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Date de création : 19.03.2011
Dernière mise à jour : 10.07.2019
1937 articles


Inventer une nouvelle ( la lettre oubliée)

Inventer une nouvelle ( la lettre oubliée)

Au coeur d'un vieux grenier sentant bon les odeurs du passé, un 

fils remontait le temps, pensant à sa mère aujourd'hui, disparue. DesLivres  poussiéreux sur une vieille étagère, un peu branlante de sa vis en mauvaise matière, qui sous l’oubli c’était légèrement détaché, de son point d’attache, lui donnerait à lire, une partition imprévue.

Elle aimait s'entourer de ces romans des autres, qu'elle avait lu et relu de leur aventure propre de cet imaginaire qui l’évadait de son ordinaire soigné.

Mes mains touchaient d'un besoin de sentir cette impression de déjà vu, qui remontait docile, mon Histoire. Je revoyais la finesse du visage paisible qui sous tant de vilains temps avaient su nous aimer, nous encourager, aux portes de notre vie, mon frère, ma soeur et les autres membres de la famille.

_ Ne laissez jamais personne vous séparer, nous répétait elle souvent.

Ma mère pensait fantaisie, joie, épanouissement de son chemin de vie d'un parcours au long cours. Son statut de femme au foyer, lui avait peut être permis d'échapper à bien des contraintes, extérieures, lui gardant une authenticité, d'un coeur d'enfant;

bien qu'ayant été, une femme motivée d'un extra à l'extérieur, pendant cinq années, d'un travail chez une fleuriste. Un accident clouait son père au lit par une chute aux sentiers abrupts, d'un dimanche comme un autre, en famille, qui se terminait à l'hôpital, huit mois pour reprendre pied d'un pied; aussi, quittant l'école pour aider sa mère, aux factures nécessaires à payer pour garder la demeure, pas une seconde elle avait hésité à assumer dans un âge de dix sept ans, cette tuile d'une épreuve imprévue. En fait sa ligne de vie, se conditionnait sans cesse de ce bonheur d'offrir. Agir aux lettres de noblesse d'un plaisir d'être pour ses êtres, sachant se mettre à la dernière place, aucun problème pour elle. Un inexplicable se glissait aux portes de son intimité, simple et très compliquée, à cerner, pour qui ? ne prendrait pas assez de temps.

Séductrice presque malgré elle, les hommes la choyait de beaucoup d'attentions courtoises, et elle savait autant les admirer, que de remettre en place les choses, au cas d'un malheureux dilemme. Pendant sept années de paroles en paroles elle avaient attendu, un mieux au sein de son antre, patience est mère de vertu, mais un dénis inconditionnel s'abattait, évinçant un bon sens primordiale, pour combattre un mal.

Seule on ne pouvait rien faire, pour papillonner vers une nouvelle lumière à retrouver, un bel effet sincère.

_ qui ne tombait pas, dans ce monde un jour ou l'autre?

_ la différence c'était d'avoir quelqu'un d'aimant et de dévouer pour vous tenir la main, tout cela, avait été sa route, à s'épuiser, devant un gouffre, désert d'un mot pour aussi réconforter sa peau.

_ qui ? sans considération, et respect pouvait continuer à tenir, au silence de mise devant les épreuves à résoudre.

_ volontairement entretenu ou pas? La question restait sans réponse.

_ parfois je savais qu'elle se sentait seule et fatiguée de lutter contre un courant invisible, aux yeux d'autrui.

_ moi même, je ne comprenais plus très bien l'idéal de cette relation, sceptique, trouvant encore des excuses, au curieux ambiant.

_ je savais qu'elle aurait tout donné pour un peu d'affection véritable éliminant, les faux semblants.

_ puis elle se reprenait encore, ne voulant pas, lâche, abandonner le navire.

Sa nourriture venait d'un au-delà, institutionnel, son apparence maquillée, coquette distrayait l'inconnu, mais derrières les apparences, quelque chose comme hors d'atteinte, comme un peu, entre deux rives.

_ A jamais marquée d'un bouton au coeur, de toutes ces manipulations diverses de tous genres que l'on rencontrait partout, comme un ermite, elle se réfugiait à la grotte magique de ses visites de jardin, et du sien.

_ Personne n'échappait à la vie, et de ces défaites étranges qui changeaient les gens, au sein même de cet univers familier, qu'elle pensait, protégé, et qui vous devenaient étrangers. Vous regardant sans vous voir, sans se défendre d'un bleu de désespoir, ignorant l'indispensable dialogue pour résoudre votre épilogue.

_ un mutisme naissait pour combler un fossé de blessures, sans savoir d'où venait le drame pour cicatriser la plaie.

_ aujourd'hui, Norma, rêvait de soutien amoureux, d'une complicité à deux qui lui manquait pour combler son coeur d'un équilibre de chaleur.

_de nos discussions, certaines choses plus éloignées ne revenaient de nouveau.

_ tu sais mon fils ? je ne suis pas la seule dans ce cas là, c'est indéniable qu'une solitude habitait chez bien des couples, et comment remettre le bon sens, sans débattre d'un bon sens d'une parole évidente?

_ je me suis battue seule, gardant la couverture sur ma détresse et de cet orgueil de vouloir tout gérer, d'un bon sens d'aimer, mais la coupe finissait par déborder, il fallait composer demain, avec une chance de bonheur.

_ l'on verra bien, si demain le concrétise, gâcher ses jours sans un doux mot d'amour, à quoi bon ?

_ Prenant son rôle au sérieux, tout était relativement prévu pour chacun d'un grand sens pratique d'organisation, un bonheur. Jamais pressée, aimant prendre son temps, pour ne plus courir, comme enfant, où sa mère travaillant à l'extérieur, femme active par excellence, à tout bout de champ les traînait derrière elle, d'une allure soutenue d'urgence, son frère et elle.

Libre en confiance, un oeil avisé aux portes de l'adolescence qui lui valurent parfois, un peu d'émois, Elle brodait son manège d'un rythme de courtoisie, nous expliquant avec une avance la vie.

_ Comme cette fois où de mon jeune âge d'un cinq ans, la voyant prendre dans sa trousse, une serviette colorée, et lui demandant:

_ Toi aussi maman tu mets des couches ?

_ Elle m'expliquait que cela était nécessaire aux mamans, d'avoir ces signes chaque mois, de sang, sinon des bébés elles auraient tout le temps. Une image simple avec des mots équivalents, et tout roulait d'un bon sens évident.

_ Si bien qu'il m'arrivait par fois de prendre dans sa pochette ces petits carrés de couleurs pour délimiter le garage de mon camion. Les voitures mon dada de petit gars.

_ Cela la faisant rire, elle rajoutait:

_ ceux qui ont inventé ceci, ne se doutait pas de cette éventuelle, autre application:

_ c'est merveilleux les enfants, elle était ainsi ma maman.

Voulant voir le meilleur sur chacun, elle grignotait l'existence d'une chance. Très heureuse de cette enfance passée sur cette côte de mer d'Iroise, auprès de parents attachants, sa jovialité invitait au bonheur, qu'importe qui elle pouvait rencontrer.

Une femme enceinte, fabuleusement instruite d'une audace de rendre tout possible.

Elle vivait, comme si chaque jour, serait le dernier. E t c'est pour nous, qu'elle aurait décroché les étoiles du ciel.

Son bonheur rayonnait de ce partage enivrant aux autres. Les chagrins de déception de ceux qui se disaient amis, n'en furent que plus grands, à la rature qu'elle ne comprenait guère d'un changement d'attitudes brutales, sans une explication au fatal arrivée.

_ Pourquoi? ceux que l'on attendait avec impatience, détruisait l'ambiance d'un repas si charmant préparé en leur honneur.

_ Où était dont la fêlure, aux coeurs de nos coeurs.

Sa sincérité gérait du soir à la lune son espace vital. Et une grande adaptation aux murs invisibles d'une solitude maintenant chérie, la berçait souvent.

Une femme de paix, une palette de couleurs entre les mains, sa différence, son choix, son menu.

Des tourments humains paradaient relativement encore, elle se mettait en apnée pour ne plus s'embrouiller de désillusions. L'écoute si importante ne se réalisait pas et chacun tournait en rond dans ce monde de dilemmes.

Tout rentrerait un jour ou l'autre dans l'ordre sans sa concorde de conseils. Devenus absurdes et ringards sous cette époque si dérisoires, d'un bon sens sans histoire; sa philosophie n'appartenait qu'à elle, aujourd'hui, un esprit trache, prenait un dessus, aux parodies d'un champêtre avenant qui chérissait son coeur, comme si en dehors du temps, elle se mettait volontairement, en exil;

Je pensais tout connaître de son destin, quand une lettre au coeur d'un bouquin qu'elle gardait près d'elle, au chevet de son lit, pour l'avoir vu souvent, sur le meuble ciré de sa reliure doré, beaucoup relu, me révélerait, une chose ignorée, jusque là.

Des lunettes sur le nez, des yeux à combler l'amour en prunelles d'azur sur les pourtours de notre royaume, et aussi, un sens inné d'un équilibre de concret, qui lui donnait un caractère presque, à part, dans ce monde en vergetures. Le sport et l'art en général lui contaient une obligeance au talent en présence. Ma mère cette artiste anonyme.

Son originalité, et sa simplicité confectionnaient le tissu de sa peau. Pas souvent en colère, mais elle savait savamment envoyer sa doléance aux abords abrupts des abus, dévalés. Une femme de caractère aux apparences trompeuses, d'un aspect si féminin, à ne pas prendre pour une poupée.

Prenant entre mes doigts l'objet tomber par là, dissimulé sous ce canapé écharpé d'un cuir déchiré, par des griffes qui accompagnaient toutes ses journées, ses chats adorés, aujourd’hui ailleurs. Et qui en dérangeaient plus d’un :

_ D’où ces réflexions ?

_ Elle est folle, elle en a trop. D'autres amoureux des bêtes, adopteraient quelques pensionnaires.

_ Qui peut se permettre de dire, qui a trop de quoi ?

Ses amours de bêtes comblaient un vide qui la rendait radieuse. Récupérés ici ou là, pas de contrainte, quand on aime on ne compte pas.

En jouant, une meute diverse la suivait, chatouillant les coquillages de ce plancher mouvant, à la ligne du sable fluide et clair, de l'allée du jardin. Un quelque chose d'émouvant, si l'on ajoutait en plus deux chiens recueillis au hasard d'un bel après midi de marche, vagabonds en puissance, tomber en amour de son fluide magnétique.

_ Quand disant à voix basse à l'un deux:

_ Suit moi, si tu veux être heureux, ce fauve de Bretagne, dont personne ne réclamait la taille, ne la quitterait plus d'un poil.

Et soudain, je fondais en larmes,

_ comment ne pas avoir gardé cet ami de feuilles qu'elle chérissait tant ?

_ Comment avait-il pu atterrir sous ce meuble usé, d'un avant, abandonné ?

Dans ces petits coins anglais froncés au coeur du poète qu'elle avait su recréer pour donner aux arbres, leur douillet d'un secret de lecture, il me semblait la toucher, sous son acacia cabossé, ce livre, justement, entre ses mains bronzées.

Un jour d'orage, la foudre y marquait sa signature sauvage.

Sa passion de verdure dépassait sa propre vie, d'une relation de mystère au symbole de la terre. Passant des heures, des journées au jardin de son imaginaire, elle inventait ses parterres. Dans chaque pousse, dans chaque bouture, dans chaque horizon d'essences qui passait par ici, un peu d'elle. Voir grandir ces plantations, d'un petit tour de chaque matin sous le soleil en écharpe, aux peupliers encore enrolés d'une brume de voile, et le bonheur nourrissait son sein.

Chaque plante recevait le prénom de celui ou de celle qui avait eu l'amabilité de lui en offrir, absent ils partageaient la visite.

Un grand chapeau poussait son allure, aux lunettes noires qui profilaient son regard sous la lueur bleue d'un ciel majestueux. Lui octroyant une offrande d'amitié aux avions qui défilaient inconnus au matin d'une paix, sous l'astre diffus abordant d'une belle volonté, sa journée.

Des fleurs fraîches, coupées ornaient le centre de table. Un roulé de sauge et de lavande modulait l'air près de la cheminée. Confectionnant habile le tissu de sa rêverie, photographiant les arbres à papillon, elle vaquait à la composition épanouie de sa peinture d'harmonie.

Chassant sa mélancolie à nos yeux trop pressés,

_ combien de larmes avait-elle dissimulée ? Nous la pensions si forte, pourtant au coeur de son adresse se fondait un enraciné de lassitude. Gardant beaucoup au coeur de son coeur, il me semblait m'appliquant à tourner, à son bras, autour de son débale de mille demoiselles à voir, en teintes vives et hautes au tour de ces adresses de pétales, une fragilité qui aurait bien aimé sortir, soulageant son espace de sa nasse de peine.

_ Quand je finissais par lui demander si tout allait bien:

_ sa réponse, se valait évasive :

_ Je gère donnait elle de son timbre léger de voix, en se tournant une mèche de ses cheveux longs, aussi noir que l'ébène. C'était surtout qu'elle ne voulait en aucun cas semer le trouble dans nos esprits.

_ Nos histoires, sont nos histoires, aimez chacun ne vous occupez de rien. Mais par ci, par là, de temps en temps, en panne d'un espoir, elle finirait par lâcher quelques brives de son chagrin. On échangeait un peu de ce registre de nos douleurs riant à la fin, remplit d'espoir pour repartir vers demain.

_ Ma bienfaitrice maman, n'aimait pas dire du mal de ces gens aimés, encore plus difficile de se confier.

_ Et si par un jour de grande peine se sentant un peu plus fragile auprès d'un visage de famille, elle avait osé se livrer légèrement, la trahison venant, cette marque affreuse de quelqu'un qui vous poignarde, l'air de rien, si gentiment, lui laisserait à jamais, un bleu, au lieu de son sanglant.

_ Toujours là, pour dissiper le malheur des autres, chose étrange pour elle, personne de sincèrement fidèle.

_ payait elle un tribut ? d'être si jovialement heureuse de cette manière de savoir gérer les choses d'une parole d'osmose.

_ pouvait on vouloir mettre à mal quelqu'un de bien pensant ? je m'étais souvent posé cette question ? d'avoir vu pleurer ma mère.

Au fil de l'heure, je revoyais sa silhouette assise au rayon des légumes, un panier entre les jambes, ramassant les merveilles du potager. Pas question d'écraser une araignée, un insecte, tout était un prétexte à cette sensibilité d'aimer.

Sous le carré de la fenêtre où des poutres en toile d'une occupation peu discrète, habillaient cette hauteur d'un maintien solide, je posais mon derrière. Délicatement la luminosité du dehors me câlinait de son or.

J'avais hérité de son charme sensuel, de ces yeux bleus en amande, châtain clair, sur ma lande. Un mètre quatre vingt cinq, grand et beau le disait les autres yeux de la vie, je me prénommais:_ jean-marie.

_ Pour certain physiquement tout me venait de ma mère, pour d'autres, mon frère Jean-Christophe ressemblait d'avantage à mon père; des cheveux blonds, frisés, long et mince de son humanité, ma soeur violette d'un mélange harmonieux, une petite blonde sexy sous un regard noisette, souriante et très coquette.

_ Sportifs comme nos parents, nous touchions à tous les sports, du vélo sur ces chemins de campagne, au canoë sur toutes les rivières à remonter, aux balades en montagne sur ces sentiers escarpés, camper sous le silence de cette biologie en puissance, une vraie sensation d'équilibre.

_ Se laver dans la limpide d'une fraîcheur matinale de Dordogne, au courant de cet aquarium sauvage, vous offrant un massage en eau claire, sous l'oeil de nombreuses écailles, passant d'un plus petit au plus grand, accompagnant vos jambes.

Déguster très tôt, cette promenade silencieuse levant délicatement ses pagaies pour apercevoir sous la brume généreuse qui se levait sur la roche dure, chaque oiseaux au bord de la rive.

Quand d'une ambiance magistrale d'aubaine l'on distinguait un héron cherchant sa proie, au martin pêcheur si attrayant de son plumage bleu se posant sur les longs cheveux de madame la claire voyante dans sa rêverie charmante d'un matin sous le calme, apercevant des nuées de goujons au bord de la coque.

_ Et préparer ces repas d'un rien acheté de ces délicieux produits régionaux après quelques heures de marche, que demander de mieux ?

_ De ces évasions de vacances la vie se mirait ainsi.

_ s'adapter, disait elle souvent, vous en êtes capable mes amours, vous cachez des ressources insoupçonnées.

_ Jamais elle ne doutait de nous, elle nous aimait d'un amour fou, sans nous étouffer pour autant.

Notre soeur de ses problèmes d'os survenus très jeunes, et vu ses douleurs, ne pouvait suivre la tangente, mais de fil en aiguille de photographie en écrit, sa patte se réalisait aussi, de cette composition d'ensemble.

Des jeux de société, en partie de cartes, quelques heures de marche? Nous réussissions malgré tout ? Sans compter nos éternelles discussions politiques à rester unis. Une complicité apprise par notre mère, nous combinerait à jamais, trois, nous ne faisions qu'un, chaque fois qu'ils nous prenaient l'envie de nous réunir, chacun ayant son univers de vie, à quelques distances les uns des autres, mais avec Internet, chaque soir une bavette.

Dix ans venaient de couler sous les brumes d'hier; quand ce besoin de revenir à la source me guidait à reprendre l'habitation familiale. Là, où l'odeur d'une tarte aux pommes du verger suc culait l'air d'une frénésie de gourmandise. La cuisine, avec sa marmite rouge, aux soupes succulentes préparées avec les délicieux légumes apportés par mon père, de son coin de terre. Et l'entendre lui dire:

_ Épluches moi les oignons, j'aime comme tu les coupes. Tant de journées côte à côte, unis, ensemble, malgré les boutons-d'or en accroche, une complicité à revendre sur bien des idées à trouver, pour affiner le quotidien, presque inséparables, jamais l'un sans l'autre.

_ Une idée à la seconde disait il à maman, tu as,

_ mais je ne te demande pas de les réaliser, toutes, dans l'instant, insistait elle, en repartant un livre à la main vers son fauteuil en rotin. Un certain bonheur paradait.

Du linge pendait sur les fils du parasol prévu pour.

Un drap flottait sous la brise qui lançait son air de velours.

Des tapis ornaient le sol des chambres associées aux rideaux occultant, apprivoisant ainsi la lumière, selon le moment, d'un soleil palpitant.

_ tient! un clou sur le mur, un tableau manquant ?

Des plaids de couleurs, des lampes d'ambiance ramenaient une poésie au seuil de cette étreinte d'un certain romanesque. Des tapis d'ailleurs jonchaient le sol conférant une attraction de plus, aux pays d'orient; elle mélangeait le monde, chez elle au coeur des objets d'un artisanat de tout ordre. Des masques africains achetés sur des marchés de villages, ornaient les murs, son intérêt pour toutes les cultures, s'établissait admirant sans les connaître le travail habile de tous ces artisans, dans chaque coin de la terre.

Pas riche, privilégiant le dialogue, sa gentillesse jouait le reste; une vraie gentille ma mère si bien qu'on lui offrait souvent, l'aumône d'un bon prix.

Des paniers de chiens près de l'âtre et ces meubles, aux pattes de velours, décorés d'un atout de matous, dormant un peu partout dans la journée, aux portes du coucher, au domicile d'un chez eux, le cadre semblait sorti d'une ambiance de nostalgie.

Une paix régnait en maîtres sous des instants bercés. Quand au dehors un tracteur énorme passait laissant sur la voie la brune épaisse au sillon refait sur l'asphalte, devant la barrière d'une forme de papillon d'un jaune clair, d'un savoir crée par mon père, un bricoleur hors pair.

De grosses bûches dans le foyer, brûlaient en murmurant leurs confidences, lâchant parfois des flammèches, comme si d'une blague, elles riaient aux éclats.

Ma mère adorait cet endroit, à l'époque trop pris par mon débarquement de tribulations personnelles, je ne comprenais pas encore l'engouement, de mes parents pour ce boisé perdu. Puis, par un jour anodin, d'un lever comme un autre, tout prenait fin.

_ Qu’avait il pu se passer pour arriver après quarante années de vie commune à se séparer si vite ?

_ personne ne le savait ? Motus et bouche cousue.

D'un accord commun, la comédie des apparences, avait compris son échéance.

Depuis longtemps, les marginalités de mon père, de ces humeurs changeantes passant du gris, au gris clair, la rendait chèvre de cette retraite qui reprenant un nouveau flambeau, normalement prédit d'une magnificence de vie, n'allait pas se mettre en place aussi facilement que prévu, et virerait d’un inadéquat temps, vers une part de fatras.

Si habile, si brave dans bien des situations, mon père cet homme volontaire d'une minceur, d'une élégance de sportif prenant grand soin de son apparence avait un tempérament que peu de personnes à part nous, avait eu l'occasion de voir. Une fracture en lui, nourrissait une houleuse habitude, au moment de passer à table. L'heure des repas était une cohorte de reproches en tout genre; toujours quelques brouilles à amener, une fournaise de détails imbéciles mobilisant le dîner d'un désagréable refrain. Des années sous ce joug incompréhensible, aux plats savoureux, ou ratés, posés chaque dix neuf heures sur la table présentée d'une averse de coloration, souvent diverses, maman avait souvent dédramatisé cette page pour éviter les cris d'hier, et avec les années, peut être un peu trop ? minimisé cet état de fait. Et malgré, cet acharnement indéniable à chercher la spirale d'un rabâchement, les assiettes se terminaient en reprenant même une deuxième fois, de ce délice; bon, elle ne saurait pas, mauvais, bonjour les dégâts.

_ après notre départ de la maison, je n'osais imaginer, l'après.

_ cela se passe en délicatesse, je m'éloigne quand le temps devient régresse;

_ me disait elle par fois pour éviter que je ne m'inquiète.

_ Dans le monde, il y a, pire ?

_Avec le temps on s'habitue à tout, disait elle en riant, masquant sa peine de l'instant.

_ Domptons le néfaste, pour vivre, d'un volte face.

_ j'ai appris énormément sur moi, montant une par une les marches de la délivrance en soi, laissant l'autre agir à sa guise.

_ je te l'ai dit pas de victimisation, je suis la preuve intelligente qu'un lâcher libre, te commande une paix intérieure unique. Des mises à l'épreuves dépassées, j'ai grandi dans la force, d'être moi, sans haine, sans violence.

_ J ai avancé de mon choix de rester cool de ce moi qui me confond; suivre sa route, c'est la clef de voûte du temps.

_ dorénavant, il cuirait ses viandes, ses oeufs puisque jamais, cela n'allait; ainsi une dispute en moins, me racontait elle? par un après midi serein.

_ tant de choses pourraient être réglées si simplement.

_ toutes ses phrases me revenaient en mémoire.

D'une personnalité affirmée, ma mère n'était en rien une potiche sans avis, pas de victimisation, elle n'avait vécu que pour lui; puis, pour nous, d'un bon aloi joyeux sans regrets.

Il fallait vivre pour quelque chose ou pour quelqu'un, elle suivait son chemin, sans doute, aucun. Mettre dans la balance le bon, le moins bon, et avancer de son errance, à la distribution des prix de la vie, avec cette grande tolérance, qu'elle allait chercher dans sa foi, solitaire.

Mais dans le fond l'imprévu se joignant à l'affaire, un constat s'installait d'une longueur de manière. Et de ces conversations nécessaires pour comprendre nos angoisses, se partage du même lit vide depuis des années, plus rien n'était en place, de cette connivence d'hier. L'an deux mille conditionnait le jeu de notre famille. Emperlé d'un noir survenu d'un problème au boulot qui insidieux en décupleraient d'autres, au corps d'un homme qui se remettrait mal de tous ces capotés vilains. Nous avions observés tous ces dégâts collatéraux qui désordonnent ou accentuent, les petits problèmes, menaçant à jamais l'équilibre d'un mélodrame morose d'un jeu de parents qui s'éloignait.

Au bras d'une jeunette qu'il avait rencontré depuis belle lurette, il prenait sous l'aube muette, la fuite.

_ Là, aussi ma mère savait quelque chose, qui normalement aurait eu gré de la détruire, mais l'amour qui la conjuguait, lui permettait toujours d'avancer dans sa lumière. Ouvrant grand les bras aux yeux qui pourtant, depuis longtemps, l'avait fait pleurer de mille manières.

_ c'est une enfant disait elle ? comment lui en vouloir connaissant déjà tous ses malheurs qu'elle a surmonté, parlant de la conquête de notre père, ayant malgré tout vingt cinq ans.

_Son âge, il l'assumait mal, voulant tourner une page, sans un mot sur le potage; c'est un fait qu'elle aurait pu tout lui donner, rien n'était jamais assez. Pourtant émouvant menteur, touchant à ses heures, voulant tout garder, il criait souvent, profondément, l’aimer. Et l'amour le plus vrai finissait par avoir ses limites.

Au secret parsemé de fraîcheur, sa tolérance avait voulu en donner trop, finissant par s'oublier de vivre un peu, pour elle, voulant pour lui plaire approcher, la perfection, chose impossible.

Cette abnégation d'une composition d'attention qu'elle postait à tout être?? foulant au pied la jalousie, qui aurait du être; ouvrant ses bras, à cette nouvelle comédie, elle avait fermé ses yeux, tout en montrant bien, qu'elle lisait entre les lignes pour qu'enfin, la paix lui revienne d'un bon effet, d‘un rester digne.

_ Bonne mais pas conne, comme elle aimait, le lancer, comme pour se soulager le fondant, en riant.

Mes sentiments perdus au néant de ces années, déchirés d'une mort qui s'affale, mon coeur subissait, lui aussi les dégâts d'un moment, à la cicatrice infernale, indélébile, d'un deuil. Ma compagne venait de gagner les steppe infinies, après une longue maladie.

Mes pas me ramenaient pour toujours et pour longtemps sous ce rouge de tuiles, d'une partie de mon passé. Besoin de ce calme pour me réinventer.

Alors, soufflant une fois encore la poudre du temps à la 

Couverture  fermée, j'ouvrais le livre, d'où ce papier parme dépassait.

C’est étrange de s'arrêter là, tout d'un coup à surprendre une intimité de mots oubliés dans une lettre, jamais mise à la boîte d'une main émue, tremblante, peut être ?

_ Oh ! Maman, impossible aujourd'hui d'abolir le temps.

_ Tu me manques tellement.

_ Où sont passées nos conversations divergentes et si rassurantes de ton savoir, pour gagner le temps au temps de nos douleurs, toi, tu savais si bien mettre un idéal à la malle de toutes les blessures, face au malheur des usures.

_ Ou simplement mettre dans tes bras, mes gros bras, sous le silence d'une main tendre caressant mes cheveux.

Et mes yeux n'en croyaient pas, mes yeux, quand recommençant plusieurs fois ces pages lisses, écrites à la plume, appliqué d'un devoir important, je comprenais l'abnégation que peut avoir, une femme, de respect pour les siens, les autres, s'oubliant de vivre pour ajuster le bien.

_Vingt trois ans en arrière, datait la rencontre première de cette passion.

Refusant l'adultère, d'un coup de foudre brutal qui la suivrait jusqu'à cette muraille d'un jour qui revient en amour.

Je commençais à comprendre d’où maman tenait cette volonté paisible d’accorder aux autres, le droit de prendre du bon temps. Mise à l'épreuve d'un sentiment, sachant la force indéniable qu'il fallait pour repousser ces avances d'un coeur en partance pour un bonheur d'une chance imprévue, sous l'automne d'un mois de plus, elle ne jugeait personne tant cela lui avait paru extrêmement difficile de lutter contre son coeur. Sa priorité, c'était nous trois. Une pièce de plus au puzzle de son coeur, n'était pas un drame, mais un réel bonheur, qu'il allait falloir maîtriser.

Au fil du compte, maintenant, sachant chacun, prit ailleurs, elle aurait eu elle aussi ce droit de profiter de ce meilleur qui lui avait tellement manquer.

_ Quand une discussion s’invitait bizarrement parfois, et qu’il arrivait de demander à chacun ce qui pouvait manquer au carnet de leur chant, elle répondait ?

_ Que l’on me prenne gentiment dans les bras, cela suffira.

Une révélation s'offrait en bouquet, gardant volontairement une trace de ce passé personnel, passionné. Se plaindre d'une complainte n'arrivait pas souvent, mais par fois, tout dérapait d'un trop plein de contraintes. Après tout, on est humain de nos faiblesses, et c’est très bien ainsi.

Deux cœurs, un regard, une histoire, sans histoire.

Ma mère avait aimé deux hommes, d'un amour louable et respectable se privant de l'un, pour ne pas abîmer l'autre, suivant encore par ce chemin de traverse sa ligne de conduite aux souffrances d'un hasard, qui parfois, donne le cafard.

Chose étrange son prénom étaient identique, à celui de mon père. Une surprise au feuillet qui glissait entre mes mains, me laissait pantois, devant cette solitude qu'elle avait souvent enfouie, donnant le meilleur au pire de son chagrin, à la pensée de son trèfle, mit en demeure d'un exil, sous les heures d'une absence.

Pourtant son visage respirait le bonheur, apprivoisant son mal, le mettant en idéal ?

Mon père n'était pas un détail, il était son centre d'intérêts; l'être qui comptait au première loge, elle ne pouvait salir son honneur d'homme, par un compromis de turpitudes aussi éblouissantes soit elle?? Son rouge sanglant saignait, bouleversée d'une goutte de trop, qui débordait au vase de son règne, sous un amour qui vous met en amour, par le biais d'un hasard sans discours, juste celui d'un regard. Ce jour là, en retard, sur sa formelle exactitude. Cinq minutes pouvaient changer une vie.

Par cette révélation voulant se défaire dans cette considération transmise, affrontant l'audace enlevant cette énigme qui devait la ronger, elle partageait l'épreuve, avec nous, simplement, fuyant le mensonge.

Se sentant en danger pour la première fois, sous l'emprise d'un coup de foudre qui bouleversait son coeur, son univers. Le bijou précieux de la confiance faiblirait sous l'éternité, si elle ne pouvait en parler.

_Mais qui pouvait elle?

_ c'était comme si l'on vous reprochait, d'avoir été touché par la foudre.

_ rien n'était de sa faute, elle n'avait rien fait pour ?

En relisant ces quelques lignes, je comprenais que ma mère, qu'on pensait naïve par cet optimisme qui faisait plaisir à voir, avait un tempérament unique, d'une volonté farouche de croire à l'équilibre des émotions. Rieuse, enjouée son entrain, n'avait enfin, de compte, été dupe de rien, mais avait su aimé, malgré les trames, chacun.

_ à vouloir punir les autres, l'on se punit soi-même, annonçait elle souvent.

_ mais une question venait à moi? mon père si exclusif, ne l'aurait il pas puni de cette attraction, d'un instant d'hier, qu'elle avait partagée avec nous, comme pour tout de suite espérer sans défaire.

Un secret devenait le tenancier d'un coeur. Mon téléphone sonnait, je finirai plus tard, l'autre page, m'en apprenant encore d'avantage, ne voulant pour rien au monde, passer encore une fois à côté du miroir de son souvenir.

_ Eh puis non, je continuais la lecture, je coupais mon portable.

La lettre se posterait t'elle, se donnerait elle en main propre à cet autre personne qui avait bercé son âme d'une intention louable ? de passion inassouvie.

De petites pensées, séchées accompagnaient sa lettre, d'une douceur extrême de devanture.

Cette page devait changer son destin.

Comprenant, qu’il était temps maintenant de penser aussi, un peu à elle. Je pensais même qu'un jour, elle coopérait de m'en parler, et au dernier passage, nous avons été dérangé, du coup, elle n'a pas trouvé une autre occasion, de m'expliquer, la relation importante de cet autre visage, revenu du passé dans son avenir.

Ici, les dés jetés, personne n’avait plus besoin de son détail.

Tous heureux dans leurs nouveaux choix, elle se devait de réaliser son nouvel état d’envie, au bonheur, la poursuite lancée, elle composait ses lignes attentives d’un amour profond, pour un certain:_ Gabriel Dourdiny.

Tout reprendre, tout recommencer ne lui faisait plus peur.

Mais le sens des choses prend par fois du retard sous l'odeur d'une couronne de roses, et c’est déjà trop tard. Un homme ivre au volant, en déciderait autrement, balançant sa voiture au champ chamoiré d'une couleur d'été, parmi les marguerites des prés.

_ Je me lançais dans cette recherche, voulant remettre moi-même cette lettre à l’intéressé. Curieux, j’espérais tout savoir auprès de cette rencontre de cette part d’inconnu qui envahissait le portail du cœur de ma mère.

Elle qui ne s'avait pas brouiller en omelette, les sentiments des autres, pour assouvir les siens.

J’appréhendais un peu, mais ayant confiance dans son choix, j’étais relativement serein à l’avance, et très ému aussi.

Ma fois ? C’est assez facilement que je remontais le temps. Un bord de mer, une route sous l'écume d'une brume qui fumait, s'allongeant dans son manteau secret.

Je finissais par garer ma voiture le long d'un trottoir au devant d'une large grille.

Là, devant ce portail noir et or, d’une belle propriété de Normandie, mettant mon doigt sur la sonnette fleurie, j’attendais.

J’appuie sur l’interphone, une nouvelle fois, j’insiste, enfin?! Une jolie voix de femme me répond, après mettre présenté:

_ J’arrive ne bougez pas.

Une silhouette s’avance: fine, noble, des cheveux roux d’un fouillis doux, de grands yeux verts, un charme fou, une action volontaire s’en dégage, de part son allure pressée.

_ Bonjour, je voudrai parler à Gabriel Dourdiny, c’est moi me répondait elle avec un sourire éclatant.

_ Ne me dit rien, je sais qui tu es, entre.

_ J’ai des photos de toi me venant de ta mère.

Et je t’ai vu à l’enterrement, j’étais plus loin dans une autre allée, devant une autre tombe.

J’ai attendu que vous partiez et ensuite je suis venue rendre un dernier hommage à ta mère. Sous l'ombre de ces géants de masse bordant le gravillon rose, dans une verrière élégante sous un broua de feuilles accaparent l'espace, d'une forêt tropicale miniature, nous prenions place, pour continuer notre rencontre.

_ Mais cette lettre ? Et je lui tends l’enveloppe.

Sur son visage une larme coule, elle ne dit pas un mot.

Puis éclatant en sanglot, après s'être assise près de moi sur ce canapé blanc et rouge, sur mon épaule, sa tête s’appuie.

Alors c’est vous l’amour de maman, une femme:

_ eh! Oui.

Étrange, n’est-ce pas. Inattendu, plus tôt ? Refermant l’enveloppe, sur son cœur au coeur de son bustier, elle l’a ramassait, précieuse comme attendue d’un long hiver, au passé.

_ Vu le masculin du prénom je m’attendais à trouver un homme ?

_ Mes parents désiraient un garçon, le prénom est resté, et écrit au masculin, mais j’aime bien, cela en surprend plus d’un.

_ Comment j’ai connu Norma ? Tout bête chez un fleuriste. Une attirance immédiate, amicale, et amoureuse pour moi, et puis, plus tard, pour elle, ensuite. Cherchant à me revoir pour aider une amie en instance de divorce, nous nous sommes revues souvent, depuis quelques temps.

Je lui avais laissé ma carte de visite, espérant bien qu'elle m'appellerait un jour prochain.

Les surprenantes surprises de la vie.

Heureux, sachant ma mère conquise par un bonheur chaleureux, ayant eu le temps de connaître Gabriel, je repartais soulagé, gardant encore pour moi ce secret de femmes.

Ma mère savait rendre chaque instant impérissable par cette volonté de rendre beaux les événements qui jalonnaient son ciel; pour elle cela se valait d'une importance cruciale.

Je reviendrai souvent, voir Gabriel, et nous parlerons souvent de toi, maman.

En marchant bras dessus, bras dessous, sous l’œil des passant intrigués, de notre différence d’âge, les pieds dans l’eau, sous le roulis sage de ces minuscules vagues, sur cette plage; et te connaissant d'un autre âge, ramassant encore ces jolis grains de café en coquillages.

D'après Gabriel, ma mère n'avait aucun regret, elle avait géré, fait face avec amour, au jardin entretenu, de son appétit tout en nuances limpides, d'un quotidien banal, qu'elle adorait.

Et malgré les souffrances venues, de ces divergences agencées, n’échappant à personne, au fil de cette immense traversée qu'est le bon de vivre, pour elle, sa vie avait été sereine de cette imprégnation des choses de nature qui la guérissait de tout. Ne gardant au coeur ni rancune, ni haine, mais un papier blanc d'une gaieté certaine.

Se raccrochant à cette histoire d'amour, pour illuminer ces jours, quand tout se défaisait dans son parcours; elle rêvait sa vie.

Une image réapparaissait soudain, d'un plongeon en eau froide tout particulièrement, apprécié de sa peau. Sa jupe mouillée, trop pressée de prendre son bain de mer, son foulard à la main, et elle était là, près de nous, à la sentir de son parfum de givre.

Au médicament de sa lecture, La magie existait, juste la voir, la respirer, au présent, sous la dame éveillée d'un soir sous l'été. Les teintes suaves et chaudes de l'Afrique où Gabriel avait vécu, contribuaient à vous réunir, sous les aquarelles d'un ton de rose au pinceau de son adresse, peintre en plus, à ses heures d'ivresse, toi qui aimais tant la peinture, avocate de son métier d'avant. Asexuée sous les ans, la beauté fière d'un puissant sentiment, sans autres artifices que d'être deux main dans la main au bilan d'un siècle, pour longtemps.

Le vol des mouettes bercerait ton imagination pour conclure, sur un bout de papier quelques notes, d'un prochain écrit, à la vie, cette marginale poésie.

Là, dans ce dédale de poutres sombres, la fenêtre ouverte récupérant les assauts du temps sur mon visage, mon regard scrutait lentement, chaque coin de la pièce.

Une grande armoire m'intriguait, que pouvait il y avoir dedans ?

Un bruit de porte qui grinçait, et le spectacle commençait.

Tes habits bien à toi qui d'ailleurs n'aurait pu aller à qui que se soit d'autres.

Tes tenues de théâtre, comme te disait souvent ta copine rosita. Et des chaussures de toutes sortes d'escarpins de couleurs, aux chaussures de marcheurs, qui conditionnaient plusieurs heures de tes semaines, à la laine de tes écharpes chaudes, se conjuguaient des voiles fin de tissus vaporeux, appartenant aux années vingt. Et sur l'étagère du haut, beaucoup de chapeaux.

Là, un livre bleu, au fil des pages, certaines lignes soulignées, donnant à lire une conversation d’idées, parlant je ta pensée.

Et sur un papier jaune, plié en quatre, une mignonnette de fleur, encore accompagnait ton mot, sous une heure évanouie depuis, longtemps:

_ J’ai construit jour après jour, ce que j’ai pu, avec ce que j’avais.

Si par une malencontreuse rivalité de la vie, je n’ai pu passé le message, d’un bon effet dit en face d’un heureux présage sous les ans, pour comprendre ma page, sachez que je vous aimais au-delà d’un effet de mirage.

Une ligne paraphée de sa main, un brouillon, elle griffonnait?: pour ces demains, qui peut être ? Ne seront plus:

_ Je t’aime. Je vous aime, à jamais je vous ai aimé vrai. Sachant bien évidemment se dire qu'on ne réussissait jamais tout. Des dons de voyance la naviguaient de rêves, en instinct, elle savait par fois de ces choses qui échappaient à notre vigilance.

_ Savait elle sa fin proche? Pour nous dire souvent, surtout ? Ne jetez jamais mes livres, si je disparaissais.

Sachant que jamais nous n'allions lire ses sujets d'écriture, ne prenant pas assez de temps pour lui accorder de notre jeune temps d'adulte une attention particulière, d'un avis, qu'elle attendait, sans doute d'un partage pour enlever ses doutes, se laissant guider par une association d'idées, nous avait elle laissé en intrigue? Ces traits bleus allongés aux pages de ces livres, dégustés, des autres.

L'égoïsme pointait son doigt, mon coeur se brisait, d'un émoi. Je réalisais, l'importance d'accorder un peu de temps, au temps d'autrefois.

Dehors, le paysage grisonnant se désolait, soudain, brisant sa lumière sous un grain, d'une averse violente qui bouleversait la passe du chemin bordé d'aubépines blanches, d'un ange en présence. Le calme revenait, sur le lointain tout s'apaisait, un arc en ciel se dessinait aux arbres avancés sur la ligne d'horizon, j'étais en paix sous l'air d'une chanson d'un temps qui s'appelait, aimer.

Refermant la lucarne, commençant à descendre les marches cirés de ce vieil escalier, tournant la tête pour regarder ce rangement que je venais d'effectuer, comme pour me retrouver sous une pensée d'été, un feuillet jauni sous ce même fauteuil sec qui n'avait pas encore bougé, attirait mon oeil et me demandait de remonter.

Un plumeau harnaché d'un châle d'araignée m'aiderait à attraper ce morceau perdu, tombé d'où, je ne savais encore.

A la lettre trouvée, il manquait d'autres pages.

"A mon cher ami, Amaury"

Il m'en a fallu du temps pour arriver à correspondre correctement vers toi. Si émue, si troublée ne pouvant afficher mes mots sur le papier trop chaud de ton, si pétillant regard.

Cela n'a rien à voir avec ce jeu fou, frustrant d'une quelconque indifférence, mais vu les années passées revenir maintenant, comme tu le fais, avec cet acharnement me cloue le coeur au piloris, d'un comment faire?

C'est étrange, là, j'arrive enfin à t'écrire

Un besoin soudain, de congédier vers toi, un insigne de mots.

Une impression très bizarre me soudoie, de même quand ma pensée s'échappe aux horizons forts vers le temple de coeur de mon amie Gabriel.

Cette page écrite d'un trait, dans cet endroit sous le toit, qui a su une nouvelle fois, accentuer mon penchant d'évasion.

J'espère ces lignes te trouver, ravis et en pleine forme, depuis, ces derniers mois où pris par tes occupations de boulot à l'étranger, nous n'avons pu nous voir à notre habitude, devant cette chapelle à l'arbre tenant le mur.

A nos longues promenades, aux bords fumés sous un brouillard matinal qui englobait de son frais, de son jupon épais, notre secret d'amis, pendant la marche.

Aux muses antiques de pierre, de ces visites fructueuses d'un éblouissement culturel de ces impressionnants châteaux d'autrefois, qui au coeur du parc prenaient leur aise, d'un symbolique attrait. Passant la main sur leur peau blanche de ciment, nous nous demandions qu'elle humanité si parfaite avait pu posée pour ces traits de dieu, de déesse.

Notre pot si sympa qu'ils nous arrivaient de prendre à la terrasse de ce bistrot blottit sous la glycine rafraîchissante, près de la rivière attenante. Contre l'écho de l'eau à la mousse du déversoir où des pécheurs jetaient leur ligne, espérant une prise pour le souper au soir arrivé. Tout cela me manque?? Me conditionne d'agrandir, encore le poids de ton absence.

Il me tarde de reprendre nos vives conversations, nos lectures de poésie, et nos divers sujets de discussions.

Embrasse l'Australie de ma part, j'aime les aborigènes et leur science innée de vivre sous le paradis bienfaisant, d'une nature extravagante et rebelle.

Ici, sans toi, je me sens seule, un peu, mais la vie se confectionne sous le délicieux d'un printemps qui arrive gentiment, entre ces diverses émergentes de fleurs et de ma nature familière de bêtes. Des enfants qui ramènent leurs guettent au sable de leur enfance. Un bon repas en famille, la vie quoi?

Comme il m'est bon de vous avoir toi et Gabriel, je me suis promise de vous présenter l'un à l'autre, un jour prochain.

Mes exclusifs, mes incontournables, mes tant attendus, bien obligés d'en passer par là, pour garder pour moi enfin, des relations de bonnes augures.

Ne prouvant, pouvoir avoir des amis, mes amis sans personne pour les éloigner de mon coeur, sans comprendre le pourquoi? encore survenu du malheur.

Là, je sais, ne pas être obligée d'ajouter des doutes, sachant mon coeur limpide et partagé par votre soutien bénéfique dans ce rapport sain de notre complicité riche, de se réaliser, auprès des autres.

Mes chéris, vous avez bercé sur mon coeur une réalité de bonheur, m'enlevant un poids, comme si toute ma vie l'on m'avait fait croire que le problème venait de moi, alors qu'en fait, elle venait d'une jalousie possessive, dirigée, sous jacente à mon égard, d'une patente exclusive, compréhensible, d'un amour sans partage.

Vous, quoi qu'on vous rapporte, je savais ne pas vous perdre, nous avions eu le temps de bien nous apprécier d'une relation sincère. Vous êtes des primevères sur mon champ de confuses misères.

Auprès de vous, dans mon ciel, un air de joliesse me berçait d'un idéal avenant, à jamais; enfin, je pouvais guérir d'un parjure de mon identité aux sentiments d'une vie, qu'on m'avait volé, par endroits, de ce sens propre d'aimer, et d'apprécier qui je voulais, sans en payer le fruit d'un défait. D'une protection rapprochée, un peu trop dirigeante.

Aujourd'hui, je comprenais le mensonge bénéfique de certains êtres pour vivre en paix.

Pour avoir la possibilité de se construire, d'être enfin, libre, face à l'exclusivité d'un mari ou d'une femme, de parents ou d'un autre être cher à leur coeur, mais leur mangeant une partie de leur absolu, les gardant sous leur couvre-chef, éloignant toutes possibilités sereines, d'épanouissement face aux rencontres de leur choix.

Ils pensaient perdre, cet amour; ils éloignaient en douce, à leur manière tout danger potentiel d'une autre relation.

Alors qu'en fait, ils n'étaient menacés en rien.

Voilà, je t'attends, tu m'as laissé un sms

_Tu arrives bien tôt, lors de cette marche nous nous retrouverons pour parler de notre vie de chance.

Mon ami, mon cher et tendre ami, qui m'aime telle que je suis.

_ Quelle richesse de t'avoir trouvé ?

Après avoir si longtemps refusé tes avances, tu avais su comprendre, mon idéal. Par un jour de torture, mordu par la vie tous les deux, te donnant rendez-vous, près de l'étang au oiseaux, nous avions pu enfin, nous serrer dans les bras, l'un de l'autre.

Discrètement, vers cette chaumière perdue sous la lande à la lisière du bois, nous nous sommes aimés.

C'est vrai se n'était pas prévu au Programme. Mais nos solitudes se confondant en excuses d'avoir perdu autant de temps, nous ramenait à jamais l'un vers l'autre.

Cela faisait si longtemps qu'un homme désiré, n'avait effleuré ma peau.

Je suis tombée en amour pour la deuxième fois de ta tendresse. De ta parure de délicatesse, pensant à moi, avant de penser à toi.

Jamais je n'oublierai ce cadeau, de cette journée merveilleuse me rendant à la femme que j'avais toujours été.

A la douceur de tes baisers, aux paroles si sereines, si longtemps oubliées. Nos existences avaient pris l'eau, presque en même temps.

Ton épouse que tu adorais, gravement malade, ne bougeait plus de son lit, ses jours contés, ta détresse devenait la mienne, comme je devenais tienne.

Cette femme qui m'était inconnue ? comptait pour moi, puisqu'elle prenait soin de toi, c'est pour cela aussi, qu'on était resté loin, l'un de l'autre toutes ces longues années.

J'avais respecté les tiens? par l'amour qui était en moi, pour toi, ne voulant te détourner de ta famille, ni moi de la mienne. Persuadée qu'avec le temps tu faiblirais de ce sentiment.

Rien ni avait fait, on s'aimait.

L'adultère avait rattrapé ma mère, par un jour de grande tristesse, deux coeurs revivaient de leur rivière d'attente, leurs destinées s'accomplissaient.

Cette femme de conviction, droite, entière, succombait à la lumière d'un homme vrai et sincère.

Une seule fois, nous étions encore mariés l'un et l'autre.

Mais le chagrin aidant, pour tenir, l'amour devenait le seul remède pour guérir les âmes, les coeurs, les peines devant la souffrance de nos êtres.

Maman avait trouvé le moyen de tout avoir au sein de sa vie, des amis, dont l'un deviendrait son dernier grand amour.

Elle avait trouvé un brin de vérité, au jardin secret de son entretien de coeur, qui lui avait sans cesse manqué.

Et plus je relisais cette lettre, plus je me sentais en paix, valorisé de savoir ma mère aimé, par un homme tel que celui là.

Et prise de son instinct d'un appel, sans vraiment comprendre le pourquoi? suivant sa route, elle avait composé ces lignes, sans avoir eu le temps de les mettre, dans cette boîte jaune d'un appel, d'espoir.

Seulement, le destin en disposerait autrement, et jamais il ne reverrait maman en vie, en rentrant de son voyage, il apprendrait sa fin tragique.

_ Retrouverais-je ? cet Amaury ? qui comptait tellement pour maman, sachant par cet écrit que Gabriel ne le connaissait pas encore, puisqu'elle pensait le lui présenter prochainement.

Pour finir d'un geste noble, cet amour sublime, après vingt trois années diluées, retrouvées par la grâce de l'envie...

Un carton des cartes postales, et l'adresse d'un certain amaury.

Des photographies, un avion, un pilote, un Amour pur, loyal, c'était lui, le réapparu après vingt trois ans dans la vie de maman, son nouvel amour, après mon père.

On lui avait offert un jour de fête des mères un voyage en avion, le pilote c'était lui, un coup de foudre fatal.

Gabriel cette idylle platonique entre amour et amitié, en était une autre. En fait, la confusion venait qu'elle les avait rencontrés, la même année.

Mais cet homme? ne l'avait jamais quitté des yeux? étant pilote, il passait lui dire régulièrement bonjour de loin.

Une vieille carte, une adresse, un numéro de téléphone et sans plus attendre d'une main tremblante je composais la ligne de chiffres.

Une sonnerie qui s'allonge au temps des secondes.

_Une voix de femme, jeune, allo! qui est à l'appareil ?

_ pourrai je parler à Amaury sable ?

_ hélas! monsieur il est décédé.

_ vous connaissiez mon père ?

_ Me demande ce timbre fluet de voix ?

_ Non, pas moi, pourrait on se voir, se parler ?

_ D'accord où et quand ?

_ Demain au petit bistrot près de la rivière, puisque par le code postal je vois que vous n'habitez pas très loin.

_ Oui je connais cet endroit peu de temps avant la disparition de mon père, il m'a emmenée là, pour me raconter une belle histoire.

_ Comment vous appelez vous ? me présentant, elle me disait connaître le nom de ma mère.

_ Vous êtes le fils de Norma paris?

_ Oui, répondais je très étonné.

_ je m'appelle iris-marie-michel.

_ Je serai ravie de rencontrer le fils, d'une femme aussi délicate.

_ Demain 14 h, je ne travaille pas.

_ Le rendez-vous pris je restais perplexe et ravi.

_ J'attendais demain avec impatience.

_ Prenant soin de mon apparence, voulant ne rien montrer de ma propre solitude, me rasant d'une barbe de plusieurs jours, une chemise bleue, un jean noir, accompliraient la mise en forme de mon allure, d'homme. Des baskets au pied, un blouson de cuir fauve, une casquette aux airs d'hier, sur ma tignasse qui élaborait un peu de blanc aux cheveux de son fait; comme ma mère j'aimais le port du chapeau. Prenant mes clefs, j'avançais vers ma voiture.

_ Décidant d'arriver un peu en avance, pour visiter ce cadre bucolique, ne connaissant pas très bien les lieux, au jour d'aujourd’hui. D'ailleurs y étais je déjà venu ? je n'en savais rien.

_ Les champs défilaient donnant une poésie certaine au bord de route charmé, de rouge, de vert, de fleurs sauvages, de pissenlits, en passant par des marguerites si épanouies.

_ Mille pensées me traversaient l'esprit.

_ Près du pittoresque petit café, sous son dilué de rivière à l'ombre d'un platane, je garais mon véhicule.

_ Des pêcheurs prônaient d'une allure de brillance, aux effets de l'eau qui glissait sur de longues cuissardes d'un vert sombre.

_ Divin, cet endroit?!

_ Près de la terrasse une aubépine volumineuse enrobait de sa robe, les carrés de bois signés de géraniums fleuris de différents adages de teintes. Des dalles perlées de galets miniatures donnaient au sol une envie de vacances. Une enjôleuse glycine mélangeait son pastel au blanc éternel.

_ Des tables soulignées d'une jupe à carreau rouge et blanc revenaient à la source d'un hier authentique.

_ Vraiment délicatement poétique et charmant ce vivant romanesque, comme en dehors du temps. Tout dans ce champêtre respirait une paix, diluant une brise fine à mes élucubrations pensives.

_ Quelques photographies pour habiter l'instant et mes pas me ramenaient m'asseoir dans le coin le plus discret de ce potin de visages, désert en cette heure.

_ Un livre me tenait compagnie, quand une voix, me sortait de mon histoire.

Auteur mpb

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j ai aussi inventé les noms et prénoms de personnages toutes ressemblances serait fortuite, sorti du fait de mon imaginaire. Auteur mpb

mise à jour le 14.05.2014 a 23h43

 

 

 

 

 

 

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