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PHOTOS - Alors que l'espèce avait quasiment disparu, la fraise de La Valette renaît au jardin de Baudouvin

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Plus petite que ses cousines, moins rouge, mais dotée d'un goût à se damner, la fraise de La Valette avait totalement disparu des étals ces dernières décennies. Une équipe de passionnés l'a fait renaître en plein cœur du jardin remarquable de Baudouvin à La Valette (Var) et espère une IGP.

Un plant de fraises de la Valette en plein coeur du jardin remarquable de Baudouvin
Un plant de fraises de la Valette en plein coeur du jardin remarquable de Baudouvin © Radio France - Christelle MARQUES

Au premier abord, la fraise de La Valette n'a rien des standards goûtés par les consommateurs. Elle n'est pas toute en rondeur, ni très rouge. Elle a même une texture un peu plus molle que ses cousines. "Elle est entre le goût de la fraise type Mara des bois, et une fraise sauvage, elle a un goût de dingue", décrit Isabelle Bourgeois, les yeux qui pétillent et le ton teinté d'un brin de nostalgie. Car cette fraise de La Valette, la chargée de la valorisation du jardin remarquable de Baudouvin la dégustait quand elle était petite.

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L'espèce a en effet déserté les étals des marchés il y a bien longtemps et elle aurait pu complètement disparaître sans l'opiniâtreté de passionnés comme Jérome Farsy. Le responsable du jardin de Baudouvin s'est en effet mis en tête après avoir visionné un documentaire sur la fraise de La Valette de ramener la sienne dans sa commune.

"J'ai contacté le Conservatoire de la fraise, des conservatoires botaniques, même un à Saint-Pétersbourg. Et on se rend compte qu'elle n'existe plus et que le patrimoine végétal de La Valette est en danger", raconte Julien Farsy qui a alors l'idée d'aller taper chez les anciens producteurs locaux. Ou plutôt leurs descendants. "Nous sommes allés chez Madame Abellonio qui a accepté de nous donner un plant, car elle en avait encore quelques-uns chez elle" poursuit le responsable.

Les enfants acteurs de la renaissance

La magie et le savoir-faire, surtout, opèrent. Le plant est mis sous serre en production. Et trois ans plus tard, quelque 400 pieds ont été plantés, pour la plupart dans le jardin de Baudouvin à La Valette, dont quelques-uns par des enfants lors de la journée de la fraise au sein du domaine en avril dernier. Ils sont surveillés désormais par les jardiniers du parc et seront "dégustables" l'année prochaine. Chaque enfant pourra d'ailleurs repartir avec un plant qu'il a mis en terre.

"L'objectif pour nous, c'est avant tout la sauvegarde de ce patrimoine de biodiversité, car c'est du patrimoine. Nous souhaitons en donner aux Valettois à terme, pour qu'il y ait une transmission. Et de notre côté, nous allons veiller à en planter dans les différents jardins de la ville pour qu'on ne puisse plus jamais se retrouver à contacter un conservatoire à Saint-Pétersbourg pour avoir des pieds de fraises de La Valette !" témoigne Julien Farsy.

Un produit de "niche"

Isabelle Bourgois voit même plus loin et espère obtenir une IGP, une indication géographique protégée. "Nous travaillons pour voir comment nous pourrions faire classer ce fruit qui est vraiment extraordinaire. Cela le préserverait peut-être. Cela apporterait une valorisation au domaine et indéniablement aussi à La Valette."

L'idée, évidemment, n'étant pas d'en faire une culture en très grosse quantité, mais "un produit de "niche" qui pourrait intéresser les grands chefs et pâtissiers" espère celle qui est en charge de la valorisation du domaine.

Julien Farsy et Isabelle Bourgeois, devant un pied de fraises de la Valette planté le mois dernier au jardin de Baudouvin
Julien Farsy et Isabelle Bourgeois, devant un pied de fraises de la Valette planté le mois dernier au jardin de Baudouvin © Radio France - Christelle MARQUES
Des enfants et un jardinier de Baudouvin en train de planter un pied de fraises de la Valette
Des enfants et un jardinier de Baudouvin en train de planter un pied de fraises de la Valette © Radio France - Christelle MARQUES
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