complexité du réel d’une classe tout au long d’une année en particulier dans le rapport au savoir des élèves et du professeur puisqu’il privilégie des moments fort théâtraux d’altercation verbale, de joutes où s’emmêlent les volubilités respectives au moins autant que les stratégies discursives – on aurait tort de réduire ces joutes à des places quand l’inter-subjectif y est plus un trans-subjectif qui fait le bonheur d’un vivre ensemble « entre les murs ». Ces scènes théâtrales, dans la grande tradition cinématographique de certaines comédies (on peut citer Rozier du côté comédie mais aussi Pialat…), mettent le doigt (l’objectif et donc la pensée non séparée des affects) sur une difficulté majeure de la didactique du français et plus généralement de l’enseignement aujourd’hui : comment lier la langue d’enseignement, le « français scolaire », à tous les discours qui mettent le français dans tous ses états, sans oublier ses rapports aux autres langues qu’elles soient à statut fort (anglais) ou incertain puisque propres aux espaces familiaux et autres (le quartier ou les regroupements générationnels) et donc souvent ignorés si ce n’est stigmatisés ? Quand l’enseignement visait une intégration parfois violente de tous les petits français sans exception, il faisait reposer cette incorporation (la connotation militaire est ici bienvenue) sur l’adhésion à la fiction d’un continuum monolithique qui a mis tout le XIXe siècle à se constituer : « nation-patrie-langue-grammaire-prononciation ». Une telle fiction politico-scolaire, pour de multiples raisons, ne fonctionne plus sans avoir pour autant été remplacée si ce n’est (re)pensée vraiment dans l’institution autrement que sous l’angle certainement insuffisant du socio-culturel (« milieux défavorisés » et « origines étrangères » qui répètent bêtement les conceptions identaristes construites également dès le XIXe siècle, le siècle des nationalités et nationalismes). Ce film qui ne présente certainement pas de solutions à toutes les difficultés soulevées par l’enjeu du vivre ensemble (ne serait-ce que les conflits culturels entre jeunes et adultes, entre discours de valeurs consensuelles déconnectées du présent et vécus multiples englués dans une société dominée par la consommation et la concurrence) et de son apprentissage « entre les murs », permet de sortir des clichés réducteurs habituels : adultes et jeunes y déploient une énergie remarquable tout en souffrant les uns et les autres du manque de perspectives politiques. La comédie devient effectivement tragique…
Peut-être que les perspectives politiques commencent par l’écoute et l’attention aux acteurs, comme on dit, sans que ces derniers se contentent de devenir des vedettes du spectacle… Le cinéma est mis devant ce défi qui, dans le rapport documentaire-fiction, rend à ses acteurs la modestie d’une expérience avec la force d’un regard. Mais l’école n’est-elle pas au même régime que le cinéma : sa mise au régime du spectacle est aussi son danger. Les œuvres d’art comme celles du quotidien demandent aussi le silence. Celui de François le professeur pendant le conseil de discipline ne montre pas seulement son impuissance tout comme celui d’Henriette (Kasaruhanda) qui, contrairement à ses excellents camarades de classe, se tait souvent ou retient pour elle tout ce qu’elle a à dire. L’un et l’autre montrent alors la force pensive de la retenue… jusque dans une salle de classe et dans un film.
[1] Il ne faudrait pas oublier par exemple, le film de Claire Simon, Récréations (1992) qui dit « débusquer de la fiction dans la banalité ». Deux coffrets DVD viennent de sortir : Mariana Otero, La Loi du collège (tourné en 1993, il raconte une année en collège avec en bonus un commentaire de deux « anciens » élèves) et Jean-Michel Carré, L’Education (sept films documentaires dont le fameux Alertez les bébés interdit de télé et Une question de classe qui suit des enfants pendant un an en CP). D’autres bien sûr…
jeudi 18 septembre 2008
La buée (extrait d'un livre en cours)
Bernard Noël: actualités critiques
Il y a un défi avec Bernard Noël depuis au moins 1958 – notez l’implication politique d’une telle date : Extraits du corps. Défi fait à tous les corps, individuels et/ou collectifs : être et ne pas se faire avoir, sujet ou objet. Mais un défi n’est pas un destin où l’inconnu se plie au connu : le défi est une aventure éperdue. Je n’arrive pas à suivre Bernard Noël, que d’égarés voire d’épigones passés à la détestation ! Mais le cherchant, je le trouve où il ne s’attendait pas, il n’attendait que ce que j’y trouve. On dit qu’il se perd : polygraphe du corps, expressionniste de notre matière, grand désirant du nu dans et par la relation. Il charrie tout ce que l’époque trouve dans les profondeurs volcaniques de la pensée dans et par l’écriture : Bataille, Blanchot... Mais ces alluvions comme des coulées de lave corporelle qui se roulent dans un poème critique sans cesse mis en branle, concassant toute l’époque jusqu’à l’os.
Le défi fait la vie, son journal, son regard qui est tout ce qui le fait relation, plus fait par l’entre que par l’essence, par le mouvement que par la stase, par la lumière que par l’image, par le branle que par l’organe. Le défi lance alors son coup de dé : lettre verticale. Ce corps-langage chaque fois remis debout contre sens et sensure élève tout le langage au défi de tenir en son cœur le poème de la vie à mort, de l’amour à mort, du « oui » au « non ».
Le défi est un élan des questions qui brise toutes les questions faites, pour ne pas fixer la pensée dans des catégories culturelles, disciplinaires, totalisantes. Le défi est infini jusque dans l’intime, l’infime. Le défi risque même la bienséance de l’œuvre, de la figure de l’écrivain, de l’homme puisqu’il est générosité jusque dans ses mauvais calculs : les reproches s’y engouffrent, les malhonnêtes jubilent quand l’œuvre, l’écrivain, l’homme jubile autrement, tout autre avec l’impersonnel d’un sujet qui passe de « je » en « je » dans un « tu » inassignable, incomparable. Les bouches se mangent la vue : le point de vue est un grand « je » qui met tout l’espace dans la relation : mouvement d’extraction et d’impulsion, ébranlement de l’air, rumeur des âges.
Le défi politique toujours dans ses risques s’arrime à l’implication éthique : ce que peut un corps dans et par le langage : un poème. Il faut le tenir comme chaque homme tient son animal : sauvage et coupable. Une force devenue rythme, une vie devenue œuvre, des rapports devenus relation. Le défi au défi même : « toute rencontre est l’énigme ».
C’est cette énigme que les amis ici rassemblés veulent tenir ensemble avec Bernard Noël. Chacun à sa manière a été saisi par le défi continu depuis 1958 : mis en demeure par ses « extraits du corps », chacun répond Bernard Noël. Les résonances multiplient la force de l’énigme pour que la stupeur fasse chuter dans chuter : renversement dans un soulèvement. Oui, le défi négatif de Bernard Noël est aussi l’affirmation d’un avenir au présent, le plus présent qui soit : la rencontre quand bien même tout l’interdit et qu’elle même la fait insaisissable c’est-à-dire utopie, travail de son infini. Le défi est infini. Par quoi Bernard Noël s’il est un contemporain singulier est avant tout un moderne qui n’en finit pas de répondre un infini au monde fini.
Le défi nous fait avec Bernard Noël dans l’énigme de toute rencontre :
tu dis
je me toi
Serge Martin
Ce papier a été repris par Ronald Klapka sur http://remue.net/spip.php?article1587
Postface pour un livre à venir
Je ne faisais que courir, ivre, à travers cette nuit, à la rencontre de la nuit profonde.
Ingeborg Bachman
Les mélanges sont à la mode si l’on en croit le succès du métissage, des croisements et autres signes d’une altérité toujours proclamée dans l’idéologie des convergences. Même la didactique promeut au premier rang de sa doxa l’interdisciplinarité. Le motif de la rencontre vient confirmer l’autruisme contemporain sous les auspices de penseurs incontournables, de Levinas à Ricœur, de Derrida à Bourdieu pour rester sur la scène intellectuelle française. Ce motif de la rencontre se décline dans les divers domaines de la pensée jusqu’à ce poncif qu’est la « poéthique » de « la Relation » que Édouard Glissant a plutôt esthétisé, au sens de Hegel, quand il promettait d’approcher autrement les œuvres littéraires de ce qu’il est maintenant convenu d’appeler le post-colonialisme, et que Michel Deguy a rhétorisé quand il disait qu’il voulait faire comparaître dans le poème le philosophème pour mieux (r)approcher des essences au lieu d’expériences, Poésie et Philosophie : ce vieux couple pour occuper la une de la pensée sans langage. Mais cette altérité est le cache-texte d’un pouvoir qui veut arraisonner l’inconnu du poème aux savoirs établis. Des mariages tuent l’amour.
Les mélanges ont coutume de célébrer en collectant des contributions révérencieuses qui viennent assurer le dédicataire des bons sentiments filiaux que des collègues plus jeunes tiennent à entretenir avec lui pour leur carrière, pour leur renommée intellectuelle future ou encore plus simplement pour le plaisir de figurer au milieu d’un aréopage qui déjà fait l’histoire littéraire ou des idées quand les historicités engagent comme autant de libertés contre les poses de l’histoire qui tuent les mouvements personnels. Des affiliations tuent l’amitié.
Les mélanges répondraient bien alors à l’éclectisme de la pensée contemporaine qui aurait abandonné, dit-on, l’ambition de rendre compte de la totalité du réel. Le structuralisme aurait constitué la dernière entreprise de ce genre au moment même où les grands régimes idéologiques s’effondraient, dit-on… pendant que les on dit font plus le dit que le dire. Depuis lors, même les cognitivistes n’aspirent pas à fonder l’unité des sciences de l’homme. Des soubresauts se font sentir régulièrement mais c’est l’éclectisme qui domine pour maintenir l’hétérogénéité discontinuiste de la rationalité des Lumières et donc faire bon ménage avec tous les pouvoirs, les conservatismes et les habitudes. Il peut même s’assurer de variantes multiples au gré des modes et des rapports de force. Tout en maintenant la fiction d’une rationalité dont l’ambition serait de tenir le réel dans sa nomenclature : prenez ce dernier terme aussi bien dans le sens d’une somme d’unités dénombrables et définissables parce que dénommés par le scientisme d’époque que dans le sens d’une élite régie par l’étiquette d’une langue de bois reposant sur le précédent scientisme. L’éclectisme scientiste de l’époque tue le savoir dans son rapport nécessaire avec le vital. Des aveuglements tuent la connaissance.
Si les mélanges font la mode, celle-ci ne fait pas le mode des mélanges puisqu’en aucun cas la mode n’opère avec l’inconnu que font les mélanges dans et par le langage. Mélanges qui ne peuvent résulter du connu, d’une mesure de la distance ou d’un dosage de savoirs antérieurs, mais mélanges qui adviennent dans et par la relation comme aventure éthique d’un dire. Ce sont ces mélanges qu’on aimerait écouter comme poème inventant la liberté d’une relation où le tu appelle le je au cœur du défi nocturne, trouvant alors sa petite lumière renversante. Oui ! des mélanges pour des soulèvements nocturnes pleins de petites lumières. Des mélanges pour des constellations. Un mode de dire qui fait un mode d’être dans le vivre de tous les jours qui sont comme des nuits, des nuits qui sont comme des pleins jours. La mode des mélanges renversée par le mode des mélanges sur la scène du théâtre du poème où les voix voient la nuit, notre nuit, comme bon jour. Un dire bonjour qui fait la vie à hauteur d’une anthropologie relationnelle dans et par le langage de tous les jours. Une politique des mélanges contre les politiques qui tuent avec la mode des mélanges. Une politique sans autre programme qu’un poème-relation à hauteur de chaque homme dans sa nuit. Un appel à vivre parce que tu est ma nuit claire.
Serge Ritman: publications en revues et collectifs
Publications en Livres collectifs
1. « Les monologues inséparables » dans S. Martin (dir.), Chercher les passages avec Daniel Delas, coll. « Sémantiques », l’Harmattan, 2003, p. 181-183.
2. « court navet d’amour » dans Le Jardin d’un éditeur, Coaraze : l’Amourier, 2005
3. « (eve) » dans Cabinet de monstruosités, Paris : Master Professionnel Édition Université Paris IV-Sorbonne, 2006, p. 154-155.
4. « Extraits de Illyriques, p. 31-32 » et « Les monologues inséparables » dans Vents contraires Force 18, Anthologie présentée et recueillies par Alain Helissen, Voix éditions, 2007.
Préfaces et Quatrièmes de couverture
1. « Avec Béatrice Bonhomme » (préface) dans Béatrice Bonhomme, Photographies. Journal, 1992-1995, Colomars : Melis éditions, 2004, p. 7-8.
2. « L’écriture d’Antoine Émaz est un appel d’air… » (quatrième de couverture) dans Antoine Émaz, De l’Air, Chaillé-sous-les-Ormeaux : L’idée bleue, 2006.
Publications en Revues
1991
- « Entrevues au crépuscule » dans Sapriphage n° 11, septembre 1991, p. 84-85.
1992
- « Lettres à la ronde » dans Sapriphage n° 13, avril 1992, p. 50-53.
- « Suite sans queue ni tête (fragments) » dans Maisons Atrides & Cie, n° 0 (ex Le Grand Hors Jeu), décembre 1992, p. 18-20.
1993
- « Pour un Archimède poétique » dans Filigranes n° 25 (« le a »), mars 1993, p. 45.
- « Klima » dans Sapriphage n° 17, avril 1993, p. 79-82.
- « Pauvre réveil » dans Maisons Atrides & Cie, n° 33, 187 bis, décembre 1993, p. 10.
1994
- « Le sonné des consonnes » dans Sapriphage n° 21 (« Jean-Pierre Verheggen »), printemps 1994, p. 55.
- « La leçon des choses de Ponge ou le sonnet du proême » dans Filigranes n° 30, novembre 1994, p. 17.
1995
- « Klima (fin) » dans Sapriphage n° 25, été-automne 1995, p. 5-6.
- « Le remontoir (remonter les poids du roman) » dans Maison Atrides & Cie, n° 1995-I, Arras-Lyon, octobre 1995, p. 53.
1996
- « L’homme qui (avec cinq lithographies de Laurence Maurel) » dans Sapriphage n° 27, printemps 1996, p. 5-13.
1998
- « L’inconnu n’a pas le temps » dans Serta, révista iberorrománica, poesia y pensamiento poético, n° 3, Madrid : UNED, 1998, p. 215-216.
2000
- « Ta résonance (extraits) » (« Courts réveils d’un instant » ; « Quelques lignes pour une marine » ; « Deux ou trois attelages sur la plage nue ») dans Triages n° 12, éd. Tarabuste, avril 2000, p. 82-87.
2001
- « La nouvelle économie de la poésie » dans Triages n° 13, éd. Tarabuste, mai 2001, p. 124-125.
- « À l’œil, dixit Spinoza (extraits). Petits faits divers » dans Rehauts, n° 7, printemps-été 2001, p. 48-56.
2002
- « Rien ne tombe sous le sens » dans Nu(e) n° 17 (« Lorand Gaspar »), Nice, juin 2002, p. 161-165.
- « À l’œil, dixit Spinoza » dans Europe, n° 882, octobre 2002, p. 225-228.
2004
- « convulsif excédent de vie » et « s’asseoir sans chaise » dans Sezim, n° 4 (« Le désir »), Saint-Claude : édition de la fraternelle, juin 2004, p. 9-10 et p. 34-36
- « Pourquoi rester ? » dans Contre-Allées n° 15-16, été-automne 2004, p. 20-27.
- « Ma retenue » dans Rehauts n° 14 (« Obscurités »), octobre 2004, p. 45-49.
- « Ta manière noire » dans La Polygraphe, n° 33-35 (« Les "sembles" »), 4e trimestre 2004, p. 81-85.
2005
- « Trois tentatives de vertige » dans L’étrangère, n° 10-11 (« Poésie, sensations et formes »), Bruxelles : La Lettre volée, p. 183-190.
- « je trouve le trou blanc de l’univers… » dans Le Bout des Bordes, n° 9/10, Romainville : Al Dante, la Maison de l’art vivant, 3e trimestre, 2005, p. 76-77.
- « Quand les poètes lisent, qu’est-ce qu’ils écoutent ? » dans Le Français aujourd’hui n° 150 (« Voix. Oralité de l’écriture » ), Paris : Armand Colin, septembre 2005, p. 103-105.
2006
- « tu réponds ensemble paradis » (avec une traduction en hébreu par Yaïr Biran) dans Poésie & Art, n° 8, septembre 2006, p. 92-96.
2007
- « Pour te faire la peau » dans Lieux d’être n° 44 (« L’odyssée de la peau »), été 2007, p. 19-21.
- « Divorcer l’histoire et marier la vie » dans Poésie & Art n° 9, septembre 2007, p. 66-68.
- « Le poème de l’appel et le poème de la lumière » dans Nu(e) n° 37 (« Jacques Ancet »), Nice, septembre 2007, p. 171-174.
- « Tu es claire mes nuits (extraits) : Tu réponds ensemble paradis » dans Contre-Allées n° 21-22, automne-hiver 2007, p. 76-79.
2008
- « Vingt-et-une légendes pour une vie » dans N4728, n° 14, juin 2008, p. 91-92.
- « Au pays de l’oubli, fable (extraits) » dans Diérèse, n° 41, été 2008, p. 104-109.
Le ciel
C’est bien toujours dans tes yeux que je vois le ciel pour la première fois. Oui, sans y croire du tout, le voilà comme chez Tiepolo même s’il change en si peu de temps. Non, ce sont tes yeux qui me demandent de ne pas rester dans quelque extase. Oui, dans cet arrêt du mouvement quand les nuages passent toujours au gré du vent qui souffle dans tes cheveux. Non, dans nos regards échangés si vite parce que le silence suffit pour comprendre que l’heure vient. Oui, le renversement du bleu dans ton noir étoilé. Non, c’est encore dans tes yeux que le ciel plein de nuit me guide sur la mer des jours. Oui, les jours et les travaux se nourrissent du ciel de tes yeux toujours changeants. Non, tes yeux font mon ciel qui continue la première fois chaque fois qu’un nuage bouge. Oui, chaque fois que la lumière change, chaque fois qu’un ange traverse tes yeux. Non, je ne crois pas au ciel hors de tes yeux. Oui, je crois au ciel de tes yeux qui cache derrière ses nuages mon ange gardien. Non, il ne le cache même pas puisque chaque fois qu’il change c’est mon ange qui étire ses ailes. Il étire ses ailes pour que tu cilles. Oui, que tu me fasses signe que ton ciel est encore la première fois. La nuit et le jour quand tu fermes les yeux, ton ciel vient dans mes yeux que je ferme. Non, je ne ferme jamais les yeux sans garder ton ciel. Oui, le ciel de tes yeux met tout mon corps au ciel de ma nuit intérieure. Non, de mon jour qui commence toujours dans le ciel de tes yeux.
Serge Ritman: livres avec sommaires
Publications en livres (avec sommaires)
en herbe
le dé bleu, 1997
Philosophique
D’inspiration
D’expiration
En famille
Printanière
M’herbeux
Prov(h)erbial 1
Prov(h)erbial 2
De géo-graphie herbeuse
Estivale
Royal
Du rêve
De dentition
Strophique
Automnale
De ponctuation 1
De ponctuation 2
Gastronomique
D’enrichissement v(h)erbal
Hivernale
Étymologique
Musical
Méditatif sur un poème biblique
Astronomique
Hors saison
Enfantin
Mémorial
À couper le souffle
Final
rossignols & rouges-gorges
tarabuste, 1999
L’inconnu n’a pas le temps (1)
(constats et accablements)
(longtemps après les grandes découvertes)
(petit discours sur les fins et les sommets de l’inégalité parmi les jeunes hommes)
La desserte rouge
vi(t)e en rouge et noir
en croix… rouge
faire venir l’eau à la bouche du poème
rouge serge et les sept noms
Sardanapale en v.o.
Claire, ma sœur Claire, ne vois-tu pas le bleu ?
Entrevues au crépuscule
Deux airs pour martin-pêcheur
contre le dialogue des classes sociales dans le lit de la chanson
décla/ration (de gu/erre) à la poli/ce des front/ières
L’inconnu n’a pas le temps (2)
(elle n’est toujours pas domptée)
(défaites avec coupures de courant)
À Jour
L’Amourier, deuxième trimestre 2000,
avec des lavis de Ben-Ami Koller
(un lavis en couverture
et neuf lavis en pages intérieures)
isbn : 2-911718-45-3
Illyriques
précédé de Illytaniques
suivi de Lettres à la ronde
VOIX éditions, premier trimestre 2001
500 exemplaires avec deux planches (collage illyrocartographique)
20 exemplaires de tête enrichis d’annotations et d’un démontage à partir du collage illyrocartographique
isbn : 2-9514799-14-X
Illytaniques
Illyriques au jour le jour (mai 1999)
(générique en retard sur l’histoire)
(première de couverture bien au chaud)
(Panurge compte les rayons cathodiques)
(le plagiat ordinaire est un jeu de gage)
(en mai fais ce qu’il te plaît)
(elle est passée par ici elle repassera par là)
(Tito t’as tout aligné)
(d’où tu parles)
(les mains sales après le mur)
(Alain Richard ministre de l défense pète sec et calcule froid)
(Milosevic acerbe sur un cumulus)
(parlez-vous toujours le serbo-croate)
(les musées sont sans mémoire et les poèmes sans cœur)
(le sonné des voyelles ou les voyelles sur un champ de tir)
(Boris Ieltsine est de retour)
(dans une serre kosovare)
(Marcel Mauss dans une maison de la presse)
(contrôle routier pour faciès minéralogique)
(caviardage et copinage sont les deux mamelles des intellectuels)
(le chiffre d’affaires de l’information est en hausse)
(les droits de l’homme sont-ils écrits)
(métaphore transport et forage en plein air)
(la poésie n’est plus ce qu’elle était mais elle a de beaux jours devant elle)
(un bon roman historique écrit par un ancien des Annales)
(bientôt les congés pour oublier se retaper procréer)
(que la guerre est jolie fraîche et joyeuse)
(l’apéritif sera servi à la mairie après la sonnerie aux morts)
(Roberto la vie est belle est un beau spectacle)
(Hitler et Wittgenstein auraient joué aux billes dans la même cour de récréation)
(les professeurs de stylistique et les poètes à la mode au bas d’une pétition rhétoriquement correcte)
(Paul Celan Ghérasim Luca sont morts en Seine)
Lettres à la ronde
(sur la morale en politique intérieure)
(sur la politique municipale concernant les gens du voyage)
(sur les règlements à l’entrée des immeubles de banlieue)
(sur l’avenir du tourisme dans les pays pauvres)
(sur le génie de la langue française sous la 5e République)
(sur l’enseignement de la poésie à l’école depuis Prévert)
(sur les biennales d’art de poésie et leurs sociologues)
(sur la traduction des poèmes écrits en créole)
(sur la gestion du patrimoine littéraire après Andersen)
(sur la géopétique des sémantiques amoureuses)
Scènes de boucherie
rafael de surtis, mars 2001
sous-titré :
ou ma philosophie dans ton miroir & tes sophismes dans mon gueuloir
De l’air
l’épi de seigle, mars 2003
Intro
1.En voix
(j’y suis j’y reste pas)
(ça passe ou ça casse)
(oh ! je n’sais pas bien)
(un coup d’vent)
Rock (opus 1)
2. Contes en deux temps trois mouvements
(il était deux fois plutôt qu’une)
(chanson du cavalier sans monture)
(l’école est finie)
Reggae (opus II)
3. Récits à développer
(une chambre)
(au dos d’une photographie)
Rap (opus III)
4. Chansons comptines et airs de rien
(conjugaisons)
(proverbes)
(chanson d’après Max Jacob et sur un air traditionnel)
Raï (opus IV)
5. Poèmes en attente
(d’ordinaire)
(signe descendant)
(sous des airs)
(rien à trouver, tout à chercher)
Outro
Ta Résonance
Océanes, septembre 2003
Tu à l’infini
Avec des baisers de sa bouche
Ta résonance
De rien faire quelque chose comme le lieu des lieux
Courts réveils d’un instant
Quelques lignes pour une marine
Rimes intérieures
Comme s’il manquait toujours l’image
Deux ou trois attelages sur la plage nue
Rien ne tombe sous le sens
La réciprocité
(incidence 1 : le corps frêle)
(incidence 2 : le corps réfléchi)
(incidence 3 : le corps dansant)
(répercussion 1 : bleu)
(répercussion 2 : aux absentes, aux muettes)
(réflexion : l’innombrable)
Sans retour
Ma Retenue
Comp’act, 2005
VIES DE CHÂTEAU
il était une fois une princesse
Tentatives de château
S’asseoir sans chaise
Tomber dans tomber
Performance sans retour
Apprendre à lire
je te cause en ne me parlant pas
nous vivons de bouche en bouche
pas encore attends un peu
CHATEAU D’O
je saurai quoi faire
Orageuse heure
comme une petite lueur au loin dans la forêt
Scènes de ramage
tu es venue de plus
Nocturne avec perte de connaissance
Une main donnée
le conte commence au centre
CHATEAU DE CARTES
la force de ce conte
Comme une image effacée
Valse à quatre
Fragments de lettres
Indélébile
Roi des voleurs !
Les foraines
Chagall en Normandie
Tenue d’été
Je te titre
la nuit s’achevait
Éclairs d’œil
tarabuste, 2007
Rappel de l’épisode précédent : contes et décomptes de la poésie
Comme pierres sorties des yeux
Petits faits d’hiver suivis de Méditations
Anti-manifeste de la réforme de la vision
Martinet ne marche pas
À l’heure de tes naissances
l’atelier du grand tétras, 2007
qu’une naissance
ni queue ni tête
ode pour sa nuit avec toi l’étrangère
sur des galets d’O
klima
l’homme qui
il est l’heure
Publications en livres d’art
Lavis, l’infini(e),
8 petits pinceaux de mots pour 888 vies d’encre
éditions DE (Ludovic Degroote), 1996
avec des lavis or et argent de Colette Deblé
110 exemplaires numérotés
100 sur Rivoli
et 10 sur BFK Rives augmentés d’un lavis original
Ta Manière noire
éditions l’attentive, 2004
avec des lavis de Laurence Maurel
Ébats photographiques
éditions l’attentive, 2008
avec des lavis de Laurence Maurel
et une traduciton en Grec par Maria Fréris