Conte du pays Nhin

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Conye du pays Nhin

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__ « Petit à petit, la famille ONhine qui était la moins nombreuse, mais aussi la plus influente, avait pris possession de tous les postes de pouvoir et avait formé une caste supérieure. Parmi les hommes de cette famille, le Grand Nhin, le chef des chefs, était désigné pour autant de temps que la vie voulait bien lui accorder.

La famille BaNhine qui excellait dans l'art de la manipulation des foules donna d'innombrables religieux, sorciers et magiciens. C'est en son sein que toutes les trente-trois saisons, était choisi le grand ordonnateur des choses. À lui revenait la tâche de faire pousser les plantes, de faire tomber la pluie et de faire renaître le soleil chaque jour.

La famille MalNhine était composée d'hommes puissants qui n'avaient guère l'habitude de s'embarrasser de préjugés. Habiles au maniement des armes et prompt à donner la mort, ils étaient les membres de la grande armée chargée de protéger la communauté contre les envahisseurs et les voleurs de biens. C'est donc en toute légitimité que de leurs rangs sortait le grand commandeur. Sa fonction qu'il exerçait pendant quinze saisons consistait à mener les troupes au combat et à les ramener victorieuses.

La famille GolaNhine, plus nombreuse à elle seule que toutes les autres familles réunies, constituait les petites gens, les paysans, les ouvriers, les moines sans fortune, la vile piétaille des troupes armées, les mains serviles des grandes maisons. »

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__ « Néanmoins, des ponts entre les familles existaient. Un enfant né GolaNhin par exemple, s'il possédait les qualités nécessaires, force, puissance, haute taille, volonté et goût de commander, pouvait très bien devenir MalNhin, parfois sans même qu'il en fasse la demande pour peu qu'il soit remarqué par un haut dignitaire de la caste des protecteurs. Mais l'inverse pouvait aussi se produire. Un enfant né BaNhin qui ne montrait pas de disposition particulière à l'art de parlementer avec les dieux devenait presque à coup sûr un simple GolaNhin s'il n'avait pas d'autres qualités à faire valoir. Cependant, au fil des siècles, une sélection s'était opérée et les barrières qui séparaient symboliquement les membres des diverses familles étaient devenues de moins en moins perméables. D’autre part, ceux qui trônaient dans les hautes sphères des trois pouvoirs, sous le palier ultime du

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