Peu après avoir averti que le missile hypersonique à capacité nucléaire « Oreshnik » récemment déployé par la Russie est capable d’atteindre n’importe quelle capitale européenne, à une vitesse maximale de Mach 10+ – ce qui est nettement plus rapide qu’une balle – les médias d’État russes ont publié l’infographie inquiétante ci-dessous.

Elle indique que les capitales d’Europe de l’Est pourraient être touchées en quelques minutes, et que Berlin est atteignable en 15 minutes seulement. L’infographie indique que des capitales aussi éloignées du complexe de lancement de fusées de Kapustin Yar que Londres et Paris peuvent être atteintes par l’Oreshnik en 20 minutes seulement. Cela signifie que si l’enfer se déchaîne et que la troisième guerre mondiale frappe l’Europe, ces populations n’auraient que très peu de temps pour se mettre à l’abri.

Jeudi, Moscou a choqué le monde en lançant six ogives indépendantes d’un nouveau missile balistique de portée intermédiaire sur l’usine de missiles Yuzhmash à Dnipro, en Ukraine. Poutine a ainsi démontré que l’Occident avait franchi ses « lignes rouges » après l’autorisation d’attaque à longue portée accordée à Kiev.

D’après un site de veille de la guerre :

La Direction principale des renseignements de l’Ukraine (HUR) a fourni des détails supplémentaires, déclarant que « Oreshnik » se réfère à un projet de recherche, tandis que le système de missile opérationnel est nommé « Kedr ». Ses spécifications connues sont les suivantes

• Six ogives, chacune portant six sous-munitions.
• Une vitesse en phase terminale supérieure à Mach 11.

S’il s’agit bien d’un missile balistique de moyenne portée, comme le suggère Poutine, sa portée pourrait atteindre 5 500 kilomètres. Cela constituerait une violation du traité de 1987 sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI), signé par les États-Unis et l’Union soviétique pour éliminer ce type de missiles. Le développement du Kedr signifierait donc la rupture de cet accord par la Russie.

Vladimir Poutine avait déjà prévenu en juillet dernier : « Aujourd’hui, le développement de ces systèmes en Russie est presque achevé. Nous prendrons des mesures miroirs pour les déployer, en tenant compte des actions des États-Unis, de leurs satellites en Europe et dans d’autres régions du monde. »

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Un jour après l’attaque de la Russie contre l’Ukraine avec de nouveaux missiles de portée intermédiaire, manifestement très gros et très rapides, que de nombreux médias ont d’abord qualifié de missiles balistiques intercontinentaux (ICBM), le Kremlin se targue d’avoir lancé un missile hypersonique de pointe pour lequel il n’existe pas de capacité d’interception défensive.

La Russie affirme que Washington a maintenant compris et est en mesure de saisir plus clairement les avertissements et les lignes rouges de Poutine à la suite de la frappe d’un missile sur une installation de l’industrie de la défense ukrainienne à Dniepropetrovsk jeudi matin. La nouvelle arme hypersonique, baptisée « Oreshnik », est capable de transporter une ogive nucléaire.

« Nous ne doutons pas que l’administration actuelle à Washington ait eu l’occasion de se familiariser avec cette annonce et de la comprendre », a déclaré aux journalistes le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. Poutine a déclaré que l’escalade de l’Occident, qui s’est manifestée cette semaine par l’autorisation des frappes à longue portée de l’Ukraine sur la Russie avec des armes fabriquées aux États-Unis et au Royaume-Uni, faisait de l’Ukraine un conflit « international ».

Il a fortement suggéré que cet aspect global de la guerre signifie que des attaques sur des cibles occidentales ne peuvent pas être exclues. Le même jour, le ministère des affaires étrangères a déclaré qu’une base de missiles américaine en Pologne était une cible privilégiée.

Peskov a par ailleurs qualifié le message de Poutine à la suite de l’attaque hypersonique de « complet, clair et logique ». Le dirigeant russe a autorisé la production en série du nouveau missile.

« Le message clé est que les décisions et les actions imprudentes des pays occidentaux – qui produisent des missiles, les fournissent à l’Ukraine et participent ensuite à des frappes sur le territoire russe – ne peuvent rester sans réponse », a poursuivi Peskov.

Vendredi, les médias d’État russes ont commencé à publier les caractéristiques du missile Oreshnik, affirmant qu’il vole à Mach 10 et qu’il peut atteindre une distance de 5 500 km ou de plus de 3 400 km (en tant qu’arme à moyenne portée).

Le commandement russe des missiles a également informé Poutine que le projectile était capable d’atteindre n’importe quelle cible européenne…

« La caractéristique unique du système de missiles Oreshnik est que, premièrement, il s’agit d’un missile à moyenne portée – il vole à une distance de 1 000 km à 5 500 km – et deuxièmement, il est hypersonique, volant à une vitesse de Mach 10 », a déclaré à Sputnik un colonel de l’armée russe à la retraite et analyste militaire, identifié sous le nom de Viktor Litovkin.

« L’Occident ne dispose pas de missiles qui volent à une telle vitesse ou de missiles hypersoniques », a-t-il poursuivi. « Bien que les États-Unis se soient vantés à plusieurs reprises de posséder de tels missiles, ils n’ont jamais fait la démonstration d’un vol de missile. Ils ont semblé montrer des missiles volant à une vitesse supersonique de 5,5 fois la vitesse du son ou Mach 5,5. Or, la vitesse hypersonique commence à Mach 6-7 ».

Le site géopolitique indépendant Moon of Alabama abonde dans le même sens et estime que ce missile change radicalement la donne :

Lancé depuis la Russie, le missile peut atteindre n’importe quelle cible en Europe en moins de 20 minutes. En rentrant dans l’atmosphère, les ogives du missile atteignent des vitesses hypersoniques de 3 à 4 kilomètres par seconde. Aucun système de défense aérienne au monde ne peut les arrêter.

La démonstration surprenante et réussie d’une capacité aussi énorme est un signal d’alarme pour les stratèges européens.

Bercés par les discours néoconservateurs sur la suprématie de l’Occident et l’incapacité présumée de la Russie, les Européens étaient impatients de lier leur destin à une guerre par procuration contre la Russie. Après avoir été vaincus dans la lutte pour les produits de base de la région du Donbas, ils ont fait pression pour étendre la portée de leurs armes à la Russie.

Les résultats sont maintenant là. L’Europe est sans défense face aux nouvelles armes russes qui peuvent atteindre tous les centres politiques et industriels de l’Europe avec une puissance dévastatrice et avec seulement quelques minutes de préavis.

Et Poutine l’a rappelé hier à l’Occident :

« Nous pensons que les États-Unis ont commis une erreur en démolissant unilatéralement le traité FNI en 2019 sous un prétexte farfelu. »

Les États-Unis ont été informés peu de temps avant le lancement par les canaux de réduction des risques nucléaires, ce qui souligne la gravité de l’événement.

Voici une synthèse et une paraphrase des principaux points du discours de Poutine et de son avertissement à l’Occident, diffusés jeudi par RT.

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Déploiement du nouveau missile hypersonique Oreshnik

Poutine a confirmé que la Russie avait utilisé son dernier système de missile balistique hypersonique, surnommé « Oreshnik » (Hazel en anglais), lors d’une frappe sur une installation de l’industrie de la défense ukrainienne à Dniepropetrovsk jeudi matin. Le missile fait partie de la nouvelle génération d’armes à moyenne portée de Moscou et se déplacerait à une vitesse pouvant atteindre Mach 10 (2,5 à 3 kilomètres par seconde).

Poutine a souligné qu’aucun système de défense antiaérienne ou antimissile existant, y compris ceux déployés par les États-Unis en Europe, n’était capable d’intercepter l’Oreshnik. « Il n’existe aucun moyen de contrer de telles armes aujourd’hui », a-t-il déclaré, ajoutant que la frappe avait touché avec succès l’un des plus grands complexes industriels de l’Ukraine datant de l’ère soviétique et produisant de la technologie de fusée.

Les Américains mondialisent le conflit ukrainien

Poutine a accusé les États-Unis et l’OTAN d’avoir délibérément aggravé la crise en fournissant à Kiev des armes de longue portée et de haute précision capables de frapper le territoire russe. Cette semaine, l’Ukraine a utilisé des missiles ATACMS américains et des systèmes Storm Shadow britanniques pour frapper des cibles dans les régions russes de Briansk et de Koursk.

Poutine a déclaré que ces attaques démontraient l’intention de l’Occident de transformer le conflit ukrainien en une guerre mondiale. Il a souligné que ces armes ne pouvaient être utilisées sans l’implication directe des spécialistes militaires des États-Unis et de l’OTAN. « Ce conflit régional provoqué par l’Occident a désormais acquis des éléments mondiaux », a déclaré le président.

Les défenses américaines impuissantes face aux armes hypersoniques russes

Poutine a souligné l’avantage stratégique de la nouvelle technologie des missiles de Moscou, affirmant que les systèmes de défense occidentaux, y compris ceux des bases américaines en Europe, sont impuissants à les intercepter. Il a présenté le déploiement du système Oreshnik comme une réponse aux actions de plus en plus agressives de l’OTAN, notamment le retrait de Washington du traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI) en 2019. « Des missiles comme Oreshnik sont notre réponse aux plans de l’OTAN visant à déployer des missiles à moyenne et courte portée en Europe et dans la région Asie-Pacifique », a-t-il déclaré.

Les Américains ont détruit le système de sécurité internationale

Le président russe a imputé à Washington la responsabilité du démantèlement des accords mondiaux de contrôle des armements et de l’érosion de la sécurité internationale.

« Ce n’est pas la Russie, mais les États-Unis qui ont détruit le système de sécurité internationale », a déclaré Poutine, faisant référence à l’effondrement du traité FNI et d’autres accords. Il a accusé les États-Unis de s’accrocher à leur « hégémonie » au détriment de la stabilité mondiale, déclarant que les Américains « poussent le monde entier vers un conflit mondial ».

Position de la Russie sur le déploiement de missiles

Poutine a annoncé que la Russie s’était abstenue de déployer des missiles de moyenne et de courte portée à l’échelle mondiale, mais qu’elle réévaluerait cette politique en réponse aux actions des États-Unis. Il a averti que les futures cibles des systèmes avancés russes seraient choisies en fonction des menaces perçues pour la sécurité nationale. À titre de geste « humanitaire », il a déclaré que les civils se trouvant dans les zones ciblées seraient prévenus à l’avance d’évacuer les lieux.

Un appel à la paix et un avertissement à l’Occident

Malgré la dureté de ses propos, Poutine a réaffirmé que la Russie restait ouverte aux pourparlers, mais il a averti qu’elle exercerait des représailles décisives en cas d’escalade de l’agression. « Nous avons toujours préféré, et nous sommes toujours prêts, à résoudre tous les différends par des moyens pacifiques », a déclaré le président.

Il a toutefois mis en garde les dirigeants occidentaux, en particulier ceux de Washington, contre la tentation de prendre au sérieux les avertissements de la Russie. « Il y aura toujours une réponse aux attaques contre la Russie, a-t-il conclu.

 

 

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