La clef du cimetière

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La clef du cimetière

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Au bout d’une heure, à peu près, j’entendis la grille du cimetière grincer derrière moi. Je jetai un regard en arrière. Le cantonnier de la veille avait fini sa journée. Il me tournait le dos, mais cela ne m’empêcha pas de reconnaître sa silhouette. Sans attendre, je lui lançai un jovial « bonjour ! » Lentement, il se tourna dans ma direction. Je découvris alors son visage semblablement boursouflé et couvert d’ecchymoses à celui des autres habitants. L’homme avait un air sévère et ne prit pas la peine de répondre à mon bonjour. Il se contenta de me toiser en affichant une expression de mépris. Puis, tout en continuant à me fixer, il ferma la serrure de la porte du cimetière, glissa la clef dans la poche de son pantalon, tapota trois ou quatre fois sa cuisse pour bien me montrer que l’objet était en sécurité, toujours sans me quitter du regard, puis il tourna les talons et s’en alla sans dire un mot.

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Ma femme et moi sommes rentrés le lendemain, dimanche dernier. Ma femme a repris le travail lundi, moi aussi. Après cette difficile journée de boulot, la première chose que j’ai faite a été de m’arrêter au supermarché d’outillages et matériaux. Puis, j’ai filé au cimetière où sont enterrés quelques-uns des membres de ma famille, voisins et autres connaissances. Je me suis rendu sur chacune des tombes et tout autour des pierres tombales, j’ai tracé un large joint avec une colle à la silicone. Je sais, c’est absurde. Mais bon, on ne sait jamais, au cas où tout ceci n’avait pas été qu’un rêve. Personne n’est irréprochable.

FIN

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