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EN IMAGES - Au cœur d'un exercice avec la Force d'action rapide du nucléaire dans la Manche

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Un exercice de sureté nucléaire de grande envergure a été réalisé dans le secteur de la centrale de Flamanville cette semaine. Il a mobilisé des personnels de la Force d'action rapide du nucléaire, la Farn, une unité spécialisée dans les interventions d'urgence.

Composée de 300 membres, la force d'action rapide du nucléaire peut intervenir dans n'importe quelle centrale en difficulté du parc français en 24 heures
Composée de 300 membres, la force d'action rapide du nucléaire peut intervenir dans n'importe quelle centrale en difficulté du parc français en 24 heures © Radio France - Pierre Coquelin

"Sonia, t'as un camion de dispo ?"  Sur l'espace Clairefontaine de Biville, à une quinzaine de kilomètres de la centrale de Flamanville, c'est l'effervescence sous la tente du PC. Cette tente, c'est le centre névralgique de l'exercice, le 63ᵉ mené par la Force d'action rapide du nucléaire, la Farn, depuis sa création en 2011. Opérationnelle depuis le 1ᵉʳ janvier 2016, cette unité unique au monde a pour mission d'intervenir dans n'importe quelle centrale nucléaire en difficulté dans le parc français.

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"Notre objectif est d'être en appui de la centrale pour lui amener trois éléments essentiels : l'eau, l'air et l'électricité pour maintenir le refroidissement du réacteur et maintenir la crise au plus bas niveau. En mois de douze heures, on a les premiers éléments qui arrivent sur site, et en moins de 24 heures, l'ensemble de la Farn est à pied d'œuvre au profit du site", explique Olivier Le Roux, le directeur de la Farn.

Olivier Le Roux, directeur de la Force d'action rapide du nucléaire (Farn)
Olivier Le Roux, directeur de la Force d'action rapide du nucléaire (Farn) © Radio France - Pierre Coquelin

72 heures d'autonomie

Des exercices comme ça, la force en fait cinq à six par an sur le parc nucléaire français. Avec un scenario au plus près de la réalité : là une tempête qui balaye les côtes de la Manche, des risques de dégâts sur les lignes haute-tension et des conséquences sur l'alimentation de la centrale de Flamanville. Les téléphones crépitent. A l'extérieur de la tente, une noria d'une quarantaine de véhicules s'active. Parmi la centaine de personnels Farn mobilisés, il y a Laure. Au quotidien, elle travaille à la centrale de Dampierre, près d'Orléans. "Je travaille au pilotage d'un réacteur pour produire de l'électricité. Et là, pour la Farn, je serais amenée à piloter l'installation en condition accidentelle. A la Farn, on s'exercice sur différents types de centrales avec des salles de commandes différentes", explique la jeune femme. Ces salariés EDF consacrent 50% de leur temps à une installation et les 50% restants à la Farn.

Les 300 membres de la Farn sont dispatchés sur quatre bases régionales (Paluel, Dampierre, Civaux et Bugey) qui maillent le territoire national, et une équipe de reconnaissance en région parisienne. L'idée, c'est qu'en cas d'incident, chaque base soit mobilisée pour agir groupé. Une organisation coup de poing en quelque sorte. "On doit être autonome pendant au moins 72 heures pour notre carburant, dans l'alimentation, le transport, etc. Là, par exemple, vous avez une barge qui permet d'aller au plus près du site quelle que soit la destructuration des voies de communication, et notamment en cas d'inondation. Avec cette barge, on peut transporter jusqu'à 6,5 tonnes, sur une distance relativement longue", souligne Olivier Le Roux. En termes de matériel, la Farn dispose de :

  • 41 camions spécialement équipés "haute motricité"
  • 5 barges de franchissement de plans d'eau
  • 18 véhicules légers type 4x4
  • et de la possibilité d'utiliser des moyens héiportés, via des contrats avec une filiale de RTE
Les personnels de la Farn disposent de tuyaux et de pompes pour aller chercher de l'eau jusqu'à 17 km !
Les personnels de la Farn disposent de tuyaux et de pompes pour aller chercher de l'eau jusqu'à 17 km ! © Radio France - Pierre Coquelin

Mobilisés dans la vallée d'Aspe

Par ailleurs, cette unité dispose de 20 groupes électrogènes de 100 kW, quatre chariots automoteurs tout terrain, de drones, de pompes et d'un réseau de tuyaux qui lui permet d'aller chercher de l'eau jusqu'à... 17 km ! "Dans le cadre d'un exercice à Penly, on a réussi à aller jusqu'à 11 km", confie le directeur de la Farn. Outre le nucléaire, la Farn peut être amenée à intervenir à la demande d'autres entités d'EDF : par exemple, en raison des intempéries et des inondations, 20 équipiers sont mobilisés en cette mi-septembre dans la vallée d'Aspe pour sécuriser quatre sites hydroélectriques du groupe.

Sur le site de Flamanville, au-delà de la Farn, 560 équipiers sont formés et 140 salariés sont d'astreinte chaque semaine pour réagir en cas de problème. Onze exercices de gestion de crise sont réalisés par an pour tester les organisations et apporter des améliorations. Et dix à douze jours d'entraînement à la conduite incidentelle et accidentelle sont dispensés par opérateur de conduite. Le dernier exercice de cet ampleur avec la participation de la Farn remontait à octobre 2020.

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