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Date de création : 13.06.2011
Dernière mise à jour : 14.02.2025
11550 articles


L'OMBRE DE LA BALEINE CAMILLA GREBE

L'OMBRE DE LA BALEINE   CAMILLA GREBE

L'auteure :3422-camilla-grebe_5790679

 

Camilla Grebe, née le 20 mars 1968 à Älvsjö, est une romancière suédoise.
Détentrice d'un maîtrise en administration des affaires (MBA) de l'École d'économie de Stockholm, elle fonde la maison d'édition Storyside, spécialisée dans le livre audio.
Elle y cumule les fonctions de directrice du marketing et de directrice générale, puis dirige une société de conseil.

En 2009, elle écrit, en collaboration avec sa sœur Åsa Träff (de), une psychiatre, "Ça aurait pu être le paradis"
(Någon sorts frid), un roman policier qui se déroule dans le milieu des cliniques psychiatriques.

En 2017, elle est l'auteur d'"Un cri sous la glace" paru aux éditions Calmann-Lévy, qui est devenu un phénomène mondial.

"Le journal de ma disparition", son deuxième roman, a remporté l'immense Galss Key Award, récompensant le meilleur polar scandinave, ainsi que le pris des lecteurs du livre de poche 2019.

L'archipel des larmes a remporté le prix du meilleur polar suédois 2019.

Elle vit à Stockholm.

 

L'histoire :

 

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LA NOUVELLE STAR DU POLAR SUÉDOIS
NOUS PLONGE DANS DES EAUX BIEN SOMBRES…

L'archipel de Stockholm vit des heures inquiétantes :
des cadavres de jeunes hommes échouent
sur les côtes de l’archipel de Stockholm.
Un tandem de flics est missionné : la jeune flic Malin, et son supérieur, Manfred, dont la fille est entre la vie et la mort,
sont missionnés pour résoudre ce sombre mystère.

Hélas, chacun est plus vulnérable que d’habitude : Malin est très enceinte, et Manfred meurtri par le terrible accident qui a plongé sa petite fille dans le coma.
En parallèle, nous rencontrons Samuel, adolescent rebelle, dealer à mi-temps, élevé par une mère célibataire aussi stricte que dévote.
Sa vie bascule quand celle-ci jette à la poubelle des échantillons de cocaïne
que le baron de la drogue de Stockholm lui a confiés.

Alors que Samuel trouve une planque idéale sur la petite île de Marholmen,
où il est embauché par la jolie Rachel
pour devenir l’auxiliaire de vie de son fils Jonas, plongé dans un étrange coma, Malin et Manfred font fausse route.
Mais toute leur enquête change de cap le jour
où la mère de Samuel signale enfin sa disparition…

 

Numerisation_20220409

 

Une triple narration redoutable qui confirme à nouveau le talent exceptionnel de Camilla Grebe pour tisser des intrigues complexes.
Un nouveau tour de force avec des fausses pistes
et des retournements incroyables, des intrigues entrelacées avec brio,
et une réflexion passionnante sur la fragilité de l’adolescence et de la filiation.

Un grand cru, pour une grande dame du polar,
désormais couronnée du très prestigieux Glass Key Award..

 

Critique presse :

Dans un récit à triple narration qui brouille sans cesse les pistes,
l'autrice nous entraîne dans une enquête haletante
aux retournements surprenants.

LaPresse

 

Épigraphe

"Marrant, comme les couleurs du monde genre réel
n'ont vraiment l'air réel que quand on les reluche sur l'écran."

Anthony Burgess

 

Extraits :

 

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MANFRED

 

"     Nous étions une famille assez ordinaire et c'était une matinée comme toutes les autres, une matinée banale, l'une de ces journées auxquelles on n'attache aucune signification particulière avec la conviction qu'elles ne changeront pas le cours de notre vie. 
Simplement une journée de plus à supporter, à vivre."

   "Nous avons continué à nous chamailler pendant un bon bout de temps à propos des congés pour enfant malade — comme si cela avait de l'importance. Nous nous disputions de cette manière irréfléchie et fatigante dont les gens se disputent — j’imagine — dans la plupart des familles, un matin ordinaire, dans un pays riche et sûr comme la Suède."

     "Je ne me souviens pas de ce que j’ai fait ce matin-là, peut-être un peu de ménage. Mon genou me faisait terriblement souffrir et je crois que j’ai avalé plusieurs comprimés anti-inflammatoires.
J’ai peut-être fumé quelques cigarettes en cachette sous la hotte de la cuisine et Nadja a regardé des dessins animés. D’ailleurs, j’avais dû augmenter le son à cause du vacarme des travaux sur l’avenue Karlavägen.
     Ma fille aînée, Alba, a téléphoné depuis Paris pour m’emprunter de l’argent. Placide mais déterminé, je lui ai demandé d’en parler à sa mère : n’avais-je pas déjà rallongé de trois mille couronnes son argent de poche ? Sans oublier qu’Alexandre et Stella, son frère et sa sœur, n’avaient rien eu. Il fallait bien faire preuve d’équité, non ?
     L’équité, quel drôle de concept, a posteriori.
     
Au bout d’un moment, Nadja, lasse de la télévision, s’est mise à chouiner, inconsolable. Je l’ai prise dans mes bras et j’ai arpenté l’appartement, tentant vainement de la calmer. Son petit corps était brûlant de fièvre et je lui ai donné du paracétamol, contre l’avis Afsaneh – une autre de nos pommes de discorde. Selon elle, on ne doit pas administrer de médicaments aux jeunes enfants, sauf s’ils sont à l’article de la mort.
     Nadja a fini par s’apaiser – grâce à l’antipyrétique, à la tartine préparée par mes soins ou au bruit des travaux dans la rue qui représentait une distraction bienvenue, je l’ignore. Elle a voulu regarder dehors et je l’ai soulevée sur le rebord intérieur de la fenêtre. Elle est restée un long moment comme ensorcelée, à observer la pelleteuse creuser lentement la chaussée trois étages plus bas, tout en léchant de sa petite langue pointue le beurre de sa tartine et la morve sur sa lèvre supérieure. Nous avons discuté quelques instants de tractopelles, voitures, camions et motos – de tous les moyens de locomotion, en somme. Nadja était fascinée par les engins à moteur, surtout les plus bruyants – Afsaneh et moi l’avions déjà remarqué.
     C’est sans doute à ce moment-là qu’Afsaneh a téléphoné depuis le café."

      "C'est peut-être à cet instant - là que l'inquiétude s'est emparée de moi, cet instinct originel que nous possédons tous, celui qui nous pousse à protéger nos enfants du mal."


     "ici, ils ne s'occupent pas seulement des enfants, ais aussi de leurs parents, de leurs proches. Ils vont nous chercher des en-cas et du café. Ils expliquent toutes ces choses inexplicables. Ils nous prennent la main et sèchent nos larmes.
     Comment en ont-ils la force ?
     Nadja a été plongée dans un coma artificiel. Sa chute a provoqué un traumatisme crânien et les médecins l'ont endormie pour laisser à son cerveau le temps dense remettre. Personne ne sait si elle se réveillera un jour et quelle vie elle aura si jamais elle ouvre les yeux."

     "Il vous suffit de détourner votre attention pendant un instant, juste le temps que votre enfant chute du balcon, se jette sous une voiture ou dégringole dans l'eau et se noie. La vie traînasse, tel un vieil âne fatigué, mais la mort arrive en un éclair. La mort n’a besoin que d’une seconde , d’un mètre, d’un souffle. La mort vous tombe dessus sans prévenir, comme la morsure d’un cobra. A l’instar de Lucky Luke, elle tire plus vite que son ombre."

 

     "Il s'en va de même pour notre enfant. Ce n'est que lorsque les puissants médicaments cesseront de faire effet, lorsque les tubes et les machines auront été retirés, que nous saurons si notre Nadja nous reviendra ou si elle a disparu à jamais.
     Bien sûr, le mieux serait qu'elle se réveille ; mais même la situation actuelle vaut mieux que de la perdre. Je préfère avoir une enfant branchée à des tubes aux soins intensifs que pas d'enfant du tout. L'équation est à la fois très simple et d'une incommensurable cruauté."

     "Quant à moi, son âge ne me pose aucun problème ; d'expérience, je sais que les médecins débutants — les policiers aussi, d'ailleurs — sont souvent à la fois compétents et ambitieux. Ils n'ont pas encore été brisés par le système et, malgré toute les calamités auxquelles ils sont confrontés, n'ont pas été rattrapés par le cynisme et l'indifférence."


     "Il m’est surtout inconcevable de nous imaginer, Afsaneh et moi, sans Nadja : notre fille est la somme de nous deux, la somme de notre amour, de notre appétit de vivre. Sans elle, nous ne sommes rien. Sans elle, nous ne sommes que des feuilles mortes, desséchées, charriées par les tempêtes automnales et, comme elles, nous serons dispersés par le vent sans avoir la force de résister."

 

     "— Dans les programmes télévisés, aux informations, il y a tout de même un certain contrôle de la véracité, une somme d’examen critique. Sur Internet, n’importe quel imbécile peut déclarer n’importe quoi. Il n’y a pas de vérité. C’est l’anarchie la plus totale.
     — C’est vrai pour moi.
     — Mais ce n’est pas le vrai monde. C’est Internet. Du silicium et de l’air.
     — C’est le monde d’aujourd’hui. Nous sommes tous connectés. Il n’y a pas de barrières, pas de frontières entre les individus.
     — Ce ne sont que des zéros et des uns. De maudits signaux électroniques générés par des personnes dont tu ignores les intentions ! Loin d’une espèce de conscience collective. »

     "Est-ce grâce à ses amis sur Internet qu'elle a remonté la pente ? Lui offrent-ils un soutien que je suis incapable de lui donner ?
je l'ignore."

     « Ma mère affirmait souvent que le temps guérissait toutes les blessures — comme si le temps était une infirmière en blanc, aux mains douces, qui s’affaire autour de nous et nous sert du bouillon chaud, et non une faucheuse qui nous guette où que nous allions. Qui attend le moindre faux pas pour nous arracher à la vie. »

 

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     "— Mais pourquoi ? Pourquoi serions - nous devenus plus narcissiques?
     Martin sourit en coin.
     — La société a changé, les structures sociales ont éclaté, la plus petite unité n'est plus la famille, mais l'individu. S'ajoute à cela la montée en puissance des réseaux sociaux. Plus d'un milliard de personnes se connectent sur Facebook chaque mois. Un milliard, vous imaginez ? Et les autres plateformes se développent à vitesse grand V. Il y a une forte corrélation entre la dépendance aux réseaux sociaux et le comportement narcissique. Une corrélation établie par essai clinique. En réalité, ce n'est pas étonnant – l'objectif est de montrer une façade qui permet d'engranger le plus de likes, de commentaires, enfin, ce qui intéresse l'utilisateur."

 

     "— Mais les gens n'ont-ils pas toujours eu besoin de reconnaissance sociale ? demandé-je.
     — Si, mais la technologie a pris en otage notre quête naturelle d’interactions et d’acceptation sociale. Aujourd’hui, il y a des gens qui ne sortent plus de chez eux, qui ne font que se prendre en photo ou se filmer dans différentes situations pour poster leurs images sur les réseaux sociaux. Et tous leurs amis sont en ligne. Ils ont fusionné avec la technologie. »

 

     "— Les réseaux sociaux vont transformer notre société en profondeur . Ils vont nous transformer en profondeur . Et pas nécessairement en bien. Outre notre addiction aux likes, nous risquons de devenir de plus en plus passifs . Comment évolue notre vision du monde si nous expérimentons les choses à travers un intermédiaire au lieu de les vivre ? C'est un peu comme lire des informations sur la couleur bleue, mais ne jamais la voir . Nous vivons à travers une lentille d'appareil photo, il y'a toujours une couche entre l'individu et la réalité. Une membrane . Je crois qu'il existe un risque que les nouvelles technologies nous abrutissent. Qu'elles procèdent à un lavage de cerveau et nous plongent dans une sorte de...
     — De torpeur ? "

 

    "Le nombre de personnes narcissiques a explosé depuis les années quatre-vingt. Que les gens sont prêts à faire n'importe quoi pour avoir une reconnaissance sur Internet."

 

 

SAMUEL 

 

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Hellasgården est l’une des sorties les plus prisées des habitants de Stockholm, été comme hiver. 

 

 

 

     "J’entends ma mère s’affairer dans la cuisine. Quelle plaie, ma daronne ! Non seulement elle me rebat les oreilles avec ses injonctions – cherche du boulot, va à l’agence pour l’emploi, range la vaisselle et j’en passe – mais en plus elle se fait de la bile du matin au soir. Et son anxiété pénètre en moi ; tout mon corps me démange comme si des fourmis se promenaient sous ma peau.
     On dirait qu’elle n’a pas pigé que je suis adulte. J’ai fêté mes dix-huit ans le mois dernier ; pourtant, elle continue de me couver comme une mère poule, à vouloir contrôler mes moindres mouvements, comme si j’étais sa mission sur cette Terre. Ça me rend dingue.

     "Ma mère et moi vivons dans un immeuble de trois étages rue Ellen-Key à Fruangen, une banlieue pas trop moche au sud de Stockholm. Le trajet en métro jusqu’à la gare centrale dure très exactement dix-neuf minutes – on peut bien gaspiller dix-neuf minutes de sa vie, non ?
     Dix-neuf minutes pour se rendre au centre-ville, dix-neuf minutes pour en revenir. Si l’on fait cela chaque jour pendant un an, cela fait treize mille huit cent soixante-dix minutes par an, c’est-à-dire deux cent trente et une heures, soit près de dix jours.
     Dix jours perdus : ce n’est pas rien finalement.
     Il peut se passer beaucoup de choses en dix jours.
     Ce que je veux dire, c’est qu’il est bon de calculer avant de tirer des conclusions hâtives, notamment que dix-neuf minutes dans le métro n’ont aucune importance.
     Les mathématiques étaient mon seul point fort à l’école. Peut-être aussi le suédois, quand j’étais plus jeune, parce que j’aimais bien lire. Mais j’ai arrêté : personne n’a envie de s’afficher dans les transports un bouquin à la main."

     "Ma mère parle toujours trop. On dirait que les mots jaillissent de sa bouche sans passer par son cerveau. Comme des oiseaux qui s'échappent d'une cage."

     "Mon coeur fait un bond dans ma poitrine et je me précipite dehors, sous la pluie, à temps pour apercevoir le camion poubelle disparaître au coin de la rue avec quatre-vingt mille couronnes de cocaïne."

     "Dans la lumière des réverbères, le bracelet de perles scintille. Cinq d’entre elles renferment des lettres que je connais bien, les cinq lettres du mot « maman ».

     "Mais je n’ai jamais promis à Alexandra la fidélité éternelle ; au contraire, je lui ai expliqué que je n’étais pas prêt à me mettre en couple, que je n’en étais pas encore « là », comme si l’amour était une station de métro à laquelle je n’étais pas encore arrivé. »

     "Le soleil est déjà haut dans le ciel et il n'y a pas une once de vent. Devant moi, de grandes dalles rocheuses plongent dans une mer bleue et lisse comme un miroir sur laquelle flotte, au loi, un bateau à voile. Sur une pierre qui fait surface sont postés quelques goélands cendrés. Larus canus. À l'époque, on disait qu'il ne fallait surtout pas les tuer, car ils étaient la réincarnation des marins morts en mer.
      Il y a également d'autres oiseaux ; hier j'ai aperçu une femelle eider glissant sur l'eau, suivie d'au moins une dizaine de petits en file indienne. J'ai vu des mouettes, des grands harles et des cygnes tuberculés — du moins, je crois que c'en était, car ils sont passés dans un bruissement d'ailes tandis que le vol des cygnes chanteurs est très silencieux.
     C'est mon grand-père qui m'a enseigné tout cela, qui m'a appris ce que je sais de la nature. "

     "Jeanette a près de deux mille followers sur Instagram et poste au moins cinq selfies par jour, le plus souvent en débardeur décolleté ou avec son chiot dans les bras, ou, encore mieux, avec son clébard coincé entre ses seins comme une espèce de hot-dog.
     D'où sa popularité."

 

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https://visitsweden.fr/voir-faire/roadtrips/decouvrez-archipel-stockholm-aventure-trois-jours/

 

     "Paradisiaque, je ne trouve pas de meilleur mot, même si je répugne d’ordinaire à utiliser les termes chers aux membres de l'église de ma mère.       Parce que ce sont les mots de Dieu et il ne veut pas avoir affaire à toi.
     Mais dans ce cas, le paysage est véritablement enchanteur. La mer scintille dans les rayons du soleil, le phare se dessine sur le ciel bleu clair du matin, la fine brume au ras de l'eau qui voile partiellement l'horizon."

 

     "Je me dis que je ne suis pas quelqu'un de mauvais, je ne suis qu'un type comme les autres, un mec qui s'et retrouvé dans le pétrin et qui fait de son mieux pour s'en sortir
     Je n'ai jamais eu le choix."

 

     "— Après son accident, j'avais l'impression que Jonas était reclus dans le ventre d'une baleine. Il ne pouvait pas communiquer, il était séparé du monde tel un fœtus dans l'utérus.. Comme j'ai prié ! Mais Dieu n'a pas respecté sa partie de l'accord : Jonas n'est jamais sortis de sa torpeur, il est demeuré dans l'ombre de la baleine. Et moi, je suis restée là, à son chevet. Je me suis bien occupée de lui, j'ai tout donné. Dieu aurait dû me laisser le garçon, car il était tout ce que j'avais. Tu comprends ?"

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Marholmen - une île de l'archipel de Stockholm

 

 

PERNILLA

 

     " Depuis sa naissance, jamais je ne me suis accordée des vacances, et jamais je ne me suis remise en couple. ce n'était pas l'envie qui me manquait, mais Samuel était un enfant accaparant dès le premier jour. Il m'a vidée de mon énergie, tel un trou noir insatiable au fin fond du cosmos.
     J'ai tout fait. Et j'ai prié."

 

     "Je ne parviens pas à continuer. Où sont les mots lorsque j'en ai vraiment besoin ? Au lieu d'être disponibles pour me défendre, ils se tapissent au fond de mon cerveau, paralysés par le respect que j'ai pour le pasteur, le temple, Dieu et tout le tralala."

     "Les mots, l’écriture et les rayons du soleil qui donnent au tapis en lirette des tons chauds et familiers éveillent des souvenirs longtemps enfouis. L’odeur de ma mère : un mélange d’effluve de cuisine, de sueur et de parfum ; ses longs cheveux qu’elle attachait presque toujours et son trop joli visage, pareil à celui d’une poupée de porcelaine.
     Et cette expression : « Ma petite abeille ».
     Lorsque mon regard s’arrête à nouveau sur les mots, j’ai l’impression d’entendre sa voix, comme si, juste à côté de moi, elle susurrait à mon oreille : ma petite abeille, ma petite abeille adorée
Les larmes montent et je ne fais rien pour le retenir. Elles coulent le long de mes joues et sur mon cou."

 

"Peut-être a-t–il raison lorsqu'il dit que je devrais rencontrer quelqu'un. Depuis la naissance de Samuel, je n'ai eu aucune véritable liaison. Bien sûr, j'ai eu des rendez –vous galants ; je suis même tombée amoureuse quelques fois ; mais j'ai toujours eu la sensation que la fragile existence partagée avec Samuel ne supporterait pas l'entrée d'un homme dans notre vie."

 

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Trehörningen - Comté de Stockholm, Suède

 

 

     "Les petits pêcheurs se lèvent. L'un d'eux prend une photo des poissons avec son portable puis ramasse le journal et jette ses petits occupants à la mer. J'en ai la nausée. Je sais, ce ne sont que quelques poissons, mais pourquoi fait-on une chose pareille à u  autre être vivant ? On l'attrape, on l'immortalise sur un écran, et on le balance à l'eau.
     Quel est l'intérêt ? "

 

     " Tu ignores ce que c'est que d'avoir des enfants. Tu ignores à quel point ça fait mal quand ils souffrent, à quel point on devient forte lorsqu'ils ont besoin d'aide ou à quel point on a peur lorsqu'ils sont en danger. Tu es là avec tes lèvres couvertes de gloss et tu crois connaître quelque chose de la vie, alors qu'elle n'a même pas encore commencé pour toi."

 

 

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      "Les gens ne se regardent-ils plus ? Sommes-nous obsédés par nos portables et nos selfies au point de ne plus nous intéresser à notre prochain ?"

     "Il m'a envoyé plusieurs SMS depuis que je l'ai insulté devant les enfants l'autre jour. J'ai reçu le dernier ce matin, lorsque je roulais vers Stuvskär après mon passage au commissariat. Il se prétend inquiet pour mon "âme immortelle".
     Ma colère a été telle que j'ai manqué de jeter le téléphone par la fenêtre de la voiture. Non, mais pour qui se prend-il ? Mon âme immortelle ? La seule partie de mon corps qui intéresse Karl-Johan se trouve entre mes jambes et si j'ai bien compris, ce n'est pas là le siège de l'âme."

 

 

Mon humble avis

 

Après "Un cri sous la glace", "Le journal de ma disparition" ,"L'archipel des larmes" trois livres que j'avais beaucoup aimé et qui sont dans ma rubrique "Mes lectures" me voici repartie en Suède, dans des paysages dépaysants, où je me suis plongée dans "L'ombre de la baleine"...

Encore 443 pages d'une histoire captivante, racontée par les trois personnages principaux en alternance, chapitre après chapitre et cette façon d'avancer dans l'histoire et dans les enquêtes nous permet de nous attacher à eux...

Si ce livre est un excellent roman policier avec des meurtres, du suspens et des enquêtes, c'est aussi un roman psychologique et sociologique.

Comme dans ses autres romans, Camilla Grebe traite de sujets graves, importants et primordiaux dans nos vies : l'amour dans un couple, la famille, l'amour maternel, les accidents de la vie, les drames qui touchent nos enfants, l'éducation d'un enfant, la famille mono parentale, la domination, la manipulation, les non-dits et les mensonges familiaux, le poids d'une éducation religieuse rigide et ses travers qui peuvent amener à être sous le jouc complet d'une personne d'église, le problème de l'adolescence, de l'argent gagné facilement, les conséquences des mauvaises fréquentations...
Mais là l'auteur insiste aussi particulièrement sur les thèmes actuels d'addiction aux réseaux sociaux : l'engouement des selfie pour avoir des "likes" et l'impression d'exister, d'être aimé, admiré, et au-delà, elle traite les dérives de certains sites où les malheurs exposés suscitent des coeurs, une quête de followers et de popularité...
Comment exposer sa vie exacerbe le narcissisme, comment les réseaux sociaux créent la confusion entre réel et virtuel...
Un danger pour les adolescents mais aussi pour des adultes...

Une histoire qui passionne jusqu'à la dernière ligne.
Décidément une auteure qui écrit bien et avec qui on passe un beau moment de lecture.

Brigitisis

Merci aux auteurs des photos trouvées sur le net, de la région de Stockholm, qui contribuent à notre évasion au fil des pages...