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bonsoir mon amie
belle et douce soirée de ce mercredi soir
les jours défilent ,, on ne peut arrêter les ai
Par douceuretdetente, le 12.02.2025
c'est une histoire datant d'une époque où l'on ne jetait pas la nourriture.
l 'épouse rata son plat : cela ar
Par Anonyme, le 12.02.2025
bonsoir je viens te souhaiter une excellente soirée bise de josy http://crystal 46.centerblog. net
Par Crystal46 , le 11.02.2025
ca me faisait plaisir d essayer de te redonner courage
bisou s http://lescock ersdemaryse.ce nterblog.net
Par lescockersdemaryse, le 11.02.2025
de belles citations. http://harmony 2011.centerblo g.net
Par harmony2011, le 11.02.2025
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Date de création : 13.06.2011
Dernière mise à jour :
14.02.2025
11550 articles
Nationalité : France
Née à : Troyes , le 28/08/1967
Sonja Delzongle est une femme de lettres française, auteure de roman policier.
Dana Skoll est son pseudonyme pour la littérature jeunesse et fantasy.
Née d'un père français et d'une mère serbe, elle a grandi entre Dijon et la Serbie. Elle a mené une vie de bohème, entre emplois divers (les plus marquants ayant été le commerce artisanal africain-asiatique et la tenue d’un bar de nuit) et écriture.
Après un DEUG en Langues et Lettres Modernes, elle s’attaque au concours de l’École des Beaux-Arts de Dijon et obtient un diplôme au bout de six ans. Elle peint et expose durant une quinzaine d’années, puis devient journaliste en presse écrite à Lyon.
Après l’écriture d’une nouvelle devenue depuis un roman court, "La journée d’un sniper" (2007), elle publie un premier thriller "À titre posthume" (2009), puis "Le Hameau des Purs", en 2011.
C’est en 2011 qu’elle commence l’écriture de "Dust". Sa passion pour l’Afrique, qui remonte à sa petite enfance, l’a amenée à y faire de multiples séjours.
Son roman parait en 2015 chez Denoël et connait un succès éditorial et public. La même année, elle obtient le Prix Anguille sous Roche.
En 2016, parait "Quand la neige danse", toujours chez Denoël, qui met également en scène la profileuse Hanah Baxter et dont l’action se passe non plus au Kenya mais dans le froid nord-américain.
"Récidive" paru en 2017 nous offre une troisième enquête.
Après une épopée arctique dans "Boréal" (2018), elle revient cette fois dans les montagnes des Balkans, ses racines, avec "Cataractes" (2019).
Sonja Delzongle habite Lyon depuis 2001.
L'histoire :
Dans l'enfer glacé du grand Nord, jusqu'où iront-ils pour survivre ?
Janvier 2017, au Groenland.
Là, dans le sol gelé, un oeil énorme, globuleux, fixe le ciel.
On peut y lire une peur intense.
C'est ainsi que huit scientifiques partis en mission de reconnaissance découvrent avec stupeur un bœuf musqué pris dans la glace.
Puis un autre, et encore un autre.
Autour d'eux, aussi loin que portent leurs lampes frontales, des centaines de cadavres sont prisonniers du permafrost devenu un immense cimetière.
Pour comprendre l'origine de cette hécatombe, le chef de la mission fait appel à Luv Svendsen, spécialiste de ces phénomènes.
Empêtrée dans une vie privée compliquée, et assez soulagée de pouvoir s'immerger dans le travail, Luv s'envole vers le Groenland.
Ils sont maintenant neuf hommes et femmes, isolés dans la nuit polaire.
Le lendemain a lieu la première disparition.
DE CETTE PLUME IMPITOYABLE QUI A DEJA CONQUIS LES LECTEURS DE "DUST", "QUAND LA NEIGE DANSE" ET "RECIDIVE", SONJA DELZONGLE SIGNE UN THRILLER TERRIFIANT, MELANT CATASTROPHE ÉCOLOGIQUE ET LUTTE ÉPERDUE POUR LA SURVIE.
Glacier Zachariae
Tardigrade
EXTRAITS :
"Quand Dick Malte sourit, on ne voit plus que ses dents, aussi blanches que la banquise, et la couleur de ses mains se fond avec la teinte brune du breuvage. L’harmonie de ses traits fins est rompue par une cicatrice sur tout le côté gauche du visage, souvenir d’une expédition polaire durant laquelle une mauvaise chute face la première l’a laissé inconscient, assez longtemps pour que la glace lui brûle la joue. Lorsqu’il évoque l’incident, Malte l’appelle le « baiser de glace.
— On dirait que t’es en manque, Black Dick…
La voix d’Akash, le cuisinier de la mission, est en partie couverte par la tempête qui souffle depuis leur arrivée, il y a trois jours, contraignant les membres de l’expédition à rester à l’intérieur du baraquement. Ici, les vents peuvent atteindre trois cent vingt kilomètres/heure.
Bâtie en bois résistant et isolant avec une charpente en poutrelles de titane et acier inoxydable, l’unité centrale d’Arctica est constituée d’une partie cuisine, d’une chambre froide, d’une pièce principale servant de salle de repas, de deux laboratoires, d’une cellule de repos et de trois chambres doubles.
Anita Whale et Atsuko Murata, les deux femmes de la mission, partagent la même et les hommes se sont répartis dans les deux autres, Roger Ferguson avec Dick Malte, et Akash Mouni avec Mathieu Desjours et son chien Lupin, un loup tchèque dont les gènes inspirent une certaine méfiance au reste du groupe. Une petite salle de musculation et un sauna sont les seuls loisirs qui leur seront proposés pendant les quelques mois de la mission, avec la lecture et les parties d’échecs sur PC.
La température ambiante dans toute la base, sauf dans le sauna et la chambre froide, est de 19 °C.
— Au lieu de mettre ton grain de sel partout, si tu retournais à ton curry, Bollywood ? Ça sent le brûlé… C’est sûr qu’avec ta cuisine, tu ne risques pas de les faire grimper aux rideaux, les nanas !
— Du calme, les enfants, un peu de tenue, nous avons deux dames, ici, au cas où vous l’auriez oublié ! gronde Roger Ferguson de retour du labo 1, la barbe hirsute qui couvre un ancien bec-de-lièvre et les cheveux grisonnants en bataille. Qu’est-ce qu’on mange de bon ?
— Des esquimaux…, siffle Malte. Pour le déjeuner, tu arrives un peu tard.
— Vous auriez besoin de sortir prendre l’air, les enfants…, dit Ferguson en attrapant l’assiette de restes que lui tend Akash. Ça tombe bien, j’ai une bonne nouvelle à vous annoncer. Demain, on a une excellente fenêtre météo, on va en profiter pour récupérer des échantillons sur l’inlandsis et faire une reconnaissance. Il faut vérifier les motoneiges et mettre de l’essence. Sans oublier les pulkas. L’inlandsis est par endroits presque impraticable à motoneige. Donc chacun va tirer sa luge, tel un brave chien de traîneau. Akash, tu veux bien t’en occuper ?"
"Les scientifiques pressentis pour ce genre d’expédition suivent un entraînement intensif de plusieurs mois qu’ils doivent ensuite prolonger sur place, avec un mental à toute épreuve. Atsuko a donné le change lors de la sélection, être retenue était pour elle une question d’honneur. Mais la vérité est que, depuis la catastrophe de Fukushima qu’elle a vécue dans sa chair, elle se sent se fissurer, s’effriter de l’intérieur. Plus rien ne sera comme avant. C’est pour ça qu’elle a tant voulu cette mission. Partir le plus loin possible, là où se concentre le sort de la planète, là où il y a le moins d’habitants au mètre carré, là où seul le chant des glaces lui répondra. Pourtant, même là, au bout du monde, au plus près du pôle, l’humanité dans ce qu’elle a de plus trivial la rattrape, sous la forme d’un grand Black à l’humour lourd et aux manières grossières. Il n’y a aucun racisme dans sa répulsion envers Dick Malte. Elle ne le supporte pas, tout simplement. Or il se trouve qu’il a la peau noire. Elle doit d’autant plus faire attention à ne pas réagir de façon trop virulente à ses blagues graveleuses."
"La mission possède un caractère international, chacun apportant ses compétences dans sa profession et son domaine de connaissance."
"L'atterrissage à Kangerlussuaq au nord de Nuuk, la capitale du Groenland, ce désert de glace grand comme trois fois le France, a été des plus spectaculaire et mouvementé dans le blizzard et la nuit, l'aéroport bordant un bras de mer en baie de Baffin. Après avoir survolé en partie la banquise disloquée, flottant sur des eaux d'un vert sombre devenu aussi noir que du goudron dans cette obscurité, l'avion battu par le vent s'est posé d'abord sur une roue, puis sur l'autre, comme une oie maladroite."
"Malgré leur équipement contre les températures extrêmes en cette période hivernale, entre moins 29 et moins 45 °C, les superpositions de polaires, fibres synthétiques et fourrure naturelle, la plus isolante finalement et la plus protectrice pour le visage lorsqu’elle entoure la capuche de la parka, le froid a saisi les scientifiques dès qu’ils ont posé le pied sur l’inlandsis, cette immense masse glaciaire qui constitue à elle seule 80 % du territoire groenlandais. Mais ils n’auraient pas beaucoup à en souffrir. À l’inverse de ces hommes qui se lancent dans des expéditions polaires relevant de l’exploit et de la survie, eux sont là pour mener à bien une mission de veille sur les conséquences du réchauffement climatique à l’endroit le plus reculé du globe avant le pôle. Ils seront donc la plupart du temps bien à l’abri dans la base."
Qaanaaq
"L'eau est également présente sous forme de lacs bleutés d'une transparence de verre, de torrents et de bédières aussi pures que du cristal, ravinant et creusant la glace. Elles alimentent le plus souvent des puits façonnés par les eaux de fonte ou par la pluie. D'une profondeur inconnue, ces "moulins" sont l'un des plus grands dangers qui guettent l'explorateur.
- Attention où vous mettez les crampons, des hommes ont déjà disparu dans le sol de l’inlandsis, aspirés par les moulins actifs qu’ils n’avaient pas vus.
La mise en garde de Fergus vaut de l’or, dans l’enfer blanc. Plus personne ne parle, même Malte s’est tu, concentré sur la progression, happé par la splendeur sauvage qu’il pressent autour d’eux et que le ciel crépusculaire ne rend que plus inquiétante."
"C'est cette menace sur la planète qui a conduit Mathieu Desjours jusqu'ici, à vingt-deux ans, après avoir choisi de traiter des effets du réchauffement climatique en milieu polaire comme sujet de doctorat en sciences de l'environnement."
"— C’est un inukshuk, dit-il.
— Un quoi ? s’étonne Anita.
— Un monticule de pierres à forme humaine. Des constructions anthropomorphes inuites. Au départ, ce sont des épouvantails utilisés pour effrayer les caribous et les faire tomber dans des embuscades. On appelle nalluni un ensemble d’inuksuits.
Mais c’est aussi une sorte de signalisation, qui sert à s’orienter, à indiquer une cache de nourriture, les limites d’un territoire de chasse, une piste, la proximité d’un village, une direction à prendre en suivant celle que montrent les bras tendus de l’inukshuk, notamment le plus long. Il peut aussi servir d’abri lors de tempêtes de neige. Regardez, cette ombre appartient à cet inukshuk, là-bas. Il y en a d’autres, plus petits, qu’on n’avait pas vus. C’est parce que la lumière décline que leurs ombres au ras du sol deviennent apparentes. Ce sont les hommes de pierre.
— Bizarre, fait Anita, il y en a tout autour de ce cimetière naturel. Comme s’ils le gardaient.
— C’est un nalluni, approuve Fergus en hochant la tête, et je crois bien que nous venons de violer un sanctuaire."
inukshuk
" Jamais je n’oublierai ce son. Plus qu’un simple bruit. C’était… c’était comme si le toit de la maison, la façade, étaient criblés de balles de tennis. C’est ça… Une pluie de projectiles.
Un instant, j’ai cru à de la grêle. Le temps était orageux, ça s’est déjà produit, par ici, des orages de grêle. Même en plein hiver. Mais cette fois, le son était différent… sourd et comme… mouillé… par endroits. Les vitres tremblaient sous les impacts, certaines se sont fissurées, sans se briser pour autant."
"J’ai aussitôt appelé la police, déjà débordée. Des équipes ont été envoyées, mais elles pouvaient à peine circuler. Que pouvaient-elles faire de plus que constater les dégâts ? Imaginez un peu… Cinq mille oiseaux qui s’abattent sur une petite ville… pour y mourir."
"Parfois, j’ai le sentiment que la nature se venge de ce que l’homme lui fait subir. Les catastrophes sont de plus en plus fréquentes et violentes. Dans tous les cas, sûr que ce n’est pas l’homme qui gagnera."
" D'autres pays sont également touchés.
En Norvège, des milliers de poissons se sont échoués sur le littoral.
En Grande - Bretagne, 400 000 étrilles sont mortes de façon inexpliquée.
Au Brésil, cent tonnes de sardines sont remontées à la surface de la mer.
Aux Philippines, on a dénombré des tonnes de poissons-lait morts massivement.
Au Pérou, neuf cent dauphins ont mystérieusement trouvé la mort.
En Italie, des milliers de tourterelles des bois sont tombées du ciel, mortes.
Des disparitions d'autant plus inquiétantes qu'elles sont reparties sur toute la planète et touchent de nombreuses espèces. Abeilles, oiseaux, poissons, crustacés, mammifères marins, chauves-souris, meurent en masse chaque année. Et plus encore cette dernière décennie.
Les abeilles disparaissent à un rythme effrayant et effréné depuis 2006. Pourtant, aucun cadavre n’est retrouvé et leur disparition n’a pas été élucidée. Les spécialistes appellent ce phénomène « le syndrome d’effondrement des colonies ». Un tiers des abeilles disparaît chaque année. C’est une menace directe qui pèse sur l’alimentation. Avec la diminution du nombre d’abeilles, le monde n’est pas loin de connaître une crise de la pollinisation. Dans un tel contexte, les chances de survie humaine s’affaibliraient considérablement".
"Parfois, elle se demande si mettre un enfant au monde aujourd'hui ne relève pas de l'inconscience et de l'irresponsabilité. Pour qui les parents le font ils vraiment ? Pour eux ou pour lui ? Mon néant, mon miroir, mon autre, ma chair. La seule idée de toutes les épreuves et les souffrances auxquelles il sera confronté devrait en faire renoncer plus d'un. Mais ce n'est pas à ça que l'on pense lorsqu'on caresse ce doux projet. Non, quand ce n'est pas un accident une Ava, une erreur, on ne pense qu'à cet être fragile issu de soi, que l'on a conçu à deux ou bien fabriqué seul pour satisfaire son propre besoin de donner, transmettre, besoin d'immortalité, pour lutter contre le vide qui attend chacun."
"La chaleur de l'enfant se diffuse dans tout son corps de mère. C'est incroyablement chaud, un bébé. Un vrai radiateur. La respiration régulière de Joy apaise Luv. Car en réalité, c'est dans ce sens que ça se passe. C'est l'enfant qui calme la mère. Parce que la mère sait. La mère a conscience de tous les dangers, de toutes les menaces qui pèsent sur lui, les mêmes qui pèsent sur chaque espèce vivante. Et Luv en a conscience, plus que le commun des mortels peut-être."
"Quelle injustice...Venir au monde pour un jour mourir...
Même une scientifique comme Luv ne peut s'y résoudre. Sa plus grand angoisse est qu'il leur arrive quelque chose, à elle et à David, avant que Joy sache se débrouiller dans la vie. Avant qu'elle soit suffisamment forte pour faire face."
"Chaque jour sur la planète se produisent des hécatombes animales. Toutes n'ont pas d'explication. Mais, fait nouveau et inquiétant, leur fréquence et leur importance ont augmenté ces dix dernières années. En plus de les répertorier et les étudier afin de permettre leur classification, Luv s'intéresse aux témoignages qui, souvent , accompagnent ces morts en masse et collecte ceux qui lui paraissent dignes de foi."
"La voix de Niels rappelle Luv à leur échange et à une réalité.
Celle des espèces animales déjà éteintes au cours de la période historique. Plus de quatre cents."
"Officiellement, elle a quitté la Norvège, la terre de ses ancêtres. Une terre en grande partie entourée d'eau à l'extérieur, mais aussi à l'intérieur, émaillée d'îles et d'anciennes vallées glacières transformées en bras de fer nommés fjords. Une terre pétrie de montagnes noires et de glaciers. Encore brute et sauvage, comme à l'instant de sa création, et pourtant touchée elle aussi par les hécatombes animales et polluants chimiques."
" L’homme y a malgré tout laissé son empreinte, a trouvé le moyen de le polluer. Combien d’objets, de pièces métalliques, de matières plastiques, gravitent en apesanteur dans le noir, flottent autour de la Terre… Une ceinture de déchets. On a réussi à faire de l’espace, comme de la Terre, des mers et des océans une vaste poubelle. Chaque fois pour la bonne cause. Telles sont les raisons invoquées. Un bureau de veille spatiale a été créé par la NASA dans la prévention d’une possible collision entre la Terre et un astéroïde qui déclencherait la fin du monde. En réalité, elle est presque inévitable. Et Luv espère bien que si cela doit vraiment se produire, cela se produira. L’idée d’un tel scénario, dans lequel personne n’y pourrait rien, dans lequel personne ne serait épargné, lui plaît."
" - C'est dans mon job que je trouve les réponses. Les réponses sur l'évolution de notre planète, ce qu'elle a subi au travers des millénaires. C'est ma façon à moi de maîtriser le temps. La glace que j'étudie est comme une boite à bijoux. Et les bijoux qu'elle renferme, ce sont toutes ces bulles d'air, de véritables perles rares, de l'air parfois vieux de millions d'années, emprisonné dans ces minuscules sphères gelées. Sans parler des organismes vivants, des bactéries, des parasites. Tu serais étonné de voir toute cette vie figée dans cet écrin ".
"La source de l'humanité, c'est la première vie sur Terre, où qu'elle soit apparue. Sous une forme cellulaire aquatique. Et qu'est-ce qui peut mieux l'avoir conservée que la glace encore préservée des pôles ? Un vrai trésor, le patrimoine de l'humanité ! La glace, qui est en somme de l’eau figée, de l’eau transformée, aussi fourbe que fascinante… Elle peut résister à ton poids ou bien céder et c’est la chute…"
" Aningan avait élevé ses six enfants dans le respect absolu de la nature et de ses lois. Un Inuit ne tue ni par plaisir ni pour le trophée. Il ne chasse que par nécessité et enlève la vie en s'excusant auprès de l'animal auquel il prête une âme.
Il ne souffrirait aucun manquement à ces valeurs transmises de génération en génération. "Nous ne sommes que poussière dans l'oeil de la Nature, leur disait-il? Nous lui appartenons. Alors que nombre d'Inuits sédentarisés en ville avaient attrapé "le mal", abrutis par la drogue et l'alcool, le clan d'Aningan avait su se préserver en restant libre et vivant au rythme des saisons, se déplaçant au début de l'hiver et à l'arrivée du printemps en fonction des besoins alimentaires."
"Cet animal qui, quelques instants auparavant, représentait pour l’homme un danger mortel est désormais à terre, inerte, terrassé. Toute cette vie, cette force sauvage, cette majesté, réduites à néant à cause d’une imprudence. Il y a de quoi pleurer."
"C'est drôle...on est là, on occupe l'espace, on rit, on pleure, on dort, on part travailler, on s'aime, on s'engueule et, du jour au lendemain, plus rien de tout ça. On est, et puis on n'est plus. Aussi simple que ça. J'ai connu ce sentiment de vide à la mort de mon père, mais je m'y ferai jamais, enchaîne Flynn en aspirant sur le joint qu'elle vient de rouler. "
"Que cherche l’homme là où tout, jusqu’à l’air qu’il respire, lui est hostile, si ce n’est à se vaincre soi-même ? Terrasser son plus grand ennemi, celui qui le paralyse, qui le fait souvent renoncer, qui le détourne de sa propre vérité, la peur. Au-delà des limites du monde, des siennes, il va chercher l’essentiel, le silence et la solitude, parfois jusqu’à la folie."
" Ils avaient mis quarante-cinq jours, mais ils l’avaient fait, et étaient arrivés au pôle géographique le 3 avril 2000, sortant des ténèbres de l’enfer blanc où chaque pas était une victoire contre la mort. Où marcher revenait parfois à ramper, où la glace s’ouvrait devant eux sur le gouffre mouvant de l’océan Arctique, où sous leurs pieds le sol menaçait à chaque instant de se dérober, où, suivis par l’ombre d’un ours, ils croyaient progresser sur une banquise que les courants repoussaient, tirant leur chargement sur ce qui ressemblait à du verre pilé, courbés dans le vent, tels deux vieillards desséchés, en proie aux gelures qui rongent la chair jusqu’à l’os. Tout ça dans une nuit épaisse qui leur semblait éternelle. Immuable."
"Au même moment, quelque part sur l’île, un peu plus au nord, un grondement sourd ébranle le silence nocturne. Un iceberg haut comme un bâtiment de cinq étages vient de se détacher d’un glacier. Sa grande masse plonge inexorablement dans les eaux noires arctiques, soulevant une lame mortelle."
"- A l'origine d'une nouvelle maladie capable de décimer toute une espèce. si elle ne touche pour le moment que les espèces animales, elle peut très bien un jour toucher l'espèce humaine. On a déjà vu des pandémies tuer des millions de gens. L’humanité est de plus en plus vulnérable à cause des bouleversements planétaires qu’elle-même provoque et dont les polluants chimiques, les déchets non biodégradables, les comportements irresponsables, plus que jamais guidés par le profit, sont les principaux facteurs."
" Luv n'oubliera jamais son arrivée sur cette côte du Groenland. Son premier atterrissage sur les pistes verglacées de Kangerlussuaq, après une lente entrée dans la nuit polaire, puis un survol de l'inlandsis, gigantesque plateau glaciaire posé sur l'océan Arctique, d'où émanait une pâle luminescence. A travers le hublot, elle a pu contempler l'immense mosaïque aux contours bleutés flottant dans le vaste silence. Un paysage morcelé, craquelé, un vitrail géant, traversé de fissures et de failles, où se mêlent eau, neige et glace. Là où toute vie est d'une précarité absolue, un véritable défi et où chacune a pourtant sa place. Ensuite sont apparues, comme des bougies dans la nuit, les premières lumières de Kangerlussuaq le long de la piste et celles de l'aéroport."
"Ne pas pouvoir expliquer ce qui se passe après la vie, une des plus grandes frustrations de la science. La vie est une totale absurdité écrivait un philosophe. Et pourtant, il y a à tout cela une logique implacable. Une logique qui n'est pas humaine, qui est celle de la nature seule, d'une organisation parfaite, concernant chaque être vivant, qu'il soit animal ou végétal, qui nous dépasse."
" Mais ces dernières décennies, l'accélération de la fonte de la calotte glaciaire a été spectaculaire. En juillet 2012, les données satellites ont enregistré un dégel de 97% de l'inlandsis!
Depuis, les grandes compagnies pétrolières comme EnCana, Cairn Energy, Exxon Mobil, Dong Energy se sont lancées dans des études sur l'exploitabilité de la couverture de glace dont l'épaisseur atteint les cent cinquante mètres.
Des exploitations sous licence fleurissent sur tout le contour de l'île, du nord au sud et d'ouest en est.
Après 2009, et le référendum en faveur d'une autonomie élargie du Groenland, les attributions des licences d'exploitation dépendent des Groenlandais.
Des revenus qui pourraient signer la fin de la dépendance économique du pays envers le Danemark.
Mais toutes ces exploitations posent un problème environnemental majeur, notamment pour le traitement des déchets, vu que les conditions extrêmes limitent considérablement les interventions de dépollution. Et qui en fait les frais de ces convoitises ? Je vous le donne en mille...Les minorités, les peuplades indigènes qui sont là bien avant. Ici, ce sont les Inuits."
"Ici, le silence est celui d’une nuit profonde, insondable, glaciale. Un silence qui s’insinue jusqu’aux confins de l’âme, qui sourd dans les veines, emplit les oreilles, un silence que l’on respire comme un air épais. Le silence des glaces."
"Son grand-père lui chuchotait que les arbres possèdent une âme à l’intérieur du tronc et que, si on le coupait, on la tuait elle aussi. « Les arbres se parlent », disait-il. Mais si on les arrachait de terre, les esprits vivant sous les racines, libérés, surgissaient alors et se vengeaient. Cette seule histoire a marqué Akash à vie et a suffi à nourrir son respect pour des êtres vivants si proches de l'homme. "
"Il suffit d'une cécité forcée pour y voir soudain plus clair. D'un isolement contraint pour tout à coup avoir envie d'une présence. D'un enfermement temporaire pour découvrir enfin le goût de la vraie liberté."
"Comment dire à quelqu'un qu'il connaît à peine que ce poisson tout seul dans son bocal c'est lui-même, miroir vivant qui lui renvoie le reflet de sa propre existence. De celle de chacun des milliards d'êtres humains qui peuplent le monde. Le monde selon Green. Un monde de bocaux remplis d'eau et de solitude tant que la vie est là, pour un jour, s’assécher complètement."
"Camp Century : base militaire américaine ultra secrète de 55 hectares sous la glace, base tentaculaire creusée à une trentaine de mètres sous la calotte glaciaire et alimentée par un réacteur nucléaire qui s'inscrivait en réalité dans un vaste projet militaire de forage de puits à missiles tournés vers l' Union soviétique en pleine guerre froide...Une véritable cité de glace."
"Faute de savoir combien l’humanité, dans sa course effrénée, a rendu la planète fragile et vulnérable, leur instinct les guidera là où se trouve encore quelque nourriture, quitte à les entraîner loin de leur habitat et de ce qui était leur terrain de chasse, la banquise pour l’essentiel. Mais lorsque cette autre source sera elle aussi tarie, lorsque les polluants auront tout contaminé, que restera-t-il d’eux et de leur descendance ? Qu’avons-nous fait de cette nature généreuse ? Pillée, violée, sans cesse réduite, entamée, devenue exsangue et haletante, et malgré tout nous continuons inexorablement ces viols et ces pillages, nous nous servons encore et encore sans vergogne de ses ressources sans nous préoccuper de savoir si elles existent pour nos besoins ou à d’autres fins."
"Les survivants ont tous cette étincelle en eux, ce désir de vivre plus fort que la mort, un désir effréné, violent, sans concession."
"L’être humain possède des capacités qu’il commence à peine à découvrir et à étudier.
Un jour, c’est certain, l’organisme humain se verra capable de survivre
sans nourriture ni eau sur une durée plus longue que jusqu’à présent.
Il mutera pour pouvoir résister à la famine, aux rayonnements nocifs,
à la toxicité exponentielle d’un environnement contaminé,
par l’unique pouvoir de son cerveau.
Sinon, il disparaîtra."
Mon humble avis :
Troisième livre que je lis de Sonja Delzongle...et que je partage dans ma rubrique "Mes lectures"...
441 pages qu'on ne peut lâcher!
Mais quel livre ! Quel dépaysement ! quelle écriture ! Quel bonheur d'approfondir ces sujets si importants de la survie de notre Groenland...et donc de l'homme de façon si poignante!
Car au-delà du thriller passionnant par la difficile mission engagée des huit personnages ( un étudiant, un reporter, un cuisinier, un climatologue, un sismologue, un géologue, un biologiste, un glaciologue), c 'est tout un plaidoyer pour notre planète, sa survie avec une documentation d'une richesse rare et des références qui nous glacent par leur véracité.
Beaucoup de psychologie dans l'étude des participants, chaque individu étant avec des secrets, des ombres, des soucis, des blessures, des regrets, des questions sur la vie, sur la mort...Ce qui permet de traiter des sujets importants comme la famille, la maternité, l'amour, le couple, la capacité de survie d'un être humain...
Des sujets primordiaux traités :
♥ effondrement des glaciers notamment le très important "Zachariae"...
♥ disparition des espèces comme le magnifique ours blanc...
♥ le devenir du peuple Inuits, ces chasseurs-pêcheurs respectueux de l'environnement et de la nature mais qui sédentarisés ont plongé dans l'enfer de la drogue et de l'alcool...
♥ les "accidents" qui déciment de nombreuses espèces d'autant plus inquiétants qu'ils sont repartis sur toute la planète : poissons, oiseaux, abeilles...et de plus en plus fréquents.
♥ la terre intoxiquée par l'homme qui n'a pas de limite comme sa création révoltante du camp Century
♥ notre pauvre planète entre les mains des puissants dont les seules préoccupations sont le profit, l'argent, la puissance, tout ce qui entraînera sa perte mais celle de l'humanité aussi.
♥ un véritable cours sur les tardigrades qui m'a passionné et captivé...
Il y aurait tant à dire sur ce livre...
Quand la lecture est un enrichissement passionnant, un moyen de se cultiver, d'apprendre et un outil de réflexion capital.
Et on sent le froid glacial en tournant les pages...Quel voyage !
On ne peut en sortir indifférent, on en reste forcément imprégné !
Merci à mon amie Martine G pour m'avoir conseillé cette auteure...
Les très belles photos qui illustrent proviennent du net, je remercie leurs auteurs et les sites.
Brigitisis