Conte du pays Nhin

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Conte du pays Nhin

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__ « Il était dit dans la loi qui était connue de tous que la désignation d'un être, homme ou femme, au titre de Grand Nhin ne pouvait se faire avant que celui-ci ait atteint l'âge de quinze ans. Le chef des chefs qui régnait sur le pays Nhin depuis dix années et dont il n'était pas question de juger l'action venait d'atteindre ses vingt-huit soleils. Une longue vie s'ouvrait devant lui et l'on n'envisageait pas de devoir faire appel à un nouvel élu avant longtemps. Pourtant, pour une raison inconnue, du jour au lendemain, le Grand Nhin fut gagné par une fièvre étrange qui le fit délirer trois jours et trois nuits durant et qui lui ouvrit pour finir les portes du monde obscur de Kolêraha, le maître de la mort. La nouvelle du décès soudain du guide du pays se répandit et plongea le peuple entier et tous les dignitaires dans le plus terrible déchirement. Des scènes témoignant de la douleur et de la détresse collective se multiplièrent, car le Grand Nhin était très estimé et aimé de la populace.

On fit de dignes obsèques pour ce Très-Haut où les représentants des ordres défilèrent en longues processions. Puis, sur le bûcher dresser on étendit son corps sans vie et l'on procéda à sa crémation afin de rendre au ciel son âme généreuse. »

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__ « Lorsque les cérémonies d'adieu furent terminées, une grande assemblée élargie de soixante membres fut convoquée avec à l'ordre du jour un unique, mais essentiel point : la désignation du nouveau maître du pays Nhin. Là encore, les discussions s'éternisèrent et chacun des dignitaires présents avait son candidat en tête, souvent un proche ou un fils, et il était clair que la situation ne se débloquerait pas avant de longs mois comme cela se passait à chaque nouvelle désignation.

C'est alors que l'ancien qui était intervenu de manière décisive lors du choix du père de Kêrï, se leva et demanda à être entendu.

__ Noble assemblée, commença-t-il, je suis aujourd'hui bien vieux et pour tout dire aux portes de la mort. Ce sont mes forces ultimes qui m'ont permis d'atteindre cet hémicycle et m'autorisent à vous adresser ce dernier message. Je sais que tous ici ont un louable souhait dans leur cœur, mais écoutez mes paroles. Je suis sûr qu'elles sauront vous convaincre de l'attitude à tenir.

Il se trouve qu'un évènement passé inaperçu devrait orienter votre recherche d'un nouveau dirigeant pour notre pays, lorsque je vous l'aurai

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