Côté conférences, il y a également de quoi faire: je retiens notamment celle de Jean Wirth sur le macabre médiéval, le 21 février, et celle de Clément Chéroux sur la photographie spirite, le 28 février. Sinon, Didi-Huberman, Olivier Schefer, Philippe-Alain Michaud... du beau monde.
vendredi 4 février 2011
Des revenants au Louvre
Côté conférences, il y a également de quoi faire: je retiens notamment celle de Jean Wirth sur le macabre médiéval, le 21 février, et celle de Clément Chéroux sur la photographie spirite, le 28 février. Sinon, Didi-Huberman, Olivier Schefer, Philippe-Alain Michaud... du beau monde.
dimanche 9 janvier 2011
Film pour une révolution et six percussionnistes
Les percussionnistes viennent de remettre le pied à l'étrier, pour un long-métrage cette fois-ci, qui est sorti fin décembre (un extrait ici). C'est du jamais vu, sorte de polar délirant où des musiciens terroristes tentent de faire d'une ville entière leur instrument de musique. Il n'y avait que des Suédois pour inventer cette sorte de Fight Club pour percussionnistes, tout à fait surréaliste, et en tout cas jouissif, surtout pour les batteurs cela va de soi, mais aussi pour les autres. Si le scénario reste peut-être un peu lâche, qui empêche de considérer le film comme un pur chef-d'œuvre, on ne peut qu'admirer l'inventivité des scénaristes.
vendredi 29 octobre 2010
Svankmajer
Ce qui déroute le plus, c'est de se rendre compte que des cinéastes de l'ampleur de Svankmajer ne sont pas mieux connus en France, qui se targue pourtant d'être l'un des hauts-lieux du 7e art. Une rétrospective complète de son œuvre (la première en France), animée par le sympathique et savant Pascal Vimenet, a néanmoins lieu en ce moment au Forum des images, à Paris. Ce soir, vous pourrez voir son adaptation d'Alice, qui est à mille lieues du médiocre long-métrage de Tim Burton dont on nous a bassiné les oreilles lors de sa sortie. Allez voir l'Alice de Svankmajer, vous comprendrez ce que c'est qu'une adaptation personnelle et réellement troublante du chef-d'œuvre de Lewis Carroll.
vendredi 12 février 2010
Et in Arcadia ego
samedi 16 janvier 2010
Bright Star
mercredi 23 décembre 2009
L'autre
Mais d'autre part, et de manière plus profonde, la reprise d'une icône de la contre-culture est aussi l'occasion d'établir un lien symbolique important avec l'œuvre première, celui de l'altérité. Si une constante de la recherche musicale de Meshuggah est la recherche de la dissymétrie rythmique, une constante de son univers symbolique, perceptible dans son imagerie mais surtout dans les paroles des morceaux rédigées par Tomas Haake, le batteur du groupe, est la schizophrénie. Le nom du groupe même, “meshuggah” qui signifie “fou” en yiddish, témoigne de l'intérêt du groupe pour la déréliction des mécanismes de la psyché humaine. Cliniquement, la schizophrénie est généralement définie comme une désagrégation de la personnalité, de la psyché humaine qui, en état normal, fonctionne de manière relativement unitaire, ce qui permet à l'individu de se construire et de maintenir son identité psychique. La schizophrénie, donc, sans être un équivalent à proprement parler d'un “dédoublement de personnalité”, introduit en tout cas la multiplicité là où il y avait unité, elle désagrège et fragmente ce qui était un. Ce qui fait que l'un devient étranger à lui-même, il se confronte à sa propre altérité. Un des symptômes généralement invoqués pour caractériser l'état schizophrène est la sensation d'être étranger à son propre corps.
(Meshuggah, “Concatenation”, in Chaosphere, 1998)
On assiste donc, à travers ce qui pourrait sembler une simple citation culturelle destinée à mieux “cibler” la clientèle d'un point de vue marketing, à une réappropriation d'un symbole, qui s'effectue selon la modalité d'une intériorisation de ce que représentait la race de l'Alien: l'autre de l'homme. L'autre extérieur à l'homme, l'autre race, devient l'étranger intérieur à l'homme même. La peur se mue en folie. Meshuggah psychologise ce qui était en 1979 vécu sur le mode du récit semi-fantastique, semi-épique, avec toutes les résonances post-coloniales que l'on peut y trouver. Avec Meshuggah, l'alien devient aliéné, l'œuf extra-humain de Ridley Scott devient le fou hurlant d'une humanité qui se cherche en elle-même mais ne se trouve pas.
samedi 7 novembre 2009
Jean Rouch à la BNF
vendredi 2 octobre 2009
Barbe Bleue sur Arte
mardi 7 juillet 2009
Géographies du merveilleux à Fontevraud
Marco Polo
Le programme a été conçu avec la collaboration de Jacques Le Goff, et comprend des interventions de Philippe Walter, François Bon, André Miquel, et bien d'autres universitaires spécialistes de la littérature de voyage ou de la littérature médiévale. On regrettera sans doute que les interventions portent presque exclusivement sur la littérature, et peu sur les arts plastiques, mais ce serait bouder son plaisir que de ne pas aller entendre une conférence sur l'Autre Monde dans les odyssées irlandaises (Philippe Walter, vendredi 31 juillet), sur Le Devisement du monde de Marco Polo (Michèle Guéret-Laferté, vendredi 24 juillet), ou sur les Monstres, hallucinations et peurs dans les voyages anciens (François Moureau, vendredi 21 août).
Les conférences ont lieu le vendredi, et le samedi ont lieu des lectures de grands classiques de la littérature merveilleuse, comme le Voyage au centre de la Terre et 20000 Lieues sous les mers de Jules verne, ou le Gulliver de Swift, mais aussi de textes moins connus comme Le Voyage souterrain de Niels Klim, de Ludwig Holberg, ou, plus proche de nous, Le Mont analogue de René Daumal.
Gulliver par Arthur Rackham
En marge de tout cela, et toujours dans un programme axé sur les voyages et les mondes imaginaires, on a droit, le samedi 15 août, à une représentation du Chant de l'Odyssée par le célèbre conteur Bruno de la Salle, ainsi qu'à toute une série de projections en plein air de films et dessins animés avec pour thème le voyage merveilleux : Méliès, Miyasaki, Lotte Reiniger, Terry Gilliam...
Les Aventures du prince Ahmed de Lotte Reiniger, l'un des premiers chefs-d'oeuvre du cinéma de silhouettes.
Franchement, vous êtes sûr que vous n'avez pas envie d'aller faire un tour du côté de Fontevraud cet été ?
jeudi 9 octobre 2008
Jackson, Del Toro, Rackham, Tenniel au pays des merveilles
Pour information, Alice est représentée par John Tenniel, selon les injonctions de Lewis Carroll lui-même, comme une petite fille aux cheveux longs et blonds.
C'est sous cette forme de petite fille aux longs cheveux blonds que l'on connaît généralement le personnage d'Alice, mais tous les illustrateurs ne l'ont pas représentée comme telle. Ainsi Charles Robinson, toujours en 1907, représente Alice les cheveux bruns, au carré... La très intéressante version en album, illustrée récemment par Jong Romano, représente encore une fois Alice brune avec une coupe mi-longue, mais avec des couettes cette fois-ci, histoire de la moderniser un peu. Tout se passe comme si nous n'avions que deux représentations possibles du personnage d'Alice: les cheveux courts (ou plutôt mi-longs) et bruns, ou longs et blonds. Le parti de Guillermo Del Toro, pour faire allusion au personnage de Carroll, a été de faire référence au type, sinon le moins fréquent, du moins le moins connu: celui aux cheveux bruns et mi-longs. Justement pour que sa référence au personnage de Carroll reste une simple allusion, et ne relève pas de l'évidence absolue.
Quant à l'influence des images de Rackham sur ce film, c'est une autre histoire. On a déjà vu les formes d'arbres tordus, qui doivent peut-être autant à l'univers de Tim Burton qu'à celui de Rackham (mais Tim Burton connaît très probablement lui-même très bien l'oeuvre de Rackham). Qu'il nous soit juste permis de faire allusion au livre que tient Ofélia au tout début du film (mes excuses si je n'ai pas d'image à montrer): c'est un livre de conte de fées illustré en silhouettes, genre de représentation dans lequel s'est particulièrement illustré Arthur Rackham...
vendredi 18 juillet 2008
Metropolis
mardi 1 juillet 2008
Plongée au coeur de l'Afrique
Je suis plongé en ce moment, entre autre choses, dans le visionnage du premier volume de la collection "Cinéastes Africains" éditée par Arte Video. Ce premier volume propose des œuvres emblématiques de la naissance, dans les années 1960, du plus jeune cinéma du monde. On y trouve des films de quatre réalisateurs : Ousmane Sembène, Oumarou Ganda, Moustapha Alassane et Jean-Pierre Dikongué-Pipa.
Ousmane Sembène
Le sénégalais Ousmane Sembène (ou Sembène Ousmane) a réalisé le premier long métrage africain, la Noire de..., en 1966. A l'origine écrivain, Sembène s'est tourné vers le cinéma pour pouvoir toucher véritablement le public africain, en grande partie illettré. Ses films ont une résonance essentiellement politique, et réfléchit beaucoup sur la situation africaine. Il a aujourd'hui plus de 80 ans et continue de tourner. C'est incontestablement le grand maître du cinéma africain. Un des attraits du coffret est de présenter son tout premier court-métrage réalisé en 1963 (qui n'est pas le premier court-métrage africain) : Borom Sarret, en français "Bonhomme charrette".
"Borom Sarret" et ses passagers
Ce court est un petit bijou qui nous montre la journée d'un jeune homme faisant le taxi avec une charrette tirée par un cheval, à Dakar. Un riche client lui demande de le mener jusqu'aux quartiers résidentiels, où les charrettes sont interdites. Interpellé par un policier, sa charrette lui est confisquée et il doit payer une contravention. Le "bonhomme charrette" rentre chez lui plus pauvre encore qu'il n'en est parti. Sa femme sort alors et dit "Nous mangerons ce soir...". Une manière très douce de faire comprendre qu'elle va devoir se prostituer pour nourrir ses enfants. Au delà du message qui nous est délivré, le film est surtout l'occasion d'embarquer le spectateur pour une visite guidée du Sénégal populaire. Le jeune taxi promène ses clients un peu partout, et l'on découvre à la fois la ville et ses habitants. Il n'est pas fortuit que Sembène soit d'abord un écrivain, car il règne sur ce film une poésie toute primitive qui vous enveloppe et vous saisit. Un beau voyage pour des yeux d'occidentaux comme les nôtres. Je dois dire aussi que l'utilisation de la voix off à la première personne est sans doute le secret de l'envoûtement que produit ce film. Projeté à l'intérieur des pensées du personnage, rustiques et spontanées, on est comme bercé par le son de sa voix, mêlé au rythme de la petite carriole et du bruit de ses roues usées. De la pure poésie, vous dis-je.
Ce procédé de la voix off à la première personne, qui n'est autre qu'une sorte de post-doublage où l'acteur redit son texte sur les images en style direct, et parfois en faisant parler d'autres personnages à la manière de certains griots et conteurs, ne m'était pas inconnu. Je l'avais déjà superlativement apprécié dans le long métrage absolument essentiel de Jean Rouch Moi, un noir. La bande son brute du film pouvait quasiment se suffire à elle-même, tellement elle recréait idéalement les images.
Oumarou Ganda dans "Moi, un Noir" de Jean Rouch (1959)
Jean Rouch, le "sorcier blanc de l'Afrique" (je vous en parlerai un jour si vous êtes sages), révélait, grâce à ce film, la personnalité éclatante du futur cinéaste Oumarou Ganda (1935-1981). Auprès de Rouch, Oumarou Ganda va comprendre la capacité du cinéma à refléter la vie. En 1969 ce cinéaste autodidacte signe un film culte du septième art, intitulé Cabascabo (le "dur à cuire").
Ce film de 45 minutes en langue djerma, résultat d'un an de stage au Club Culture et Cinéma constitué par Serge Moati à Niamey au Niger, retrace l'histoire d'un ancien combattant d'Indochine qui rentre dans son pays natal. Au bar des anciens combattants, Cabascabo raconte ses souvenirs. Oumarou Ganda construit son film à partir de flashbacks. D'abord, les combats forcenés dans les rizières, où Cabascabo se montre très valeureux. Mais une altercation (liée à l'idéologie colonialiste) avec un de ses chefs lui vaut 8 jours de mitard pour insubordination, une tache sur son livret militaire. A noter, dans cette séquence, une scène magnifique où deux soldats bien noirs se saoûlent à la bière chez une jeune indochinoise absolument craquante, qui les regarde faire d'un œil amusé. D'autres flashbacks suivent, dans lesquels on retrouve Cabascabo à son retour au pays, qui dilapide sa coquette fortune par générosité envers ses amis (qui l'exploitent) et pour obtenir les faveurs d'un ravissante jeune femme incarnée par une des actrices les plus mémorables du cinéma africain : Zelika Souley. Complètement démuni, il se retire dans la brousse cultiver le jardin aux côtés de son père.
Un film saisissant, projeté à Cannes à sa sortie, à la fois universel et profondément humain, où transparaît avant tout la sincérité et l'authenticité des émotions. Ce dur à cuire se battant pour la France mais investi tout entier pour l'Afrique, dépensant l'argent sans compter comme pour se débarrasser d'un fardeau, prompt à vouloir s'en sortir mais rattrapé par les vices du système colonial, finalement libéré quand il se tourne vers les femmes de sa famille sans être repoussé par elles ; un personnage hautement intéressant pour un film que je qualifierais d'exceptionnel, tant au regard de l'histoire du cinéma que de sa dynamique cinématographique propre.
Abreuvons-nous de ce cinéma africain qui décidément, a tant à nous apprendre - euh... moi je replonge !
lundi 2 juin 2008
Traces du Sacré
Le parti pris est donc passionnant. Le point de départ théorique en semble néanmoins discutable, qui consiste à estimer que le XIXe siècle, avec la figure de Nietzsche, aurait porté un coup fatal à la spiritualité et la religion, et qu'on n'en retrouverait ainsi que des "traces" dans l'art du XXe siècle. Si le désenchantement du monde est un phénomène relativement évident dans les sociétés occidentales du XIXe siècle, pourquoi penser les spiritualités des artistes du XXe siècle uniquement comme des "traces"? Le terme semble bien faible quand on voit l'ambition des œuvres exposées, et l'impact esthétique de certaines d'entre elles.
Certes, il n'y a souvent pas de continuité entre les traditions desquelles se réclament les artistes et les artistes eux-mêmes, et on ne peut ainsi que rarement parler d'art religieux au sens institutionnel du terme. Mais si les artistes construisent leurs spiritualités de manière hétéroclite, pourquoi ne pas parler alors de "constructions du sacré", ou de "quêtes du sacré"? L'implication spirituelle de certains artistes dans leur pratique artistique semble souvent trop importante pour qu'on parle seulement de "traces", qu'on fasse comme si le sacré n'était qu'une influence parmi d'autres, alors que vraisemblablement elle joue un rôle central dans la création de beaucoup des œuvres exposées.
Parmi les raretés inattendues, une sculpture de Rudolf Steiner, une splendide esquisse de Munch, un autoportrait d'Aleister Crowley, ainsi que des originaux de son tarot de Thoth, conservés au Warburg Institute de Londres. Un pont inattendu, parce que très peu étudié, est également fait entre l'œuvre de Crowley et les artistes de la beat generation, avec la projection notamment du film Lucifer Rising de Kenneth Anger (1972, avec une musique psychédélico-expérimentale de Jimmy Page). Un grand moment de bonheur devant ce délire satanico-égyptien. Je me suis même demandé si ce film n'avait pas inspiré le scénariste de L'exorciste... mais c'est une autre histoire. En attendant, vous avez jusqu'au 11 août pour aller voir cette exposition, qu'on peut à mon humble avis qualifier d'historique.
lundi 19 mai 2008
Méliès le magicien
Personne n'a d'excuse pour rater cette exposition: l'entrée est gratuite le dimanche matin. Période pendant laquelle la cinémathèque, visiblement, est en plus peu fréquentée: raison de plus d'y aller. Un seul défaut: l'exposition est beaucoup trop courte. Trois salles, cela fait peu. Mais c'est beau, et c'est l'occasion de voir des dessins, des maquettes et quelques films de l'inventeur des effets spéciaux au cinéma, du premier à avoir raconté des merveilles par le biais de l'invention des frères Lumière.
Dans la même veine, je tiens à signaler que, en juin et en juillet, la cinémathèque organise un cycle sur "Les héritiers de Méliès", avec projection des Aventures du baron de Münchhausen de Terry Gilliam, Le Baron de Crac de Karel Zeman (à voir absolument! le mercredi 28 mai), L'histoire sans fin, La cité des enfants perdus, le Batman de Tim Burton, etc. Petit souci: tous les films de ce cycle sont projetés en semaine à 12h30... merci pour les grands enfants qui travaillent. On pourra toujours se consoler avec le site internet de la cinémathèque, qui propose un commentaire interactif d'un dessin de Méliès, et quelques autres animations.
mercredi 30 avril 2008
Reprendrez-vous un peu de viande ?
jeudi 24 avril 2008
Où va la musique de film?
mercredi 23 avril 2008
D'après Wedekind
lundi 10 mars 2008
Be Kind Rewind
Ce qui est impressionnant dans ce film, c'est la quantité d'effets visuels employés par Gondry pour montrer des gens en train de tourner films d'action ou de science-fiction avec des effets spéciaux complètement loufoques. Comment tourner une scène de nuit en plein jour? En configurant la caméra en mode "négatif", et en photocopiant les visages des acteurs pour les scotcher sur leurs visages, et donner ainsi l'illusion grotesque d'un visage positif alors que l'ensemble de l'image est tournée en négatif.
Plaidoyer pour les effets spéciaux "maison", sauce bricolage, à l'heure du tout numérique? En tout cas le résultat est très bon, très efficace, et grouille de références au cinéma populaire (Ghostbusters, Robocop, The Lion King, etc.). Il affiche à la fois un amour du film petit budget (voire du Z) et une maîtrise parfaite de l'image et du son, caractéristique au contraire du cinéma professionnel, voire du cinéma d'auteur. Un film professionnel sur le cinéma amateur, un film d'auteur sur le cinéma populaire.
Beaucoup moins intelligent que son précédent long-métrage (La Science des Rêves, sorti récemment en DVD avec une "version B" du film), ce film reste à voir si l'on aime les comédies bien ficelées, le nonsense et le cinéma populaire.
lundi 28 janvier 2008
Peur(s) du Noir
On dirait que le long métrage d'animation se permet des libertés du point de vue graphique depuis quelque temps. Je pense à Persépolis (2007) bien sûr, mais aussi à Renaissance (2006), que je n'ai pas vu, mais qui d'un point de vue purement graphique avait l'air assez ambitieux (le scénario semble en revanche plus conventionnel).
Surtout, le retour au noir et blanc me paraît être le symptôme d'une volonté d'expérimentation graphique, et de donner une aura de "sérieux" au medium utilisé. La maison d'édition L'Association s'est bâtie durant les années 1990 une réputation de "bande dessinée d'auteur" en revenant au noir et blanc : le noir et blanc est en France, au moins depuis Futuropolis, synonyme d'exigence graphique, voire d'élitisme puisqu'il permet à la bande dessinée dite "indépendante" de trouver ses marques par rapport au reste de la production en couleur.
Assisterait-on à un phénomène similaire ces temps derniers avec le film d'animation? Si ce genre de films permet de véhiculer l'idée que les fims d'animation ne sont pas intrinsèquement destinés aux enfants, de la même manière que L'Association a considérablement redoré le blason de la BD adulte au cours des années 1990, je suis pour.