Conte du pays Nhin

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Conte du pays Nhin

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présenté. Vous connaissez tous le fils de notre estimable homologue Kaâr que nous avons haussé à la dignité d'ONhin il y a cinq ans de cela. Il se trouve que par une extraordinaire coïncidence ce jeune garçon a fêté son quinzième anniversaire à l'heure exacte où notre grand guide passait dans l'autre monde. C'est-à-dire qu'au moment précis où il est devenu électif, la mort s'est saisie de notre Grand Nhin. Je vois là un nouveau signe des Dieux, plus qu'un signe, une injonction.

C'est pourquoi qu'il soit dès à présent entendu que je donne ma voix à Kérï le merveilleux qui possède toutes les qualités requises pour devenir un grand dirigeant et vous invite avec la plus grande énergie à suivre mon exemple. »

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__ « Sur ces mots, à la stupéfaction générale, l'ancien s'effondra sur le sol et mourut de la plus simple manière.

Pour tout le monde, il était à présent évident que les dernières paroles du mourant avaient été celles de la vérité. Trop de choses à la réflexion concordaient. Aussi sans attendre un jour de plus, l'assemblée tout entière désigna-t-elle Kêrï pour prendre la charge la plus haute de l'état. »

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__ « Dans les jours qui suivirent, de grandes réjouissances furent organisées ou naquirent de façons impromptues partout sur le territoire et dans toutes les strates de la population. Chacun se réjouissait et entrapercevait un futur dorénavant prometteur. Les Dieux avaient pris le pays en main et Kêrï lui-même sous leur action avait été élevé jusqu'aux cieux. Si haut qu'il pouvait à présent prétendre être devenu divinité lui-même. En tout cas, il était reconnu partout comme tel. »

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__ « S'en suivirent pour le pays trois années de prospérité pendant lesquelles le contentement général ne cessa d'augmenter. Même les plus pauvres à présent arrivaient à vivre de manière décente. Seul un être refusait à partager ce bonheur universel : Katamâta. Toujours rongé par la rancune, il avait passé les dernières années au milieu de sa famille d'adoption sans jamais lui avoir témoigné la moindre affection ni avoir lié une quelconque amitié avec qui que ce soit. Dans son cœur, sa haine était aussi fraîche que le jour où on l'avait traîné sur la place du marché. Elle ne demandait qu'à jaillir, à se répandre et à tout ensevelir comme la vague puissante de l'océan

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