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Date de création : 24.10.2018
Dernière mise à jour : 18.11.2024
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Bushmaster, la Vipère à tête noire du Costa Rica

Publié le 29/04/2019 à 09:15 par animaux1 Tags : sur vie chez mort animaux dieu divers place nuit nature pouvoir
Bushmaster, la Vipère à tête noire du Costa Rica



Origine de l’espèce de ce serpent :

Bien qu’officiellement découverte en 1986, le vipère à tête noire est issue d’une longue lignée. A tel point que sa famille d’origine, appelée Bushmaster, est devenue un terme générique pouvant désigner trois espèces cousines, dont celle que l’on trouve au Costa Rica.

Pour information, ses deux cousines, la Lachesis Muta et la Lachesis Stenophrys sont simplement des variantes de l’espèce originelle, et on les trouve plus au sud (Colombie, Équateur, Venezuela, Panama, etc…). A noter qu’elles possèdent une toxicité moindre que les scientifiques attribuent non seulement au climat, mais également au nombre d’individus recensés. C’est un paradoxe naturel difficile à comprendre au premier abord, mais qui suit pourtant une logique certaine…

Les Lachesis Melanocephala sont beaucoup plus nombreuses que leurs cousines car elles occupent un poste dominant dans l’échelle alimentaire qui est la leur. Au Costa Rica, leur domination ne leur est pas disputée.

Les deux espèces voisines, en revanche, sont moins représentées dans leur écosystème. On parle là de la théorie de l’évolution de Darwin, qui veut que seuls les plus forts survivent. Dans un environnement faste et propice, la vipère à tête noire du Costa Rica a pu se hisser au sommet de son évolution, et devenir un prédateur redoutable. Mais dans les autres écosystèmes, ses cousines n’ont pu s’imposer et développer leurs capacités à leur maximum. Elles sont donc dangereuses sans être invincibles. Leur poison n’est donc tout simplement pas aussi fort, puisqu’il s’est limité à la lutte contre les prédateurs, et non à la conquête du sommet de la chaîne alimentaire.

Description et caractéristiques du Bushmaster :

Serpent pouvant atteindre 1,90 à 2 mètres (même si certains spécimens découverts atteignent 2,30 m), la vipère à tête noire est une créature redoutable pour ses proies et redoutée par les humains (presque à tort). Au ventre blanc, et au dos gris, vert, jaune, orange voire rouge ou même noir, surplombé par des triangles noirs, il doit son nom à la présence sur le haut de son crâne d’une coloration noire, comme une tâche d’encre. L’ensemble de sa colonne vertébrale est couvert d’écailles triangulaires tranchantes pour le protéger de toute attaque.

Cousin de la branche des crotales (les serpents à sonnette), il possède un organe creux appelé fossette sensorielle entre l’œil et la narine.  Ce petit morceau de chair est la clé de son talent naturel pour la chasse. Sensible aux infra-rouges, cet organe détecte la chaleur, y compris résiduelle. A la façon du Predator que les fans de science-fiction doivent connaître, les crotales peuvent détecter les traces de chaleur à un mètre de distance, et à plusieurs minutes, voire à plusieurs heures d’intervalle. Même dans l’obscurité la plus absolue, il est ainsi capable de suivre la trace d’un rongeur ou d’un oiseau longtemps après son passage. Il est même capable de suivre la trace d’un organisme à sang froid, tel un lézard, en analysant la déperdition de chaleur par rapport à l’environnement ambiant. Ce sens est si développé qu’il lui permet même d’apprécier la profondeur, et donc d’évaluer les distances, pour se jeter sur sa proie en un éclair, ne lui laissant aucune chance de survie.

Dépourvu d’organe spécifique au bout de la queue, il agite celle-ci en cas d’attaque en la faisant résonner sur les éléments alentours. A proprement parler, il ne « sonne » pas (comme le serpent à sonnette que l’on imagine), mais vibre pour dissuader un éventuel prédateur.

Alimentation de la Vipère à Tête Noire :

S’agissant d’un serpent, le régime alimentaire est des plus basiques. Il se nourrit essentiellement d’oiseaux, de reptiles de petites taille, de rongeurs et d’œufs en tout genre. A noter qu’il n’utilise son venin que pour tuer ou lorsqu’il se sent en danger. Sa technique de chasse est basée sur l’immobilisation, un peu comme un boa, et sur la strangulation.

En d’autres termes, sauf si il y est obligé, il préférera tuer ses proies en les étouffant plutôt qu’en les empoisonnant. Non qu’il manque de réserves de venin, mais la morsure prend plus de temps, en immobilisant ses mâchoires lors de l’injection. D’autant que l’expulsion du venin lui-même est légèrement douloureuse, ce qui ne lui est par définition pas très agréable. A cela s’ajoute un instinct de conservation qui fait que la vipère à tête noire préférera conserver sa dose de venin pour un agresseur, plutôt que pour une proie qu’il peut vaincre d’une autre manière.

Le venin du Bushmaster :

Le venin d’un simple bébé, même à peine sorti de l’œuf, peut être fatal. En effet, le principal danger de ce serpent est sa capacité à mordre plusieurs fois d’affilée, injectant à chaque fois une dose potentiellement fatale. Les crocs atteignent 3, voire 4 cm. L’effet de la morsure est d’ailleurs catastrophique… Douleur intense, œdème grossissant à vue d’œil, bleus, nécroses, plaies sanguinolentes et vomi de sang ne sont qu’un aperçu des effets dévastateurs du poison de ce serpent…

L’effet le plus dévastateur est une paralysie musculaire localisée pouvant s’étendre à l’ensemble des membres, mais ne touchant ni le muscle cardiaque, ni les poumons. Autrement dit, la victime se voit paralysée sans pouvoir réagir, en espérant que la vipère à tête noire lui laisse la vie sauve. Et que bien entendu, la dose de venin encaissée ne soit pas trop importante !

Dans les faits, il est rarissime que la Lachasis Melancophelia cause la mort chez l’homme. Dans la plupart des cas de morsure, une simple nécrose avec paralysie temporaire est vite soignée par un anti-venin adéquat.  Cependant, en raison de l’habitat particulier de ce serpent, il est parfois bien difficile d’être traité à temps… L’amputation est alors la seule parade à la gangrène pour le malheureux ayant croisé sa route.

Reproduction et longévité de cette Vipère :

On ne connaît pas encore très bien la reproduction ni l’espérance de vie de ce serpent du fait que l’espèce n’ait été recensé que très récemment (1986). La femelle produit des couvées de 10 à 12 œufs en moyenne, ce chiffre pouvant exceptionnellement atteindre 16 œufs. A noter que contrairement à l’immense majorité des reptiles, la femelle couve ses œufs, ou en tout cas les surveille, jusqu’à leur éclosion. Mais dès que les petits sont nés, elle s’en désintéresse complètement, et les laisse livrés à eux-mêmes. La mortalité chez les jeunes serpents reste donc assez importante…

En ce qui concerne la longévité du bushmaster, il est tout simplement impossible d’estimer leur durée de vie. En effet, dans la nature, les animaux capturés ont des âges divers (pouvant dépasser cinq ans), et ils ne s’adaptent absolument pas à la vie en captivité. En d’autres termes, une fois captifs, ils se laissent généralement mourir de faim, ou meurent sans raison valable. Et en aucun cas, ils ne se reproduisent. On ne sait donc toujours pas combien de temps cette espèce vit.

Légendes sur le nom de ce serpent :

Son nom latin, Lachesis Melanocephala, vient directement de la croyance populaire, qui veut que le destin la place sur votre chemin pour décider de votre avenir. En effet, Lachesis renvoie à la mythologie grecque, et plus précisément aux trois parques.

Ces trois filles de Nyx, le Dieu de la nuit, et de Héra, l’épouse légitime de Zeus, ont selon la tradition grecque en charge de décider du destin des hommes. Clotho, la première, file la laine du destin. Lachesis, la seconde, met le fil au fuseau. Selon la façon dont elle l’ordonne, le fil sera solide, et le destin faste, ou fragile, et la destinée sordide. Enfin, Atropos était celle qui était chargée de couper le fil de la destinée, mettant ainsi un terme à la vie de celui dont le fil était sur l’ouvrage. Lachesis n’est donc pas considérée comme la Mort, mais bien comme la destinée, celle qui décide d’une vie glorieuse, ou d’une survie misérable…

De tout temps, le caractère relativement neutre de la vipère à tête noire a fait dire à ceux qui l’ont rencontré qu’elle ne cherchait pas la confrontation, malgré sa supériorité évidente. Ceci vaut pour le folklore… En réalité, on s’est rendu compte que la plupart des témoins qui l’ont croisé et qui ont été épargné l’ont rencontrée de jour, quand elle dort, et quand son sens thermographique (sa vision nocturne) est le plus inefficace.