JulietteJournal d'une mort annoncée.
(Juliette et joshua)
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Vies minutes...
... Retour à la case départ, sept heures, rues froides, j'hésite les marches du métro, je passe, j'apercois Julian et Gavriel en grande discussion, ils n'attendent rien et personne ne les retient, ils ne semblent pas sortis de leur nuit paumée, une de plus, quelques heures de moins à vivre pour le mieux...
Date de création : 04.10.2011
Dernière mise à jour :
27.08.2024
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Hypnose· Derrière Juliet
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· Sur-vivre
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· Tick-tock, tick...
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· La couleur des corps.
· Danse.
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Tic, tac faisait l'homme, à la chemise rouge, allongé sous un ciel d'étoiles alors que la pluie tombe, la nuit dans le fond d'un parc, trop à la marge pour être compris.
Tic, tac, les aiguilles lentes de sa nuit.
Il ne pleut que la nuit et toujours des gouttes de toutes les couleurs parfois dansées par le vent, les étoiles sont muettes depuis longtemps, seuls des rayons bleus transpercent une uniforme couche de nuage noirs.
... Eau suspendue, les immeubles ondoient dans cet air immobile, incertain, trouble, ils inventent une...
... Ce qui suit importe peu. Vies stériles. Quelle heure est-il, j'ai perdu le temps...
Je ne vois plus le jour, il ne se souvient pas de moi et passe maintenant trop vite pour que je puisse attraper un peu de sa lumière et aller les trottoirs dans un sens commun.
La nuit est complète maintenant bien installée dans les moindres recoins avec ses bruits si particuliers, son rythme différent et ses fantômes qui hantent les ruelles abandonnées et obscures de la ville, la cime des arbres du parc crèvent les nuages descendus trop bas et libère une pluie...
La ville revient fardée de ses faux semblants, avec ses conventions inscrites dans les gênes des gens, des vies jouées en pantomimes par quelques seigneurs invisibles, tourne le monde et un liquide incolore, inodore comme de l'eau érode et tait ce qui dépasse trop souvent.
... Ce qui suit n'a aucune importance.
Vies bougies
Jours terribles à vivre, foids comme elle la mort
Evanouie comme elle est apparue, avec quelques notes de musique emportée par la pluie, reste juste des cheveux blonds retenus par un crayon et une empreinte bleue sur les bordures des trottoirs titubés.
je n'ai pas rencontré quelqu'un, je n'ai parlé à personne demain, j'ai oublié comment joué dans ce monde
Ne t'invente pas un regard ma Juliet : il serait pareil aux autres, vide d'âme
... Trop tôt por le métro ou un bus,pas de téléphone, pas un taxi en vue, les trottoirs de l'avenue direction la ville, j'avise une fourgonnette trainante...
... Sans Juliet, sans prétexte, sans alibi, sans regard, sans délit, sans torture, sans mort, cent vies, sans défaut apparents, cent erreurs, sans écrire, sang, sans nausées, cent toi, sans savoir, sans numéro, sans visage, sans regard, sans nom, sang, sans Juliet, sang...
Les poètes se prostituent parfois dans les geôles aliénantes de verres vidés de force, les délires chimiques, ou les volutes de fumée aspirée avec des chimères qui illuminent le ciel au-dessus de nuages trop noirs
"Appelle la, Joshua, lorsque apaisé, tu dormiras enfin, elle t'entendra et viendra te donner un sourire et un ultime rêve..."
ce qui précède n'a aucune importance
... Ce qui suit n'a aucune importance
Vies dévoyées
Et l'homme créa DIEU
A son image :
alcoolique, veule, couard, fat, pervers, criminel, nu, FINI.
Ce qui précède importe peu...
...Le journal d'après...
Ce qui suit importe peu
Vies acres
Tick-tock-tick-tock-tick-tock-tick-tock
J’entends le temps, il n’a pas perdu une seconde depuis le début, je le sais, je le sens battre en moi encore ; pulsations régulières et apaisantes qui envoient dans tout mon corps une chaleur rassurante. Devenu allié, il m’aide à regarder, à comprendre les demi-mots murmurés, les non-dits à me réjouir de l’agitation calme, ordonnée des couloirs le jour et à écouter le silence fuyant de ceux-ci la nuit. Il soutient les regards que l’on pose parfois sur moi en passant ; la nuit avance lente et muette, je ne dors pas, qu’a cela ne tienne, je joue avec les ombres de la vie que la lune généreuse dessine au plafond bas de la chambre. Je vis, je suis, je vis
J’ai le temps d’infléchir sa course, rien ne s’oppose à la vie
Tick-tock-tick…
Les murs de la chambre devenus blancs reculent, reculent, jusqu’à disparaître laissant l’espace au rêve. Je ferme les yeux
Elle devient imaginaire dans ce monde que j’aime et qui m’a tant donné. Elle devient imaginaire alors je respire à plein poumon la vie d’une large avenue dans une ville inconnue, des lumières multicolores dansent dans le ciel et retombent en flocons tout autour de moi, une personne m’interpelle me demande son chemin et sans attendre une réponse attrape un taxi qui s’insinue dans le flot ralenti de la circulation, des parfums se marient, des vies se délient d’autres naissent, d’autres s’en vont, la vie va ; le métro aérien sur le pont sombre strie l’air quelques secondes avant qu’un tunnel ne l’éteigne, un vent marin me porte loin vers l’odeur des embruns, le goût du sel, le souffle de l’océan, l’envie d’ailleurs de toujours : mélanges enivrants et délicieux, je longe la mer sur la digue éclairée « al giorno « quelques cafés trainent des habitués, la baraque à frites sur le parking abdique et baisse son volet
Sur un banc un couple cultive un silence religieux, la tête à l’unisson levée vers les étoiles ; pris dans une toile d’araignée.
La foule me manque, de la musique non loin j ’hasarde une ruelle pavée qui me jette sur une place circulaire, au centre une scène toute aussi ronde deux guitares, une basse, des claviers prêts à l’usage attendent de vivre à nouveau ; un public hétéroclite et encore clairsemé patiente, quelques coups de sifflets stridents déchirent l’air. Ici les cafés sont enflés de monde et débordent sur les trottoirs, ils sont si bondés que la musique qui s’y joue peine à sortir, j’attrape les quelques notes en fuite et compose une chanson. La nuit insiste, moi de même, je ne sais pas l’heure et puis je m’en fous, j‘ai marché longtemps emporté par les ors d’une interminable galerie début vingtième siècle, j’ai traversé un parc qui rassemble toute la magie de la vie, j’ai visité le musée d’art contemporain grâce aux affiches somptueuses qui décorent la ville de ci et là, ainsi j’ai assisté à une pièce de théâtre en un acte de ? J’ai oublié le nom de l’auteur, pas le titre « Le journal d’après » J'ai participé à une manifestation de rues tant les pavés et les façades se souviennent
J'ai...
Je me retrouve sur un banc du parc, la nuit poussée par un jour pressé faiblit, je rentre, je suis libre.
Je me sens fatigué d’une de ces fatigues qui rendent heureux, heureux de ce qui a été accompli, vécu sans regret, des joies partagées, du bonheur reçu et donné, des peines vite oubliées.
Ma montre est arrêtée sur ces instants de plénitude. Je crois aux forces et à l’immortalité de l’Âme
J’ouvre les yeux, le soleil déjà haut découpe le feuillage de arbres, une légère brise en tremble les feuilles, je me sens bien, j’ai rêvé, je le sais, je me souviens de quelque que chose de… je ne sais pas. Les visites vont débuter, je regarde ma montre elle indique un moment magique à jamais, je me souviens, je me sens bien et je profite pleinement de ce moment. Je suis hors temps, je le sais, je l'accepte
Tick-tock, tick-tock, tick-tock, tick-tock, tick-tock.
Ce qui précède n’a aucune importance
Merci à toi d'être là
...Quand la ville murmure...
…Ce qui suit n’a aucune importance.
Vies garces.
(une voix masculine torturée murmurée) …Je souffre ce que je vis…
Ville basse autour de la nuit, temps lent sans air, des rues vides dans cette fin de semaine qui s’étire.
Je trace une diagonale à travers l’esplanade épurée cernée par la ronde ralentie de bâtiments anciens, indemnes, restaurés à l’identique foulés par des buildings de verre à peine nés, restent des grues en cours de démontage ; pas de vie à cette heure, derrière quelques fenêtres de la lumière oubliée tache de-ci, de- là des façades, Je pense et passe, je pense, je vis.
(voix féminines répétitives, angoissantes)…Je fais, je fais, fais…
il reste dans l’air, suspendues, des notes de musique du concert inaugural en l'honneur de cet endroit, elles entrent dans ma tête et avec les miennes composent une mélodie inédite, des parfums s’accrochent aux vêtements pour voyager et survivre, le ciel noir dépose un dôme pesant sur la ville ; des restes de sirènes et de sourds bruits comme des murmures, des soupirs et des signes de vies passagères coulent des étroites rues et passages qui meurent sur ce parvis de la finance et du commerce, baptisée Place Verte ! J'hésite un bar survivant de mon passé, je passe, je passe. Cette vie m'emmerde
(voix masculines claires)...Je pense…
La ruelle entre une banque et une compagnie d’assurances éructe un homme tout en verticalité, oublié par le temps et crache un autre à tête courant d’air, rond, il vit, dort et baise dans un frigo bien alimenté tant il est gros, petit écrasé par son incroyable poids, il marche vouté tiré vers l’avant par un ventre énorme, sa panse sanglée dans un impeccable costume bleu rayé malade patiente, quelques victuailles supplémentaires et il explose et se répand liquide sur le sol, l’homme roule vers les accès, tous pareils, aux parkings souterrains, il s’arrête semble hésiter en choisi un à son avis assez large, pour lui permettre d'entrer et lent s’enfonce dans le sol.
j'interpelle le Quai Rimbaud qui exhale une eau puante, lente, il me me dirige vers une intersection de rues condamnées par des travaux, rien compris, demi-tour, le Quai dix dernier lieu à la mode change de message sur son fronton et suggère de passer à autre chose ! Tour de passe-casse l'élan se révèle utile, la gare morte dévie mes pas me sort de cette vie divaguée.
(voix d'enfants décalées)…Je vois, j'espère, je vis dans la terreur,je chante, danse espère..
Désordre des mots. Je crie par peur de ne plus comprendre et accepter le vacarme de ce monde contenu, contenant insipide, incolore, je danse pour ne plus entendre ces voix détonantes, certes tout existe pour divaguer l’ennui, pour transfigurer, tout est combiner à propos pour altérer les sens, imprimer des vies, divaguer la folie peut-être est-ce une raison de vivre, déjà dit mais je ne suis pas de ce monde obèse, sans valeur délaissé dans ce labyrinthe comptable, je m’en fous, à bon entendeur je vous emmerde et crevez, je ne suis pas sans ignoré la portée nulle de mes propos, je m'en fous, j’ai tenté de m’intégrer, en vain, quelle morosité. Et surtout pourquoi ? Je ne suis pas de ce monde et cette vie m'emmerde. Je vis altéré.Cette vie m'emmerde
( des voix masculines urgentes)…j’éprouve…
J’orbite autour de ma voiture, à quoi bon elle est garée depuis-je sais plus-plusieurs jours, pas d’essence elle restera là une nuit de supplémentaire, je peux encore marcher, après tout, quelques deux cent mètres parcourus et les quatre kilomètres restant se révèlent un peu idiots, j’abandonne.
(voix féminines répétitives)…ce qui me rend heureuse , ce qui me rend forte, ce qui me rassure, j'existe
J’hâsarde mon téléphone, opérationnel, deux sonneries un taxi quelque part embusqué s’annonce libre, je prends
(chorus)…mes peurs…
Il m’est impossible de décrire le chauffeur tant il est… je ne peux pas, pénible il est certain, il parle trop, de tout et son contraire lorsqu’il entame une pseudo théorie sur la politique d’immigration et de la pénibilité du travail sans omettre la surpopulation des prisons ces fainéants de chômeurs et de la place de la femme dans notre société trop permissive, j’en passe, rien compris, mais il s’avère précis et précieux à l’évocation du passé, il possède une mémoire visuelle phénoménale, il décrit de manière chirurgicale les endroits traversés, les évènements, les vies finies, les cafés en nombres éclairant la nuit dans l’attente des ouvriers travaillant « à pauses » comme il dit, il me parle de l’état d’esprit d’alors, du mot insécurité à peine vécu, lorsque qu'il entame, passionné, l'éloge d'un sport, de ses valeurs, d'intensité, je l’interromps arrivé à une centaine de mètre de mon immeuble, je descends, besoin d’air avant de m’enfermer.
(une voix masculine soupirante)…Mes rêves…
L’appartement, deux heures mortes d’un autre jour, j’ai froid, rien pris depuis trois jours, me manquent juste les gestes, rien pris c’est libérateur quelque part, les mots s’alignent avec facilité, avec une régularité quasi automatique , underdream… Je souffre ce que vis, je vois, je pense, je fais, j’éprouve ce qui me rend heureux, mes peurs, mes rêves ; la résilience et cette indéfectible confiance envers autrui m’ont permis de rencontrer les extrêmes : des gens différents comme ailleurs, qui respirent la vie pour être heureux, d’autres sans chemins entre folie et désespoir contenu, débordant d‘idées novatrices et positives, j’ai vu la détresse, l’abandon, des corps vidés par ce qui les entouraient , mais baste, je deviens pathétique ou la pire manière de conjuguer l'absence.
Je peux dire : je me sens plein de rage face à ce renoncement ambiant, quel gâchis nom de dieu. Peu importe, je le promets, si je grandis peut-être intégrerais-je cette réalité, je promets.
Fuck plus de cigarette
Et ?
...voix enfantines, cris stridents : Je vois, je vis, je vivais, je rêve, je vois, je vis, j'ai peur, j'ai peur.
Rien d'ouvert dans ce temps perdu, lâcher prise. Cette vie m'emmerde.
Ce qui précède importe peu…
…Lettre de Joshua à Catherine*…
… Ce qui suit importe peu.
Vies clandestines.
Je n’ai de cesse de sur- vivre ce qui m’entoure, de toucher l’invisible, de voir l’impossible, de rester là regarder et écouter, acteur espérer, abstrait vivant de ce monde en mouvement perpétuel, bouger pour ne pas tomber, respirer pour ne pas souffrir ; des rencontres dévient la mienne, déforment le temps, un tant soit peu, inutile, inutile, j’ai confié aux regards seuls ce qu’il me reste de confiance, je dois exister je te le promets, la musique comme langage universel m'aide , des yeux pour voir derrière l’enfer, des rencontres exquises circulent mes veines, répit éphémères, des étreintes exsangues exaspèrent la souffrance.
Juliette est morte et revenue ailleurs, quelles étaient ses émotions à ma mort ?
J’oublie, Juliette n’est plus...
...rien.
Rien.
Tu es là Catherine
Je n’ai de cesse de sur-vivre mes sentiments, ils me tourmentent, vie acide, je marche à côté de tout, de tous effacé par les ombres des vivants, rattrapé par celles de mon passé futur simplifié, simpliste, l’instinct de survie commence à prendre le dessus reste la difficulté de rationaliser les choses les plus élémentaires, rêver me demande des efforts insupportables, m’exprimer devient une souffrance , écrire une géhenne ; je multiplie et additionne les périodes d’abstinence je te le jure Catherine, à quoi bon nom de dieu, le résultat de un plus personne est toujours égal à mourir seul, néant, des rencontres dévient la mienne en vain
L’appartement, cinq heures peut-être, derrière la fenêtre froide de la chambre.
Je ne compte plus le temps qui heurte la cloche de l’église, le glas de vies étirées ; sur le parking de l’hôtel de ville qui s’allume, un véhicule de police stationne tous feux éteints, sur un banc du parc face à l’appartement dort tranquille un chat noir obèse à l’instar de la poubelle proche, pas de trace du clochard et de sa maudite moitié hurleuse, les maisons se resserrent sous le faible éclairage de l’avenue, le café de nuit s’éteint, les putes aussi, un autre jour s’impatiente, la trainée sonore des voitures et des camions s’intensifie ; elle griffe le restant d’obscurité, un bus tagué traîne sa routine quotidienne, un passager courbé se lève et descend à l’arrêt de la station du métro Cartier, destination un autre transport vers l’habitude. J’ai besoin de respirer le jour naissant avant qu’il ne se vicie, les quatre étages par les escaliers, vite l’air circule de la musique d’une radio, troisième étage l’ascenseur se met en branle des voix se heurtent, deuxième des pas dans le couloir, des cris d’enfants le ronronnement d’un lave-linge, premier l’aboiement rauque d’un chien malade, des rires étouffés, des mots se perdent, le rez-de chaussée froid et le vieux se trainant vers la sortie avec son éternel chat pelé tenu en laisse, je l’aime bien, pas le chat, lui le vieillard haut et maigre, asséché de larmes, abandonné par sa femme il y a un an, il a gardé le sourire de celle-ci dans les yeux; il rit. Je passe, interdit de représentation.
Respirer
Les allées du parc. J’oublie ma voiture, j’attrape un taxi direction le centre-ville et le premier night-shop ouvert vingt-quatre heures sur vingt-quatre, acheter de quoi dormir en bouteille et quelques grammes de fumée.
Dix sept-heures trente gémit la cloche de l’église, je me relève d’un mauvais sommeil, puant l’alcool de mauvaise qualité et l'herbe, un sommeil sans l’ombre d’un cauchemar, entouré par les murs d'un rêve blanc, de la musique coule autour de moi, une nouvelle nuit se prépare, une autre.
Des rencontres dévient la mienne, Il me reste ce qui est à venir et qui s’oubliera
Ce qui précède n’a aucune importance…
Post Scriptum : tu ne réponds pas à mes lettres, tu m'envoies de l'argent en guise de réponse, le papier reçu s'additionne sur mon bureau, sache-le
Ce qui précède n'a aucune importance...
*Première allusion dans ce journal à Catherine, sœur de Joshua.+
* Merci à celle qui se reconnaitra *
...Hors temps...
Vies psychotoxiques
… Ce qui suit n’a aucune importance
Vies modulées
Un long temps souffleur de rêves
Prisonnier de mes cauchemars condamné
Je jouais
Je perdais
Si c’est cela vivre
Hier à l’aube derrière une nuit grise j’ai vu Alice
Je voulais lui parler je n’en ai rien fait et pour cause
Elle m’a réduit à un contenant à un semblant
Un peu contraint et résigné j’ai vidé le reste du contenu
J’écoutais la vie le peu
Mais elle pouvait tout entendre ou pas
pas entendu j"ai insisté mal ou bien
Et j’ai servi en déserteur
Alice était enjouée sans retenue
En discussion avec les convives d’une table égarée
Dans le monde d’en dessous au delà des rêves plein d'un soleil orange par erreur
Au pays des Merveilles elle le croyait
Elle jouait à un jeu je perdais je perdais la mise
Un jeu dont je ne comprenais pas les règles ou plus
elle gagnait
Je jouais
Je perdais
J’essayais de les suivre eux mais en vain je ne compte pas
A quoi bon
Je perdais
J’ai pris sans le vouloir
L’apparence d’un être humain comme il se doit comme il doit être assimilé inutile j'ai couru comme eux je décompte
Les yeux d’Alice ont ri
Son regard pas
J’aurais voulu lui parler assimilé par ce monde elle s’est enfuie lui parler au bord d’une vie elle s’est enfuie, vers une autre
Vers l’orée d’un bois accompagnée d’un renard rouge
Abrités par un ciel vert
J’ai marché je l’ai cherchée longtemps et trouvée ou pas
Le soleil devenait bleu et le ciel hésitait la lune
Je l’ai cherchée longtemps ou pas
je vouais lui parler
Entre la nuit entre les gouttes de pluie écartées d’un revers de main je le croyais
Je l’ai cherchée longtemps ou pas
Au matin je l’ai trouvée à couvert à mots couverts
Protégée par la rosée d’un été dans lequel j’entrais dans le quel elle demeurait
Elle s’est éveillée sous des couleurs changeant le ciel
Quelques notes de musique tombaient des nuages
Transpercés par les arbres
Elle a couru droit derrière elle je marchais à reculons
Disparue dans un minuscule abri trop grand pour moi
Le trou d’une souris j’ai continué ma course en avant j’ai retrouvé sa trace
A bout de souffle
A sa suite je m’engouffre vite ou pas
je voulais lui parler
Bousculant sans le vouloir
Un homme à la peau rose,
Qui s’essaye au bilboquet et un autre à côté d'un rêve
Ignorant au passage un vendeur d’éléphant noir
Sourd aux propos d’un dément soldant un monde
J’ai pris alors l’apparence d’un enfant ou pas
Pas longtemps bientôt mon visage s’est ridé rien n’est gratuit
Je ne pouvais courir
Je tentais de la suivre à reculons j'avançais le aiguilles du temps compensation inutile
J’oubliais
Tombé dans un monde flou
Fou
A l’air aseptisé je flotte le sang glacé
Sans existence réelle je vis dans un miroir regarde ou pas
sur l'onde claire
Je bouge dans le reflet des vitrines j'existe
Dans certains yeux je vis
Dans des larmes des rires je la vois
Alice est là je l’appelle elle m’entend elle sourit ou pas
Rassemblant mes souvenirs
Je prends l’idée de grandir
J’essaie de devenir d’exister
Raté je la perds elle s’éloigne hors portée de sentiments
J’entends sa voix
Elle parle à un chat le chat hautain lui répond
Ensemble ils poussent la porte d'une maison
Le chat devient serpent avant d'entrer et se consume
Perdu
Je retrouve enfin sa trace ou pas
L’océan non loin et un étroit sentier pour la rejoindre
Le bruit des vagues
Le vent salé brûle mes poumons
Un endroit où la nuit se réfugie lorsque le jour s’installe
Elle tend les mains vers le ciel
Des étoiles pleuvent
Je suis près d’elle
Si proche que je n’existe pas, trop
Elle ouvre une porte invisible
Un jardin surélevé sur le côté d’une maison,
Je la suis avant qu’elle ne se referme sur moi
Je vois à nouveau Alice tellement près d’elle, trop
Elle marche aux côtés d’un lutin bleu
Le temps enchaine les heures
Un elfe les accompagne espiègle et beau comme il se doit
Je cours ils disparaissent
Alice étends les bras elle danse
Elle danse et tourne sur elle-même
Dessinant le décor un univers s’ouvre elle marche sur une eau calme
Un univers s’ouvre
Une maison rouge collée à une autre
Une maison verte un peu à l’écart
Une autre une ville
En forme d’équation à résoudre
Encore une suspendue dans les airs
Un square désert
Une terre carrée et orange des étoiles triangulaires kaléidoscope
Un homme est à terre
Elle parle maintenant il est brisé
Elle ne comprend pas entend pas
Elle longe les murs blancs des couloirs du métro
Apeurée par les visons de ce monde débilitant
Je sors à ses côtés dans son souffle de vie elle ne me voit pas
J’aperçois l’immeuble de l’appartement
Entre les feuillages naissants des arbres du parc
J’ai envie de vomir cette vie le soleil s’éteint
J’écarte les bras le ciel libère la pluie enfin je ne joue plus je perds
Je vois un homme face contre terre vie heurtée
Si c’est cela vivre
Je passe perds et impair
et si je n'avais pas assez de temps
Ce qui précède n’a aucune importance...
... Quelques mots oubliés
pour Juliette...
… Ce qui suit n’a aucune importance.
Vies Harlequins
Il me reste ce qui est à venir et qui peut s’oublier.
A notre mort, lorsque toutes les portes se sont fermées, que d’autres s’ouvrent, nous avons choisis notre quotidien, notre semblant de vie, pour des promesses improbables, pour des draps,usés, pour des riens.
Réalité.
Proche de la perte, j’ai tenté d’alpaguer quelqu’un au détour d’une semblance, mes mains touchaient un rêve.
A notre mort, j’ai suivi des voies moins tortueuses, je le croyais, d'autres yeux,
j'ai entendu sans les écouté et comprendre d'autres mots.
Malentendus.
J’ai guetté le miroir, il ne reflétait que le brouillard, pour les souvenirs d’une amie, pour le souvenir d’une aimée, j’ai pensé à toi temps et tant de fois juste pour nous, pour toi finie, évanouie, des mots condensés sur les vitres de mon enfermement, larmes de vie, gouttes de sang noir.
Asphyxie.
j’ai pensé à toi effacée jamais respirée, sentie, vue, touchée entendue, tant et temps de fois dite, j’ai pensé à elle pour elle, partie un matin froid comme celui-ci, mais clair, un jour où tout se décide, se termine.
Arrêté.
Elle a disparu partout, avec sens, effacée comme jamais crée sur terre, pour moi.
je suis né d'un océan d’une autre planète, je meurs sur cette terre d’apparences opportunistes, né de mon chaos, je suis mort sur le quai d’une gare, un arrêt qu’elle a loupé par mégarde qui le sait ?
Je le vis.
Alors lorsque les regards se sont éteints et les doigts perdu la mémoire les mots leurs sens, je rêve d’elle.
Restent les ombres de notre passage.
cela valait la peine d'être vécu.
Résilience
Je nais.
Il me reste ce qui est à venir et s’oubliera.
Ce qui précède importe peu…
... Aparte...
… Ce qui suit importe peu.
Je ne sais mon âge, je ne sais pas compter et puis tant pis !
J’ai peur seul dans le noir quand la musique fatiguée s’arrête de tourner au-dessus de moi, j’ai peur, abandonné, la faible lumière collée au bas d’un mur de la chambre danse des ombres au plafond, j’ai peur seul, le regard strié par les barreaux en bois du lit, sous le tapis grouillent et rampent des centaines de monstres aux yeux rouges, je les entends se mouvoir et dehors derrière la fenêtre des fantômes attendent un courant d’air pour entrer, je ferme les yeux, dans le jardin, je vois le vent tourbillonner des feuilles mortes pour inventer une créature immense avec de longs bras terminés par des doigts crochus et pointus, j’ai froid, j’ai peur dans le noir, seul, abandonné, j’imagine les statues dans le parc s’animer et trembler la terre, je ne sais pas mon âge, je crois, je ne sais pas compter encore mais j’apprendrai puisque tout se traduit en chiffre, j’ai un an et beaucoup plus mais déjà je pense et je souffre comme un adulte, le corps nerveux, tordu de douleurs, je ne possède pas la parole et les mots me manquent mais j’ai la tête emplie de choses que je ne comprends pas, qui me font mal, peut-être un jour si l’on me laisse le temps je pourrais les crier ou les écrire, sans doute en restera-t-il quelque chose, sans doute.
Parfois j’essaye d’imiter les grands, me mettre debout et le rester, mes genoux me font mal à force de ramper, malgré mes efforts je me retrouve invariablement face contre terre, je recommence et recommence, inutile, je dois encore apprendre, l’escalier qui conduit à l’étage me fascine, il y a peu de temps j’ai presque atteint la dernière marche sur les rotules, à cours d'idées, à bout de souffle, j'ai cru atteindre le but avant qu’un cri ne me saisisse par la taille, raté, raté, j’essaye aussi d’écouter, de comprendre ce qu’il se disent eux, mais ils deviennent inaudibles avec tous leurs détours et les hésitations qu’ils érigent en loi, je regarde les mouvements de leurs lèvres, je bouge les miennes comme eux cependant les sons qui sont dans ma tête sortent cassés, je les vois de manière étrange quelques fois, quelques soirs, suivant la couleur et la forme de leurs yeux devenus ronds, surtout quand ils boivent dans de longs verres quelque chose qui ressemblent à de l’eau et qu’ils teintent parfois de jaune, leurs visages se déforment, les mots coulent de leurs bouches trop vite pour les attraper, les gestes saccadés et des rires étranger dans cette maison triste, finie, c’est souvent dans ces moments-là que je retrouve ma chambre, la musique qui tourne éloigne mes peurs un temps, j’aime voir tomber en fines gouttes de couleurs les notes sur la couverture, elles éclairent un bout de ma nuit, des secondes de lumière d’étoiles, mais j’ai peur maintenant seul dans le noir, abandonné, j’ai trois ans peut-être, je ne sais pas compter, pas encore.
Alors, je ferme les yeux, une porte entr’ouverte laisse passer une douce lumière, j’entre dans un rêve.
J’aime le jour, un en particulier, celui ou tout ralenti et les cloches de l’église se libèrent sans compter le temps, un autre jour de parfums particuliers, de senteurs de nouvelles choses.
Une allée du parc face à l’immeuble où nous logeons, le soleil éclate haut dans le ciel, je me sens bien une main abandonnée dans celle rassurante de ma mère, j’entends la musique du marchand de glace, j’entends des rires, les cris de jeux d’enfants, j’entends les feuilles murmurées par le vent, j’écoute la vie ; nous marchons, le temps lent nous sert, nous croisons un jongleur maquillé de blanc il lance en l’air des boules multicolores qui semblent flotter, il déclame des mots étranges, non loin, le kiosque abrite des musiciens, de vieux messieurs engoncés dans leur costume usé, ils se rassemblent là aux beaux jours, ils jouent assis un air léger et conciliant, maman s’arrête et engage une conversation avec une femme de son âge, enfin je crois, je n’écoute pas, j’entends à peine, je vois des enfants roder autour des toboggans, sans doute apeurés par la hauteur des constructions en bois, ils n’osent pas, moi je pourrais si l’on me le permettait.
Lentement, l’illusion s’évanoui, les formes s’estompent, j’entends la voix de maman, je sors du rêve, j’ouvre les yeux, les rayons du soleil transpercent le feuillage des arbres, une lumière douce installe sa chaleur dans la chambre, tout est en place et tranquille, je n’ai plus peur dans le noir.
j’ai trois ans et demi peut-être et j’apprends que la vie est un mélange complexe de choses difficiles mais avant tout merveilleuses.
J’ai l’âge des possibles
Ce qui précède n’a aucune importance…
… Joshua retrouve les mots perdus dans sa tête malade…
… Ce qui suit n’a aucune importance
Vies aérosols.
Portes ouvertes, toutes ouvertes ou forcées, j’en ai tant ouvertes sur du néant ou sur des histoires mille fois répétées sur des vies éventées, extérieur, trop de choses derrière la nuit, trois heures trente ; les rues éteintes, derrière les fenêtres les étreintes, les rancunes et rancœurs, l’ennui se dissipent pour un temps certaines existences passent, d’autres s’annoncent ; j’avance, l’alcool ingurgité depuis trois jours titube mes pas et dessine les trottoirs, j’avance sous un dôme étincelant, je traverse les allées criblées par l’hiver du parc noir et dense de bruits et d’ombres agonisantes, sur le vaste parking derrière l’hôtel de ville, le plafonnier de ce qui ressemblait à voiture éclaire quelques secondes deux silhouettes, un homme et une femme, de la musique s’échappe d’une des vitres entre-ouverte et couvre le ronronnement du moteur, un chien errant s’arrête, tourne autour du véhicule et satisfait semble-t-il s’éloigne vers, le complexe sportif, une poubelle vomi un chat hurlant, poils hérissés, un rat gras comme un lapin de garenne le suit de près ; le jour naissant ferme les portes du café de nuit, quelques coups de serpillière sur le comptoir et sur les tables, la serveuse, menue comme une enfant pousse un oublié dehors en invective un autre et sors, quelques dizaines de mètres à parcourir, elle loue un appartement au-dessus d’une pharmacie, trois heures de sommeil et puis un enfant à sortir de son mon onirique sommeil, rêve enfant tu le peux encore, rêve, vies bulles.
Aucune trace de Gavriel et Julian, cette fois, je les imagine en visiteurs d’une nouvelle dimension, en chemin vers un trou noir ou les invités d’honneur d’une cour d’un royaume où le rêve est loi et la folie un art de vivre, le génie est une forme de démence raisonnée.
Trop tôt pour le métro ou un bus, pas de téléphone, pas un taxi en vue, les trottoirs de l’avenue direction la ville, j’avise une fourgonnette lente et hasarde du stop, il ignore le feux rouge et s’éloigne, quatre heures vingt, le longe les murs noirs, les bardages éventrés et tagués des usines désaffectées, de part et d’autre ils tracent une ligne droite de cinq kilomètres vers la ville, un autre jour souffle une à une les étoiles, mes mains tremblent, nausée violente et brève, je tente d’avaler une barre énergétique nouvelle nausée, je n’ai pas ce dont j’ai besoin et rien d’ouvert avant plus de deux mille cinq cent pas d’un autre travers , fébrile je délire je vois Juliette à contre sens sur l’autre trottoir proche d’un pilier du pont du métro aérien à cet endroit, elle marche vite, je ralenti, ne pas la dépasser, ne pas la perdre de vue je l’interpelle, deux poids lourds s’annoncent se suivent de près à faible allure, je crie, ils dépassent le pont, Juliette évanouie, reste une traînée éthérée vite aspirée par le passage d’une voiture, plus de nausée cinq heures cinquante, les premiers bus ciculent les rues qui s’éveillent, des bus vides en attendant le étudiants et autres quidams qui se rendent au travail, des bus alors pris d’assaut par des et des dizaines et dizaines d’ouvriers prêts à la relève pour entretenir le feu des hauts-fourneaux qui ont consumé leurs vies, en enfer les flammes sont éternelles, en ce monde c’était un feu de paille.
Vies bulles.
Six heures et cinq minutes, le premier night-shop qui n'en est plus m’arrête, porte ouverte, le pakistanais en grande discussion avec celle qui semble être sa femme, la dureté du visage de l’homme ne trompe pas, il postillonne des reproches ou des insultes, il me regarde à peine-décidemment-je demande une bouteille de vodka qu’il ensache dans du papier brun je paye mes mains ne tremblent plus, il me salue, surpris je ne réponds pas.
Retour à la case prison une rame de métro vide, je vide la moitié de la bouteille au goulot, plus envie de vomir.
Vies liquides.
L’ascenseur, je n’ai pas osé les quatre étages de l’immeuble par les escaliers, l’appartement petit et si grand, vide, vide le jour à installé un ciel gris.
Vies instant.
Ce qui précède importe peu..
… ?...
…Ce qui suit importe peu.
Vies secondes
Sans rire, j’essaye d’entrer dans ce monde, j’essaye.
Oublier.
Les mots comme des balles magiques, mouvement perpétuel de l’ordre des choses, oublier la dernière semaine ailleurs transpercé par les rayons d’un autre soleil, le sang fluide bleu, ocre d’un pays entre-aperçu.
Retour à la case départ, sept heures, rues froides, j’hésite, les marches du métro, je passe, j’aperçois Julian et Gavriel en grande discussion à l’arrêt de bus, ils n’attendent rien et personne ne les retient, ils ne semblent pas sortis de leur nuit paumée, une de plus, quelques heures en moins à vivre pour le mieux, non ils sont dans un entre deux, underdream, juste là, Julian dans son éternel uniforme noir, un chapeau d’épouvantail sur la tête et maquillé de blanc, Gavriel protégé par son aura changeante, méconnaissable tant il est maigre, brulé par l’alcool, les gestes lents, quel gâchis, tant d’art et d’intelligence crucifiés, j’évite, je passe, j’ai donné, et trop de souvenirs, de liens, la porte du café de jour s’ouvre, j’entre, suivi du clochard qui erre les allées du parc la nuit, à l’intérieur les quatre habitués, les quatre magnifiques, les coudes soudés au comptoir, verres vides ; les serveuses ici se succèdent au rythme d’une par semaine, la nouvelle est moche, moche, abimée, trop grosse elle roule dix ans de plus, elle déborde de partout, elle crache sa voix aigre, ses yeux pissent l’ennui, le nez croche, la bouche dégouline un débit par trop rapide, sa peau se graine, elle abandonne son tabouret et rebondit vers moi, me demande ce que je désire boire du moins, je le suppose, j’hasarde une bière et un whisky double, elle note sur un carnet, un whisky double et une bière, s’il on omet les quatre muets imbibés du zinc, servis de manière automatique et le clodo déjà disparu, je suis le seul client, elle note, bien, quelques minutes s'épuisent, nouveaux bonds, la note entre les lèvres, je crains le pire pour les verres mais elle se montre plus adroite que prévu, reste le résultat, une bière sans mousse et un verre de glaçons que quelques gouttes d’alcool tentent de dissoudre, je laisse l’argent sur la table et sors, Gavriel et Julian se sont évanouis, enfuis de ce monde, plus de place pour eux à cette heure, trop tard.
Sept heures trente minutes compte l’horloge de l’église, mon corps décompte double
Le pont du canal noir, je descends la rue Neuve, vers le quartier sans sommeil, ils ne servent pas d’alcool dans leurs établissements, tout ce que l’on désire mais pas d’alcool, c’est drôle non ? Coincé entre deux maraîchers arabes, un night shop ouvert tenu par un pakistanais enfin je crois, j’avise deux canettes de bière forte, pas un mot échangé, quelques euros jetés sur le comptoir sale, a nouveau la pluie fine, aiguilles glacées et serrées, à l’abri d’une aubette, intacte, de tram, je descends les deux demi-litre de bière, une vieille fatiguée, les cheveux mauves et pourtant armée d’un parapluie hésite à venir partager le banc, elle tente une approche, se ravise, je l’invite à s’asseoir, elle sursaute et de peur se dirige, vers l’arrêt suivant, quelques centaines de mètres de vie en plus pour elle toujours cela de pris.
Le téléphone oublié dans mon sac à dos vibre, insiste, insiste, merde, pourquoi faire ?
Huit heures trente la grande surface active à nouveau son piège, visite éclair, acheter de quoi réduire au maximum les crampes d’estomac et deux bouteilles de mauvaise vodka du frigo prêtes à la consommation, juste assez d’argent pour régler l’addition.
L’appartement.
Sensation complexe.
La pluie s’est transformée en grêle, chassée par le vent elle s’éclate contre les vitres et coule lente redevenue liquide, la musique m’entoure d’un halo protecteur, j’écarte les bras et je tourne encore et encore entouré de barreaux d'eau, les notes plus pénétrantes entament ma peau, je tourne de plus en plus vite jusqu'à l’ivresse, tout disparait lentement autour de moi, la musique circule mes veines je revois des visages connus, d’autres imaginés dans mes rêves, ils parlent trop vite et en même temps, ils semblent aveugles et sourds ces corps étroits écervelés, les bras écartés, je tourne de plus en plus vite,de plus en plus vite, sans poids, sans entraves, je quitte cette terre.
Vingt deux heures trente, j’ai froid, le canapé trop dur n’offre aucun confort, je lui rends bien j’y échoue très peu.
Ce qui précède n’a aucune importance …