Procès des viols de Mazan : l'audience suspendue dans l'attente du retour du principal accusé, un renvoi envisagé
Dominique Pelicot, souffrant, n'est pas attendu au procès des viols de Mazan avant ce lundi 16 septembre. Si le principal accusé est "durablement indisponible", l'affaire sera "renvoyée", a indiqué ce jeudi le président de la cour criminelle du Vaucluse.
Malade et dispensé d'audience depuis quatre jours maintenant, le principal accusé au procès des viols de Mazan, 71 ans, a été examiné par un médecin, qui "confirme la nécessité d'une dispense jeudi et vendredi, la mise en place d'un traitement adapté, avec une possible hospitalisation et une date de sortie possible lundi", a déclaré ce jeudi matin à l'ouverture de l'audience le président de la cour, Roger Arata. "Et si M. Pelicot n'est pas là lundi ?", a demandé son avocate, Me Béatrice Zavarro, qui plaide comme les parties civiles, pour la suspension des débats s'il reste absent. "Alors, c'est la catastrophe (...)", a répondu le président Arata.
Dans l'après-midi, le magistrat a indiqué que si le septuagénaire est "durablement indisponible", l'affaire sera "renvoyée", évoquant donc l'arrêt de ce procès entamé le 2 septembre et prévu pour durer jusqu'en décembre. Il serait donc reporté à une date ultérieure.
La procès pourrait être reporté
Si Dominique Pelicot est bien de retour lundi, la semaine prochaine sera "prioritairement" consacrée à son audition ainsi qu'à la suite de l'audition de son épouse et principale victime, Gisèle Pelicot, et à celles des "parties civiles laissées en suspens", dont les deux fils du couple, David et Florian. La cour terminera ensuite l'examen du premier groupe de quatre coaccusés, sur 50 au total, entamé mercredi. Quant au deuxième groupe de sept autres coaccusés qui devait témoigner à partir de lundi, il sera lui reporté à la semaine du 12 novembre, a prévenu Roger Arata. Un véritable casse-tête de planning.
En attendant, les débats ont repris jeudi matin à Avignon en l'absence donc de Dominique Pelicot, mais aussi de sa famille, par l'audition d'une experte psychologue, qui a évoqué la personnalité des quatre premiers accusés examinés cette semaine : Jean-Pierre M., 63 ans, Jacques C., 72 ans, Lionel R., 44 ans, et Cyrille D., 54 ans. Après cette audition et celle d'un enquêteur, le président Arata a annoncé la suspension des audiences jusqu'à la semaine prochaine, dans l'attente d'un éventuel retour du principal accusé. Il n'y aura donc pas d'audience ce vendredi et le président de la cour a promis de rester en contact permanent avec l'administration pénitentiaire ce week-end, afin de pouvoir informer les différentes parties.
Des appels à manifester en soutien à Gisèle Pelicot et à toutes les victimes de viols
Au total, 50 hommes, âgés de 26 à 74 ans, comparaissent avec Dominique Pelicot, des inconnus que celui-ci avait recrutés en ligne pour venir violer son épouse Gisèle Pelicot à leur domicile de Mazan (Vaucluse), après qu'il l'avait droguée aux anxiolytiques. Les faits ont duré dix ans, de juillet 2011 à octobre 2020. Les accusés encourent jusqu'à 20 ans de prison.
Couvert par des médias du monde entier, ce procès est devenu le symbole de la question des viols sous soumission chimique. Il est aussi pris en exemple par les mouvements féministes pour relancer le débat sur la question du consentement. Aurore Bergé, ministre démissionnaire chargée de l'Égalité femmes-hommes a appuyé ce jeudi matin cette demande : "Il faut qu'on change la loi et il faut que la question du consentement soit inscrite noir sur blanc dans le code pénal", a-t-elle indiqué dans une interview sur RTL.
De son côté, la victime principale de cette affaire est en train de devenir un symbole de la lutte contre les violences sexuelles. Son visage stylisé, avec le slogan "La honte change de camp", est d'ailleurs utilisé pour un appel à manifester ce vendredi à 13h à Avignon "contre la culture du viol". De nombreux appels à manifester ont également été lancés pour samedi à travers la France en soutien à Gisèle Pelicot et à toutes les victimes de viols.
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