Enseigne-moi

Le danger du légalisme

3. La troisième interprétation possible est que Paul vise des gens qui prétendent être chrétiens mais qui ne sont pas vraiment sauvés. Ils essaient d’être justifiés en observant la loi. L’apôtre leur dit de la manière la plus énergique qu’ils ne peuvent pas avoir deux sauveurs ; ils doivent choisir ou Christ, ou la loi. S’ils choisissent la loi, alors ils se séparent de Christ qui est leur seul espoir d’obtenir la justice et ils sont déchus de la grâce.

Hogg et Vine expriment cela clairement : « Christ doit être tout ou rien aux yeux d’un homme ; Christ ne peut accepter une confiance limitée ou une loyauté divisée. Quiconque est justifié par la grâce du Seigneur Jésus-Christ est un chrétien ; celui qui cherche à être justifié par les œuvres de la loi ne l’est pas.»

Galates 5.5

L’apôtre montre que l’espérance du vrai chrétien est très différente de celle du légaliste. Le chrétien attend l’espérance de la justice. Son espérance est orientée vers le moment où le Seigneur reviendra, quand il recevra un corps glorifié et quand il ne péchera plus. Remarquez qu’il n’est pas dit que le chrétien espère obtenir la justice ; il est déjà justifié devant Dieu par le Seigneur Jésus-Christ (2 Co 5.21). Mais il attend le moment où il sera entièrement juste dans toute sa personne. Il n’espère pas obtenir cela par quoi que ce soit qu’il puisse faire, mais bien plutôt « par l’Esprit au moyen de la foi ». Le Saint-Esprit accomplira cela complètement et le croyant se tournera simplement vers Dieu, certain qu’il le fera. Le légaliste, au contraire, espère acquérir la justification par ses propres œuvres, en observant la loi et les rites religieux. Cet espoir est vain, car la justice ne peut être acquise de cette manière. Remarquez que dans ce verset, Paul, se rapportant aux vrais chrétiens, utilise le pronom « nous », alors qu’au v. 4, s’adressant à ceux qui cherchent la justification par les œuvres de la loi, il emploie le pronom « vous ».

 Galates 5.6

Le légalisme n’a pas de valeur. Si quelqu’un est en Jésus-Christ (c’est-à-dire, est un chrétien), la circoncision ne le rend pas meilleur, ni l’incirconcision pire. Ce que Dieu recherche dans le chrétien, c’est la foi qui est agissante par l’amour. La foi est une confiance totale en Dieu. La foi n’est pas paresseuse ; elle se manifeste par un service désintéressé envers Dieu et les hommes. Le mobile de ce service est l’amour. Ainsi la foi agit par l’amour. Elle est inspirée par l’amour, non par la loi. Ce verset enseigne une vérité que l’on trouve ailleurs dans les Écritures. Ce ne sont pas les rites qui plaisent à Dieu, mais une vie réellement consacrée.

Galates 5.7

Le légalisme est une désobéissance à la vérité. Les Galates avaient bien commencé dans la vie chrétienne, mais certains les avaient arrêtés. C’étaient les chrétiens judaïsants, les légalistes, les faux apôtres. En acceptant leurs faux enseignements, les Galates désobéissaient à la vérité de Dieu.

Galates 5.8

Le légalisme n’est pas un enseignement divin.L’influence dont Paul parle concerne la doctrine. Celui qui vous appelle se réfère à Dieu. Ainsi la croyance que la circoncision et l’observation de la loi devraient être ajoutées à la foi en Christ ne vient pas de Dieu, mais du diable.

Galates 5.9

Le légalisme engendre de plus en plus de mal. Dans l’Écriture, le levain est un symbole du mal. Il se réfère ici à la doctrine pernicieuse des judaïsants. La tendance naturelle du levain (ou de la levure) étant de pénétrer toute la farine, il illustre ici le principe qu’un peu d’erreur en engendrait inévitablement davantage.Le mal n’est jamais statique. Il doit justifier ses mensonges en ajoutant d’autres mensonges. Le légalisme est un peu comme l’ail ; que l’on en mange peu ou beaucoup, il laisse une forte haleine. Si quelques membres d’une Église croient une fausse doctrine, de plus en plus d’adeptes les suivront, à moins que de sévères mesures ne soient prises.

Galates 5.10

Le légalisme entraîne un jugement sur ceux qui l’enseignent. Paul était persuadé que les Galates rejetteraient cet enseignement erroné. Sa confiance était dans le Seigneur, ce qui laisse croire que le Seigneur lui avait donné une assurance concernant cette affaire. Ou alors, connaissant si bien le Seigneur, Paul était sûr que le grand Berger ramènerait ses brebis égarées, peut-être justement par la lettre qu’il leur adressait. Quant aux faux docteurs, ils seraient punis par Dieu. Il est très grave d’enseigner des erreurs, et d’ainsi détruire une église (1 Cor 3.17). Il est bien pire, par exemple, d’enseigner que l’ivrognerie est permise, que d’être soi-même un ivrogne, car le faux docteur entraîne des vingtaines à sa suite.

Galates 5.11

Le légalisme élimine le scandale de la croix. Paul se défend maintenant contre l’absurde accusation qu’on lui a faite, d’avoir lui-même, à un certain moment, prêché la nécessité de la circoncision. Il est encore persécuté par les Juifs. Or cette persécution aurait cessé immédiatement s’il avait prêché la circoncision, car cela signifierait qu’il aurait abandonné la croix. Elle est un scandale pour l’homme. Elle l’offense ou le fait trébucher parce qu’elle lui dit qu’il ne peut rien faire pour mériter son salut. Elle ne laisse aucune place à la chair et à ses efforts. Elle sonne le glas de ses œuvres humaines.

Si Paul introduisait les œuvres en prêchant la circoncision, il abolirait tout le sens de la croix.

Etudions la Bible (CBC)