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À Brix, un infirmier de l'association Asalée craint de perdre son cabinet

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Les négociations entre l'association Asalée et la Caisse nationale d'assurance maladie (Cnam) patinent depuis des mois. L'un des points de crispation réside dans le financement des locaux occupés par ces infirmiers.

Paolo Cardoso-Martins espère pourvoir conserver son cabinet à Brix
Paolo Cardoso-Martins espère pourvoir conserver son cabinet à Brix © Radio France - Irène Prigent

Les infirmiers d'Asalée sont inquiets pour leur avenir. Asalée, c'est une association nationale née il y a 20 ans dans les Deux-Sèvres. Elle compte aujourd'hui plus de 9.000 médecins partenaires et 2.000 infirmiers partout en France dont une vingtaine dans la Manche. Ils interviennent en renfort des médecins généralistes pour un meilleur suivi des patients atteints de maladie chroniques.

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L'association est financée à 100 % par la Caisse nationale d'assurance maladie. Un bras de fer a débuté ces derniers mois et aucune convention n'a été signée cette année. Parmi les points de désaccords : la question de la prise en charge des loyers des cabinets des infirmiers. La Cnam ne souhaite plus payer. De leur côté, les infirmiers d'Asalée craignent de ne plus pouvoir exercer. Paolo Cardoso-Martins, infirmier basé à Brix dans la Manche, alerte depuis plusieurs semaines sur la situation : "J'ai peur de ne plus avoir de local à disposition. J'ai besoin de me projeter pour pouvoir créer des ateliers avec mes patients. Le fait d'avoir cette épée de Damoclès au dessus de nos têtes, de ne pas savoir de quoi demain sera fait, c'est assez déroutant".

400 euros par mois, c'est le prix du loyer de son cabinet, situé à l'espace santé "Les maux de Julie" à Brix. La Cnam, caisse nationale d'assurance maladie n'a plus l'intention de prendre en charge ces frais. Céline Bravo est accompagnatrice en nutrition au sein du même espace santé. Elle est 100 % solidaire de son collègue : "la Sécu veut encore sabrer dans ses dépenses. C'est un recul en matière de santé publique. On a besoin de ces infirmiers pour prendre en charge les gens atteints de maladies chroniques", explique-t-elle.

80 millions d'euros par an de subventions en France

La Cnam finance à hauteur de 80 millions d'euros par an l'association Asalée. D'après Philippe Decaen, directeur de la Caisse primaire d'assurance maladie de la Manche, il n'a jamais été question d'une prise en charge des loyers pour les infirmiers. "L'association n'a pas utilisé les fonds comme il était prévu dans le contrat initial avec la Cnam. Il est normal que la Cnam se pose la question de l'utilisation de l'argent qu'elle apporte, d'autant que les fonds sont très importants".

La nouvelle convention est toujours en cours de négociation. Sans solution pour les loyers, l'association Asalée craint de devoir mettre la clé sous la porte. Une pétition a été lancée en ligne. Elle a déjà réuni plus de 11.000 signatures.

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