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Date de création : 19.04.2011
Dernière mise à jour : 10.01.2020
772 articles


Jour merveilleux

Jour merveilleux / présentation

Publié le 11/10/2013 à 17:04 par drkaroloth Tags : roman histoire centerblog homme femme
Jour merveilleux / présentation

 

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Jour merveilleux

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par D.R.Karoloth

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Une histoire commence toujours par une rencontre. Celle d’une femme et d’un homme par exemple, comme ici. C’est là que tout se joue souvent, à cet instant essentiel, au premier regard ; là, que tombent les préjugées, les hésitations, les interdits. Ce pourrait être n’importe qui et pourtant ce sont bien deux êtres particuliers que réunit le hasard. Si bien que l’on en vient à croire à la prédestination. Ensuite, chacun découvre les fantômes du passé de l’autre. Personne ne naît du jour au lendemain à l’âge de trente ans.

Elle s’appelle Josépha et lui Bruno, mais ce pourrait être d’autres personnes, un autre lieu, une autre époque. Ce pourrait être vous.

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Jour merveilleux - page 1 -

Publié le 10/06/2012 à 16:40 par drkaroloth Tags : centerblog voiture merci homme belle background roman
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JOUR MERVEILLEUX

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Tu te lèves en râlant sans savoir que commence un jour merveilleux.

Le réveil n’a pas sonné. En catastrophe, tu te précipites dans la salle de bain. L’eau froide de la douche au débit calorique irrégulier t’arrache un cri. Vite, tu n’as pas de temps à perdre, tu te sèches et tu te fais belle — par habitude. Dans la cuisine, tu avales un café serré, sans sucre pour n’en pas gâcher l’amertume et dans les minutes qui suivent, tu es dans l’escalier. Tu dévales les marches en faisant claquer tes hauts talons en te fichant bien de ce qu’en diront les voisins. La rue est déserte, sombre à cause du mauvais éclairage public. Le froid pique et t’incite à relever le col de fourrure de ton manteau. « — Où ai-je garé cette foutue voiture ? » sont les mots que tu murmures. Elle est là-bas, à une centaine de pas. La voilà. Une couche épaisse de givre recouvre le parebrise. Il va falloir gratter avec énergie et cela ne t’enchante pas. « Journée pourrie ! » Tu farfouilles dans ton sac à main à la recherche des clefs. Pourquoi faut-il qu’elles jouent toujours à cache-cache ? Dans l’habitacle, l’air est glacé. Tu as enfilé tes gants. Par chance, au premier tour de la clef de contact, le moteur démarre. Voilà l’occasion de récupérer un peu de ton retard, d’autant que les rues sont étonnamment vides. La circulation d’habitude si dense est presque fluide.

Tu traverses la ville qui ronronne sous le ciel étoilé. Toi, tu ne vois que les lumières des feux de stop et de croisement des autres autos, celles des feux tricolores, des lampadaires et celles des quelques fenêtres qui trouent les murs de pierre et de béton. À quoi bon l’infini et ses galaxies ? Une intersection encore et tu seras arrivée. Le parc de stationnement du bureau est fermé. « Que se passe-t-il ? » Machinalement, ton regard se pose sur la console de tableau de bord. Son horloge indique 6 h 20. Tu as plus d’une heure d’avance ! Tu laisses échapper un soupir d’exaspération en te traitant d’idiote. Depuis quelque temps, tu fais vraiment n’importe quoi. Retourner à la maison ne servirait à rien. Pour passer quarante minutes dans la voiture, merci ! Alors, tu te gares contre le trottoir. Et comme le petit bar d’en face est déjà ouvert, tu décides d’y aller boire un café en attendant que le temps passe.

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La salle est vide. Seul l’éclairage du zinc dispense sa lumière laissant dans l’ombre la terrasse couverte. Quatre clients sont accoudés au bar. Deux types en tenue orange discutent à voix basse dans une langue étrangère devant des tasses de café. Plus loin un homme d’une cinquantaine d’années au visage osseux, bien mis, en costume sombre et juché sur un haut tabouret tourne en rêvassant sa cuillère dans un crème. Derrière lui, près de la caisse, un vieux à l’âge incertain, un habitué du quartier, tient dans sa.main un petit verre d’alcool et discute avec le patron.

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Jour merveilleux - page 2 -

Publié le 10/06/2012 à 16:39 par drkaroloth Tags : background centerblog belle femme roman travail neige jeune
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Jour merveilleux

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Ce dernier au teint hâlé, au regard profond et à la moustache orientale te jette un coup d’œil machinal, te reconnaît et te sourit. Il arrive assez souvent que tu viennes dans cet endroit pendant la pause du midi avec Anita et Nathalie, tes collègues de travail, tes amies presque. Le patron s’étonne de ta présence matinale. Tu lui réponds en levant les yeux au plafond avec un air dépité et tu commandes un express. Puis tu prends ta soucoupe et tu vas t’installer dans la pénombre devant un guéridon au plateau rouge vif. Par la vitrine, tu vois quelques flocons de neige tomber. Un frisson te parcourt et pour l’étouffer, tu frottes avec énergie tes paumes l’une contre l’autre. Il neigeait ainsi le jour où tu as rencontré Damien. C’était avant, il y a des années de cela. Six ans qui ont passé comme en un clin d’œil. Le verre de la vitre te renvoie le reflet de ton visage. La femme que tu aperçois si elle pouvait paraître identique à celle de cette époque a changé depuis. Ta chevelure est plus terne, ton visage plus rond. C’est vrai, tu as grossi. Il ne t’en faisait pas le reproche. Ça ne l’a pas empêché de partir le salop, pour une plus jeune, plus belle, plus malléable. Toi, avec tes trente ans passés, tu ne l’étais plus vraiment jeune. Ta beauté juvénile s’en était allée, même si tu demeures plutôt jolie, tu en as conscience ; les hommes se retournent encore et souvent sur toi et tu peux lire le désir que tu leur inspires dans leurs regards. Tes rondeurs ne les gênent pas ceux-là. Comme le patron du bar par exemple qui te lorgne par-dessus l’épaule du vieux avec des yeux pleins de concupiscence et que tu fais semblant de ne pas voir. « — Pourquoi ne voient-ils jamais en nous que des choses susceptibles de leur permettre d’assouvir leurs fantasmes les plus secrets ? » te demandes-tu. Il s’imagine peut-être que tu es là pour lui, mais comme il n’en est pas certain, il n’osera pas tenter sa chance. Il suffit de ne pas lui donner l’impression qu’il peut être d’un intérêt quelconque pour toi. Les hommes te dégoûtent depuis quelque temps.

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Malléable, voilà bien le mot qui ne qualifie ton attitude en aucune circonstance. Tu n’es pas de celles qui se laissent influencer, qui acceptent l’autorité avec soumission. Parfois, c’est une véritable bataille qui vous opposait Damien et toi. Les murs de l’appartement en portent encore quelques cicatrices. Pourtant, tu avais bien appris tes leçons et tu pensais que malgré vos querelles ce qui est arrivé ne se produirait jamais. Parce que tu es une femme… — comment disent-ils encore ? — moderne. Une femme libre qui assume ses opinions, ses contradictions, ses pulsions sexuelles, qui travaille aussi et qui refuse de jouer à la bonniche pendant que Monsieur se la coule douce devant sa télévision, ton unique rivale… pensais-tu !

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Publié le 10/06/2012 à 16:38 par drkaroloth Tags : fille mort travail prénom roman background homme sourire femme centerblog cadeaux jeune
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Jour merveilleux

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Ta mère était déjà une femme moderne dans sa cuisine aménagée, si bien que ce mot a pris un sens étrangement suranné. Depuis six mois tu vis seule avec Oriane. Elle venait d’avoir quatre ans quand son papa s’est défilé. À cause de son jeune âge, comme tu dois te lever tôt, que l’hiver est rude et que tu ne tiens pas à lui faire attraper la mort, durant la semaine, c’est sa grand-mère qui prend soin d’elle. Tous les soirs en sortant du travail, tu vas lui tenir compagnie. En même temps, cela te permet de voir tes parents ce qui n’arrivait plus souvent lorsque Damien était encore là. Eux gentiment te remontent le moral. « — Ne t’en fais pas, tu rencontreras quelqu’un d’autre. » dit ta mère. « — Ce n’est qu’un con ! » assène plus radicalement ton père en parlant de Damien. Oui, en y réfléchissant, lui n’a pas tout à fait tort. Quant à rencontrer une autre personne, cela n’est vraiment pas d’actualité. Rencontrer qui d’ailleurs ? Les hommes sont si imprévisibles, si bons acteurs lorsqu’il s’agit de séduire. Oriane, tu la récupères en fin de semaine. Elle passe le week-end et les jours fériés avec toi. Son père ne vient presque jamais la voir. Craindrait-il d’avoir à subir tes reproches ? Tu en viens parfois à te demander s’il l’aime véritablement. Bien entendu, chaque visite est pour lui l’occasion de rapporter de nombreux et inutiles cadeaux comme une prière d’absolution qu’il ferait à sa fille. Oriane pleure à chaque fois qu’elle le voit refermer la porte de l’appartement derrière lui. Elle comprend que quelque chose s’est déchiré entre ses parents. Toi, dans ces circonstances, il te faut consoler et promettre des choses qui ne reviendront pas. Jamais il ne l’emmène avec lui, n’en fait la demande. Il est trop occupé à satisfaire l’autre. Elle, il ne t’est jamais arrivé de la rencontrer, ni même de l’entrapercevoir. Tu ignores jusqu’à son prénom. Damien a toujours eu le culte du secret. Peut-être à cause de son métier, il travaille dans la police. Tu te demandes si elle sait pour toi et Oriane. Quoi qu’il en soit, il ne reviendra pas. Même si cette idée lui traversait l’esprit, ce qui est fort peu probable, toi tu ne le voudrais pas. Tu as trop souffert de sa trahison.

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Tu avales une gorgée de café brûlant en aspirant un peu d’air entre tes lèvres. Quelqu’un entre dans le bar. Un homme aux cheveux court, assez grand, la trentaine passée de quelques années, peut-être de cinq ou six. Un type assez quelconque finalement. Damien lui était beau, il l’est toujours. Jean, blouson. Ce doit être un ouvrier ou un chauffeur-livreur. Comme ton regard s’attarde sur lui, obnubilé par le seul être qui soit en mouvement autour de toi, il s’en aperçoit et t’adresse un sourire engageant visiblement abusé par ton expression rêveuse. Tu tournes la tête vers le dehors, mais dans le reflet de la vitrine, tu le suis des yeux sans savoir pourquoi.

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Jour merveilleux - page 4 -

Publié le 10/06/2012 à 16:37 par drkaroloth Tags : centerblog fille vie moi homme enfants background femme france sourire roman pensées
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Tu entends le son grave de sa voix commander un petit noir. Puis il s’approche en tenant maladroitement la soucoupe de sa tasse à café et s’installe à la table d’à côté. « — Je ne vous dérange pas ? » s’enquit-il. « — Non. » Et, bêtement, tu rajoutes sur un ton affable qui te surprend : « — Bien sûr que non. » Alors, il engage la conversation. Il te dit qu’il te connaît, que plusieurs fois il t’a aperçu dans les bureaux du troisième étage, que tu lui paraissais lointaine. Toi, tu n’oses le rabrouer. À présent qu’il te le dit, en effet, cela te revient, toi aussi tu l’as déjà remarqué. Il te semble d’ailleurs lui avoir découvert un certain charme et même, ce ne serait pas mentir que de l’avouer, tu as éprouvé une certaine attirance pour lui, un jour, bien avant le départ de Damien et alors que rien ne te laissait supposer son proche abandon. « Mais, qui est-il ? » te demandes-tu. Comme s’il avait deviné tes pensées, il te dit qu’il travaille à la réserve. C’est lui qui gère les réceptions et les expéditions. Il monte rarement dans les étages, mais lorsque cela arrive, que ses pas le conduisent au troisième, il est chaque fois tenté d’aller te parler. Malheureusement, il se trouve toujours quelque chose ou quelqu’un pour l’en empêcher, quand ce n’est pas sa timidité qui le freine. Cela t’étonne de l’entendre parler de timidité. À l’écouter, là, dans ce bar, il ne donne pas l’impression de manquer d’assurance. Tu le lui dis et lui réponds que seul le premier pas compte. Il sourit. Tu lui trouves un joli sourire. Une petite fossette creuse sa joue gauche et cette asymétrie semble relever sa séduction. Puis il te parle de ses deux fils, tu ne sais pas comment la conversation a pris cette orientation, mais cela ne te dérange pas d’en apprendre plus sur sa vie privée, au contraire, tu réalises que tu as soif de savoir soudainement. Il ne les voit presque plus depuis que sa femme est partie dans le midi de la France vivre avec un autre homme en les emportant dans ses bagages. Cette séparation a été un coup dur pour lui, c’est son expression, surtout l’éloignement de ses enfants. « — Quel âge ont-ils ? » — « — Sept ans. » — « — Tous les deux ? » — « — Oui, ils sont jumeaux. » — « — Moi, j’ai une petite fille de quatre ans. » Tout à coup, tu te sens en confiance et à ton tour tu lèves le voile sur ta vie. Tu te racontes et tu en ressens du soulagement comme si tu n’en pouvais plus de garder pour toi ces choses qui te déchirent. Non, Damien et toi, vous n’étiez pas mariés. Il considérait le mariage comme… « — Comment disait-il déjà ?… Une fumisterie, une bouffonnerie. » Et il lui importait peu de savoir ce que tu en pensais. Bien que de ton côté, sans aller jusqu’à dénigrer aussi violemment l’union conjugale, tu ne voyais pas d’intérêt à en passer par là. « — Peut-être parce que tu ne te sentais pas si bien que cela. » Voilà qu’il te tutoie, mais ce sont ses paroles qui occupent ton attention. Tu te figes.

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Jour merveilleux - page 5 -

Publié le 10/06/2012 à 16:36 par drkaroloth Tags : centerblog chez anniversaire pensées prénom travail fond vie background roman
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Ton regard reste accroché au sien alors que ses mots continuent à s’insinuer dans les méandres de ton cerveau. C’est une question que tu ne t’étais jamais posée : si tu te sentais bien auprès de Damien. Tu avais fini par vivre par habitude et tu naviguais entre la maison et le travail, entre lui et Oriane, sans fléchir, en tenant fermement la barre de ton existence, sans jamais penser véritablement à toi, sans rien demander, sans rien attendre, sans rien exiger. Tu donnais jour après jour le meilleur de toi et quand la vie se faisait trop exigeante, tu éclatais de colère. Là, la maison s’enflammait. Pourtant, quand le vent s’apaisait, c’est sur toi que retombaient les cendres. Lui s’en sortait toujours à bon compte en y réfléchissant. Alors, le mariage, dans ces conditions, évidemment, ça manquait d’intérêt pour toi. « — Je m’appelle Bruno. » reprend ton vis-à-vis tout à trac, comme une main tendue. Il s’attend à ce que, en retour, tu lui donnes ton prénom. Pourquoi as-tu ce moment d’hésitation ? Tu penses à Damien. Il est parti depuis plusieurs mois, mais il est toujours derrière tes gestes et tes pensées. Tu prends conscience combien il pèse encore sur ta vie, sur tes décisions. L’aimerais-tu encore ? Non, tu ne le crois pas. C’est plutôt que l’on ne se défait tout simplement pas de ses vieilles habitudes comme on le ferait d’un vieil habit. Même si ce ne sont que de mauvaises habitudes, des freins à l’épanouissement. Et puis, tu t’interroges aussi sur celui qui est face à toi à cet instant. Quelles sont donc ses intentions, ce qui le pousse à se rapprocher de toi ? Et toi, de quoi as-tu envie ? Est-ce d’entrer dans une relation « sérieuse » ou seulement de faire l’amour, de sentir des bras d’homme autour de toi ? Depuis que Damien est parti, ça ne te dit plus rien, enfin c’est ce que tu as décidé. Personne ne t’a donc touché depuis lui. Sauf une fois, juste après qu’il ait fait ses valises. Oriane était chez tes parents. Anita t’avais invitée à fêter avec elle son anniversaire. « — Ça va te changer les idées. » t’avait-elle dit en insistant. Ce n’est pas que ses arguments aient été particulièrement convaincants, mais tu avais pourtant fini par céder, un peu par désœuvrement. Tu t’étais retrouvée dans une grande salle pleine de gens que tu ne connaissais pas. La fête était ennuyeuse et plutôt ringarde à ton goût avec de vieilles musiques de variété en fond sonore. Seul attrait, un buffet richement garni et de l’alcool à volonté. Toi, tu étais tombé dans la bouteille de gin. Pas étonnant si, passé onze heures, tu étais ivre à chanceler ! Depuis le début de la soirée, un type te tournait autour : le copain d’un copain du copain de la copine. Bref, un inconnu. Cela avait fini dans les toilettes pour hommes sans que tu saches réellement comment tu en étais arrivée là. Plus sordide, tu meurs ! Quand il a eu terminé sa petite affaire, l’inconnu est parti en remontant sa braguette, t’abandonnant sur place, dépenaillée et affalée sur le siège des cabinets.

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Jour merveilleux - page 6 -

Publié le 10/06/2012 à 16:35 par drkaroloth Tags : homme femme dieu fille roman background bonne moi vie centerblog
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C’est Anita qui t’a sauvée. Sans son intervention, Dieu sait ce qui serait arrivé. Peut-être aurait-il fallu que ces messieurs prennent un ticket numéroté et attendent leur tour. Où ça va se loger le désespoir ? À moins que ce ne fût une rage revancharde qui t’a conduite à cette extrémité. Cette soirée est la honte de ta vie. Depuis, tu n’as plus touché une goutte d’alcool, ni touché un homme non plus d’ailleurs. Depuis, tu as toujours cette impression désagréable de salissure qui t’accompagne partout. Le lundi suivant, le regard d’Anita sur toi avait changé. Elle aurait pu t’en vouloir, tu l'aurais compris, au lieu de cela, elle s’est montrée plutôt compatissante. Elle savait pour Damien, mais elle ne te pensait pas touchée à ce point… Toi non plus. Comme c’est une fille probe, elle n’a parlé à personne de ton petit exploit… dérapage avait été son mot. Pour cela, tu lui restes reconnaissante, redevable aussi, car tu serais très vite passée pour la reine des p… si elle n’avait pas tenu sa langue. Surtout ici, dans cette boîte à ragots. Bien que maintenant, devant cette nouvelle connaissance, cet homme dans l’expectative et dont tu ne sais rien hormis ce qu’il t’a dit de lui, tu ne peux t’empêcher d’imaginer une fuite, qu’il est au courant d’une manière ou d’une autre et qu’il n’est là qu’à cause de ce qu’il a appris sur toi, qu’il te croit être une femme facile. Comment disent-ils déjà les hommes dans leur langage imagé ? Une chaude, une bonne ? Voilà, tu n’es plus que soupçons à présent par la faute de ton imprudence, d’un délire alcoolisé, d’une faiblesse consternante, d’un coup de folie survenu il y a des mois. Il te regarde toujours, avec sa petite fossette ouverte, les lèvres légèrement écartées juste assez pour laisser voir l’éclat de blancheur de ses incisives supérieures. Tout ce que tu trouves à dire c’est : « — Pardon ? » comme si tu avais mal compris. « — Je m’appelle Bruno. », il répète. « — Moi, c’est Josépha. » Tu souris à ton tour… bêtement, on pourrait dire. Enfin, tu te sens un peu bête en tout cas. Tu as l’impression de devenir complètement idiote. « — Josépha ! Ressaisis-toi nom d’un petit bonhomme ! », tu t’exclames intérieurement. Mais peut-être tu te trompes. Peut-être que lui, Bruno, ne voit devant lui qu’une femme qui sourit poliment. Sait-on jamais ce que disent nos grimaces, ce que l’on détecte en elles ? Tout à coup, tu aurais envie de te laisser séduire, de te laisser emporter par l’émotion, de ressentir à nouveau le souffle de l’amour, d’avoir besoin de quelqu’un, de te blottir contre un corps aimant. « Pourquoi pas lui ? » Non, tu ne veux pas d’une aventure sans lendemains comme on dit. Toi, ce que tu espères, c’est quelqu’un qui marcherait dans ton pas ; pendant quelque temps au moins. Aller avec ta main dans la sienne et celle d’Oriane dans la tienne. Est-ce trop demander à la vie ?

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Publié le 10/06/2012 à 16:34 par drkaroloth Tags : homme déco chez belle background roman centerblog nuit
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Lui ou un autre, ça n’a pas d’importance pourvu qu’il réponde à tes attentes. « Pourquoi pas lui ? » Il suffit de jouer le jeu et de se laisser porter ; en restant sur ses gardes cependant. Il n’est pas question de plonger à nouveau dans les affres pour un homme. Avec Damien, tu avais ressenti un véritable coup de foudre. C’était la première fois que cela t’arrivait. Tu avais craqué immédiatement. Il faut dire qu’il était tellement beau. Votre rencontre s’était faite dans une boîte de nuit. Tu sortais beaucoup à cette époque. Tu vivais encore chez tes parents. Il est venu vers toi en traversant la piste sous le balayage des spots de lumières. Vous étiez trois filles seules en mal d’un garçon à draguer. Il aurait pu inviter n’importe laquelle, mais c’est toi qu’il a choisi. Il a fait deux jalouses et un cœur radieux. Vous vous êtes revu de temps à autre par la suite — vous vous étiez aperçu que vous n’habitiez pas très loin l’un de chez l’autre —, puis de plus en plus souvent. Jusqu’à ce grand soir où tu as accepté son invitation à visiter son appartement. Bien entendu, tu savais pertinemment ce qui allait se passer. Jusque-là, il t’avait fait une cour dans les règles de l’art un peu trop longue même à ton goût. Trois semaines sans un baiser, pas même une tentative, alors que tu n’attendais que cela. Tu avais fini par te demander s’il n’était pas victime d’une forme d’inhibition qui l’empêchait de porter l’estocade. Mais non ! C’était son style, néanmoins, il te l’a avoué plus tard, tu l’impressionnais. Il te dit que se dégageait de toi une sorte de froideur, un détachement apparent qui réfrénait son ardeur. Il t'avoua aussi qu’il craignait tellement de te louper, « — curieuse expression ! » tu avais pensé, tu étais si jolie. Il savait te flatter. Te parler de ta beauté calmait toutes tes contrariétés. C’était comme un baume dans sa bouche ces mots : « — Tu es belle Josépha. » avec ses yeux dans les tiens, surtout au début. Il habitait un petit logement. Un deux-pièces. Il en était le propriétaire, en passe de le devenir au moins. Il lui restait trente mensualités à payer, il t’avait dit dans l’escalier. La déco était plutôt zen. Des murs unicolores sans fioritures et question meubles, le strict nécessaire. Il a ouvert la porte et il t’a invitée à entrer dans l’appartement en s’écartant pour te laisser le passage. Tu as fait deux pas en regardant autour de toi sans voir. La porte s'est refermée avec un léger claquement. Toute ton attention était tournée vers ce qui se passait dans ton dos. Tu étais en attente, frémissante comme une collégienne. Tu as senti la main de Damien sur ton épaule. Tu t’es retournée et vous vous êtes embrassés, comme ça, sans un mot. C’était tellement évident qu’il n’y avait que cela à faire. Ensuite, tu as sombré dans la volupté et tu ne sais même pas comment vous vous êtes retrouvés entièrement nus à tanguer dans ce lit immense, si grand qu’il se prolongeait au-delà des murs. Vous l’aviez tellement espéré cet instant, lui et toi. La patience a du bon.

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Publié le 10/06/2012 à 16:33 par drkaroloth Tags : femme enfants vie roman jeune pensées chat prénom fille homme background centerblog sourire
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Jour merveilleux

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Comme de bien entendu, vous n’êtes pas sortis du week-end. Et quand le lundi est arrivé, tu étais prise à l’hameçon, ensablée comme une vive ayant perdu son aiguillon, sans défense contre l’obsédante rengaine qui tout au long des jours qui allaient suivre tournerait inlassablement dans chacune de tes pensées. « — Damien ! » Rien que le son des syllabes de ce prénom était une caresse et te plongeait dans l’ivresse. Tu répétais ce mot dans un murmure, juste pour toi en laissant se noyer ton regard dans le vide. Tu n’avais jamais ressenti le besoin de la présence d’un homme avec autant de force. Tout ton être en était submergé. À de rares moments de lucidité, tu t’interrogeais : comment toi, pourtant une fille si rationnelle, pouvais-tu à ce point t’être laissée emporter par la passion amoureuse ? Car c’était de cela qu’il s’agissait d’une presque vénération pour ce nouveau venu dans ta vie. Damien, c’était une maladie. Une maladie qui te faisait tout oublier.

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Tu es surprise de t’entendre te raconter avec si peu de retenue. D’autant que tu viens à peine de faire la connaissance de cet homme, ce Bruno. Tu t’ouvres toute grande à sa compréhension. Tu as la certitude de ne pas te mettre en danger en agissant ainsi, de ne pas être jugée. La crainte que tu éprouvais quelques instants plus tôt s’est envolée. Votre conversation est un véritable échange, non pas un simple et interminable monologue dans lequel toi seule te révèlerais et où l’autre ne serait qu’une oreille attentive et bienveillante. Non. Lui aussi parle de lui, se confie à toi en toute connivence. Vos histoires à bien réfléchir sont communes ; dissemblables, mais communes à celles de bien des gens ; elles sont banales dans ce sens. Peut-être est-ce la raison pour laquelle elles sont si attristantes. Lui a rencontré sa femme il y a une quinzaine d’années déjà. Comme ils étaient jeunes, ils sont sortis longtemps ensemble avant de prendre la décision de se marier. En fait, ils se connaissaient depuis toujours. Enfants, ils habitaient la même rue. Ils ont donc fréquenté les mêmes écoles depuis la maternelle jusqu’au lycée ; pas dans les mêmes classes, elle est un peu plus jeune que lui, de deux ans. Pourtant, ce n’est qu’après qu’il a été reçu à l’examen du bac que tous les deux ont confirmé l’intérêt qu’ils éprouvaient l’un pour l’autre. Secrètement, ils pensaient l’un à l’autre depuis longtemps, mais lui à cause de sa timidité hésitait à faire connaître ses sentiments. Quoique c’était moins sa timidité que sa crainte d’être éconduit qui le retenait d’agir. Plusieurs fois déjà, il l’avait été, éconduit. « — Par des filles un peu comme toi Josépha. » — « — c’est-à-dire ? » — « trop jolie ! » Sourire. Il en avait beaucoup souffert à l’époque de ces rejets à répétition. Aussi, comme un chat échaudé, il hésitait à tendre l’autre patte. D’autant que Mylène, elle s’appelle Mylène, qui lui plaisait beaucoup était elle aussi très réservée et plutôt jolie.

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Jour merveilleux - page 9 -

Publié le 10/06/2012 à 16:32 par drkaroloth Tags : heureux vie livres paysage jardin travail société roman femme centerblog chez enfants background amis jeune
Jour merveilleux - page 9 -

 

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Jour merveilleux

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Et puis, il y avait eu cette petite fiesta organisée entre amis pour arroser la réussite au bac. Ils avaient fait ça dans le garage de la maison des parents de l’un d’eux. Il pleuvait des cordes ce jour-là, sinon, c’est le jardin qui aurait accueilli leurs ébats, ce qui aurait été beaucoup plus agréable. Mylène était venue avec une amie dont la sœur faisait partie des heureux élus. Comme il y avait un peu d’alcool, certains s’étaient saoulés plus que de raison. Lui s’était contenté de quelques verres qui l’avaient hissé dans un état d’euphorie bienfaisante et qui avait participé à faire tomber ses inhibitions. Ils avaient dansé ensemble sur une chanson d’Étienne Dao, serré l’un contre l’autre, lascivement, et à la fin, sur la note finale, ils s’étaient embrassés, mettant un point sur des années d’attirance mutuelle.

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Ensuite, la vie avait repris son cours qu’ils suivaient dès lors en se tenant par la main. Lui avait réussi à trouver une place en fac, mais très vite, il avait été débordé. Il n’arrivait plus à suivre dès la deuxième année. Alors, lorsqu’il avait reçu ce petit héritage qui venait de sa grand-mère maternelle, il l’avait utilisé pour tenter de prendre sa chance en créant son entreprise, après avoir pleuré toutes les larmes de son corps évidemment, car il était très attaché à sa grand-mère. C’était une femme douce, avenante et toujours souriante qu’il n’avait jamais entendu élever la voix ; une grand-mère comme dans les livres, toute menue avec des cheveux blancs tirés en arrière et rassemblés derrière la tête en un petit chignon. Autour de son cou menu pendait une chaîne d’or, son seul bijou autre que sa bague de mariage, à laquelle était accrochée une petite croix d’argent. C’était une vraie paysanne, une femme de la campagne. Toute sa vie avait été vouée à la ferme, à son mari, à ses enfants et aux bêtes. Parfois, lorsqu’il était plus jeune et qu’il allait passer quelques jours de vacances chez elle en compagnie de ses parents, il la surprenait, assise dans sa cuisine, le coude appuyé sur la table, son menton posé dans la paume de sa main, regardant par la fenêtre le paysage immobile par-dessus ses lunettes dans le silence haché par le tic-tac de l’horloge.

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Il avait donc monté une petite société de transport. Grâce à l’argent de l’héritage, il avait acheté trois camionnettes, avait embauché deux chauffeurs et commencé sa vie de patron. Peu de temps après, lui et Mylène décidèrent de vivre ensemble. Ils ne roulaient pas sur l’or, surtout dans les débuts, mais ce qu’ils gagnaient, lui avec sa boîte et elle avec son travail, leur suffisait pour vivre de façon décente. Puis, peu à peu, leur vie devint plus confortable, même si ce confort avait un coût. Les journées sur la route étaient longues et il n’était pas rare que, levé tôt, lui rentrât chez lui après vingt heures.

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