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Date de création : 19.04.2011
Dernière mise à jour : 10.01.2020
772 articles


Pages 68 à 71 - fin chapitre 3 -

 

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d'immatriculation et la couleur de la voiture. Je rappellerai chez eux. Sinon, qu'est-ce qu'on a de concret ?

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— Rien, pour changer. Le père sur la fin semblait vraiment abattu. Tu as vu comme ils nous regardaient lui et sa femme au moment de partir. On aurait pu leur demander n'importe quoi, on l'aurait obtenu. Ce qu'on peut être désemparé et fragilisé dans ce genre de circonstances ! Il n'est pas étonnant que des bandes de margoulins essaient d'en tirer profit. Dommage pour le PC, si l'accès n'avait pas été codé, nous aurions peut-être pu trouver des renseignements sur les sites que Flore fréquentait.

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— Oui, dommage. J'espère qu'elle n'a pas fait de mauvaise rencontre sur le Net. On entend tellement d'histoires. Ce qui est inquiétant, ce sont ses absences répétées. La mère m'a dit que c'était toujours le samedi que cela arrivait et cela durait depuis un mois au moins. En dernier, elle rentrait toute guillerette, m'a confié la dame.

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— Mais à quel moment t'a-t-elle précisé toutes ces choses ?

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— Pendant que vous inspectiez la chambre.

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Elle glissa un regard espiègle vers moi avant de le retourner sur la route qui défilait. Mon cœur eut un élan que ma raison refoula. J'avais passé l'âge de faire du gringue aux jeunes femmes. Je me dis simplement que je n'aurais jamais dû accepter de vieillir.

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— Et c'est quoi ce que vous avez récupéré dans la chambre exactement ?

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— Je ne sais pas, je n'ai pas mes lunettes. Ce sont des cahiers personnels, une sorte de journal intime, je pense.

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— Montrez-moi.

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Je sortis le premier qui me tomba sous la main et le lui tendis.

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Merci, mais je conduis. Ouvrez le, c'est juste pour voir.

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Je m'exécutai et lui dévoilai le contenu des pages en les faisant défiler devant ses yeux.

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Page 68

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— Impressionnant.

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Le cahier retourna dans le sac et nous terminâmes le peu de route qu'il restait à parcourir, perdus dans nos réflexions.

Nous nous quittâmes après que Karolanne se fut excusée auprès de Patricia de ne pas pouvoir s'arrêter plus longtemps. L'amour l'attendait quelque part et elle devait partir en sa compagnie au bord de la mer dans le beau pays de Normandie. Elle nous fit quatre bises, mais avant de nous laisser, elle me demanda si elle pouvait prendre l'un des cahiers de Flore.

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— Bien entendu, répondis-je. Lequel ? Ils sont tous de couleurs différentes.

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Elle se pencha sur le sac et :

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— Pouf-pouf, ça sera toi que je... Le bleu.

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— Pourquoi le bleu ?

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— Parce que c'est la couleur des amoureux.

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Cette raison en valait bien une autre.

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Après le dîner, je m'installai dans mon fauteuil avec la pile de cahiers de Flore que j'avais en ma possession à portée de main. Je mis mes lunettes. Grâce à la lumière du jour encore vive qui pénétrait par la fenêtre ouverte à l'ouest, j'y voyais suffisamment pour lire, même des pattes de mouche microscopiques.

Il ne s'agissait pas exactement d’un journal intime. C'était plutôt un genre de fourre-tout dans lequel Flore écrivait ce qui lui passait par la tête, sans repères chronologiques. Si bien qu'il m'était impossible de savoir de quelle époque datait telle ou telle partie du texte avec précision. Je pouvais juste estimer avec beaucoup d'approximation le moment de la création d'un paragraphe en fonction d'un autre où il était fait référence à

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Page 69

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un fait marquant de l'actualité dont j'avais eu connaissance. Je pouvais dire que telle phrase avait été notée après cet événement et avant celui-ci, mais sans plus. Par ailleurs, les écrits se suivaient sans interruption, sans report, ni sauts à la ligne, ce qui rendait la lecture difficile. De plus, Flore passait du coq à l'âne sans donner aucun signe du changement de sujet. Par exemple, elle écrivait ceci :

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« Marielle voudrait qu'on parte ensemble sur la côte avec Marina l'été prochain. Je ne sais pas si je pourrais. L'argent me manque. Toujours ces histoires de fric. Il va falloir que j'économise parce qu'il n'est pas question que je les accompagne pour vivre à leurs crochets. C'est chiant cette histoire à l'usine. Farid est derrière moi, je me demande de qui il ne reluque pas le cul. C'est un obsédé ce type. Un vrai malade. S'il savait ce que j'en ai à faire de lui. Je ne pourrais pas être amoureuse d'un mec comme lui, mais c'est vrai qu'il est beau et que je me le ferais bien. Juste comme ça, pour baiser. Pourquoi pas ? Marielle m'a dit que c'est un bon coup. « Mais t'as pas intérêt à oublier la capote ! » On a rigolé. Quand je pourrai, je partirai de ce bled. J'en peux plus de vivre ici. L'hiver est mortel. On vient juste d'y entrer. Il pleut tous les jours, c'est gris partout. Les champs sont morts, les arbres aussi, les gens. Seules les lumières de Noël ont de la vie. Quand je pense à l'autre salope hier, comment elle a parlé à Maman à Casino. Si la place de Maman n'avait pas été en jeu, je lui foutais un bon coup de poing dans sa gueule. C'est ça la vie ici, faut t'écraser, arrondir les épaules et dire amen. La crise, ils n'ont plus que ce mot à la bouche à la télé. La crise et Sarko des bois, le sauveur de la France. Moi, tous ces politiques, je leur crache dessus. Tout ce qu'ils savent faire, c'est lécher le cul des riches et nous laisser crever dans notre merde. Y en a, ils n'en ont jamais assez. Papa dit que ça fait au moins trois ans qu'il n’a pas été augmenté. Son patron dit qu'il n'a pas de fric pourtant il se barre passer Noël aux Açores l'enfoiré. Ça pue des mecs comme ça. Des fois, je m'imagine que j'ai des super pouvoirs comme Wonder Woman et que je fais tout péter. C'est marrant les super héros, vous croyez qu'ils défendent les gens, mais en fait ils ne s’attaquent jamais aux vrais problèmes. Ils attrapent des petits voleurs de quatre sous, mais pour les gros salops, les vrais, ceux qui font crever le monde en s'appropriant le peu de richesses dont disposent encore les pauvres sur cette terre, ils ne font rien. Ils sont comme tous les autres cons, ils ne voient pas au-delà du bout de leurs chaussures. Des fois, j'ai envie de tuer des gens, de me pendre. Moi le seul super héros qui me botte, c'est Rocco le Fredo. Celui qu'a la bite en marteau. Je ne sais pas comment on peut faire ça. Se faire aligner par des mecs qu'on ne connait pas. Même

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pour du fric, surtout pour du fric, ça me paraît assez dégueulasse. Je ne pourrais pas agir de cette façon. Merde ! On a sa dignité quand même. C'est bizarre la mort... »

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Et cela continuait ainsi durant des pages et des pages. Tous les sujets étaient abordés, crûment, avec la franchise que l'intimité autorise. Après tout, ces cahiers n'étaient pas destinés à être lus. Ils servaient d'exutoires, étaient des sortes de défouloirs où tout pouvait être avoué sans tabous. Ils donnaient à voir une jeune fille un peu égarée, ni très heureuse, ni très malheureuse, néanmoins révoltée par tout ce qui heurtait sa vision du monde. Elle semblait posséder une clairvoyance dont sont dépourvus la plupart des gens. J'avais envie de la rencontrer, de converser avec elle, de la rassurer. Je commençais à l’aimer sans la connaître.

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Au bout d'une heure de lecture et après avoir parcouru au hasard des dizaines de feuilles de chacun des quatre volumes, j'ôtai mes lunettes et fermai les yeux. Il était peu probable que nous trouvions quelque chose qui pouvait nous faire avancer dans ce labyrinthe tortueux de pensées à la dérive. Pourtant, je ne devais ignorer aucun chemin. La moindre chance de découvrir un indice devait être prise au sérieux. Tant pis pour le temps qu'il me faudrait pour le faire, je me promis de lire dans leur entier les quatre cahiers et d'essayer d'en tirer quelque chose dès le lendemain.

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Page 71

Suite ici..