Histoires brèves

 Une lueur passe d'un souvenir qui jamais ne s'efface.

Dans ta petite blouse noire sous un effet de lys blancs, tournant tes cheveux gris devant le miroir posé sur un mur de plâtre, près d'un lit de coin caressé d'un édredon de plumes, grenat, sous l'ambiance d'une grande cheminée, tapissée d'un lourd foyer de bois, je te revois;

triant bien avant l'heure les mégots laissés dans ce cendrier de bar, par un grand homme ne finissant pas ses morceaux de comptoir, qu'ils nous arrivaient alors de fumer sous le soir, tirant juste quelques bouffées, pour toute histoire.

Notre secret, s'élaborait d'une seule fois. 

 Une fois délivrée de ce tabou d'oser ma mémé levait un voile sur le désir de s'approprier, ces choses défendues par les adultes devenus, comme oubliées de leurs propres actions, d'avant, nous laissant devant la tentation de devenir trop vite, des grands.

Grand-mère, du haut des cieux, reçois tous mes baisers, quelque part, je suis restée un peu, en arrière, près d'une jolie rivière me rappelant la magie d'un vieux lavoir, aux vieilles pierres si noires.

Des draps de coton blancs, gonflés comme une boulle de chewing-gum, que tu lançais d'un heureux savoir faire, et la mousse au fond de cette eau si claire, me ravissait d'une ambiance de rêve, pour nourrir encore mon imaginaire.

Un bruit sur la route, une brouette arrivait poussée par tes bras, remplie du linge plat, sous l'oeil du chat attendant ton retour sur le seuil froid, d'une porte, d'autrefois.

Auteur mpb (fumer tue, alors pourquoi? l'on continue....)