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Par Anonyme, le 30.04.2024
bonsoir ! heureuse d'avoir pu lire un post nouveau sur la situation en terre sainte et sur le " roi mendiant"
Par Anonyme, le 17.01.2024
l'époque où ce genre de site de vraies informations grouillaient sur le net (tout a été effacé!), me manque, j
Par Anonyme, le 23.12.2023
c'est très intéressant !
Par RETY Fabienne, le 31.10.2023
bonsoir
que devenez vous ? les événements s'accélèrent et là des explications et visions du futur seraient le
Par Anonyme, le 09.10.2023
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Date de création : 28.12.2010
Dernière mise à jour :
15.05.2025
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27. Les mystères de la Passion
Adrienne von Speyr
Les mystères de la Passion du Christ
Introduction
Le tome 3 des Œuvres posthumes d’Adrienne von Speyr (= AvS) : La croix et l’enfer, n’est pas encore paru en traduction française (Kreuz und Hölle. I. Die Passionen = Nachlasswerke 3. – 423pages.
Ce volume traite d’un des thèmes centraux de la théologie d’Adrienne von Speyr : la Passion du Christ avec surtout le samedi saint… Le samedi saint et le « gouffre sans fond du problème de l’enfer »…
Le samedi saint, « centre mystérieux entre croix et résurrection, et donc au fond centre de toute la Révélation et de toute la théologie » (Introduction de Hans Urs von Balthasar NB 3, p. 9-10).
De 1941 à sa mort en 1967 , chaque année, pendant la semaine sainte et souvent dès le temps du carême, Adrienne von Speyr a participé aux souffrances du Seigneur Jésus pendant sa Passion. Le Père Balthasar a pu assister à cet événement où se dévoilait un panorama de souffrances infiniment varié : angoisse, honte, opprobres, humiliations, abandon de Dieu et, bien sûr, une somme inépuisable de souffrances physiques.
1941
…
Est-ce qu’elle voit quelque chose? « Oui, certes. C’est comme un fleuve de boue, énorme, qui coule très lentement, une masse d’un brun foncé… Elle a le sentiment de patauger dans la boue et de presque s’y noyer; la boue lui vient jusqu’à la bouche. C’est écœurant. Elle a une horreur naturelle des vers. Elle peut s’imaginer que le tout n’est composé que de vers… Et si on essayait de tuer l’un de ces vers, de l’écraser, six autres pousseraient à sa place. Le tout s’étend à perte de vue et est totalement sans espoir. Il n’y a pas de flammes; du moins elle n’en pas vues ».
…
Elle ne trouvait aucun contact avec ce fleuve de péchés ni non plus aucune possibilité d’intervenir et de les enlever… Elle ne peut rien enlever, rien soulager de ce qu’elle voyait). Ce n’est que du péché, sans la grâce, pire encore : sans regret. Et ce n’est que maintenant seulement – c’est-à-dire après que le samedi saint a été racheté par la semaine de Pâques et sa joie – que me saisit une véritable horreur quand je pense à ce que j’ai vécu, parce qu’une condition fondamentale pour cette horreur se trouve quand même dans l’amour ».
…
La vision elle-même consistait en un fleuve qui coulait lentement et sans arrêt devant moi… Ce fleuve était interminable… Le fleuve se composait d’une masse visqueuse et sombre avec des reflets d’un ocre sale. Etant donné que sa consistance ne laissait pas expliquer son fort courant, je pressentais qu’il pouvait à tout instant tout inonder; mais il ne le fit pas. Cette possibilité menaçante et peut-être tout autant le fait qu’elle n’ait pas été utilisée lui donnait quelque chose d’inquiétant, de monstrueux… Je sais seulement, sans pouvoir non plus le moins du monde l’expliquer, que c’était des péchés, et des péchés mis en quelque sorte au rebut justement, sans possesseurs, c’est-à-dire des péchés sans supports qui passaient devant moi, et c’est sans doute ce manque de supports, de contours, qui les faisaient paraître si épouvantables; il leur manquait les relations actuelles à l’homme… Ils n’étaient pas plus ou moins mauvais, ils n’étaient pas explicables ou du moins ils n’étaient pas compréhensibles par certaines circonstances ou certaines données. On ne pouvait pas non plus leur donner un nom qui aurait pu les qualifier en quelque sorte et les aurait pour ainsi dire catalogués; ils étaient absolus, selon leur nature parfaits comme péchés.
1942
…
Maintenant le paysage est parti. Pas de rive. Et elle est à nouveau près du fleuve qui s’agite. Elle le touche avec son âme. Il remue autour d’elle et elle est la résistance au milieu. …
« … Le soir, elle parle longtemps du fleuve de l’enfer… Il est différent de celui de l’année précédente ». Le fleuve l’entoure et la touche de tous côtés. Elle est attachée au bord du fleuve : il y a là « une grande et incompréhensible exigence. Incompréhensible parce qu’elle paraît insensée : on pourrait en boire et en boire une éternité, cela ne diminuerait pas pour autant. C’est absolument indifférent à toute action humaine. C’est totalement inhumain… C’est extrêmement pénible que l’exigence ne puisse pas être comprise ». « Ce sont les péchés non pardonnés », dit-elle. « Ce qui n’entre pas dans le jugement du Christ, ce qui est réservé au Père ». Le P. Balthasar lui demande : ‘Mais pourtant tout le jugement est remis au Christ?’ « Oui, naturellement, dit-elle ; malgré tout, il y a quelque chose de juste dans ce que je dis. Je la prie de m’expliquer. Elle :
Il y a comme deux fleuves. L’un est compréhensible. Là, elle peut intervenir, collaborer. Ce sont les péchés qui conduisent à la grâce et qui sont en quelque sorte entourés par la grâce. Quand par exemple une jeune fille vit avec une crapule et que cela commence à ne plus aller et que ça va de plus en plus mal. La fille pense à mettre fin à ses jours bien que peut-être elle ait un enfant ou qu’elle soit enceinte. Elle se dirige vers le fleuve; en chemin , elle rencontre un ami de jeunesse qui l’entraîne, elle se donne à lui et les deux commencent une nouvelle vie. Elle se rappellera toujours alors son suicide comme quelque chose qui fut le commencement de son salut. Non pour justifier le suicide, mais elle sera reconnaissante de ce qu’un jour, à une heure donnée, elle soit allée vers le fleuve. C’est ainsi que le péché et la grâce s’entrelacent dans le fleuve du Christ. Même un grand péché. Mais si la fille quitte à nouveau son ami et retourne au premier parce qu’elle a en quelque sorte de la nostalgie pour l’atmosphère canaille du premier, si par la suite elle répond avec ironie à tous les essais qui sont faits pour la ramener sur de meilleures voies, si elle répond à tout amour par un non glacial et persévère dans ce non jusqu’à la mort, la grâce n’a pour ainsi dire plus de prise sur elle. Des âmes de ce genre se ferment à l’amour et elles doivent être comme forcées à la dynamite. Est-ce que Dieu le fait? Ce ne sont pas des pécheurs ignorants, des païens, mais ceux qui tout en connaissant l’amour de Dieu ont refusé la grâce ».
…
« Elle continue à décrire le fleuve de l’enfer. Les pécheurs qui en font partie ne sont pas là. Le fleuve est anonyme. Est-ce qu’il est constitué de démons? Non, pas de démons individuellement… Mais il semble en quelque sorte bien vivant. En tout cas pas mort. On pourrait dire : si les mensonges étaient des dragons et l’impureté des vers, et d’autres péchés d’autres bêtes, tout le fleuve grouillerait comme d’un fouillis de ces bêtes. Elles sont infiniment voraces et affamées et elles cherchent les hommes. Elles ne se font rien l’une à l’autre. Car bien qu’elles puissent se manger les unes les autres, elles savent quand même qu’ensemble elles ont une puissance et qu’elles doivent partager tout le butin ensemble. Ce qu’une bête ne peut pas faire, l’autre le termine. Le fleuve cherche ainsi à entrer chez les hommes ».
Le P. Balthasar évoque Judas comme ‘fils de perdition’. « Elle dit : Judas, je ne le vois pas exactement comme ça. Il aurait pu être bien pire. Il fut le traître : nous le sommes tous quelque part. Il s’est repenti et a rendu l’argent. Il a eu une telle horreur de son péché qu’il a dû se pendre. Ce n’était pas beau, mais justement il fut saisi par un grand désespoir… Il aurait pu aussi commencer à mener une vie tranquille et satisfaite avec l’argent qu’il avait gagné et se moquer de tout ».
D’où vient ce fleuve? « Il vient des hommes et il continue à se faire avec les hommes ». …
Au bord du fleuve, elle voit le Seigneur, raide et immobile. L’après-midi, une vision de la Mère de Dieu, dans une prairie à côté du fleuve. Elle tient fermement son enfant. Elle comprend alors ce qui est exigé : elle doit laisser aller l’enfant jusqu’au fleuve. Elle a peur. Puis elle dit oui. Avec une grandeur et une bonté intérieure infinie. L’enfant se trouve à terre devant elle, il fait quelques pas. Sa Mère le suit un peu. Entre-temps il est devenu homme et il se tient près du fleuve. Marie a disparu. Où est-elle? Elle prie quelque part, totalement séparée de lui ».
1943
…
Puis elle arriva ‘au fond’ : là il y avait à nouveau le fleuve des péchés. A nouveau l’horreur absolue et froide. Elle-même est dedans, elle ne ressent pas personnellement l’angoisse, mais elle est marquée par l’horreur autour d’elle ». « Le fleuve est fait des péchés, et plus précisément de tout ce qui est écœurant, de tout ce qui est mesquin, de tout ce qui est répugnant. Non pas de ‘grands’ péchés maintenant, mais surtout des calculs et des pactes avec Dieu (jusqu’où peut-on et doit-on aller?) Et la foule si immense qu’elle paraît interminable. Et pourtant sans cesse un nouveau péché qui passe, une nouvelle sorte de péché. Les péchés sont comme des blocs au milieu de masses qui s’écoulent, poisseuses et visqueuses ».
…
Nuit du vendredi au samedi. « La plupart du temps dans l’angoisse. Le fleuve, avec des coupures, où elle voit comme à travers des fenêtres les hommes à qui appartiennent les péchés. A un moment donné, ce furent les suicidés, parmi lesquels des prêtres aussi, du moins des prêtres d’autrefois. Le suicide comme manque absolu d’amour et de confiance : désespérer de Dieu. Des gens qui pensaient que l’exigence de Dieu était trop haute. Qui estimaient que cela irait mieux si on se faisait un cadre de vie plus petit, et qui devenaient de plus en plus renfermés jusqu’à ce qu’un jour ils se suppriment… Toute possibilité d’aider est tarie. Est-ce que ces personnes sont perdues pour l’éternité? Est-ce qu’elles sont là où se trouvent leurs péchés? Adrienne n’en sait rien. Les péchés eux-mêmes sont anonymes et dépourvus de forme ». … … …
…
Samedi soir. « Adrienne est dans un état curieux : aucune espèce d’espérance encore, mais la prévision d’une possibilité qu’il puisse y avoir un jour à nouveau une espérance. Et même chose pour l’amour. Le fleuve de l’enfer s’est comme éloigné, il ne coule plus sans fin tout près, mais pour ainsi dire en bas : c’est comme si Adrienne s’en éloignait vers le haut. Dans cet état, elle parla longuement et elle dit une foule de choses surprenantes sur l’état du Christ le samedi saint. Comme j’étais fatigué et que je pensais oublier beaucoup de ce qu’elle disait, je lui demandai de me mettre un jour tout cela par écrit. Nous notâmes quelques mots-clefs et plus tard elle en écrivit l’essentiel. »
(Cf. Ci-dessous). « Il s’agissait surtout de la question de savoir pourquoi le Christ devait aller en enfer avant de ressusciter. D’une part, c’est le plus court chemin vers le Père (l’objectivation de la Passion comme fait de ‘redevenir Dieu’); d’autre part, il s’agissait pour lui de voir le résultat de la Passion : l’enfer comme résidu des péchés ».
Le P. Balthasar demanda à Adrienne pourquoi elle-même devait ainsi voir l’enfer alors qu’elle était là si étrangère et si indifférente. « Elle dit : On ne peut reconnaître le péché que s’il n’a plus d’attrait pour nous; si on avait encore une réaction vivante, il nous tenterait et nous captiverait ».
Le P. Balthasar la quitta « dans une sorte d’espérance commençante »…
« Plus tard dans la nuit, elle dut aller une fois encore tout à fait dans le fleuve. Puis cela remonta à nouveau en quelque sorte et elle vit une fois encore les âmes qui brûlaient. Mais celles-ci étaient maintenant transformées : tout avait un sens, il y avait une aspiration vers le haut, c’est-à-dire un sens d’espérance. Adrienne comprit à ce moment-là le sens de l’espérance comme préparation à la rédemption. Ce n’est que là où il y a espérance que Pâques peut se produire. Cela peut être un espoir humain, et quand celui-ci est à son terme, pure espérance en Dieu ».…
1944
…
Je commence à glisser! Et elle tombe jusqu’au fond de l’enfer. Dans les trois heures qui suivent, elle me décrit presque sans interruption ce qu’elle expérimente, d’une manière incroyablement précise et subtile; je ne puis qu’en rendre l’essentiel, je n’ajoute rien de moi-même et je garde tant bien que mal ses propres termes ».
« Elle décrit d’abord la descente : quelque chose de moi reste en haut, ne descend pas dans les profondeurs; mais ce qui reste en haut est déposé dans un endroit en quelque sorte inaccessible. C’est la vraie vie qui vient de Dieu. Disons : foi, espérance et amour »… …
… Dans l’enfer, l’homme est occupé de lui-même et il n’y a plus rien d’infini (Elle avait dit auparavant : ‘Le facteur d’infini est donné à l’âme par Dieu; c’est pourquoi on ne peut aimer quelqu’un que si on l’aime en Dieu et que si on le laisse libre pour Dieu. Et on ne peut ainsi le conduire à lui-même que si on l’arrache à la psychologie et qu’on le rende attentif à Dieu’). L’enfer est pure finitude. C’est un résidu, la mort; pas seulement la mort physique, mais la seconde mort, la mort spirituelle, la mort de l’âme »… … …
… « Elle se trouvait à nouveau près du fleuve de l’enfer. Elle sentait le fleuve passer derrière elle
en lui frôlant le dos. Elle sentait son froid et sa fange gluante. Bien qu’il fût derrière elle, elle le voyait pourtant : il était fait des péchés abandonnés, ils flottaient comme des paquets dans l’eau boueuse, des paquets qui étaient enveloppés dans une sorte de toile de jute et qui contenaient différents péchés : orgueil, ambition démesurée, avarice, etc. Adrienne sentait le goût du fleuve dans sa bouche et rien ne l’aidait à lutter contre ce goût : ni nourriture, ni boisson. Il n’y avait personne dans le fleuve, seulement les péchés empaquetés par catégories. Le Seigneur non plus n’était pas visible, on savait seulement qu’il était présent là quelque part ».
« Mais devant le fleuve, il y avait beaucoup de monde. Il y avait là des groupes de cinq à vingt personnes, et chacune avait devant ou derrière elle une torche, une colonne de feu. Tout d’abord Adrienne ne comprenait pas ce que cela signifiait. Puis elle comprit que ces personnes ne devaient faire qu’un avec leur torche. Elles devaient la saisir, se précipiter dans le feu. Pour le moment elles ne le faisaient pas, elles attendaient la décision en face du fleuve. Ou bien plus exactement : on les laissait là jusqu’à ce qu’elles aient décidé de brûler. Brûler veut dire : se tenir près de son péché, se jeter dans le purgatoire, montrer leur désir de purification. Car on n’entre que volontairement dans le feu purificateur, il y faut de l’humilité. Et bien des gens attendent ici jusqu’à ce qu’ils décident de brûler ».
…
« Adrienne voit de très nombreuses âmes en semblable situation. Ce qui leur est commun, c’est une dureté de cœur. Elle me décrit toute une série de types qu’elle a vus là; parmi lesquels des gens comme il faut et pieux, à qui a manqué l’amour… … …Puis tous ceux qui, dans leur prière, promettaient à Dieu monts et merveilles et les lui offraient dans de longs discours au lieu de faire sa volonté; mais dans tous les sacrifices qu’ils apportaient ils ne faisaient justement pas la seule chose que Dieu voulait en vérité. Et encore des gens – des athées par exemple – qui étaient restés attachés à une fausse doctrine contre leur conviction intime ou qui étaient restés attachés à une moitié de foi »… …
« Qu’il puisse y avoir un état avant le purgatoire proprement dit est pour Adrienne (et naturellement pour moi aussi) une grande et surprenante découverte. On doit d’abord être « digne » et vouloir aller dans les flammes. Tant qu’on n’est pas prêt, on est comme placé dans un coin en face de l’enfer. Sans Dieu et sans les hommes, tout seul avec soi, jusqu’à ce que l’existence devienne si ennuyeuse que s’éveille un désir de l’amour. Je demande à Adrienne ce qui reste alors d’un petit bourgeois après la purification. Elle me dit : dans le feu, arrive une grâce si incroyable qu’elle s’attache à tout ce qu’elle peut trouver de positif dans l’homme, qu’elle s’y entend pour tirer quelque chose de tout : des plus petits élans d’amour, des plus petites aumônes, du moindre mot amical. Naturellement ce n’est pas le but du feu de nous faire là-haut tous égaux comme si le feu éduquait chacun aussi longtemps qu’il faudrait pour qu’il arrive aussi loin que les saints. Là-haut, Dieu laisse aussi à chacun son caractère et ses proportions. Mais le tout sur la base commune de l’amour ».
« Devant l’enfer, on rencontre aussi tous les non baptisés et tous les enfants mort-nés. Je demande à Adrienne où ils sont. Elle dit : … … Ni au ciel, ni en enfer, ni dans le feu. Je demande ce qu’ils deviennent. Elle : on leur donne à boire. On leur donne lumière et intelligence. Moi : mais dans l’au-delà ils ne peuvent quand même plus se décider pour ou contre Dieu. Elle : non, cela leur est épargné, la grâce les élève plus haut, elle les prépare à la vision de Dieu sur un chemin spécial ». Adrienne se souvient d’une conférence où un théologien avait dit que ces enfants ne verraient jamais Dieu. « Cela ne va pas, dit-elle, on ne peut absolument pas dire cela ».
Le P. Balthasar demande à Adrienne ce qu’il en est des enfants mort-nés. « Elle : ceux-ci sont dans le même cas que les enfants qui sont nés. Mais si on les a fait avorter, ceux qui les ont fait avorter doivent répondre d’eux; la grâce pour l’enfant leur est en quelque sorte soutirée par leur pénitence; et il est certes plus grave d’empêcher volontairement un être humain de naître, de pouvoir devenir chrétien et enfant de Dieu que de tuer un chrétien déjà constitué. On retire davantage à Dieu dans le premier cas ».
…
« Le samedi matin, Adrienne dit qu’elle réclame intérieurement cette participation. Plutôt participer au péché que de se trouver ainsi en dehors de tout! Le soir elle me dira que tout lui avait été retiré, même le goût de participer et de porter. Dans son état, tout est impossible : aussi bien ce qu’elle fait que son contraire. Physiquement, elle est dans une lassitude extrême; depuis hier, elle sent des séquelles dans tous ses membres; ils sont de plomb, lourds et d’une lassitude sourde ».
« Adrienne dit qu’elle comprend bien maintenant pourquoi le Seigneur devait descendre ici. C’est l’ultime conséquence de l’incarnation. D’abord il était purement Dieu en lui-même, pur infini. Puis il devint homme, il contracta mille relations avec les autres hommes, il connut mille états, changeants et passagers, des efforts et de l’effervescence, il vécut une destinée qui suivait son cours, dans quelque chose d’immense qui était toujours ouvert sur l’infini du Père.
Maintenant, il lui manque encore la connaissance de ce que c’est que de n’être pas Dieu du tout, la connaissance pour ainsi dire de la pure finitude en son immensité ».
« Les deux larrons en croix, dit-elle, étaient symboliques. Ils indiquaient comme en deux paraboles, les deux chemins du Seigneur… … Ce ne sont pas seulement les deux possibilités de l’humanité, mais aussi les deux mouvements du Christ lui-même. Le premier mouvement est le chemin qui va du ciel à la croix. Sur ce chemin, le Seigneur envoie le larron de droite. Le deuxième chemin va de la croix à l’enfer; sur ce chemin, il doit suivre le larron de gauche pour le chercher là-bas ».
… … …
« L’essentiel du samedi saint, dit Adrienne, c’est que toute spontanéité a cessé. Tout est rigide, seul le fleuve est en mouvement. Mais il est en mouvement comme mort, comme sur une plaque tournante, c’est mécanique. Maintenant tout aussi en moi est comme ça. Il n’y a rien qui se passe, pas d’événements. Les événements, c’est quelque chose de très mystérieux que les hommes ne comprennent toujours que quand ils sont passés. On ne les attrape jamais. L’instant de la conception est pour une femme un événement extrêmement important, l’origine de l’enfant; mais elle n’en sait rien. Elle ne sait même pas si elle a conçu. Il en va toujours ainsi pour nous en quelque sorte. Nous vivons entourés et portés par la vie et ses événements, par la croissance et la grâce. C’est ce qui en enfer cesse complètement. C’est pourquoi maintenant non plus il n’y a aucune espèce de chemin d’homme à homme. Je ne pourrais pas aller chez vous même si je le voulais ».
« Le samedi soir, je vais chez Adrienne dans l’espoir qu’il y aurait, comme les années précédentes, une sorte de passage vers Pâques, le commencement d’une clarté. Mais elle était descendue plus profondément que le matin. Elle me parla encore des péchés qu’elle voyait. C’était surtout ceux qui avaient vécu une double vie : l’une, religieuse mais fausse, par laquelle ils s’assurent contre Dieu; l’autre, égoïste, pour eux-mêmes. Ils se confessent, mais non en vérité.
Pour la confession, ils ont tout un code chiffré : pour leur péché réel, ils disent tel autre péché précis. Pour quelque chose de profondément personnel, ils signalent quelque chose de commun, qui n’engage à rien. Ils font comme s’ils dévoilaient, mais ils cachent l’essentiel. Ils ont une sorte de vague repentir, mais qui ne va nulle part jusqu’au fond. Quand, par les circonstances ou par la grâce, ils ont été empêchés de commettre un péché, ils s’en attribuent à eux-mêmes le mérite. L’échelle de ces faux chrétiens va du peuple ordinaire aux fonctions les plus hautes de l’Église… … Elle me décrivit des détails effroyables que je préfère omettre. Toutes nos assurances sont à la lisière de l’enfer ».
« Tout d’un coup elle fut en extase »… … …
« Elle avait d’abord vu une foule interminable de pécheurs, chacun à côté de sa torche. Aucun ne brûlait, aucun ne voulait s’ouvrir et se donner totalement. C’était des bandes immenses, une procession interminable. C’était un spectacle si effroyable qu’Adrienne s’agita de plus en plus : ils doivent se repentir, ils doivent brûler à tout prix! Tout d’un coup aussi l’ancienne Adrienne fut éveillée; la morte en bas et la vivante en haut ne furent qu’une pendant un moment, c’est pourquoi elle put s’offrir elle-même, elle put collaborer. Et elle vit devant elle, dans la boue profonde où marchaient des pieds innombrables, une tout autre trace : l’empreinte du pied du Seigneur, qui traversait toutes les autres. Une trace absolument pure, une trace qui montait. Elle en fut saisie tout entière : suivre cette trace! Et pour l’amour du ciel : doucement, et soi-même ne pas laisser de trace derrière soi afin que personne ne soit trompé et se mette à suivre ses traces à elle plutôt que celles du Seigneur. Elle savait qu’il y avait moyen de la suivre, qu’il y avait une corédemption ».
« Il se produisit alors un mouvement de vie dans la procession; tous vinrent et lui remirent leurs torches. Elle en recevait, elle en recevait! D’abord elle s’appuya pour avoir une meilleure position, puis elle s’éloigna du mur pour pouvoir en saisir davantage, pour pouvoir aussi en porter avec son dos, mais finalement il y en eut tellement qu’elle tomba par terre. Quand elle revint à elle, elle vit le Seigneur debout devant elle, avec un regard indicible. Avec ce regard qui transperce tout l’être, qui est sa propriété. Dans ce regard, son âme était ouverte devant lui, c’était comme une confession parfaite. Et maintenant elle le savait : il y a une rédemption, également pour les autres. Tous peuvent s’ouvrir de la même manière et tous se confesseront.
Mais elle-même – elle disait toujours ‘nous’ – avait le droit de procurer cela. Une joie énorme s’empara d’elle quand elle reconnut qu’il y avait à nouveau une communion entre elle et les pécheurs. C’était encore toujours la scène de l’enfer, mais ici se rencontraient deux groupes d’hommes dans l’unité du Christ : ceux qui avaient le droit d’aider et ceux qui étaient secourus… … … (Puis, avec les plus grandes peines, le P. Balthasar conduisit Adrienne jusqu’à sa chambre à coucher). Chaque pas dans l’escalier était une aventure et une pleine mesure de souffrances. Mais elle était heureuse et elle disait toujours : il y a une rédemption! »
MERCI beaucoup pour ce partage que j'ai recherché sans succès ce Samedi Saint ...
Bonnes fêtes pascales .
Merci à toi aussi. cela faisait plus de 10 années que je cherchais moi aussi ce passage fameux @ +
http://laparousiedejesus.centerblog.net
Mystérieux difficile acomprendre
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