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SBTRKT « Wonder where we land »

Derrière ce nom sans voyelles prononcé « Subtrakt » se cache, littéralement puisqu'il a l'habitude de porter un masque, un producteur anglais de génie, qui s'est fait connaître grâce à des remixs de  M.I.A, Radiohead, ou encore Modeselektor. « Wonder Where We Land » est son deuxième album  et navigue toujours entre dubstep, soul, électro et pop dans la parfaite lignée de James Blake. On y retrouve de nombreuses collaborations avec notamment Sampha (chanteur à la voix langoureuse déjà présent sur le premier album et qui l'accompagne régulièrement sur scène), ou encore l’américain Ezra Koenig, chanteur des Vampire Weekend sur l'excellentissime « New Dorp. New York ». Cet album regorge de trouvailles sonores qui le rendent particulièrement riche et exigeant mais pourtant loin d'être inaccessible. Alors même si on a parfois l'impression d'entrer dans un labyrinthe musicale complexe, on ne se perd pas dans les expérimentations électroniques grâce notamment à des morceaux pop hyper mélodieux comme ce « Look Away » en collaboration avec Caroline Polachek, échappée de Chairlift. Cet album s'écoute et se réécoute du début à la fin, toujours avec autant de plaisir. Et pour un artiste qu'on croyait cantonné à l'art du one-shot et du single, c'est un véritable coup de maître. Et pour ne rien gâcher SBRTKT s'essaie aussi à l'art du hip-hop en invitant Raury, issu de la scène East Coast américaine, à poser son flow express sur « Higher ». « Wonder where we land » de SBTRKT est une pure merveille, et bien la preuve que la musique du 21ème siècle n'a rien à envier à celle du siècle dernier.

SBSTRKT - Wonder where we land - Young Turks - 2014

Vendredi "Veneris Dies"

La dernière sortie du label  NØ FØRMAT! Records, qui est cette fois-ci un EP intitulé "Veneris Dies", nous invite encore une fois à emprunter un chemin de traverse pour mieux nous surprendre. Ce nouveau projet est animé par un duo parisien (Pierre-Elie Robert et Charles Valentin). Ils se sont rencontrés en février 2012, un Vendredi ; avec leurs propres bagages musicaux, l'un classique et baroque, l'autre club techno et house, mais avec des références communes et une sensibilité pour la musique concrète. Bien que difficile à classer, cet œuvre nous entraîne dans une ballade sonore composées de 6 titres qui voguent entre bruitages, sonorités dubstep et electro.
Le titre de l'album "Veneris Dies", "le jour de Vénus" en latin, et le sanglier sur la pochette font référence à la mythologie. Chaque morceau est composé à partir d'enregistrements de bruits du quotidien, de voix ou de sonorités prises dans les rue de Paris ou Venise entre autre, dans une forêt, dans la nature...  S'y ajoutent des sons d'instruments (accordéon, dilruba...), des mélodies qui embellissent chaque plage, dénudées de parole.
Chacune des compositions recèlent une multitude d'émotions. Elles sont parfois épurées et légères, biscornues et complexes, étranges et violentes mais toujours oniriques. Un assemblage riche et surprenant qui nous ensorcelle un peu plus à chaque écoute. La magie opère simplement.  Une musique comme suspendue dans un espace temps non définissable, avec des nappes qui tourbillonnent jusqu'à déformer les sens et qui nous invite à une sorte de vertige chamanique du XXIème siècle. C'est au final un fragile équilibre duquel on ressort avec un sentiment d'apaisement, "le vide et la lumière"...

Vendredi - Veneris Dies - 2014 - NØ FØRMAT! Records

Martyn "Ghost people"

Le dubstep a connu de grands jours avec les albums de kode9, Burial ou dans une moindre mesure Chase & Status ou Skream. Cette bass musique apportait un vent de fraicheur dans le paysage électronique. Mais depuis deux bonnes années, cela reste évidemment très subjectif, le style commençait à prendre la poussière et dans l'ensemble ça tournait en rond. Certains nez fins ont alors décidé d'y opérer quelques mutations et il est difficile de leur jeter la pierre car cela méritait véritablement un second souffle. A l'instar de Zomby et de son brillant "Dedication", Martyn nous présente son second album, "Ghost people", et c'est un vrai bol d'air. En signant chez Brainfeeder, le Hollandais s'émancipe des codes du dubstep si on peut toujours parler ici de dupstep. 2-step, house, jungle, deep tech et electronica passent à la moulinette du Dj pour un résultat plus que convaincant. La musique de Martyn ne s'éloigne pas définitivement du genre mais ne s'enfonce pas non plus dans des expérimentations froides ou bizarroïdes. "Je veux être reconnu comme quelqu’un qui surprend sans cesse". C'est effectivement surprenant car il n'y a rien de réellement neuf dans sa musique, c'est plutôt l'alchimie entre les styles et la substance des morceaux qui épatent. En effet, le dubstep n'est pas reconnu pour la chaleur de ses ambiances, dans "Ghost people" les basses sont étonnamment accueillantes. Les variations de rythmes ainsi que le groove permettent à l'album de ne jamais s'étirer en longueur mais au contraire de garder un dynamique enivrante. L'album est réellement taillé pour le dancefloor. "Viper", "Masks", "Horror vacui", "Popgun" ou "We are you in the future" sont déjà en orbite pour devenir des classiques. Brainfeeder est décidément un sacré dealer et a trouvé avec Martyn un grand produit. Il y a beaucoup de nouvelles sensations dupstep qui sont de véritables feux de paille. Martyn, lui, s'ouvre une voie royale pour devenir l'un des cadors du genre.

Martyn - Ghost people - Brainfeeder -2011 

Martyn "Horror Vacui"
 

Ikonika " Contact, Love, Want, Have "

Derrière Ikonika se cache l'Anglaise Sara Abdel-Hamid, débusquée il y a 2 ans par Hyperdub, pilier de la culture dubstep, la miss sort son 1er album intitulé "Contact, Love, Want, Have" sur le label de Kode 9, soit 14 titres instrumentaux qu'on croirait sortis d'un jeu Nintendo. On quitte ici les sonorités dubstep pur et dur aux atmosphères glauques pour en explorer les facettes les plus funky. L'Anglaise nous livre un premier album qui reflète la culture d'une génération qui a grandi avec des manettes et des claviers comme quatrième phalange. Des litres de sueurs inonderont les dancefloors de Londres et d'au delà à n'en pas douter.

Ikonika - Contact, Love, Want, Have - Hyperdub - 2010

Zomby « One Foot Ahead of the Other »

L'appellation dubstep est bien trop mince pour qualifier la musique de Zomby. Ce jeune anglais est vite remarqué par Kode9 qui en fait l'une des stars de son label Hyperdub. Il avance, à l'instar de kode9 justement ou de Burial, sans faire apparaitre son visage en public. C'est dans sa chambre et sur un ordinateur que Zomby fabrique ses morceaux spectraux. Et dire que le garçon est prolifique est un euphémisme. Avec "Where were you in 92", son premier album et quantités de maxis et remixes depuis 2007, il trouve le temps de proposer ce mini album "One foot ahead of the other" sur Ramp. D'autres morceaux font déjà la queue. Il bosse aussi avec Animal Collective sur un projet qui suscitera vraiment la curiosité. On entendra certainement encore parler dans les mois à venir de ce grand espoir de la musique électronique britannique. En écoutant son disque, l' éloignement de la noirceur de certaines productions dubstep est évidente, un vrai sens mélodique caractérise ses morceaux mais si on ne réussi par à entrer dans son univers on peut trouver cela rapidement irritable. Dans le cas contraire, cet objet est plutôt à écouter fort sur un dancefloor car ce Zomby est bien efficace, la drum'n bass, le dubstep et même un petit tour très influencé Détroit sont de la partie. S'il n'est pas encore au niveau de Burial, voici un mort-vivant à suivre plutôt qu'à éviter.

Zomby - One Foot Ahead of the Other - 2009 - Ramp

Zomby - Godzilla