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Par rodriguez, le 22.09.2021
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Date de création : 24.10.2018
Dernière mise à jour :
18.11.2024
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Le phoque
Le phoque du Groenland, qui vit dans l’océan Arctique et le nord-ouest de l’océan Atlantique, fait partie des 18 espèces actuelles de phoques
En l'absence de fossiles, il est difficile de déterminer exactement l'origine des phoques. Selon toute probabilité, ils descendraient de petits carnivores ressemblant à la belette ou au raton laveur actuels. Ils auraient conquis le milieu marin à la fin de l'oligocène ou au début du miocène, il y a environ 30 millions d'années. Leur évolution se serait faite dans la région arctique. C’est là qu’a été découvert le plus ancien fossile de pinnipède connu à ce jour, Puijila darwini, qui vivait il y a 21 à 24 millions d’années. Mesurant 1 m de long environ, il avait l’allure d’une loutre, le crâne d’un phoque et quatre membres de mammifère terrestre, mais terminés par des pieds palmés.
Au miocène vivait également un autre mammifère à l’allure de loutre et aux pattes palmées, Potamotherium (1,5 m de long). Un peu plus récent, Enaliarctos, découvert sur la côte occidentale des États-Unis, est quant à lui franchement aquatique : ses quatre membres, notamment, sont transformés en palettes natatoires.
La famille des phocidés actuelles compte 13 genres et 18 espèces. Le phoque du Groenland, qui vit aujourd'hui au Canada, au Groenland, en Islande, dans le nord de la Norvège et en Russie, fait partie des phocinés. C'est l'une des espèces de phoques les mieux connues.
a vie du phoque du GroenlandExcellent nageur, le phoque du Groenland passe l'essentiel de son temps dans l'eau. Il y chasse, y voyage, s'y repose. Lorsque le ciel est dégagé, les femelles aiment monter sur la glace et prendre un bain de soleil. Mais, dès qu'arrivent le vent, le brouillard ou la neige, elles se réfugient aussitôt dans la mer.
Tout dans la morphologie du phoque du Groenland indique une bonne adaptation à la vie aquatique : la ligne fusiforme du corps, l'extrémité pointue du museau et l'absence d'appendices externes – il n'a pas de pavillon auriculaire et ses organes génitaux sont internes reproduction). Sa vitesse à la nage atteint 20 km/h.
Dans l'eau, le phoque se propulse grâce aux mouvements coordonnés de ses nageoires postérieures et aux ondulations latérales de son corps. Ses nageoires antérieures lui servent, elles, surtout pour changer de direction. Lorsqu'il se repose dans l'eau, il adopte soit la position « en chandelle », soit celle horizontale « du crocodile » : les nageoires écartées assurent un équilibre stable, le museau, le dos et la queue affleurant à la surface.
Contrairement aux otaries, qui ont conservé la possibilité de se déplacer à quatre pattes en se servant de leurs nageoires postérieures, qu'elles peuvent replier sous leur corps, les phoques ne peuvent que ramper lorsqu’ils se déplacent sur la terre ferme, leurs nageoires postérieures maintenues dans le prolongement du corps.
Très actif, le phoque du Groenland consacre une partie importante de ses journées à chasser. Son régime alimentaire se compose essentiellement de poissons de surface (capelans, harengs), de céphalopodes (calmars), de crustacés (crevettes, crabes, homards) et accessoirement de poissons de fond (carrelets et morues).
Mais il varie beaucoup selon les saisons, les disponibilités locales, l'âge et le sexe de l'animal. C'est ainsi que les jeunes phoques juste sevrés et encore malhabiles dans l'eau restent en surface et se nourrissent de crustacés planctoniques ou de petits poissons. En outre, les quantités absorbées se réduisent considérablement lors des migrations de printemps et d'automne, ainsi que pendant la mue.
Pour les femelles, la prise alimentaire diminue durant la mise bas et l'allaitement. Il a été estimé que chaque année, un phoque consomme entre 800 kg et 1 tonne de nourriture (presque 2 % de son poids par jour) et jeûne environ 65 jours. Il a été calculé qu’il se nourrit de près de 70 espèces de poissons et d’autant d’espèces d’invertébrés.
Les petites proies sont attrapées et avalées par succion ; les gros poissons sont ramenés à la surface, découpés en bouchées et avalés. Les phoques ne mâchent pas !
Arrivant du Nord après une migration de plusieurs milliers de kilomètres, les femelles reviennent à proximité des glaces flottantes où elles sont nées. Elles ont atteint l'âge de la maturité sexuelle (5 ans et demi en moyenne). C'est le mois de février, et bon nombre d'entre elles attendent un petit qui naîtra quelques jours après leur arrivée.
Elles s'installent massivement sur des glaces flottantes assez épaisses – au minimum 25 cm d'épaisseur –, non loin de chenaux qui leur assurent un accès rapide à la pleine mer, en cas de danger. Si les icebergs ont tendance à fusionner, elles creusent ce qu'on appelle des trous en donnant de grands coups de tête dans la glace nouvellement formée. Ces orifices mesurent en général, à la surface, entre 80 et 90 cm de diamètre et s'élargissent en profondeur. Les phoques s'en servent tantôt pour se rendre à la mer, tantôt, lorsqu'ils sont dans l'eau, pour respirer. Plus de 40 animaux peuvent partager le même trou.
À partir de début mars, les mâles évoluent autour des glaces flottantes. La densité de phoques (mâles et femelles confondus) peut alors atteindre 2 000 phoques/km2. L'accouplement a le plus souvent lieu quelques jours après le sevrage du jeune de l’année, soit 2 à 3 semaines après sa naissance.
Très courte, mais mouvementée, la saison des amours commence par le rassemblement des mâles. À la surface de l'eau, tout autour des glaces flottantes sur lesquelles les femelles se sont installées, ils font des bulles, sautent et virevoltent, ou se lancent dans des rondes et des courses frénétiques. Toutes ces démonstrations ont le même but : attirer l'attention des femelles. Celles-ci répondent en adoptant une position particulière : elles arquent le dos, rejettent la tête en arrière et dressent en l'air leurs nageoires postérieures. Après quoi, les mâles se regroupent, repartent pour le Nord en quête de nourriture, suivis par les femelles, puis par les jeunes.
Dans le golfe du Saint-Laurent, le biologiste canadien Stewart a étudié la gestation chez les phoques du Groenland. Après une première mise bas le 2 mars, les femelles s'accouplent vers les 12-14 mars (une fois le sevrage effectué). La fécondation est immédiate (jour 0), mais le développement de l'œuf s'interrompt 90 jours, jusqu'au début de juin. Il reprend alors, mais l'œuf ne s'implante qu'au 143e jour. La gestation active dure 265 jours. La naissance a lieu le 2 mars suivant, 355 jours après l'accouplement.
À la fin février, arrivés sur les glaces du sud de l'Arctique, les femelles cherchent un endroit pour donner naissance à leur petit. Si les conditions climatiques sont trop mauvaises ou si la banquise n'est pas encore assez épaisse, elles peuvent, grâce à leur constitution physiologique, retarder l'accouchement.
À l'approche de la mise bas, les femelles se rassemblent : des groupes allant de 5 000 à 6 000 mères peuvent se concentrer sur 2 km2 de banquise... La délivrance, qui a lieu le plus souvent la nuit ou très tôt le matin, est très rapide – certaines ne durent pas plus de 15 à 40 secondes. Le cordon ombilical se rompt de lui-même pendant, ou juste après, l'accouchement. Les enveloppes placentaires sont expulsées dans la demi-heure
Grosse boule de poils mouillés, le nouveau-né a de grands yeux bleus qui prendront, au bout de 3 ou 4 jours, une teinte brune. L'éclatante blancheur de son pelage lui vaut le surnom de « blanchon ».
À sa naissance, le jeune phoque passe de l'utérus maternel dont la température est de 37 °C, à un milieu extérieur, dont la température varie de – 15 °C à + 5 °C. Et il lui faut affronter, en outre, des vents glacés. Dépourvu de la couche de lard qui protège les phoques plus âgés, il grelotte pendant 3 ou 4 heures, jusqu'à ce que son pelage soit devenu sec et isolant. Ces tremblements génèrent une chaleur interne et lui permettent de se réchauffer (→ thermogenèse). Malheureusement, cela s'avère insuffisant en cas de pluies diluviennes et de nombreux petits meurent alors de froid.
Dès la naissance, la maman phoque caresse du bout du nez son petit et le renifle, signe de reconnaissance. L'allaitement commence dans les deux heures qui suivent. Le lait de la mère est très riche en matières grasses (25 % au début de l'allaitement, 40 % à la fin, alors que le lait de vache, par exemple, n'en contient que 5 %). Grâce à cette nourriture particulièrement riche, le poids du blanchon augmente de 2,5 kg par jour, passant de 11-12 kg à la naissance à 30-40 kg au moment du sevrage. Une grande partie de ce gain de poids se retrouve sous forme d'une épaisse couche de graisse sous-cutanée (10 cm ou plus) qui offre au petit phoque une protection efficace contre le froid.
En cas de danger, le blanchon se fige sur la glace et ne bouge plus. Une immobilité qui a largement facilité le travail des chasseurs, d'autant que la mère accourt rarement à son secours si elle est elle-même menacée et se trouve dans l'eau. Quand elle est sur la glace, il lui arrive de défendre sa progéniture, mais aussi de s'enfuir ou de s'immobiliser à son tour.
L'allaitement est très court : en moyenne 9 jours. Au cours de sa deuxième semaine, le jeune est sevré, et brutalement abandonnés par sa mère.
Le petit phoque du Groenland est l'un des mammifères biologiquement les plus précoces. Dès l'âge de 10-12 jours, il doit apprendre à survivre dans un milieu extérieur parfois hostile. Au moment du sevrage et du départ de sa mère, on commence à apercevoir sous son pelage blanc des taches grises, ce qui signale que la mue ne va pas tarder à commencer. Au cours de celle-ci, le bébé phoque perd ses poils par poignées. Au Canada, il est alors appelé guenillou, car sa fourrure blanche semble tomber en guenilles.
Pendant toute la durée de la mue, le bébé phoque, privé de sa fourrure protectrice, est condamné à rester à terre, sans se nourrir. Ses 40 kg – dont 20 constitués par de la graisse sous-cutanée – lui permettent de survivre. Mais, peu à peu, au cours de ces semaines de jeûne forcé, le tissu graisseux nourricier diminue, et certains animaux ne pèsent plus que de 22 à 27 kg lorsque la mue est terminée. C'est alors que le jeune plonge pour s'alimenter. Le pelage est gris acier, tacheté de noir.
Incapable de rester immergé pendant de longues minutes, le jeune animal consomme des petits crustacés planctoniques situés à la surface de l'eau, sa mère ne lui ayant appris ni à chasser ni à se nourrir, mais seulement à découvrir l'océan et à y évoluer. Encore malhabile dans l'élément liquide, il reste à proximité de la banquise ; ses mouvements maladroits lui ont valu, au Canada, le surnom de « brasseur ».
Jusqu'à l'âge de 8 à 10 semaines, il se laisse dériver passivement dans les courants qui l'entraînent vers le sud, sans jamais s'éloigner des glaces. Ce n'est qu'après avoir récupéré des forces qu'il se met résolument à nager vers le nord, sur la trace des adultes déjà partis pour leur longue migration printanière. Il lui faudra attendre l'âge de un an pour pouvoir s'aventurer plus près des fonds marins, à la recherche des capelans, mets favori des phoques.
Le phoque du Groenland juvénile mue par la suite une fois par an, mais n’acquiert son pelage adulte que vers 8 ou 9 ans pour les mâles, parfois bien plus tard chez les femelles.
Pour tout savoir sur le phoqueLe phoque du Groenland appartient à la famille des phocidés. Tout blanc à la naissance, son pelage comporte sur le dos, à l'âge adulte, une grande tache grise caractéristique en forme de lyre ou de fer à cheval. Légèrement plus grand que le phoque commun ou veau marin (Phoca vitulina) ou que le phoque marbré ou phoque annélé (Pusa hispida), mais beaucoup plus petit que les phoques de l'Antarctique (tel le léopard de mer, Hydrurga leptonyx qui peut atteindre 3,4 m), il dépasse rarement 1,60 m à l'âge adulte, pour un poids de 150 kg.
C'est un animal grégaire – seuls les vieux mâles semblent aimer la solitude –, capable de vivre sur terre comme dans l'eau. En fait, il passe presque tout son temps dans la mer. C'est là qu'il trouve sa nourriture ; ses proies principales sont des poissons – capelans, harengs, morues notamment – et des crustacés. Il les avale par succion, mais les gros poissons sont au préalable découpés en bouchées. Sa mâchoire est munie de trois types de dents : incisives, canines et molaires, mais elle est surtout apte à saisir et à déchiqueter les proies.
La fourrure du phoque du Groenland se compose de deux sortes de poils : les poils de couverture, qui protègent l'épiderme contre l'abrasion, et les poils de bourre, moins longs, moins épais et de texture laineuse, qui contribuent à l'isolation thermique de l'animal. Pour se protéger du froid et maintenir stable sa température interne, le phoque possède aussi une épaisse couche de graisse sous-cutanée, qui peut atteindre 8 cm chez les adultes. S'il fait vraiment froid (la température ambiante peut tomber jusqu'à – 15 °C), il se réfugie dans l'eau, qui ne peut jamais descendre au-dessous de 0 °C. Mais il lui arrive aussi d'avoir trop chaud, quand il prend le soleil sur les icebergs ; il plonge alors pour se rafraîchir.
La vue et l'ouïe sont les deux sens les plus développés chez le phoque du Groenland. Ses yeux s'adaptent aussi bien aux rayons du soleil sur la neige qu'à l'obscurité presque complète des fonds sous-marins. Hors de l'eau, il présente un léger astigmatisme et il est un peu myope. L'audition joue un rôle important lorsque le phoque cherche à localiser ses proies ou ses prédateurs ou encore lorsqu'il veut communiquer avec ses congénères. L'anatomie de son oreille présente de nombreux points communs à la fois avec celle des cétacés et avec celle des mammifères terrestres. Mais le phoque du Groenland entend beaucoup mieux sous l'eau que hors de l'eau. En fait, il communique peu : sur terre, seuls les petits poussent des cris. Les adultes, eux, ne se font entendre que dans l'eau, et cela dans de rares occasions – au moment de la reproduction, par exemple.
Le goût semble assez limité, même si la langue porte des papilles gustatives.
Hors de l'eau, l'odorat joue un rôle important chez les phoques. Il leur permet de détecter l'arrivée d'un prédateur, alors que celui-ci est à plusieurs dizaines de mètres. C'est aussi grâce à leur odorat que les mâles détectent les femelles en chaleurs. L'odorat joue aussi un rôle capital dans la reconnaissance entre les mères et leurs petits.
Quant au toucher, il est apparemment peu développé chez le phoque du Groenland. Ses vibrisses jouent cependant un rôle sensoriel non négligeable. Le phoque possède, en outre, 3 sourcils au-dessus de chaque œil.
Plus à son aise dans l'eau que sur terre, le phoque du Groenland a une bonne maîtrise du milieu sous-marin. Il reste normalement immergé pendant une durée comprise entre 2 et 10 minutes, mais il peut tenir jusqu'à 18 minutes. Il va jusqu'à 150 ou 200 m de profondeur. Mais il peut aussi se déplacer assez rapidement sur la glace : on estime qu'il serait capable d'atteindre la vitesse de 2 km/h. Tantôt il rampe en prenant pour point d'appui ses longues griffes antérieures, tantôt il sautille et glisse sur le ventre
PHOQUE DU GROENLAND | |
Nom (genre, espèce) : | Pagophilus groenlandicus |
Famille : | Phocidés |
Sous-famille : | Phocinés |
Ordre : Sous-ordre :
| Carnivores Caniformes. Auparavant, pinnipèdes |
Classe : | Mammifères |
Identification : | Pelage blanc jaunâtre ou grisâtre ; tête noire ou brune ; tache en forme de lyre sur le dos ; 34 dents |
Taille : | 1,60 m |
Poids : | 150 kg |
Habitat et répartition : | Banquise et glaces flottantes de l'Arctique. 3 populations séparées : mer Blanche, mer du Groenland et Atlantique nord-ouest (côtes canadiennes) Migration vers le nord au printemps et vers le sud en fin d'hiver |
Régime alimentaire : | Poissons (capelans, morues, carrelets, harengs), calmars, petits crustacés. Période de jeûne pendant la mue |
Structure sociale : | Groupes de plusieurs milliers d'animaux pendant les périodes de mue et de reproduction |
Maturité sexuelle : | Femelles : entre 3 et 7 ans. Mâles : entre 4 et 5 ans |
Saison de reproduction : | Fin février-mars. Espèce plutôt monogame. Accouplements dans l'eau ou sur la glace |
Durée de gestation : | 11,5 mois dont 11 semaines de repos embryonnaire (nidation différée) |
Nombre de jeunes par portée : | 1 |
Nouveau-né : | Entièrement blanc : « blanchon » ; poids : de 8 à 12 kg ; taille : de 90 à 98 cm |
Allaitement : | Entre 9 et 14 jours. Sevrage brutal |
Longévité : | Supérieure à 30 ans |
Effectifs : | De 2 250 000 à 3 000 000, variable en fonction des années |
Statut : | Chasse autorisée, mais soumise à quotas |
Les phoques du Groenland se regroupent au moment de leurs deux migrations : celle du début de l'hiver, dirigée vers les glaces du Sud pour la reproduction ; celle du printemps, dirigée vers les eaux poissonneuses du Nord. Pendant ces déplacements, ils sont sans cesse en activité, sautant et plongeant dans l'eau ou nageant le ventre en l'air près de la surface.
La maturité sexuelle survient aux alentours de 5 ans et demi, mais les femelles se reproduisent pour la première fois à l’âge de 10 ans en moyenne, et les mâles autour de 8 ans. Les phoques du Groenland sont sexuellement actifs jusqu'à leur mort, vers 30 ans.
Leur taille peut atteindre 5 cm de diamètre. Le cristallin est sphérique comme chez les poissons, l'iris très large et la pupille capable de se dilater en fonction de la lumière. En plein jour, elle s'amincit à la verticale, comme celle d'un chat ; sous l'eau, comme dans l'obscurité, elle s'élargit jusqu'à occuper presque la totalité de l'œil. D'où une grande capacité d'adaptation à la vision nocturne ou par faible luminosité. La présence de photorécepteurs permet également une vision diurne très correcte.
Chez tous les phoques, les oreilles sont dépourvues de pavillon externe. À la place, on trouve un simple orifice, l’entrée du conduit auditif, qui mesure au plus 10 mm de diamètre. Grâce à cette minuscule ouverture, l'animal réagit à des signaux sonores dont la fréquence peut atteindre 160 kHz dans l'eau, et 32 kHz dans l'air (à titre de comparaison, l'homme a un audiogramme compris entre 1 et 32 kHz). Lors de la plongée, le conduit auditif est obturé par un muscle qui empêche l'eau de pénétrer dans l'oreille interne.
Les vibrisses existent, au moins à l'état embryonnaire, chez la plupart des mammifères. Celles des phoques du Groenland sont particulières. Courtes et bouclées chez les jeunes, les vibrisses labiales (« moustaches ») deviennent raides chez l'adulte. Chaque phoque en possède 48 en moyenne. Il a aussi 3 sourcils au-dessus de chaque œil.
Les cavités nasales du phoque du Groenland sont particulièrement longues et se terminent par deux narines, dont chacune mesure environ 2 cm de large lorsqu'elles sont complètement dilatées. Grâce à un muscle puissant, elles se rétrécissent et se ferment au moment de la plongée. Ainsi le phoque ne risque pas de se noyer en respirant dans l'eau.
Les os de la cuisse et de la jambe sont courts et épais. Seuls les pieds sont apparents. Placés dans le prolongement du corps, de chaque côté de la courte queue, ils sont palmés et comportent 5 doigts allongés munis de griffes.
Propre au phoque du Groenland adulte, elle est formée de deux bandes dorsales brunes, plus ou moins larges, qui divergent à partir des épaules et se prolongent jusqu'à la queue en prenant la forme grossière d'une lyre ou d'une harpe.
Les autres espèces de phoquesLa famille des phocidés regroupe actuellement 18 espèces de phoques répartis en 13 genres : 5 vivent dans l'hémisphère Sud (dont l'éléphant de mer austral) et 13 dans l'hémisphère Nord (en incluant l'éléphant de mer boréal et les phoques-moines hawaiien et méditerranéen). Il faut y ajouter le phoque-moine des Caraïbes considérée comme éteint depuis 1952.
On observe de grandes différences de taille et de forme entre tous ces phoques, depuis le petit phoque annelé dont le poids ne dépasse par 90 kg jusqu'au géant de la famille, l'éléphant de mer, et ses 4 tonnes ! Si la plupart sont piscivores à l'âge adulte, deux espèces antarctiques font exception : le phoque crabier est planctonophage et se nourrit des minuscules crustacés composant le krill ; le léopard de mer, redoutable chasseur, dévore aussi bien des pingouins que d'autres phoques.
De 1,60 m à 1,90 m ; 120 kg.
Gris ou brun clair ; petites taches sur le dos et la tête, qui est ronde.
Effectifs : entre 350 000 et 500 000 dans le monde ; stables. 5 sous-espèces : Phoca vitulina vitulina, Phoca vitulina richardii, Phoca vitulina concolor, Phoca vitulina mellonae, Phoca vitulina stejnegeri.
Alimentation : poissons, céphalopodes, petits crustacés.
Habitat : glaces flottantes, plages sableuses, eaux côtières, baies, lacs (Ungava, Labrador). Océans et mers tempérés ou froids. Une petite colonie en France (baie de la Somme). Non migrateur.
1,80 m ; de 80 à 90 kg.
Pelage beige ou crème, de larges anneaux bruns foncés autour du corps.
Effectifs : inconnus. Les estimations varient entre 240 000 et 770 000 individus.
Alimentation : crustacés, poissons, krill, céphalopodes.
Habitat : glaces flottantes, eaux polaires du Pacifique nord. Mouvements saisonniers pour suivre le recul des glaces.
1,50 m ; 65 kg.
Pelage gris acier, ventre plus clair.
Effectifs : entre 80 000 et 100 000 individus (dernières estimations au début des années 2000) ; stables.
Alimentation : poissons et crustacés.
Habitat : rives glacées du lac Baïkal, en Sibérie. Phoque d'eau douce. Mouvements saisonniers avec la fonte des glaces.
1,60 m ; 85 kg.
Pelage grisâtre ou jaunâtre, avec de larges taches sombres et ovales.
Effectifs : 111 000 (estimations 2005), en déclin. Ils étaient probablement 500 000 dans les années 1950 et 1960 (et sans doute 1 million avant leur exploitation).
Alimentation : poissons et crustacés.
Habitat : mer Caspienne, banquise en hiver, eaux plus chaudes du Sud en été ; mouvements saisonniers.
Statut : espèce en danger.
De 1,20 m à 1,80 m (suivant les régions) ; 130 kg.
Pelage gris parsemé de nombreux petits anneaux plus foncés.
Effectifs : mal connus. 5 sous espèces : Pusa hispida hispida, dans l’océan Arctique et les mers adjacentes (entre 2,5 millions et 6-7 millions selon les estimations), Phoca hispida botnica, en mer de Botnie, dans la mer Baltique (entre 5 000 et 8 000 individus [contre environ 200 000 au début du xxe siècle]), Pusa hispida ladogensis, du lac Ladoga en Russie (entre 3 000 et 5 000 individus en 2007 [contre 20 000 au début du xxe siècle]), Phoca hispida saimensis, dans le lac Saimaa, en Finlande (moins de 280 individus à la fin des années 2000), Pusa hispida ochotensis, dans la mer d’Okhotsk (effectifs inconnus ; une estimation de 2002 les porte entre 800 000 et 1 000 000).
Alimentation : crustacés, krill, petits poissons.
Habitat : banquise ; baies, fjords. Arctique polaire et circumpolaire (peut aller jusqu'au Japon). Migration annuelle.
De 1,60 à 1,80 m ; 120 kg.
Ressemble au phoque commun, avec de plus grandes taches.
Effectifs : inconnus (aucune estimation fiable récente) ; ils ont été estimés à 400 000 dans les années 1970, par une étude insuffisamment documentée.
Alimentation : poissons, céphalopodes, crustacés.
Habitat : glaces flottantes ou côtes sableuses, mer de Béring, Pacifique nord-ouest, mer d'Okhotsk. Mouvements saisonniers avec la fonte des glaces.
De 2,50 m à 3 m ; jusqu'à 400 kg.
Pelage gris uniforme, longues vibrisses bouclées.
Effectifs : inconnus. Des estimations ont été réalisées sur des portions de leur aire de répartition : ils seraient entre 200 000 et 250 000 dans la mer d’Okhotsk, entre 250 000 et 300 000 dans la mer de Béring et au moins 190 000 dans les eaux canadiennes. Les effectifs de cette espèce semblent stables.
Alimentation : mollusques, bivalves, crustacés, calmars, poissons.
Habitat : glaces flottantes ou banquise, parfois terre. Espèce circumpolaire ne pénétrant pas dans les eaux polaires. Mouvements saisonniers avec le dégel. 2 sous espèces : Eriganthus barbatus barbatus et Eriganthus barbatus nauticus.
De 3 m à 3,60 m ; 400 kg.
Pelage gris argenté et tacheté ; chez le mâle, la présence d'un diverticule nasal qui gonfle et ressemble à un gros sac rouge caractérise ce phoque.
Effectifs : 592 000 (estimation 2005), en déclin.
Alimentation : poissons, calmars, mollusques, crevettes.
Habitat : glaces flottantes et haute mer. Atlantique nord. Longues migrations saisonnières ; peut descendre vers le sud jusqu'au Portugal ou en Floride.
Statut : espèce vulnérable.
Jusqu'à 3 m ; de 250 à 280 kg.
Pelage à fond clair, tacheté, tête busquée et allongée ; existence de plis cervicaux chez le mâle.
Effectifs : pas d'estimation des effectifs globaux ; ils seraient environ 250 000 au Canada (2006), entre 117 000 et 171 000 au Royaume-Uni, 7 300 aux États-Unis, 11 600 en Islande, 2 000 en Irlande, entre 1 000 et 2 000 en Russie, 22 000 dans la mer Baltique. Effectifs globalement en augmentation.
Alimentation : poissons, céphalopodes, crustacés.
Habitat : banquise, glaces flottantes, côtes rocheuses, parfois sableuses. Mer Baltique, Atlantique nord-est et nord-ouest ; 1 petite population dans l'archipel breton de Molène, en France.
De 2,50 m à 2,70 m ; de 250 à 400 kg.
Pelage gris pâle parsemé de petites taches blanches.
Effectifs : mal connus ; entre 500 000 et 1 000 000 selon les estimations ; aucune donnée récente.
Alimentation : poissons, céphalopodes, krill.
Habitat : banquise de l'Antarctique et eaux subantarctiques. Mouvements saisonniers pour suivre la banquise.
De 1,80 m à 2,30 m ; 200 kg.
Pelage gris foncé, plus clair sur le ventre.
Effectifs : inconnus. Entre 20 000 et 227 000 selon une étude parue en 2008.
Alimentation : poissons, céphalopodes, krill.
Habitat : glaces flottantes de l'Antarctique. Mouvements saisonniers.
Statut : chasse commerciale limitée (viande, peau) et soumise à restriction.
De 2,80 m à 3 m ; de 250 à 300 kg.
Pelage gris argent, plus clair sur le ventre.
Effectifs : inconnus. Plusieurs millions (aucune estimation globale récente disponible).
Alimentation : krill.
Habitat : glaces de l'Antarctique et eaux subantarctiques. Mouvements saisonniers.
De 2,80 m à 3,20 m ; de 270 à 320 kg.
Pelage gris foncé sur le dos, gris clair sur le ventre, parsemé de petites taches sombres sur le ventre et claires sur le dos ; tête allongée et mâchoire puissante.
Effectifs : inconnus. Aucune estimation globale récente disponible. Entre 220 000 et 440 000 individus selon une estimation de 1984.
Alimentation : pingouins et oiseaux de mer, jeunes pinnipèdes, krill, poissons, céphalopodes.
Habitat : glaces de l'Antarctique et eaux subantarctiques. Sédentaire.
Jusqu'à 2,30 m et 280 kg.
Pelage uniforme gris acier à brun, plus clair sur le ventre.
Effectifs : 1 900 ; en augmentation depuis la mise en place du plan de conservation de 1981.
Alimentation : poissons, calmars, langoustes.
Habitat : plages de sable, archipel hawaiien. Sédentaire.
Statut : en danger critique d'extinction. Espèce entièrement protégée, inscrite à l'annexe I de la Cites (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction).
Jusqu'à 3 m et 300 kg.
Pelage gris à brun foncé sur le dos, ventre clair. Espèce mal connue.
Effectifs : entre 350 et 450 individus, en déclin.
Alimentation : poissons, céphalopodes.
Habitat : grottes, plages. Mauritanie, îles turques et grecques. Sédentaire.
Statut : en danger critique d'extinction. Espèce inscrite à l'annexe I de la Cites (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction). C’est l’un des mammifères les plus menacés au monde.
De 3 m à 6,50 m ; de 1 à 4 tonnes.
Coloration brune uniforme ; nez en forme de trompe chez le mâle.
Effectifs : 171 000 (estimation 2005), en augmentation.
Alimentation : poissons, céphalopodes.
Habitat : plages sableuses, parfois rocheuses ; eaux de plus de 13 °C. Pacifique nord (Canada, États-Unis, Mexique). Migrations.
Identique à l'éléphant boréal.
Effectifs : aucune estimation récente ; environ 650 000 dans les années 1990.
Alimentation : poissons, céphalopodes, invertébrés.
Habitat : banquise ou terre ; de Sainte-Hélène à la banquise de l'Antarctique. Mouvements saisonniers limités. Espèce circumpolaire.
Milieu naturel et écologieLes phoques du Groenland vivent dans les eaux froides de l'Arctique et de l'Atlantique nord. Leur aire de répartition s'étend des îles norvégiennes de Spitzberg et Jan Mayen, jusqu'à Terre-Neuve au sud et à la baie d'Hudson, à l'est.
Ils sont présents sur les côtes de trois continents : Asie, Amérique et Europe. Sur les rives européennes, toutefois, ils se font rares au-dessous de 60° de latitude nord. Dans quelques cas exceptionnels, des animaux isolés sont signalés sur les côtes de Grande-Bretagne, d'Allemagne et même de France.
Vivant à proximité de la banquise arctique et dans les eaux subarctiques de l'Atlantique, tous les phoques du Groenland entreprennent de longues migrations saisonnières. Au printemps, ils se dirigent vers le nord pour la mue ; au début de l'hiver suivant, ils vont vers le sud, pour leur reproduction. Il existe toutefois trois populations distinctes, possédant chacune leur zone de reproduction, l'une dans la mer du Groenland, au nord de Jan Mayen, l'autre dans la mer Blanche et la troisième dans le golfe du Saint-Laurent et sur les côtes du Labrador. Pour chacune de ces populations, le voyage est donc un peu différent. L'été, par exemple, les phoques qui vivent dans les eaux du Groenland se trouvent à l'extrême nord de leur aire de répartition – entre l’île de Spitzberg et le Groenland –, où des eaux très poissonneuses leur offrent une abondante subsistance. Ils repartent vers le sud dès le début de l'hiver et les femelles mettent bas à Jan Mayen, en mars. Quand les glaces commencent à fondre, c'est la remontée vers le nord, pour la mue.
La plupart des phoques rejoignent leur zone d'alimentation dès la mi-juin. Seuls les jeunes nés dans l'année émigrent plus tard. Certains resteront même tout l'hiver à proximité du Groenland.
Le trajet suivi par les phoques est incroyablement précis, si l'on songe à la distance parcourue : certains animaux peuvent couvrir plus de 5 000 km. Comment se dirigent-ils ? Cette question n'a pas été entièrement élucidée. L'œil du phoque est sans doute attiré par la couleur bleu-vert des eaux côtières, ce qui l'empêche de se perdre en haute mer. Mais comment peut-il garder son cap ? Sur ce point le phoque du Groenland conserve encore son secret. Diverses hypothèses ont été émises : le phoque serait guidé par les changements de température dus au mouvement des glaces, par le vent, ou encore par son instinct.
En pleine mer, les phoques peuvent aussi être la proie des orques. Sur terre, ils sont plus à l'abri, car ils préfèrent les glaces flottantes à la banquise. Ils évitent ainsi les attaques des ours polaires, friands de jeunes phoques.
La richesse exceptionnelle des eaux froides permet à toutes les espèces animales de survivre sans compétition entre les différentes espèces de phoques, ou entre ces dernières et d'autres cétacés comme la baleine, le béluga et le narval. Si, dans l'Antarctique, le léopard de mer est capable de dévorer d'autres pinnipèdes, dans l'Arctique on ne trouve pas ce genre de super-prédateur. À l'exception peut-être du morse, qui, de temps à autre, n'hésite pas à s'attaquer à un jeune phoque du Groenland.
phoque et l'hommeLongtemps négligés par les chercheurs qui les trouvaient sans doute moins fascinants que les baleines ou que les dauphins, les phoques font aujourd'hui l'objet de nombreuses études.
Des données importantes ont été accumulées au cours des années de chasse intensive. En outre, grâce à l'examen des cadavres en laboratoires, le phoque du Groenland est considéré comme l'espèce de phocidés la mieux connue du point de vue biologique : sa croissance, sa reproduction et son alimentation sont bien inventoriés.
Certains chercheurs s'intéressent davantage à des espèces particulières : les éléphants de mer et les veaux marins sont étudiés à l'université de Santa Cruz, en Californie, le phoque gris et le phoque commun à l'université d'Édimbourg, les phoques de l'Antarctique à Sydney, en Australie. En France, le LEMM. (Laboratoire d'étude des mammifères marins) d'Océanopolis-Brest mène des travaux sur la colonie de phoques gris de Bretagne et de l'archipel de Molène en particulier. Par ailleurs, le SEaOS (Southern Elephant Seals as Oceanographic Samplers) est un programme international et interdisciplinaire lancé dans le cadre de l'année polaire 2007-2008, destiné à mieux comprendre les interactions entre l'éléphant de mer austral et son environnement. Le suivi des populations à partir de balises Argos ou GPS, permet à la fois de mieux étudier le comportement de l'animal et de récolter des données océanographiques dans des zones difficiles d'accès. Les scientifiques cherchent aussi à déterminer dans quelle mesure la réduction de la banquise, due au réchauffement climatique, influe sur le mode de vie de cette espèce et pourrait être responsable du déclin actuel de ses effectifs.
Pour les Inuits, le phoque est depuis toujours un animal légendaire, et sa chasse est presque rituelle : patiemment, le chasseur reste des heures à l'affût près des trous pratiqués par ces mammifères dans la glace, et les harponne dès qu'ils font surface.
De nombreux contes inuits ont trait à l'origine des phoques. Ils tournent autour du personnage d'une jeune fille appelée tantôt Nuliajuk (prononcer Nooli Ah juk), tantôt Sedna. Les Inuits ont fait de Nuliajuk le plus puissant de tous leurs esprits, mère de tous les animaux et maîtresse de la mer et de la terre. Selon la légende, Nuliajuk était à la pêche avec son père lorsqu'une violente tempête, provoquée par des oiseaux qu'ils avaient offensés, mit leur bateau en péril. Pris de panique, le père décida d'offrir sa fille en sacrifice aux oiseaux et la jeta par-dessus bord. Quand elle voulut remonter dans la barque, son père lui trancha les doigts qui se changèrent en phoques.
Depuis, Sedna-Nuliajuk est la maîtresse des tempêtes et des phoques, éloignant les animaux des chasseurs quand elle est en colère. Les Inuits l'invoquent par ce chant :
« Ô Nuliajuk, déesse de la Mer, tu n'étais qu'une orpheline non désirée. Nous t'avons laissé périr.
Tu es tombée dans l'eau, et quand tu as voulu remonter dans le kayak en pleurant, nous avons coupé tes doigts. Tu as sombré dans la mer et tes doigts se sont transformés en innombrables phoques.
Toi, douce orpheline Nuliajuk, je te demande de m'envoyer un présent. Rien de la terre, mais un présent de la mer, quelque chose qui ferait une bonne soupe. Oserai-je te le dire, je voudrais un phoque ! »
Parmi toutes les espèces de phoques chassées pour des raisons commerciales, le phoque du Groenland a longtemps occupé la première place. Depuis 1750, il était considéré comme la base de l'industrie « phoquière » de Terre-Neuve, et exploité à la fois pour sa fourrure, pour son cuir et pour l'huile que l'on extrait de son lard. Traditionnellement, les blanchons étaient les animaux les plus rentables. Leur magnifique fourrure blanche faisait la richesse des fourreurs et leur épaisse couche de lard celle des industriels. Jusqu'en 1951, l'huile était sans doute l'élément le plus recherché. Mais, dès 1952, la peau des animaux adultes prit de la valeur, et le nombre de phoques adultes tués augmenta.
Au xixe siècle, les plus grands massacres d'animaux adultes et de blanchons eurent lieu entre 1820 et 1860, avec plus de 500 000 animaux tués par an. Ainsi, en 1831, 10 000 chasseurs sur 300 bateaux massacrèrent près de 700 000 animaux.
Avec l'apparition des énormes navires, véritables usines flottantes réfrigérées et équipées de briseurs de glaces, la pêche devint industrielle, ces navires étant souvent secondés par des hélicoptères permettant de repérer facilement les phoques. Évalué à 3 millions dans les années 1970, le nombre des phoques tomba à 1,25 million dix ans plus tard. Pour freiner cette hécatombe, le Canada imposa des quotas de chasse (pas plus de 150 000 animaux par an) et interdit l'utilisation de gros navires et d'hélicoptères dans le golfe du Saint-Laurent.
C'est à cette époque également que l'opinion publique internationale commença à réagir aux massacres de bébés phoques. Les photos de la banquise rougie de sang et d'animaux matraqués et dépecés sur place firent le tour des magazines occidentaux. Les grandes organisations internationales pour la protection de la nature se penchèrent sur le problème. Cela se révéla d'une grande efficacité : le bébé phoque du Groenland attendrit l'opinion publique avec ses grands yeux bruns, et, à partir de 1984, la commercialisation des fourrures de blanchons fut presque totalement bannie et privée de ses débouchés. Mais la chasse au phoque du Groenland se pratique encore de façon industrielle dans la mer Blanche, sur les côtes canadiennes et en Norvège.
Si la chasse aux blanchons et aux « dos bleus » (bébés phoques à capuchons) a été interdite par le gouvernement canadien depuis 1988, celle des jeunes sevrés et des adultes est autorisée – mais soumise à quotas et à une procédure réglementée d'abattage en trois étapes.
Le phoque crabier, le léopard de mer, le phoque de Weddell, le phoque à capuchon et le phoque du Groenland font toujours l'objet d'une importante commercialisation. La convention de 1972 autorise en effet la chasse de ces animaux, mais avec certaines restrictions. Des quotas ont été fixés. La chasse aux phoques de Weddell âgés de plus de 1 an est interdite entre le 1er septembre et le 31 janvier (c'est-à-dire pendant la saison de la reproduction). Cette mesure vise aussi l'éléphant de mer austral et le phoque de Ross.
Sous la pression de l'IFAW (International Fund for Animal Welfare), qui a invité à plusieurs reprises des journalistes et politiciens du monde entier à observer la chasse commerciale aux phoques pratiquée au Canada, la condamnation s'est faite de plus en plus forte et des mesures d'interdiction sur les produits dérivés du phoque ont été adoptées dans un certain nombre de pays, notamment en Belgique, en Italie et aux Pays-Bas. En avril 2009, l'Union européenne interdit le commerce des peaux et des autres produits du phoque (exception faite des produits issus de la chasse traditionnelle pratiquée par les Inuits et les peuples amérindiens).
Par ailleurs, les phoques sont souvent persécutés par les pêcheurs désireux de maximiser leurs prises. Ainsi, les pêcheurs de saumons de l'Alaska et de Grande-Bretagne tuent les phoques communs et les phoques gris qui s'approchent trop de leurs filets. Il existe aussi un certain niveau de mortalité accidentelle due aux filets à morues dans lesquels les phoques du Groenland se prennent et meurent noyés.
Parmi les espèces de phoques encore présentes au début des années 1900, une au moins s'est déjà éteinte : le phoque-moine des Caraïbes qui, chassé dès le xve siècle, a aussi été victime des persécutions des pêcheurs. Le phoque-moine de Hawaii, en dépit d’importantes mesures de protection, est en danger critique d'extinction, de même que le phoque moine de Méditerranée phoque-moine). Ces espèces souffrent aujourd'hui de la compétition avec les pêcheries pour les ressources alimentaires, des prises accidentelles dans les filets, où ils meurent étouffés, ainsi que du développement du tourisme sur les côtes.