Nom du blog :
cessenon
Description du blog :
Histoires de Cessenon et d'ailleurs, avec des textes d''actualité.
Catégorie :
Blog Journal intime
Date de création :
27.04.2006
Dernière mise à jour :
02.12.2024
>> Toutes les rubriques <<
· Algérie (758)
· Humour (1964)
· Patrimoine (418)
· Vie sociale (663)
· Politique (687)
· Histoire (374)
· Flore (143)
· Paix (581)
· Insolite (168)
· Livres (533)
Accueil
Gérer mon blog
Créer un blog
Livre d'or cessenon
Contactez-moi !
Faites passer mon Blog !
· Départ pour l'Algérie, arrivée à Oran
· La visite médicale
· Le chien et les chacals
· Des pêches plates ?
· Un pied de vigne atteint de chlorose
· Les épreuves du certificat d’études en 1930
· La recette de la chichoumée
· Des différentes espèces de lavande
· Sachons en plus sur les étourneaux
· Le roi des cèpes
· gavach
· Le lance-pierre
· Idée de balade à Castelnau de Guers
· Un schmilblick
· Couscouil ou coscoll ?
amis anges annonce argent article background belle blog bonne cadre carte cha
Derniers commentairesc'est bien le fond du problème michel, la politique de macron a servi à terreau à la montée de l'extrême droit
Par Cros Jacques, le 02.12.2024
le prénom emmanuel ne prédispose guère à être démocrate - car le nom désigne le christ qui fut condamné par un
Par Anonyme, le 02.12.2024
je retiendrais de macron : il aura réussi à amener le rn et ses 11 millions d'électeurs à la porte du pouvoir.
Par Michel Dandelot, le 02.12.2024
comme disait coluche : "les étrangers ne sont pas cohérents ; dans chaque pays ils parlent un "étranger" diffé
Par Anonyme, le 02.12.2024
les viets ? vous vouiez parler des vietnamiens ?
il est vrai que les algériens de leur côté avaient des appel
Par Cros Jacques, le 02.12.2024
Marcel Clavel un des prisonniers de Cessenon
Sortant d’une réunion à la mairie
Photo extraite du film de Michel Cans « Cessenon, année 50 »
Une Cessenonaise, elle s’appelle Annie et nous avons été élèves au cours complémentaire du village quand nous étions jeunes, m’a interpelé pour savoir si j’avais souvenir du retour des prisonniers de guerre avec la capitulation de l’Allemagne nazie le 8 mai 1945. Je lui ai répondu que je n’avais enregistré aucun événement précis à ce sujet dans ma mémoire.
Naturellement je savais qu’il y avait plusieurs Cessenonais qui avaient été faits prisonniers et qu’après leur retour existait une association pour la défense de leurs intérêts matériels et moraux. Mais dans ma famille nous n’étions pas directement concerné par ces retours aucun membre n’ayant été prisonnier.
En fait la chose essentielle qui m’ait marqué le 8 mai 1945 c’est l’annonce par un voisin qui avait un poste de radio que la fin de la guerre avait été signée. Je revois, de manière très floue, une guirlande qui avait été tendue en travers de notre rue entre les fenêtres de deux maisons qui se faisaient face.
Ma correspondante m’a signalé le traumatisme qu’avait constitué pour elle le retour d’un père absent depuis six longues années alors qu’elle était âgée de 7 ans. C’était un étranger pour elle !
Les prisonniers de guerre ont dû revenir de manière échelonnée, en fonction de l’endroit où ils se trouvaient en Allemagne. Il y avait aussi, c’était un statut différent mais leur situation présentait des similitudes, les requis pour le STO.
La période de captivité a créé des problèmes dans les familles où il manquait un élément, souvent essentiel, à sa cohésion. Et bien sûr pour ceux qui n’étaient plus libres et qui ont pu connaître des situations différentes suivant les circonstances dans lesquelles ils se trouvaient.
J’ai eu l’occasion d’entendre les témoignages de certains d’entre eux. L’un, Vieu je crois, affecté à une usine d’armement, m’avait raconté qu’ayant saboté sa production il avait craint d’être fusillé. Un autre, déporté en Autriche au titre du STO, m’avait fait le récit du calvaire qu’il avait enduré.
J’ai eu connaissance de l’histoire de certains réfractaires au STO. Ce n’était pas le cas de la majorité de ceux qui étaient appelés. La plupart s’exécutaient et partaient en Allemagne.
Il y a eu plus 1 850 000 prisonniers de guerre, 50 000 d’entre eux sont décédés au cours de leur captivité. On compte 650 000 Français partis en Allemagne, requis pour le STO. Les uns et les autres, ainsi que leurs familles, ont été victimes de la guerre.
Leur retour s’est accompagné d’un baby boum !
Dans le document concernant les duperies qui avaient cours au Moyen Age que nous a envoyé Jean Boulet il en est une plus crédible que la légende de « la pochée du diable ». Il s’agit des événements qui ont suivi l’Edit d’Amboise qui mettent fin à la première guerre de religion.
Signé le 19 mars (tiens donc, cette journée est favorable à la paix) 1563 par les chefs des armées catholiques et protestantes ce traité met fin à la première des guerres de religion. Elle ne règle pas le fond des problèmes posés. En particulier la liberté de pratiquer le culte de son choix est accordée seulement aux nobles.
En 1564 Catherine de Médicis entreprend avec son fils Charles IX un tour de France qui durera deux ans. En janvier 1565 la cour qui accompagne les souverains est bloquée par la neige à Carcassonne. En juillet de la même année Charles IX rencontrera à Bayonne sa sœur mariée à Philippe II, le roi d’Espagne, et le duc d’Albe plus faucon que colombe dans les guerres civiles qui menacent à nouveau la France.
Les tensions sont aiguisées par la situation internationale. L’Espagne envoie des troupes au Pays Bas pour mater la révolte des autochtones d’obédience protestante. En France les chefs huguenots alertent l’amiral Coligny, leur responsable national. Ils envisagent une offensive comme moyen de prévenir les attaques qu’ils s’attendent à subir.
Informé de l’état d’esprit qui prévaut Charles IX délègue un émissaire, le seigneur de Thoré, à Châtillon-sur-Loing pour connaître les intentions des protestants. Coligny est en tenue de vendangeur et est occupé devant ses tonneaux, prêts à recevoir le vin Val de Loire, une appellation déjà réputée. Dans ce contexte la réponse que lui fait Gaspard de Coligny est rassurante : « Vous direz au Roy, monseigneur, l’estat auquel vous m’avez trouvé qui rend témoignage de mes grands desseins ».
Oui mais quelques jours plus tard deux événements vont contredire cette sérénité. Il s’agit de la Surprise de Meaux au cours de laquelle Louis de Condé tente le 28 septembre 1567 d’enlever Charles IX et sa mère, de la Michelade de Nîmes qui a lieu le 29 et qui se solde par le massacré de catholiques de la ville. La prise de Castres par le seigneur Guilhot, signalée dans le document, semble antérieure à cette date.
La deuxième guerre de religion peut commencer, elle a pu prendre appui sur les duperies que n’ont pas manqué de faire ceux que la paix indispose. C’est toujours d’actualité !
Oui c’est le nom d’une bataille livrée le 14 octobre 1066 par Guillaume le Conquérant, duc de Normandie, contre Harold II, roi d’Angleterre. C’est le sujet d’une conférence dont la vidéo m’a été envoyée par un internaute.
Une conférence présentée par un nommé Pierre Bouet dans le cadre des activités des « Amis de la Baronnie » dont je ne sais rien de plus.
Le conférencier a développé la situation à la mort d’Edouard le Confesseur. Il y avait alors une problème de succession à la couronne d’Angleterre et si Harold II avait été désigné officiellement comme successeur du roi défunt, d’autres candidats aux trône étaient sur les rangs.
C’est le cas d’Harald, roi Norvégien et de Guillaume septième duc de Normandie à qui la couronne avait été promise avant qu’Edouard le Confesseur ne change d’avis sur son lit de mort.
On prend connaissance des préparatifs de la conquête militaire de l’Angleterre par Guillaume. Il lève une armée composée de Normands, de Bretons et de mercenaires recrutés en divers endroits, notamment en Flandres. Ce sont 15 000 hommes et 4 000 chevaux qui effectueront la traversée de la Manche.
Pour cela il y a nécessité d’une flotte importante composée de navires aux fonctions différenciées. Enfin on embarque hommes chevaux et matériel à Dives-sur-Mer d’où est rejoint Saint-Valéry-sur-Somme. Il y a eu probablement plus de 1 000 vaisseaux rassemblés.
Le débarquement a lieu le 28 septembre à Pevensey dans le sud de l’Angleterre. Harold II avait été amené à congédier les équipages de sa flotte de guerre. Et par ailleurs il avait dû répondre à une tentative d’invasion du roi de Norvège dans le nord de l’Angleterre.
A marches forcées l’armée d’Harold rejoint le sud de l’Angleterre et se positionne sur la colline de Senlac à une dizaine de kilomètres d’Hastings. La bataille, longtemps indécise, durera toute la journée du 14 octobre. Grâce à une ruse de Guillaume qui commande un repli de son aile gauche suivi d’une contrattaque la victoire lui revient. Harold est tué au cours des combats.
C’est la porte ouverte à la conquête complète de l’Angleterre avec pour commencer le couronnement à Londres de Guillaume le Conquérant.
Pierre Bouet a illustré sa conférence de scènes qui figurent sur la tapisserie de Bayeux. Il a cité les sources d’information sur son sujet, en particulier Guillaume de Poitiers, chroniqueur fiable semble-t-il.
On peut visionner cette vidéo, lien https://vimeo.com/63695727 Par ces temps de confinement on a tout loisir de le faire !
Ils s’appelaient Joseph Durand et Victor Gelly. Leurs fiches qui figurent dans l’ouvrage « Ne les oublions pas » rendent compte de leurs parcours. Le premier voit le jour en avril 1883, le second en octobre 1885. Tous les deux participent à la mutinerie du 17ème et sont envoyés à Gafsa dans le bataillon d’épreuve qui est sous la responsabilité du commandant Vilarem. Comme l’ensemble des mutins ils n’obtiendront pas le certificat de bonne conduite.
Joseph Durand est fils d’un maçon né à Saint-Vincent-d’Olargues, le père de Victor Gelly avait exercé le métier de tonnelier à Lignan avant d’épouser, comme celui de Durand, une Murvielloise..
Ils sont rappelés lors du décret de mobilisation générale du 2 août 1914. Joseph Durand est affecté au 4ème régiment d’infanterie coloniale, Victor Gelly au 96ème régiment d’infanterie.
Le premier meurt le 14 novembre 1915 à La Main de Massiges dans la Marne, tué par l’ennemi. Le second décède le 12 octobre 1918 à l’hôpital complémentaire 46 de Béziers d’une bronchite capillaire grippale. Ce dernier est enterré dans le carré militaire du cimetière de Béziers.
Sur les huit Murviellois mutins du 17ème deux meurent à la guerre. Ce n’est pas pire que pour les autres hommes qui ont été mobilisés au déclenchement du conflit. Mais ce n’est pas mieux non plus !
Un des fils de Joseph Durand, Georges Julien Durand, est lui aussi « Mort pour la France » en 1945. La victoire de 1918 n’a pas permis de gagner la paix, c’est un des enseignements de la guerre de 14-18 !
Dans le cimetière de Murviel-les-Béziers
Une plaque aux noms des trois frères Espinasse
L’ouvrage « Ne les oublions pas » qui recense les « morts pour la France » de Murviel-les-Béziers de la guerre de 14 – 18 fait état de deux frères Espinasse « tués à l’ennemi ». Le premier, Emile, est porté disparu dans la forêt de Jaulnay près de Luzy (Meuse) le 27 août 1914. Le second meurt le 15 novembre 1916 à Ablaincourt dans la Somme. L’étude produite par André Pons et Jeanne Billat fait état d’un troisième frère, Germain, blessé par balle au bras droit en juillet 1915 et qui, en conséquence, est réformé.
Jean Espinasse est né le 1er janvier 1879 à Béziers. Il est incorporé au 122ème régiment d’infanterie le 15 novembre 1900. Du 22 octobre 1902 au 16 septembre 1903 il participe à la campagne de Crète qui fait partie de la guerre d’indépendance menée par la Grèce contre l’empire ottoman. Cultivateur au domaine de Saint-Martin des Champs, il se marie le 16 février 1904 et a une fille. Il est rappelé suite au décret de mobilisation générale du 2 août 1914 et est affecté au 121ème régiment territorial d’infanterie. Il est muté au 308ème régiment d’infanterie et est blessé dans la Somme le 2 juin 1916. Remis de ses blessures il revient au front et est tué alors qu’il effectuait une liaison. Il est inhumé dans la nécropole nationale de Maucourt, tombe individuelle 2729 N/D.
Emile Espinasse est né le 3 septembre 1887 à Réquista dans l’Aveyron lors d’une visite que sa mère rend à son père. Il est incorporé au 143ème régiment d’infanterie cantonné à Castelnaudary. Muté au 80ème régiment d’infanterie il finit son temps en septembre 1910. Le décret de mobilisation générale le ramène sous les drapeaux et il rejoint le 4 août le 4ème régiment d’infanterie coloniale. Il est porté disparu au cours de la bataille de Jaulnay et déclaré mort pour la France le 10 septembre 1920 par un jugement du tribunal de Béziers.
Deux rues de Murviel portent les noms de Jean Espinasse et Emile Espinasse dans le même quartier. Au printemps 2008 alors que nous traversions le village au retour de Cessenon que j’avais fait visiter à une amie, cette dernière avait noté qu’une rue portait son nom de femme mariée. Sans doute était-ce la rue Jean Espinasse.
Illustration figurant sur la fiche de Marius Razimbaud
Mardi 3 décembre je suis allé glaner des olives dans une oliveraie qui appartient à l’ami Pierre de Murviel-les-Béziers et qui est située à côté de l’ancienne « campagne » de Valet. Mauvaise pioche il n’y en avait pratiquement pas, seulement quelques-unes sur l’olivier situé en fait en dehors de l’oliveraie côté est. J’ai ai rempli péniblement les ¾ de ma galigosta (panier à pêche) que j’utilise en bandoulière quand je cueille.
La « baraque » de vigne dans laquelle s’était installé un original près de laquelle je me gare quand je vais dans ce secteur est inoccupée. Les chevaux ont également disparu. Je n’ai pas imaginé un instant que le résident était reparti après avoir fait fortune.
Valet est une métairie inhabitée située sur le plateau. Je me suis rappelé avoir lu sur le livre recensant les Poilus de Murviel « morts pour la France » qu’il y en avait un qui était né à Valet. J’ai retrouvé la fiche qui lui est consacrée dans l’ouvrage qui a pour titre « Ne les oublions pas ».
Il s’appelait Marius Razimbaud et avait vu le jour en 1891. Ses parents étaient originaires du Tarn, de Murat. Il est incorporé le 10 octobre 1912 dans le 96ème régiment d’infanterie basé à Béziers. Il est nommé caporal le 13 octobre 1913 et échappe à la loi qui, votée en 1913, porte à 3 ans la durée du service militaire.
Las, le décret de mobilisation du 1er août 1914 ne va pas lui permettre de rentrer chez lui comme prévu en octobre de la même année. Il est donc maintenu sous les drapeaux et quitte Béziers le 6 août avec son régiment qui est dans la 31ème division d’infanterie du 16ème corps d’armée. Il se retrouve ainsi en Lorraine dans une phase d’opérations militaires qu’un auteur qualifie de « guerre à coups d’hommes ».
Il est porté disparu au cours de la bataille de la Woëvre près de Bernécourt en Meurthe-et-Moselle. L’avis officiel du décès est daté du 23 octobre 1914. Une impasse de Murviel porte son nom.
Nous avons reçu un courriel émanant de Robert Malclés, professeur d’histoire-géo à la retraite, concernant le changement de nom du collège Jules Vallès de Nîmes. Notre collègue est responsable du comité Gard-Cévennes des Amis de la Commune de Paris.
A la lecture du document qui nous a été envoyé nous avons appris que profitant d’un déplacement de l’établissement scolaire en question le changement de son nom a été décidé. Il ne s’appellera plus Jules Vallès mais Ada Lovelace.
Pas plus que vous nous ne connaissions ce nom. Il s’agit d’une mathématicienne du 19ème siècle, fille de lord Byron qui a fait des études sur le système binaire à l’origine de l’informatique. Naturellement nous n’avons aucun a priori contre cette personne mais nous estimons qu’on ne doit pas faire disparaître Jules Vallès à son profit.
Jules Vallès a été journaliste, auteur et a participé activement à la Commune de Paris. On lui doit trois ouvrages qui rendent compte de son itinéraire : l’Enfant, le Bachelier et l’Insurgé. Un des premiers commentaires de texte que j’ai eu à traiter en 1954 dans le cadre de ma préparation au concours d’entrée à l’Ecole Normale d’Instituteurs de Montpellier avait pour sujet un extrait de l’Enfant. L’auteur y raconte une demande de bonbon qu’il fait à sa mère. Celle-ci accepte mais accompagne son geste de la phrase « Mange-le avec du pain ». Jules Vallès juge que sa mère avait la faculté, à l’instar des grands penseurs, de faire tenir sa philosophie en un mot !
J’ai eu par la suite l’occasion d’exercer une année en tant qu’instituteur à l’école primaire de garçons de Pézenas qui porte le nom de Jules Vallès.
Robert Malclès a joint à son courriel une copie de la délibération d’une séance de l’Assemblée Nationale en date du 29 novembre 2016 qui s’est conclue par le vote d’une résolution sur les victimes de la répression de la Commune de Paris. On y retrouve le clivage traditionnel entre la droite et la gauche.
La Commune de Paris a eu une durée éphémère guère plus de deux mois ! Fondée sur le refus de l’humiliation de l’armistice signé le 28 janvier 1871 elle aborda avec courage les problèmes du quotidien que connaissait Paris. C’était la première fois qu’un pouvoir du peuple s’exerçait dans la capitale.
La répression fut terrible et commença avec l’entrée des Versaillais dans Paris le 21 mai. La Semaine sanglante qui suivit fit un nombre de morts évalué entre 10 000 et 20 000. Elle sera suivie de l’arrestation de 43 522 communards dont environ 35 000 furent présentés devant des conseils de guerre, près de 10 000 d’entre eux écopèrent de lourdes sanctions pénales. Ainsi Louise Michel qui fut déportée en Nouvelle Calédonie. Jules Vallès ne dut son salut qu’à l’exil.
Aux commandes de ces opérations de vengeance brutale Adolphe Thiers dont le nom figure dans les rues de plusieurs villes de France cependant que la procédure engagée à Nîmes fait disparaître celui de Jules Vallès attribué jusqu’ici à un collège !
Nous avons déjà évoqué l’étude menée par Mme Jeanne Billat et M. André Pons sur les « Morts pour la France » de Murviel-les-Béziers qui a été publiée sous le titre de « Ne les oublions pas ». Nous reprenons le sujet avec l’examen d’une des fiches, celle d’Edouard Bonnafé.
Il naît le 11 mai 1884. C’est l’aîné d’une fratrie de quatre. Le père, originaire de l’Aveyron, est propriétaire (sans doute viticulteur), la mère est Murvielloise. Il est connu dans le village pour son activité de musicien.
Il s’engage en 1902 pour une durée de trois ans et est affecté à Béziers au 17ème régiment d’infanterie en tant que soldat musicien. Il est libéré en 1905. Il se marie en 1907 et aura deux filles, L’une d’elles donnera naissance à Guy Billat dont la veuve est co-auteur de l’ouvrage.
Edouard Bonnafé est rappelé à l’activité par la mobilisation du 4 août 1914. Il rejoint le 7ème régiment d’infanterie coloniale le 1er septembre. Il sera tué le 20 décembre 1914 à Minaucourt (Marne) lors d’une attaque lancée sur les tranchées allemandes. Il est atteint d’une balle en plein front dans le no m’ans land.
Le corps n’est pas immédiatement récupéré et la famille restera sans nouvelles pendant plusieurs jours. Son frère pourra obtenir quelques renseignements sur le drame auprès de Louis Crouzablanque de Magalas qui a été blessé au cours de l’attaque de Minaucourt et qui a été hospitalisé à Montpellier. Il a vu tomber Edouard Bonnafé à côté de lui mais il n’en sait pas davantage.
Ce Murviellois est inhumé dans la nécropole nationale de Pont-de-Marson située sur la commune de Minaucourt-le-Mesnil-lès Hurlus dans laquelle reposent 23 319 soldats. Son nom a été donné à une des rues du village comme 63 parmi ceux qui figurent sur les 71 inscrits sur le Monuments aux Morts. On ne connait pas la raison du fait que 8 de ceux-ci n’ont pas de nom de rue ou de place.
J’ai reçu de Gilbert Soulet, un ancien cheminot qui réside au Pertuis dans le Vaucluse, un document copieux qui fait le point sur le rôle qu’a joué la SNCF dans la déportation des Résistants et des Juifs. Il éclaire le film de Catherine Bernstein « La SNCF sous l’Occupation »..
Ce film est différent de « La bataille du rail » réalisé par René Clément en 1946 qui donne une image idyllique de la SNCF quand la France était sous la domination de l’Allemagne nazie. La situation est complexe et le contexte évolue au cours du temps.
La SNCF a été constituée lors du Front Populaire par la nationalisation de cinq compagnies privées. L’Etat détient 51 % des actions et c’est lui qui nomme le président de l’entreprise. Une entreprise qui emploie un demi-million de salariés et dans laquelle l’esprit de « la boîte » est la norme.
Avec l’armistice signé le 22 juin 1940 la France se trouve divisée en zones différemment gérées. L’Alsace Moselle est directement aux mains du IIIème Reich, la région Nord-Pas de Calais est commandée par l’Allemagne, la plus grande partie de la France est occupée par la Wehrmacht. Il lui reste un tiers du territoire qualifié de « libre » et on lui a laissé son empire colonial. Cette zone « Sud » qu’avec le débarquement des Alliés en Afrique du Nord les Allemands investiront.
La direction nationale de la SNCF, comme le ministre des transports jouent la carte de la collaboration et tout en s’efforçant de développer l’outil qui permet le transport ferroviaire répondront aux demandes de l’Occupant. Ce sera le cas dans l’organisation de la déportation. Les convois qui partent pour l’Allemagne constituent par les conditions effroyables que vivent les déportés un élément de la Shoa.
La SNCF obture les wagons à bestiaux dans lesquels sont entassés Juifs et Résistants. Il n’y a pas d’eau, pas de nourriture, la chaleur est étouffante. La soif, la faim, la fatigue… provoquent la folie et la mort ! Il ne se trouvera qu’un conducteur, du nom de Léon Bronchart, pour, en gare de Montauban, refuser de se mettre aux commandes d’un train de déportés politiques.
La direction de la SNCF aura surtout le souci de se faire payer les prestations pour lesquelles elle a été sollicitée. Et l’Etat français, comme plus tard la IVème République, assureront ces dépenses.
Bien sûr les cheminots ont joué un rôle important pour paralyser au maximum les troupes d’Occupation : sabotages, grèves ont ponctué cette période. Les organisations humanitaires ont tenté d’apporter une aide aux déportés qui souffraient de la soif dans ces wagons plombés, il reste que la direction de la SNCF a sombré dans la collaboration avec les nazis sur le chapitre du transport de ceux qui étaient voués à une mort hautement probable.
Statue de Godin devant le pavillon central du Familistère
J’ai reçu d’un internaute une revue bimestrielle de la Nouvelle Action Royaliste. Mon correspondant aurait j’ai cru comprendre des antécédents « de gauche », peut-être même communistes mais la dérive étant générale on peut s’attendre à tout.
Il diffuse ce document, au titre on ne peut plus clair de « Royaliste », en raison d’un article consacré à la production de tomates hors sol et en dehors de toute saison implanté en Corrèze ai-je cru comprendre. Les propriétés de ces solanées seraient réduites en matière nutritive.
J’ai consulté la revue. J’y ai trouvé la signature de Bertrand Renouvin, fils de Jacques Renouvin, Résistant royaliste dont une rue voisine de la résidence où j’habite porte le nom.
Un des articles de Royaliste, que l’on doit à un nommé Patrick Simon, concerne l’entreprise Godin créée à Guise dans l’Aisne au milieu du 19ème siècle. Il s’agit du Familistère qui fabrique des appareils domestiques en fonte, notamment un poêle à bois dont le nom a été pérennisé.
Jean-Baptiste Godin est né en 1817 à Esquéhéries dans l’Aisne. Son père y est artisan serrurier et le fils quitte l’école à 11 ans pour travailler dans l’atelier familial. Après un tour de France il s’installe à son compte dans sa ville natale.
Il a lu les ouvrages des utopistes de son temps et est gagné par les idées de Saint-Simon, Fourier, Proudhon… en 1846 il fonde le Familistère à Guise. La position dominante de sa production dans les domaines du chauffage et des appareils domestiques en fonte coulée ou émaillée lui permet de mettre en pratique sa philosophie sociale.
Les ouvriers de l’entreprise sont logés, bénéficient de commerces de proximité, d’une école pour leurs enfants… La notoriété de Godin le conduit à devenir député de l’Aisne. Il privilégie toutefois l’écrit pour propager les idées qui sont les siennes en matière d’organisation sociale.
Il participe financièrement à l’expérience du Phalanstère fondé au Texas par Victor Considérant. L’affaire se solde par une perte d’une partie importante de sa fortune.
Godin décède en 1888 et le Familistère lui survivra jusqu’en 1968 sous la forme d’une société de sous-traitance spécialisée dans la fabrication de plats. Les pavillons logeant les ouvriers de l’entreprise seront vendus. Une société industrielle, les Cheminées Philippe, prendra la succession et connaît une réussite dans le chauffage.