Ce qui suit importe peu

Vies minutes...

Jours acides

... Retour à la case départ, sept heures, rues froides, j'hésite les marches du métro, je passe, j'apercois Julian et Gavriel en grande discussion, ils n'attendent rien et personne ne les retient, ils ne semblent pas sortis de leur nuit paumée, une de plus, quelques heures de moins à vivre pour le mieux...

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Date de création : 04.10.2011
Dernière mise à jour : 27.08.2024
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Extrait

Tic, tac faisait l'homme, à la chemise rouge, allongé sous un ciel d'étoiles alors que la pluie tombe, la nuit dans le fond d'un parc, trop à la marge pour être compris.

Tic, tac, les aiguilles lentes de sa nuit.

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Extrait

Il ne pleut que la nuit et toujours des gouttes de toutes les couleurs parfois dansées par le vent, les étoiles sont muettes depuis longtemps, seuls des rayons bleus transpercent une uniforme couche de nuage noirs.

Blanc et noir

... Eau suspendue, les immeubles ondoient dans cet air immobile, incertain, trouble, ils inventent une...

les rêves mentent

... Ce qui suit importe peu. Vies stériles. Quelle heure est-il, j'ai perdu le temps...

 

yyy
Extrait deux

Je ne vois plus le jour, il ne se souvient pas de moi et passe maintenant trop vite pour que je puisse attraper un peu de sa lumière et aller les trottoirs dans un sens commun.

Extrait

La nuit est complète maintenant bien installée dans les moindres recoins avec ses bruits si particuliers, son rythme différent et ses fantômes qui hantent les ruelles abandonnées et obscures de la ville, la cime des arbres du parc crèvent les nuages descendus trop bas et libère une pluie...

Photos
Extrait

La ville revient fardée de ses faux semblants, avec ses conventions inscrites dans les gênes des gens, des vies jouées en pantomimes par quelques seigneurs invisibles, tourne le monde et un liquide incolore, inodore comme de l'eau érode et tait ce qui dépasse trop souvent.

Des mots pour les vivants

... Ce qui suit n'a aucune importance.

Vies bougies

Jours terribles à vivre, foids comme elle la mort

Mirage
Extrait trois

Evanouie comme elle est apparue, avec quelques notes de musique emportée par la pluie, reste juste des cheveux blonds retenus par un crayon et une empreinte bleue sur les bordures des trottoirs titubés.

Vide

je n'ai pas rencontré quelqu'un, je n'ai parlé à personne demain, j'ai oublié comment joué dans ce monde

Le 28 mai

Ne t'invente pas un regard ma Juliet : il serait pareil aux autres, vide d'âme

Extrait

... Trop tôt por le métro ou un bus,pas de téléphone, pas un taxi en vue, les trottoirs de l'avenue direction la ville, j'avise une fourgonnette trainante...

Expiration

... Sans Juliet, sans prétexte, sans alibi, sans regard, sans délit, sans torture, sans mort, cent vies, sans défaut apparents, cent erreurs, sans écrire, sang, sans nausées, cent toi, sans savoir, sans numéro, sans visage, sans regard, sans nom, sang, sans Juliet, sang...

Le 19 mai

Les poètes se prostituent parfois dans les geôles aliénantes de verres vidés de force, les délires chimiques, ou les volutes de fumée aspirée avec des chimères qui illuminent le ciel au-dessus de nuages trop noirs

Extrait

"Appelle la, Joshua, lorsque apaisé, tu dormiras enfin, elle t'entendra et viendra te donner un sourire et un ultime rêve..."

Vies dissonantes

ce qui précède n'a aucune importance

Epilogue

Un, deux, trois, zéro.

Publié le 12/10/2013 à 20:54 par giovannipace Tags : chevaux couple homme fond divers nuit musique
Un, deux, trois, zéro.

 

 

 

Joshua enfermé dans le passé…

 

Hors temps (460)  

 

… Ce qui suit n’a aucune importance.

Vies vipères.

Intérieur, nuit dansée par les lumières, la chambre de l’appartement, dehors la pluie et le vent, dedans le silence, l’obscurité, quelques minutes, une éternité, s’échappent de l’horloge de l’église, des voix exsudent des murs blancs, tout le mal s’est concentré sur une partie de mon corps, des doses de médicaments de plus en plus fortes, le délire.

« Ferme les yeux, regarde et écoute, concentre-toi » (Joshua s’avance, guidé par des formes éthérées, mouvantes, le doute, il tend une main, des flashes de lumières percutent sa mémoire, de la musique, des  visages « Tu erres piégé dans le passé, prisonnier des souvenirs, regarde et écoute"

Demain peut-être, un autre hier, goutte d’air, je respire, rien d’autre.

Tout devient net, tangible.

Un jour d’été sous un ciel jaune, de la musique de fanfare mêlée à d’autres, la rumeur émise par une foule agglutinée et puante, parmi laquelle circulent des clowns hideux, la fête foraine annuelle étirée sur les quais, sa majesté, la grande roue multicolore, prend de haut les bâtiments les plus proches, la ronde lente des manèges, de citrouilles rouges et bleues, précédées de carrosses tirés par des chevaux de bois blanc, eux-mêmes à la poursuite d’une demie orange tournante sur elle-même, de plus en plus vite, manèges mus par l’innocence, enveloppés par des regards morts, un escalier en colimaçon que le ciel n’arrête pas, les attractions filantes, aussi rapides que courtes, bruyantes de hurlements, de gloussements de satisfaction, certains visages défaits d’autres impassibles ou blasés, les claquements échappés des stands de tir, le bruit des cylindre de plâtre éclaté par les les pojectiles en plomb, les rires sortis de celui désuet et éternel d’une pêche improbable, les odeurs de fritures salées ou sucrées, un.

« Ferme les yeux, regarde et écoute » Deux, une nuit, accompagné par le silence, une route sans mouvement, atmosphère lourde, chargée de menaces, de questions et cette impression désagréable d’être à chaque instants, épié, surveillé, jugé et condamné, sans aucune forme de procès, né pour rien, servir et se taire, se taire en servant, né pour rien, lumières de nuit, sous un ciel blanc, le centre d’une ville agitée, connue, je marche les rues sans doute, je connais ma destination, un ruelle stoppée par un piétonnier un peu à l’écart des principales veines commerciales, à gauche, au bout avant le boulevard, un café oublié par le temps, quelques tables libres dans le fond de la salle, des visages connus, mais sans nom, je dois attendre je crois, je crois, sur la banquette un journal sans date, laissé à la page des faits divers, la lente descente d’un homme un suicide goutte à goutte, la souffrance relatée jour après jour, la douleur avant de mourir, né pour rien, le sentiment de l’avoir vécu, sans avoir commandé, le serveur pose sur la table de métal noir, un verre d’alcool blanc, sans y toucher, je le sens me consumer, me brûler.

« Ferme les yeux, regarde et écoute » Trois, une route de campagne, escortée par un ruisseau clair, rapide, une maison en hauteur, s’écroule, se vide de ses occupants, quelqu’un efface les souvenirs, les mots enfermés dans la pierre, un autre s’accroche en vain, un dimanche d’hiver, la banlieue, un appartement au quatrième, cinq pièces encore vides, un couple à l’âge dépassé vantant, les avantages et les charmes du quartier, le parc, la sécurité, les nouvelles lignes pour les transports en commun, l’accès rapide à l’autoroute, les commerces le prix dérisoire de la location, le calme suspect, douteux d’un jour férié, zéro.

J’ouvre les yeux, dehors, la pluie, le vent, le temps reprend sa ronde, la douleur plus intense.

Ce qui précède importe peu…

 

 

L’œil.

Publié le 08/07/2013 à 20:50 par giovannipace Tags : bleu merci vie moi monde homme musique mort annonce jeux nuit chien
 L’œil.

 

 

 

… Joshua enfermé dans la  folie, sensation de vide…  

 

Le 30 juin (451)

 

… Ce qui suit importe peu.

Vies d’impostures.

Je vois, la pluie raccourcit la lumière du jour, ombres flottantes, fluctuantes au gré d’une amère folie, des personnes traversent le parc dans tous les sens, le va et vient ralenti des voitures, quelques lumières prématurées annoncent déjà les ténèbres, le ciel à portée de mains, le ciel sans vie, les maisons fondent sous l’eau, les vitres des fenêtres pleurent, des portes s’ouvrent, se referment sur le néant, je me souviens, hier je t’aime, quel jour sommes-nous, je n’en ai aucun souvenir.  

Je ressens, j’étais debout, j’étais debout, viens dansons avec les serpents, l’œil nous regarde, viens, dansons puisse qu’il le faut, l’ordre est nécessaire, je croyais, non rien en fait, je n’ai plus mal, plus de larmes, tout est bien en place, tout est écrit, même les rêves, surtout les rêves, il me reste à exister dans les cauchemars, mais, il faut retrouver la réalité au plus vite, vite, entrer dans la ronde infernale, éviter de lever la tête, danser, dansons, se souvenir des deux mots clefs, oui, merci, oui merci, viens dansons avec le serpents et adossé au vide, résister aux vagues acides du temps, le passé après le futur, le passé après le futur, pas de larmes, vaine souffrance viens dansons l’œil nous regarde.

Je ressens, je suis resté longtemps dans la trainée de la nuit, encore ivre de souvenirs et douleurs portés par la musique et des illusions, heures indécises, il n’est plus de temps, plus d’attente, plus d’issue, j’étais debout, la chambre se referme sur moi, compresse mon corps torturé, un cocon lentement m’étouffe, l’air irrespirable me brûle les poumons, j’entends, la vie s’invite, s’impose, s’incruste, s’infecte, la vie, synchronisée par les bruits de la ville, ricoche et griffe les murs blancs, les cris de jeux d’enfants mêlés aux voix des morts,  je vois, le mur des arbres du parc m’empêche toutes perspectives, j’imagine, le château et sa cour carrée, la ruelle entre les remparts et le vieilles constructions vides, le pont bleu du métro sur le canal noir, les berges et ses ateliers désaffectés, les vieilles péniches inutiles et rongées par la rouille, amarrées au même endroit depuis toujours, je vois la vieille et son chien ridicule ou peut-être est-ce l’inverse, la vieille, la tête dans la terre qu’elle foule depuis mille ans, je vis, je pense comme quelqu’un aveugle de naissance, je ne discerne et n’imagine pas les menaces et les choses qui tiennent ce monde debout ce monde auquel je n’appartiens désormais plus, l’horloge de l’église sonne faux, il est trop tard, trop tard, personne ne l’entend, quel jour sommes-nous ? J’ai une date, je ne sais à quel jour elle correspond, je vois, il n’est pas de temps, la pluie n’insiste plus, bientôt le ciel dégage une tache ronde et rouge, sur le trottoir face à l’immeuble un homme titube et tombe, un autre tente de le relever, en vain, un autre s’y emploie mais vite abandonne, celui qui git se liquéfie et disparait, s’efface de ma mémoire, cela ressemble à la mort, telle que je l’imagine, j’entends, des sirènes en approche, plus insistantes parfois aux carrefours, le parcours glissant de l’ascenseur, des voix derrière les murs, travers le plafond, le sol, le ronronnement d’un aspirateur, le tic-tac obstiné du temps, ma respiration, les coups de mon cœur, le silence du tien et l’absence, j’entends les arrêts de bus à la station toute proche, le murmure sortant du sol du métro et de ses couloirs enflés de monde, je vois, la rue maintenant calme annonce une autre nuit, l’œil nous regarde, viens dansons avec les serpents, viens, l’enfer ne donne pas de concert.  

Ce qui précède n’a aucune importance…

 

 

 

Sans Titre.

Publié le 24/06/2013 à 22:21 par giovannipace Tags : voiture moi monde homme mort nuit
Sans Titre.

 

 

 

… Le récit de moments vécus, dans une nuit trouble…  

 

Le 17 juin (449)  

 

… Ce qui suit n’a aucune importance.

Vies délétères.

Tourner en rond, tourner en rond, sens unique, sans dépasser, surtout, tourner, l’un derrière l’autre, aucune alternative, avancer pour tomber dans leur piège, c’est ainsi, un jour le passé, un lendemain sans présent ni futur, le passé dans toute sa laideur, mon corps continue, je ne ressens plus la douleur, pour l’instant, je suis mort, âme en sursis, j’entends comme dans un rêve les voix de ceux qui me suivent et me précèdent, impossible de lever la tête et le corps continue, continue d’avancer, spasmes de vies, tomber, que faire d’autre ?  

Les idiots possèdent peu d’armes pour s’exprimer, alors, ils aboient, une bave verdâtre aux commissures des lèvres.

Extérieur.

Les couloirs du métro ; lundi, vingt-trois heures cinquante-quatre, trop tard sur certains visages pressés et de justesse sur d’autres impassibles debout ou assis sur un des quais scrutant la lumière des phares des dernières rames, à la sortie du tunnel, destination centre, quinze minutes de trajet, des têtes de travers, à l’envers, rondes, grosses, pensantes, parlantes, brulées, bien faites, ratées, ahuries, dans le sable, dans le sac, dans la lune, des têtes sur des corps longs, courts, étriqués, étalés, débordants, transparents, usés, courbés, tordus, douteux,  androgynes, éteints, prises de tête, l’esprit reprend conscience, une douleur subite et intense me vrille le bas du dos, les escaliers vers la sortie sans conviction, les marches résonnent encore du passage urgent de la foule, dans les rues et derrière les vitrines des cafés, peu de monde, quelques passants longent les murs, pour se mettre à l’abri, les nuages si bas étouffent, le bruit des voitures qui continent à défiler, sans dépasser, surtout, l’une derrière l’autre, les gouttes de pluie hésitées par un vent farceur, tardent à éclabousser le sol, deux stations avant d’atteindre la Grand Place je descends seul, les dernières têtes encore présentes dans la voiture me regardent disparaître, je marche, au cœur de la cité administrative, de larges avenues rectilignes coupées par d’autres identiques, des trottoirs plantés d’arbres, totalement déserts, des caméras de surveillance partout, postées en haut des poteaux de tous les feux de signalisation, accrochées, au- dessus des portes d’entrées, en sentinelles contre les murs, je joue dans un drame, le rôle d’une formalité, nous sommes tous des formalités, des tours éclairées en trompe l’œil, une automobile de police avance vers moi, à ma hauteur, elle ralenti, ils sont trois,  les trois fonctionnaires me regardent, m’épient, hésitent une fraction de seconde puis le conducteur accélère mais le véhicule stoppe une centaine de mètres plus loin, deux des occupants en descendent, ils se dirigent vers un corps allongé en travers de l’entrée du hall, un peu un retrait d’un immeuble, un clochard, à leur approche, un des uniformes m’intime de traverser sans tarder et de passer mon chemin, il n’y rien voir, c’est exact, ce n’est qu’un homme couché sur le sol, il n'y a rien voir, j’obtempère, sans ouvrir la bouche, très vite, une sirène griffe la nuit, le vent se renforce, bientôt, la pluie cesse, je sens le ciel respirer, la première avenue à droite, ensuite, une autre plus étroite sur la gauche, la ville redevient labyrinthe, un kilomètre tout au plus pour atteindre la station des taxis, direction la folie.

Je pense à Juliet mais jé n'éprouve nul besoin de la voir ni de caresser son visage, elle est présente à chaque battement de cœur.

Ce qui précède importe peu…

 

 

Visions synoptiques.

Publié le 12/06/2013 à 20:57 par giovannipace Tags : nuit moi homme mer photos musique mort bleu
Visions synoptiques.

 

 

 

… La suite d’une nuit de laquelle Joshua ne peux sortir...

 

Le 10 juin (446)  

 

… Ce qui suit importe peu…

Vies noyées, trois heures trente, je n’en sors pas, la tentation du désert.

Je me souviens d’une étoile, il en reste la lumière traversant le temps, avec elle, se sont effondrés tous mes rêves, mon âme n’est que souffrances. J’étais Joshua, j’étais quelqu’un, j’aimerais partager votre solitude, sans ces voix dans ma tête, sans les cris autour de moi, sans les tourments de vies inutiles, j’aimerais partager votre inconscience, j’aimerais partager vos existences.

Plus tard…

… Quelques notes de musique trainent encore sur la portée de cette fin de nuit ; la sonnerie de la porte d’entrée, un homme masqué, le regard arraché, sans mot, il me tend une enveloppe, puis disparait en traversant un des murs, l’administration m’a envoyé une convocation, rien d’autre qu’une adresse, une heure, le numéro d’un étage et celui d’un bureau où se déroulera l’interrogatoire, je dois obéir, obtempérer, je dois fournir une copie de mes papiers d’identité, le formulaire B. vingt-neuf et D. trente-trois dûment complétés, me munir également de photos récentes et de mon dossier médical à jour, en cas de problème veuillez avertir l’administration dans les quarante-huit heures, à l’aide du formulaire A. vingt-sept bis, je dois obéir, suivre les règles, obéir, admettre de n’être rien.  

 

« Tu as tracé une ligne entre la réalité et un univers impossible, tu avances en déséquilibre sur ce fil tendu au-dessus du néant, tu dois réintégrer le groupe, te soumettre, seul tu ne survivras pas, tu dois suivre"  

 

Je suis dans couloir, je passe la première des vingt-quatre portes en enfilade, je traverse le brouillard du temps, de l’iode en suspension, j’avance vite, d’un pas assuré, je pousse la suivante, j’entends sans la voir, le bruit de la mer, soudain, le même rêve, je me tiens au bord d’une falaise, les bras écartés, léger en espérant que le vent rageur, m’emporte, mais je suis rivé au sol, prisonnier de cette terre et de ce corps, j’avance de quelques centimètres, je regarde les vagues tranchantes comme des lames de rasoir entamer le calcaire de l’à pic.  

 

« Tu es à bout de force, renonce à ce combat perdu d’avance, renonce il en est encore temps, tu dois oublier, oublier, le groupe a besoin de toi, il nous protège, nous sommes le groupe »  

 

Trois heures trente, l’appartement m’étouffe, je respire de plus en plus mal, je ne veux pas rester dans ce vide, la porte de l’ascenseur reste obstinément close, je descends les marches de l’escalier en apnée, encore ivre, la nausée fait place à une migraine insupportable, j’ai besoin d’air, le rythme de mon pouls s’accélère, j’oublie Juliet, rez-de-chaussée, je pousse la porte, j’entre dans votre réalité, la nuit se retire sans hâte, protégée par des nuages bas, sans pluie, sur l’avenue qui longe le parc, j’attrape un taxi, destination les quais allumés de bleu, je dois réintégrer le groupe, obéir, obéir, admettre que ma naissance était le jour précis de ma mort, je dois réintégrer le groupe.

Ce qui précède n’a aucune importance…

 

 

    

Nuit inutile.

Publié le 10/06/2013 à 19:05 par giovannipace Tags : vie merci moi monde homme musique nuit pensées
Nuit inutile.

 

 

 

… Joshua plongé dans le délire, d’une nuit sans limite…  

 

Le 8 juin (445)

 

… Ce qui suit n’a aucune importance.

Vies cloisonnées.  

Trois heures-trente tristes, ne pas dormir, je suis perdu, un matin encore caché, peu de temps devant moi pour m’abstraire de ce monde, une autre fin, écorché vif dans les recoins d’une nuit couverte de nuage, la pluie descend sans bruit, lentement, les gouttes d’eau glissent à peine sur le pare-brise des voitures alignées le long des trottoirs trop étroits tant je titube tout l’alcool forcé qui coule en larmes acides et stigmatise mon visage, je titube toute la douleur accumulée en moi, j’ai la nausée, pris de vertige, je m’assois sous le pont du métro, je dois garder les yeux ouverts, le sol tremble, les pilastres se meuvent, couverts de graffitis et de dessins, je les parcours les uns après les autres, de la musique dans la tête, ne pas dormir, je ne distingue plus les couleurs, tout se déroule en noir et blanc, au ralenti, ne pas dormir je me souviens d’une silhouette féminine noyée dans une lumière de couleurs, d’un parfum, je me souviens de mots échangés entre des notes de jazz, je me souviens de mes mains tremblantes laissant échapper un gobelet, la fumée bleue d’une cigarette, je tombe, je me suis endormi quelques minutes, je crois, non une heure à ma montre, le jour arrive, j’ai vomi, mais la souffrance continue à me nouer l’estomac, une ambulance, puis une autre, sirènes hurlantes sans raison, me dépassent, puis le silence, troublé par le bruit de l’eau du canal noir tout proche, ne pas dormir, garder les yeux ouverts, maintenant, le bruit du silence, à l’intérieur quelqu’un hurle, des mots griffent les murs des maisons abandonnées devenues sombres, je suis debout, poursuivi par l’aube d’un autre jour, j’avance, je cours, je cours, à l’intérieur du silence,

j’entends :  

«Merci pour tout, mes seigneurs, pour toujours, je vous suis redevable, je n’ai pas vécu et vous en remercie,  je ne veux pas de votre pitié, gardez-la précieusement pour soulager vos souffrances à venir, promises, merci pour tout, je vous maudis, je vois vos visages hideux déformés par la haine, vos traits immondes, laissez-moi, je lis vos pensées, elles sont noires comme le sang qui circule vos veines, laissez-moi enfin, je veux mourir sans votre souvenir, fermer les yeux, je ne suis plus le même, deux êtres se battent en moi, aidez-moi, je suis perdu, je me suis perdu, je cherche la suite et la fin de l’histoire »  

Il y a toujours quelque chose à écouter, je pense donc, j’étais.  

 

(Voix féminines et masculines mêlées)

« C’est une proie.

« Il est dément ».  

« Non, il rêve, il rêve, comment rêve-t-on, est-ce si agréable ? ».

« Il n’a plus de nom, plus d’existence réelle ».

« Une aura positive l’entoure ».

« Il erre c’est là où il croit vivre, entre les deux mondes ».

« Il se bat ».  

« Laissons-le, nous ne pouvons rien pour lui, il cherche la clef et sa quête le consumera avant d’atteindre le couloir au vingt-quatre portes ».

« Il doit vivre sans tourments ».

« Faisons le taire maintenant, avant que certains ne l’écoutent et le suivent ».  

« C’est une proie inoffensive, à bout de force, il peut à peine ramper comme tous les autres ».

« Regardez il tente de se lever, de se redresser ».

« Laissons le faire c’est amusant de voir un homme mourir ».

« Tais-toi, c’est intéressant, je commence comprendre son langage, il essaye de nous parler, de communiquer, il sait nos existences ».  

« Faisons le taire, j’ai trop difficulté à enfermer ses mots, faisons le taire il trouble l’ordre, la discipline».

« Attendez ! »  

« La folie le ronge, elle viendra à bout de lui et nous n’y serons pour rien, il sera une victime du système qu’ils ont instauré avec notre aide ».

« Il possède une chose dont se servent certains pour s’échapper, il faut l’assimiler le réduire au silence, il représente une menace pour le collectif ».

« Il ne contrôle pas ses émotions, il représente une menace »

« Je vois la couleur de ses yeux changer, rêve-t-il ? ».

« Il suffit, nous lui laissons trop de dignité, il exprime encore ses idées, effacez-le, de suite »  

« Il s’affaiblit de jours en jours, incapable de réagir, il ne constitue pas un danger pour l’ensemble, perte de temps, il suffit, il est déjà mort».  

 

J’ai inventé une île dans le ciel, juste pour toi, regarde l’eau turquoise et limpide qui la porte, une île à jamais par de-là les nuages, naviguant hors du temps, elle t’appartient.  Trois heures trente, je pousse la porte de l’appartement, l’odeur du silence persiste, malgré les fenêtres béantes, l’obscurité, l’éclairage de la voirie soudain défaillant, le passage s’inscrit sur un des murs de la chambre, un rayon de lumière vert s’échappe de la porte entre-ouverte, je dois vomir mes souvenirs, même l’alcool ne m’y aide pas, encore trois trente aux aiguilles lumineuses du radio réveil, j’ai un tatouage sur le poignet, des symboles dont j’ignore la signification, impossible de les effacer, ils me parlent, j’entends un chaos, des centaines de voix parlant de concert, je dois entrer dans un rêve et oublier que ma vie n’est qu’un cauchemar, je dois entrer dans un rêve, sans attendre, la porte du passage est une des vingt-quatre, une seule, il reste tant à faire, il vit deux entités en moi, chacune se nourrit de l’autre pour n’en former qu’une, ma tête explose, la porte du passage s’est refermée, je ferme les yeux, je suis l’unique habitant de cette minuscule planète, sa révolution autour d’une étoile imaginaire dure une heure de votre temps, elle est éclairée en permanence par les rayons d’une lune de la même taille, je vous envie parfois de vivre la couleur du soleil, ici tout blanc et noir et le temps passe trop vite pour saisir l’importance des choses, je n’ai personne à qui parler, juste regarder en silence, les grains de sable qui écoule ma vie, je ne me plains nullement, je ne souffre pas, rien ne peut m’atteindre, vous vivez trop loin.

Vies dérapées.  

Ce qui précède importe peu…

 

 

Poussière de rêves.

Publié le 29/04/2013 à 22:50 par giovannipace Tags : revenu vie moi monde homme background musique carte
Poussière de rêves.

 

 

 

 

… Il rêve, délire ou se cloître-t-il dans la folie ?

 

Le 27 avril (435)

 

… Ce qui suit n’a aucune importance.

Un rêve.

Extérieur pluie, un matin, un de plus, un de rien, hors d’un temps que maintenant j’ignore, dans un endroit étranger.

Traces de vies effacées, je descends cette terre ronde, je descends cette terre qui tourne à l’envers et trop vite, au plus bas, froid d’angoisse, je cours ?

L’herbe pousse toujours au-dessus des morts, vies piétinées, je cours, je tombe ?

Vies marchandées quelques instants entre deux mondes, le temps de vivre pour si peu, pour souffrir, j’ai mal, jamais tu ne seras, personne autour de moi, notre monde comme un supermarché, un univers en perpétuel extension, une ruche, vite, parcours les allées de miel, achète, achète, tu as besoin de tant de choses, vite tu as besoin de changer ce que tu as usé, il faut changer, pour vivre il faut tuer, vite, jeter, remplacer, tuer pour vivre, tiens ! Regarde ce rayon, c’est les soldes aujourd’hui dans ce secteur, profite de cette offre exceptionnelle,  un flacon d’Ivre-Laurent de Perrier créateur de rêves, vendu avec une réduction de cinquante pour cent à l’achat, au prix fort de trois flutes traversière et d’une cornemuse (Kilt offert) cela en en vaut la peine crois-moi, profites-en, si tu ne sais en jouer tu apprendras plus tard, si ils t’en laissent le temps, en passant par le rayon librairie tu trouveras des cours de solfège, tu t’arrêteras à la joaillerie, là, ils vendent des montres étanches, tu pourras descendre dans les abîmes les plus profondes sans risques, sans perdre une minute, garanties jusqu’à la fin de ta vie, ils vendent aussi des images stériles et de la musique en plastique, pour te permettre de penser, d’oublier que tu es un être humain doté d’un cerveau et d’une âme et non une simple enveloppe de chair et d’os, avale, digère, défèque, avale, ne te pose aucune question, ils pensent à tout pour toi, recommence, surtout n’oublie pas d’acheter la nouvelle tablette traceuse de vies, tellement nécessaire et beaucoup plus performante, un vendeur derrière son comptoir vante les avantages de la carte de cette supercherie, la semaine prochaine, ils inaugurent un nouveau stand sur lequel seront proposés, à petits prix, des masques standards dépourvus d’émotions, de sentiments, tristes figures banches, allongées, toutes semblables, pour le payement pas de caisses, ils se payent en t’ôtant toute dignité et à chaque passage un peu de vie.

Réalité.

Dans les couloirs blancs et trop serrés du métro, je traverse, à contre sens, la masse pressée, oppressante, je marche au ralenti, ils ne semblent pas me voir, seul un homme, un homme différent me regarde, je l’ai aperçu, hier ici, les autres jours ailleurs, il continue à me fixer de ses yeux couleurs arc en ciel, puis subitement il disparait, il n’était pas dans le rêve, à la surface, traine un peu de pluie, les voitures se succèdent à la station-service toute proche de l’ancienne place, je passe le pont sur le canal noir, il est sept heures quarante-cinq à l’horloge l’église, je marche une allée du parc, les feuilles nouvelles des arbres accrochent à nouveau des soufflés par le vent, le vieux clochard au chapeau mou est revenu, il fouille une des poubelles bleues ensuite, satisfait de ses recherches, il s’assied sur un banc et regarde le ciel, je pousse la porte de l’immeuble.

Ce qui précède importe peu…

 

 

Ombres.

Publié le 27/04/2013 à 20:05 par giovannipace Tags : bleu merci vie monde bonjour femme nuit signature
Ombres.

 

 

 

« Bonjour, comment vas-tu ?

« Bonjour, le plus mal du monde merci ...

 

… Le 26 avril (434)

 

… Ce qui suit importe peu.

L’escalier toujours en panne de la bouche du métro, le temps stoppé à l’horloge de l’église, le bruit de ces vies programmées, les gens au ralenti, gestes décomposés, l’immeuble de l’appartement qui se rapproche, il pleut,  j’ai dans la tête, je ne sais pourquoi les dernières heures, je ne devrais m’en souvenir, rien, le néant. Vies floues.

 

- Monsieur Z : merci pour la présentation , un peu trop longue, bref, elle correspond à ce que nous indiquent nos instruments  et le scan de votre Curriculum vitae, grâce aux mots employés, le vocabulaire, la tournure des phrases, ce ton noir de l’encre utilisée et la signature au bas de la lettre de motivation, nous savons qui vous êtes

(L’hologramme de la femme s’efface, le siège sur lequel elle était assise se met à tourner).

Un courant d’air, j’ai froid, Monsieur A reprend : nous avons tracé l’existence de vos dix dernières années, par ce biais, nous avons mesuré votre résistance au stress, l’état de santé, la capacité de prendre des décisions, vos déplacements, les endroits fréquentés, vos plats préférés, vos orientation sexuelles et la vie de vos différentes connaissances proches, nous savons qui vous êtes, fabriqué comme vous tous, rampants, mais quelque chose manque, une pièce du puzzle essentielle, c’est à la fois intéressant autant qu’illogique, notre système est infaillible, tout cela nous intrigue, vous nous devez de dire ce qui nous manque, de vous déshabiller, d’oublier votre âme, nous avons le pouvoir que vous nous avez donné et vous le savez,

(Quelqu’un entre, suspend un cube de verre miroir de différentes couleurs, l’homme se tient en retrait dans un angle de la pièce)

Je vous prie de fixer cet appareil et de répondre à nos questions

 

…Une rue déserte proche de l’église, il pleut toujours, des gouttes empêchées par le vent de s’écraser trop vite, j’ai froid, je baisse la tête, je marche les yeux clos, l’esprit maintenant vide j’en ai assez entendu et vu, je presse le pas, il me tarde que les murs de la chambre m’isole de cet environnement acide.

- Bonjour, comment vas-tu ?

- Salut, le plus mal possible, merci, à plus tard.

La chambre tombée à jamais dans le silence, les murs devenus sourds et muets, les fenêtres béantes laisse passer les dernières poussières d’étoiles.

Le monde est une gigantesque toile d’araignée.

Je n’existe pas sur cette terre trop ronde, je vis dans une maison déposée sur un nuage, le ciel bleu comme toit, j’ai oublié de poser des serrures sur les portes, mais personne n’entre, je suis seul, dans l’allée que tout le monde évite pend à une étoile rouge, la boite à lettres jaune, ici comme le soleil, elle tourne dans le sens inverse des aiguilles du temps, tous les matins, je cherche dans les pièces vides et toujours différentes la clef qui pourrait la faire parler, elle continue à ne rien dire, à peine compensent-elle par quelques souvenirs égarés, pour ne rien dire, parfois elle change de couleur lorsque des mots soufflés par le vent passent à proximité, j’ai retrouvé dans une poche de ma veste un tour de magie, je ne sais plus, je n’ai plus d’empreintes sur les doigts depuis ton visage, les poignets brisés, dans les veines circule la couleur de l’amertume mon cœur s’est arrêté. Il est six heures et trente minutes, les gouttes de pluie retiennent la nuit, seuls les trottoirs bousculés et les avenues saturées témoignent d’un autre jour, un nouvel enfer

- Bonjour, comment vas-tu ?

- Le plus mal possible, merci, à plus tard.

Ce qui précède n’a aucune importance…

 

 

 

Tu.

Publié le 25/04/2013 à 17:09 par giovannipace Tags : image vie moi monde background bonjour femme musique sourire société nuit mort
Tu.

 

 

 

… Une matinée dans le monde ordinaire, rien…

 

Le 23 avril (433)

 

… Ce qui suit n’a aucune importance.

Après un bus tôt dans un matin, un train bondé à travers la pluie, quelques minutes de sommeil.

Vies suspendues, lune accrochée à un nuage jaune, jalousé par un autre, rancunier qui pleut d’orage, des guirlandes d’étoiles dans le ciel, nuit, jour, nuit, matin, crépuscule, les heures coulent, nuit, jour, je ne sais plus, une rivière coule dans les airs, l’on aperçois au-dessus de ses eaux pures un autre univers, je n’ai pas appris à nager ou plutôt quelqu’un, c’était hier, il y a une heure, quelqu’un m’a brisé bras et jambes sans remord, je me noie, il est trop tard, je veux encore éviter d’y entrer, je sors du rêve, j’ouvre les yeux, la réalité molle, trop tard pour mourir, cela n’en vaut plus les larmes, je me souviens d’une vie dans une nuit compacte, contractée par le froid, éclairée par des moments magiques de musique, vies résumées dans notes nées de nos cerveaux malades, je me souviens d’un refrain dans ses yeux au regard hors du temps, toujours intact dans les couleurs de mon âme, je garde l’air et les paroles de la chanson dans la tête, mon cœur bat à son rythme, je la fredonne, je l’entends en écho, une ombre dans les yeux trouble les rayons du soleil, il est trop tard, tu crois marcher sur les côtés, un simple reflet, une image, imagine ce que nous sommes, tu es dans une bouteille retournée, coule le temps et la vie, pour t’en sortir, pour ne pas être vidée tout en bas dans le cloaque où se cache la mort, tu grimpes sur les corps de ceux qui n’ont plus de force, tu te donnes afin de sucer leur sang, tu précipites leur chute, ceux qui souffrent, les plus faibles, tu arraches leur âme pourvu que tu survives, survivre bêtement, mais avec un sourire de façade, le regard injecté d’illusions merveilleuses, tu utilises ceux qui ont la force de se taire pour ne pas périr trop rapidement souillés, tu t’accroches aux fous sans existence réelle, parce ils ont oublié la vie,  vite, ton visage se ride, les cheveux deviennent blancs, les dents se déchaussent, tu es seul, le mal se lit sur tes lèvres, le miroir ne peux te refléter, tu vieillis, la tête vide et tu meurs, tu survis, vivre chimiquement c’est peu, c’est polluant et cela pue !

 

Jour, Intérieur, près de l’enfer, une construction de cristal ocre, une salle de réunion dans une tour imposée au centre-ville, j’y suis, invisible, il trop tôt dans ma nuit, je vois à peine, la pièce en longueur surchauffée, des murs nus couleurs sombres, une table en verre pour ne rien cacher, l’odeur du cuir des fauteuils noirs frappés par les rayons du soleil à son apogée et tatoué du sigle l’entreprise :

- Bonjour Monsieur P, je vous présente le directeur général de la société, Monsieur Z et je suis, monsieur A, un de ses collaborateurs, avant de débuter notre entretien, je vous prie de vous présenter succinctement (la sonnerie d’un portable tinte, suivie par celle d’un téléphone en forme de grenouille en suspension dans les airs).

Mr A : excusez-moi, un imprévu, j’ai le devoir de vous dire que votre confiscation de dignité sera filmée et enregistrée, gardée dans nos archives durant cinq ans pour améliorer les performances de nos recrutements, la machine que vous voyez sur le bureau est un détecteur d’émotions, (l’hologramme d’une femme, s’invite, au bout de la table, Monsieur z et Monsieur A, font mine de l’ignorer, je m’en fous). Vous serez donc filmé, vous avez le droit de refuser, nous nous réservons selon les circonstances d’en tenir compte ou pas lors de notre évaluation vous concernant, avant de commencer, avez-vous des questions ? (long silence calculé de part et d’autres, la partie d’échec commence) Monsieur A : pas de question, Non ? Parfait, nous pouvons démarrer, nous vous écoutons, soyez bref.

 

Je sors l’ascenseur, l’entretien a duré cinq minutes, le temps que le silence pèse, je n’ai pas dit un mot, je n’écoutais pas les questions, la machine n’a détecté aucune émotion, je n’ai pas dit un mot, je voulais respirer et surtout ne plus voir leurs gueules d’automates, le train à l’envers, le métro, les fenêtres de l’appartement.

Ce qui suit importe peu…

 

 


Il est trop tard trop tôt.

Publié le 22/04/2013 à 21:37 par giovannipace Tags : monde vie moi belle femme musique nuit mort bleu danse
Il est trop tard trop tôt.

 

 

 

… Entre le monde réel et le rêve…

 

Le 21 avril (431)

 

… Ce qui suit importe peu.

Vaut-il mieux vivre ? Il est trôt trop tard.

 

-  Joshua, Joshua, écoute moi, j’ai repris forme humaine, tu peux me voir à nouveau, si tu le délires, délire, écarte les bras et danse, tourne, laisse le vertige t’emporter, laisse la musique te guider, danse encore, plus vite, plus vite, oublie-moi, écoute moi, ne te retourne plus, je suis devant toi, viens, lorsque tu verras le ciel s’allumer d’étoiles de toutes les couleurs, prends le chemin qui s’ouvre et s’invente sous tes pas, Joshua, ferme les yeux, rêve, regarde cela va s’accomplir, un autre monde étincelle dans un autre temps il est trop tôt, trop tard Joshua -

 

Je suis détruit, brisé, j’ai quelques souvenirs dans les veines qui régénèrent mon cerveau, quelques instants à peine de ce temps étiré, je les vomis, dans des larmes, je les vomis, je vomis mon âme souillée par ta vie, ivre, vivre, je suis ivre de cette dernière nuit dépensée à errer, vivre, déshydraté par l’alcool, vivre, plein de musique dans la tête et une obsédante voix qui tente de me parler, j’ai une autre couleur d’yeux, pour un autre regard, je ne te vois plus, j’ai l’impression d’exposer mon cœur, j’ai le souvenir d’avoir tiré sur une personne avant le matin dans une ruelle sans nom, sans fin, j’ai fait feu lorsque la lune est tombée, éteinte par l’aube, j’ai tiré sur quelqu’un avec ce revolver qui ne veut pas se retourner contre moi, le poser sur une tempe et fermement, sans hésiter appuyé sur la gâchette froide, noire, heurter un mur puis tomber et rêver, j’ai tiré une balle dans un miroir, le verre éclaté, pulvérisé dans les yeux, j’avance en aveugle, ivre, sans doute, je divague, dérive, tangue, plie, dévie, tombe, me relève, me relève encore, ressens, prends, tombe, pleure, rit, vit, oublie, souffre, meurt, ressuscite, oublie, merde, raté, il trop tôt trop tard, je ne veux plus vivre, j’entends cette voix, je dois m’endormir entrer dans le songe suggéré par ses mots, l’ ombre des ténèbres, j’ai mal, il n’est plus d’heure, l’histoire ne répète jamais rien, elle bégaye, postillonne du sang, et des pleurs, je suis détruit, j’étais chercheur, sans spécialisation, je cherchais quelque chose pour d’autres, je n’ai trouvé que les ruines d’un monde malade et défait, mais je continue, la mort m’évite cette chienne, je suis ivre de douleur, un pantin nu le sexe pendant et rien, j’entame une nouvelle existence ou plutôt mon corps brisé la vit, aveugle, je sens une présence toute proche, je peux entendre une respiration apaisée, le vertige m’empêche d’ouvrir les yeux, la personne s’approche encore, elle me frôle, je respire le parfum d’une femme, je tends les mains, je caresse ses cheveux, il ont la chaleur du soleil et l’odeur d’un océan bleu, je dessine son visage, une douleur me plie en deux, à genoux j’entre ailleurs, je suis poussé sous le cadran d'une montre au bracelet rouge, pressé par la trotteuse, je cours dans ce monde rond, le temps ne se perd pas, il faut avancer avant que les aiguilles empoisonnées ne vous transpercent le cœur, alors j’avance, j’ai un pas à faire pour passer dans la réalité, je la vois floue de l’autre côté et surtout si terne, deux nuit sans dormir, j’hallucine, je dois m’allonger et fermer les yeux, vaut-il mieux vivre ?

 

- Je te réponds, je te vois, j’entends la musique, les notes que tu as semées pour te suivre, tu es comme je l’imaginais, belle, une perfection mortelle, je délire, je délire, j’entretien cette folie qui circule mes veines, je te hais, je n’ai de cesse que de danser sur le fil tendu au-dessus du vide, mon ciel est constellé de couleurs, depuis que j’ai ouvert les yeux, j’ai perdu des mots, ou plutôt tu me les as volés, je te réponds, il n’y a pas de chemin, pas de temps assez grand pour renaitre, je suis mort un de tes jours, la nuit m’habille, je te hais, laisse-moi, tu n’existes plus, je te hais, il est trop tard trop tôt.

 

Ce qui précède n’a aucune importance…

 

 

 

Au pays des merveilles.

Publié le 20/04/2013 à 22:34 par giovannipace Tags : vie monde homme musique nuit mort rose enfant bleu chat jardin paysage elfe
Au pays des merveilles.

 

 

 

… Joshua prisonnier de sa folie, délire…

 

Le 20 avril (430).

 

… Ce qui suit n’a aucune importance.

Qu’est-ce exister, si ne n’est mourir.

Tout fout le camp, j’ai confondu une de mes nuits avec un instant d’un de tes jours, si c’est cela vivre, le corps n’accepte plus la nourriture que j’essaye de lui infliger, malaises, nausées, perte de conscience, vomissures de cette catin de vie, alcool mauvais, injections inutiles de temps, injections inutiles de temps, je voudrais dormir toute cette souffrance, dormir jusqu’à la fin, l’étrangler, l’enfermer dans un cauchemar, cette vie et en rire un matin devant le miroir de la salle de bain, comme toi, sans âme, sans état d’esprit, vide, je voudrais, tant que faire ce peut-être, tu n’existes pas, tu n’existes plus Juliet, je suis mort, je n’aime pas le chiffre trois, je ne sais pourquoi, je ne sais pourquoi, je le dis, cela n’a pas de sens, je n’aime pas le chiffre trois, voilà tout, c'est dit,  cela importe peu, je dis n’importe quoi pourvu de ne penser à rien, je ne pense à rien, je dis n’importe quoi, tiens, pour continuer ce propos désordonné, hier à l’aube j’ai vu Alice, celle du pays des merveilles, la même, de prime abord, elle m’a confondu avec une théière, j’essayais de lui parler, mais elle ne pouvait rien entendre, j’ai servi, j’ai vidé le contenu, un peu contraint, postillonnant le moins possible, je n’ai rien dit en fait, j’écoutais la vie, Alice semblait enjouée et discutait avec des convives assemblés à une table perdu dans le monde du dessous, plein de soleil, elle jouait à un jeu dont je ne comprenais pas les règles, j’essayais de suivre, en vain, ensuite, j’ai pris, sans le vouloir l’apparence d’un être humain, ses yeux ont ri, elle s’est amusée de ma grande taille et de mes gestes trop amples, de ma maladresse, elle menue dans sa robe trop large, et dans son regard je lisais le doute, je voulais lui parler, elle s’est enfuie, elle est partie en courant, en courant vers l’orée d’un bois, elle a disparue accompagnée d’un renard rouge, abritée par un ciel vert, longtemps, j’ai marché, je la cherchais, entre les gouttes de pluie, je rapetissais, je l’ai trouvée un matin couverte par la feuille d’un arbre protégée par la rosée de l’été, elle s’est éveillée, surprise, le ciel changeait de couleurs, elle a couru droit devant, sans se retourner, elle est entrée dans un trou de souris, des notes musique tombaient de quelques nuages épars troués par les branches des arbres, j’ai couru derrière elle le plus vite possible, à bout de souffle, je bouscule dans la poursuite, un homme qui s’essaye au bilboquet, sa peau est rose, il semble ivre, j’ai pris sans vouloir l’apparence d’un enfant, j’ai forcé le passage dans lequel Alice s’était engouffrée, je suis tombé dans un monde flou, plus rien n’avait d’importance, je flottais, je ne possédais pas d’existence réelle,  j’étais un personnage fictif, j’ai essayé de l’appeler, je flottais dans cet air aseptisé, je flottais, le sang glacé, j’entendais des pas au loin, je les comptais pour espérer la rejoindre, Alice, j’ai pris alors l’idée de grandir, je voulais ressembler à mes souvenirs, devenir ce que dois être pour tous, raté, je perdais Alice en même temps, j’entends sa voix elle parle à un chat, qui lui réponds, ensemble ils entrent dans une maison, ils ne font que passer, le chat devient serpent et se consume, je retrouve enfin sa trace, je sais par où elle s’enfuit, elle court, il y l’océan non loin et un étroit sentier au bord d’une falaise blanche, j’entends le bruit des vagues, un endroit où la nuit se réfugie lorsque le jour s’installe partout, le vent brûle les poumons, les ténèbres, elle tend les mains vers le ciel et tout s’éclaire, des étoiles pleuvent du ciel, je suis près d’elle, tellement proche, tellemnt près d'elle, je n’existe pas, elle ouvre une porte invisible devant elle, s’ouvre un jardin surélevé sur le côté d’une maison, je la suis avant qu’elle ne se referme, elle marche au côté d’un lutin bleu, un elfe les accompagne, transparent comme il se doit, j’ai l’impression que la distance qui nous sépare s’allonge alors que je cours, soudain le gnome et l’elfe disparaissent, le paysage s’efface, nous marchons dans le vide, elle écarte les bras et met à danser, à tourner sur elle-même, dessinant un autre décor, une maison rouge collée à une autre jaune, une maison verte, un peu à l’écart, une autre en forme d’équation à résoudre, encore une suspendue dans les airs, elle parle maintenant à un homme allongé contre un mur, il ne bouge pas, brisé, sans vie, elle ne comprend pas, elle longe les murs des couloirs du métro, apeurée par la vision de ce monde débilitant.

J’aperçois l’immeuble de l’appartement entre le feuillage naissant des arbres du parc, j’ai envie de vomir.

Si c’est cela vivre !

Ce qui précède importe peu…