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bonsoir mon amie
belle et douce soirée de ce mercredi soir
les jours défilent ,, on ne peut arrêter les ai
Par douceuretdetente, le 12.02.2025
c'est une histoire datant d'une époque où l'on ne jetait pas la nourriture.
l 'épouse rata son plat : cela ar
Par Anonyme, le 12.02.2025
bonsoir je viens te souhaiter une excellente soirée bise de josy http://crystal 46.centerblog. net
Par Crystal46 , le 11.02.2025
ca me faisait plaisir d essayer de te redonner courage
bisou s http://lescock ersdemaryse.ce nterblog.net
Par lescockersdemaryse, le 11.02.2025
de belles citations. http://harmony 2011.centerblo g.net
Par harmony2011, le 11.02.2025
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Date de création : 13.06.2011
Dernière mise à jour :
14.02.2025
11550 articles
Rosa Ventrella est une romancière italienne.
Née à Bari en 1974, dans les Pouilles, Rosa Ventrella vit actuellement à Crémone.
Elle a travaillé comme éditrice et journaliste.
Elle est diplômée d'histoire contemporaine à l'Université de Parme et titulaire d'un master management des établissements.
Elle a travaillé comme éditrice et journaliste et a animé des ateliers d'écriture créative au CPIA de Crémone (Centro Provinciale Istruzione Adulti della provincia di Cremona).
"Une famille comme il faut" en 2019, vendu dans 17 pays, est son premier roman traduit en français et sera bientôt porté au grand écran.
Il est suivi de "La liberté au pied des oliviers" paru en 2020 et de Béni soit le père, troisième roman traduit en français et publié aux Escales.
Elle vit à Crémone depuis plus de vingt ans.
Rosa Ventrella pourrait bien devenir la nouvelle auteure italienne à suivre grâce à ce titre, largement autobiographique, qui fait revivre un quartier pauvre et gangréné par la violence du sud-est de l'Italie.
Son site : https://rosaventrella.jimdofree.com/
page Facebook : https://www.facebook.com/rosaventrellascrittrice/
L'Histoire
Teresa et Angelina sont deux soeurs que tout oppose : Teresa est délicate et silencieuse tandis qu’Angelina, sa sœur cadette, est impertinente et curieuse. Toutes deux grandissent dans l’Italie des années 1940, au sud d'un pays âpre et rural, au cœur des Pouilles, entourées de leur père et de leur mère Caterina, à la beauté incomparable.
Lorsque leur père part à la guerre, leur mère comprend que cette beauté sera sa principale arme pour subvenir à leurs besoins et échapper à la pauvreté.
Elle cède alors à un terrible compromis, sans savoir que celui-ci viendra réveiller la malalegna : ce bavardage incessant et empoisonné des commères, véritable malédiction qui tourmente le village depuis la nuit des temps.
Le concert de chuchotements qui serpente de porte en porte se propagera alors jusqu’à atteindre ses filles, Teresa et Angelina, déterminant à jamais leur destin.
Les deux soeurs, marquées par les choix et les obligations de leur mère, emprunteront à leur tour leur propre chemin et tenteront, à leur façon, d'inventer leur liberté.
Critiques :
« De la Seconde Guerre mondiale aux années 1950, une plongée dans le Sud de l'Italie à travers des destinées de femmes, le tout écrit par la nouvelle Elena Ferrante.»
Venerdi di Repubblica
Epigraphes
« Je la regardai de mes yeux mortels cette seule fois.
Et son silence fut pareil à celui d'un jardin fermé.
Elle ne dit rien.
Moi j'allais là où tout le monde va...»
César Antonio Molina
Extraits :
« La médisance était partout et poursuivait ma mère, qui devait l'esquiver à chaque pas : elle se glissait dans les ruelles, dans l'escalier en colimaçon tordu qui menait à la place, elle se cognait contre les bonbonnes d'huile devant lu trappetu , le pressoir, elle entrait dans les yeux des ânes attelée aux charrettes de fruits, elle contaminait le vendeur de sardines, le boulanger, le vendeur de fruits et légumes, les commères sur le pas de leur porte, la makara –la sorcière, la guérisseuse – aux yeux noirs, le charretier qui ramassait les restes de fer ou de briques en criant : sa voix gutturale semblait venir de loin, comme l'appel de la cupa cupa.»
« En ces jours de deuil, mon père avait perdu la beauté qui rendait sa peau lisse et faisait pétiller ses yeux. Son regard maussade et éteint évoquait celui de papi. Comme si tous les deux, en vieillissant, s’étaient réduits à l’essentiel.»
« En ces temps la mort était partout.
Le monde des adultes en était tellement imbibé que finalement, un vieux de plus qui s'en allait, ça ne provoquait guère de remous parmi les habitants du village. Tout le monde avait des parents ou des amis au front, qui luttaient chaque jour contre la mort. Tout le monde savait que parfois ils gagnaient, parfois ils perdaient. Seuls nous autres enfants nous sentions immunisés. Les garçons jouaient avec des fusils en bois et les filles regardaient .
″Les enfants ne partent pas à la guerre. Les enfants ne meurent pas″, nous répétait mamie. L'enfance était une amulette puissante qui nous protégeait.»
« Peut-être était-ce la défense érigée par maman pour se protéger de la guerre : occulter sa beauté pour passer inaperçue, pour passer inaperçue dans les ruelles, tel un petit esprit aussi éthéré que les fées de la maison qui, bien que magnifiques, restaient invisibles.»
« : Peut-être que la beauté avait déserté ce monde, ou plutôt qu'elle en avait été le point de départ originel mais que le temps, la vieillesse, la pauvreté ou la méchanceté avaient fini par la gâcher, petit à petit. Raison pour laquelle la beauté et la laideur finissaient par coexister, l'une à côté de – ou dans – l'autre, comme la lie dans le vin nouveau.»
« La honte, comme la médisance , était partout. Elle transperçait la peau, elle laissait des cicatrices qui parfois se rouvraient, comme les escargots qui sortent après l'orage.»
« — La honte, Angelina, c'est pour quelque chose que tu perds et que tu ne retrouves pas. Et tout le monde le sait. Tout le monde le voit. Tout le monde le sent, même si parfois tu ne sais pas toi-même ce que c'est.»
«Trois femmes enlacées – une mère et deux filles – défiaient les bombes, la guerre et la faim, la mort dans l'âme et dans le corps. Je n'i jamais senti ma mère aussi fragile qu'à cet instant. Je ne l'ai jamais autant aimée.»
« — Que dans la vie chaque chose a son moment, et que même si là on est tristes et on se sent seules, ça ne durera pas toujours. Les bonnes saisons et les mauvaises saisons. Le blanc et le noir.»
«Les mois qui suivirent, les nouvelles du front se firent plus nombreuses et les visites des commères avec. En un sens, la guerre avait accompli un miracle. Pendant quelque temps, plus personne ne s'intéressa à la honte de ma mère. La solidarité unissait les femmes du village dans leur solitude.»
«— On peut se remettre de tout, quand la vie nous y oblige. La peau se régénère, répare les dégâts, on perd la mémoire de la douleur. Le souvenir reste, surtout comme un avertissement.»
« Il existe un fil de soie qui relie ce monde à l'autre.
Par moments, c'est le monde du dessus qui s'amincit, comme une membrane sur le point de se briser. À d'autres moments, quand le monde du dessous se fait incompréhensible, celui du dessus vient à son secours. Le fil raccourcit, disparaît.»
« Il expliqua que le secret de la vie était d'interpréter les signes qu'elle met sur notre chemin. Ainsi faisaient les colonies de fourmis qui grimpaient le long du tronc du cognassier pour indiquer que des parasites s'étaient nichés en haut, au niveau des jeunes pousses. La mort se cachait au milieu de la vie et de la jeunesse. Cet arbre en apparence vigoureux était atteint par une maladie qui allait le tuer à petit feu, exactement comme le monde faisait avec nous.»
« Nous devions nous casser le dos pour survivre. La faim de la guerre avait cédé la place à celle des abus. La maison le savait. La pièce séparée en deux par le rideau, la cuisine enfumée, les quelques chaises bancales, la table bringuebalante, les haillons que nous reprisions chaque semaine le savaient. Maman le savait, quand elle regardait les étals du marché et ne pouvait rien acheter.»
"En janvier 1950, quand les paysans protestèrent pour avoir le droit de cultiver les terres du marquis Tamborrino de Maglie, un saisonnier âgé de trente ans reçut des balles de mitraillette en pleine poitrine et mourut. À partir de
là, le vent de la révolte souffla sur les terres de Nardò, Carmiano, Leverano et Copertino."
« Je crois que si nous pouvions remonter à l'instant qui précède la perte d'un être cher, nous trouverions tous un mot à prononcer ou un geste pour alléger les regrets.»
« Le temps nous change mais n'efface pas, tout au plus il ajoute des strates sur les couches existantes.»
« — Le grand mange le petit, déclara t-elle. C'est comme ça depuis toujours. Et si le petit essaie de devenir grand, le grand dégaine le premier.»
« À cette époque je ne croyais pas au destin, j'étais convaincue à ma façon que nous étions les artisans de notre avenir, mais aujourd'hui je pense que nous n'avons pas ce pouvoir. Nous pouvons seulement décider comment faire face aux événements.»
« La honte remplit à nouveau les pièces de la maison, passa de bouche en bouche, se diffusa sur les places, survola les pavés blancs. C'était presque une matière solide, une sorte de masse lourde capable de se déplacer entre les murs et de chatouiller la peau comme un esprit maléfique, qui faisait le tour des pièces quand nous étions éveillés et dormait à nos côtés pendant la nuit.»
« Je t'aime, papa», je pense.
Je n'ai jamais pu prononcer à voix haute ce genre de phrases, je n'ai jamais dit à mon père que je l'aimais, ni à ma mère. J'ai grandi à une époque où l'amour ne devait pas être dit.»
« Je réfléchis aux innombrables stratagèmes de la culture paysanne pour influencer le destin : ne pas passer sous une échelle, ça porte malheur ;manger le cœur des hirondelles, pour attirer la chance ; ne pas renverser le sel, ça attire les ennuis. Les mots, les peurs et les phobies se perpétuaient de bouche en bouche et chacun d'entre nous, inconsciemment, creusait de ses mains le piège où il se retrouverait enfermé à l'âge adulte.»
« Chaque vision, chaque image s'encastra dans ma poitrine, comme les éclats d'une bombe après l'explosion. Une fois, un ami m'a dit que les plus beaux moments de notre vie sont ceux qui finissent prématurément. Peut-être est-ce pour cela que je n'ai jamais oublié nos adieux muets.»
« Je n'ai jamais su si ce que je ressentais pour lui était de l'amour véritable ; un sentiment incompréhensible, ça oui ; mais je suis rassurée par l'idée que beaucoup de choses dans notre vie sont incompréhensibles ; les peurs, les mauvais rêves, les phobies, la douleur et le plaisir, des sensations capables de naître et de mourir sans raison réelle, et pourtant extraordinairement authentiques.»
« On ne s'habitue pas à l'idée de perdre quelqu'un, on ne peut pas se préparer au choc, comme quand on ferme les yeux et qu'on attend que la seringue nous entre dans la chair. On peut seulement laisser la douleur nous traverser et espérer qu'elle ne lacère rien sur son passage.»
« Le temps… Combien de fois j’ai reporté, j’ai négligé de dire les choses importantes, convaincue que le temps me donnerait des occasions de revenir en arrière, de remédier. Je l’ai sectionné, je l’ai allongé, comme pour montrer que c’est nous qui le commandons, qu’il ne va pas dans une seule direction, qu’il peut tourner en rond et aller tout droit, selon notre bon vouloir. Quel bruit fait-il sur son passage ? Avant de devenir futur, avant de fleurir comme une plante ?»
Mon humble avis :
Après avoir découvert et aimé il y a quelques jours le premier roman
"UNE FAMILLE COMME IL FAUT" ,
http://brigitisis.centerblog.net/10938-
j'ai eu envie de lire encore cette auteure et me voilà plongée dans son deuxième roman « LA LIBERTE AU PIED DES OLIVIERS » .
284 pages qui nous emmènent encore en Italie, dans le petit village de Copertino, dans les Pouilles, de 1940 à 1953.
Inspirée de souvenirs de récits de sa propre famille, ″Je suis l'écho d'un son lointain qui me ramène aux terres de mon enfance″ l'auteure traite de sujets graves : le fascisme, la guerre avec son dénuement, sa famine, les viols, la guerre et ses conséquences, pendant mais aussi après, avec la difficulté de survivre dans un climat d'extrême pauvreté dans une période de l'Italie, pas si ancienne que cela pourtant, où le pays avait encore des règles de féodalité.
L'auteure va nous plonger dans la révolte des paysans appauvris, qui vivaient dans la misère, contre les marquis et les barons, une lutte des classes pour leur survie, simplement pour pouvoir cultiver des terres abandonnées :
"Les paysans s'étaient mis en tête de cultiver, sans demander la permission, toutes les terres en friche qui avaient appartenu au baron Personè et au marquis Tamborrino. Des prairies mauves, des haies de chênes kermès et plus loin, des champs brûlés par le soleil, de la terre rougeâtre et des épines maudites. Pour les barons et les marquis, ces parcelles abandonnées étaient des terrains de chasse, mais pour les gens comme mon père, elles représentaient de la terre à fertiliser, des ronces à faire ployer à la houe, de la boue à transformer en surgeons.″
Elle dépeint la violence, les injustices, les meurtres impunis et non reconnus comme tels : ″Quand aucun mot n’est mis sur les faits, alors ils ne se sont pas produits″.
Mais elle nous parle aussi d'amour, d'amour filial, de l'importance des liens familiaux, d'amour non partagé, d'amour interdit, de non-dits, de secrets de famille, de pardon, de désillusions et de cette envie que l'on peut avoir de sortir de son rang avec une ambition qui fait renier la pauvreté et rêver d'une vie meilleure, de femmes belles.
Que d'émotions elle nous fait ressentir dans les ruelles de ce village où la médisance, les commérages, les croyances anciennes et les superstitions sont les règles de vie.
Roman chronique familiale mais sociale, merveilleusement écrit avec tendresse, pudeur, passion, intensité...
Les sujets de la désillusion, de la cruauté du destin, et de la perte des êtres chers, de la mort sont traités avec des mots qui résonnent dans notre cœur.
Passionnant...et d'une réalité bouleversante.
Bouleversante, parce que j'ai retrouvé dans les descriptions de la misère de cette famille, l'enfance de ma propre maman...
Superbe livre.
Très beau moment de lecture.
Toutes les superbes photos d'illustration proviennent de divers sites du Net.
Merci beaucoup pour ces partages.