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Action Bronson - Dr. Lecter

Action Bronson est New-Yorkais, de père albanais, et tient son nom de scène du gangster William « Action » Jackson et de Charles « un justicier dans la ville » Bronson. Dans le milieu du hip-hop, on compare son flow à celui de Ghostface Killah, ce qu'il trouve plutôt flatteur tant il le considère comme une légende, lui préfère se comparer à  Kool G. Rap. Avec son flow en fil directeur, l'album est très old school, parsemé de samples soul, jazz et funky, mais aussi reggae dub, comme sur « Jerk Chicken Ft. Maffew Ragazino » où l'on reconnait la touche King Tubby. Ça dérive parfois dangereusement vers du easy-listening (« Brunch » ou encore et surtout « Shiraz ») mais avec trompette jazzy, cocotes funky, lignes de basses bien rondes (super sample de Dizzy Gillespie sur « Get Off My P.P. »), et flute psyché, l'ensemble garde une énergie positive bienvenue.

Action Bronson - Dr. Lecter - 2011 - autoproduit

Hazmat Modine « Cicada »

Cette bande new-yorkaise, menée par Wade Schuman harmoniciste, guitariste, et chanteur, maitre es blues, est composée d'une bonne dizaine de musiciens, aussi talentueux les uns que les autres : Joseph Daley, le joueur de tuba a joué avec Charlie Haden, Gil Evans, ou encore Taj Mahal, Pamela Fleming, la trompettiste a collaboré avec des grands noms du reggae comme Burning Spear, Steve Elson aux saxophones, à la clarinette et à la flute a participé à une tournée mondiale avec David Bowie, quand à Pete Smith, le guitariste, il a travaillé avec Norah Jones et Madeleine Peyroux. Hazmat Modine est donc un groupe de supers musiciens, habitués des tournées internationales, imprégné des racines de la musique américaine : une bonne base de blues, un peu de gospel, et pas mal de funk et de R'n'B avec une section de cuivres à l'efficacité redoutable. Du coup, l'énergie déborde de chaque morceau, et les solos de guitares électriques ou les phrases d'harmonica contribuent ici à donner à l'album toute sa richesse. On ne s'ennuie jamais! Sans doute aussi parce qu'aux inspirations originales issues de la musique américaine des années 20 et 30, sont intégrés un brin de Klezmer ("Walking Stick" une reprise d'Irving Berlin), ou un poil d'Afrique avec la participation du Gangbe Brass Band sur 2 titres dont l'explosif "Cotonou Stomp". Le plaisir des musiciens est palpable et partagé jusqu'au magnifique morceau final "Dead Crow" en compagnie du Kronos Quartet dont les cordes viennent se mêler aux cuivres. Simplement magique!

 Hazmat Modine - Cicada - 2011 - Jaro Records

Charles Bradley « No Time For Dreaming »

Après avoir passé une bonne vingtaine d'années comme chef cuistot en Californie, Charles Bradley a décidé à plus de 50 berges de se consacrer à la musique. Il chante alors régulièrement  dans des clubs de Brooklyn un répertoire constitué de reprises avec une préférence pour celles du roi de la soul, autrement dit Mister James Brown (Celui qu'il a eu le bonheur de voir enfant, alors qu'il accompagnait sa sœur, lors du mythique concert à l'Apollo de 1962). Mais alors qu'il commence enfin à connaître une certaine notoriété, celle dont il rêve depuis ce jour de 1962, Charles tombe au fond du trou, choqué par le meurtre de son frère par son neveu. C'est au moment de ce drame familial que la roue se décide à tourner. Gabriel Roth, de Daptone Records, le découvre un soir et l'emmène illico enregistré avec les Sugarman 3. C'est le début d'une nouvelle aventure pour Charles Bradley. Une aventure qui le conduit à l'enregistrement de ce « No Time For Dreaming ». Un 1er album réalisé à plus de 60 ans en collaboration avec Thomas Brenneck membre, fondateur et producteur des Dap-Kings, du Budos Band et du Menahan Street Band (qui accompagne Charles sur ce disque ainsi que sur scène). Un album qui sonne immédiatement comme un classique (« I Believe In Your Love » est une pure merveille), un peu comme le « My World » de Lee Fields il y a deux ans. Une espèce de perfection soul complètement intemporelle qui aurai tout aussi bien pu sortir en 1967 en même temps que « I Never Loved A Man The Way I Love You » d'Aretha Franklyn et se trouver dans les bacs des disquaires au côté de n'importe quel James Brown. Sur cet album, rempli de grâce et de mots d'amours, le chanteur, qui s'est découvert des talents de songwriters, semble vivre sa musique, toujours à la limite des larmes, au point de lâcher parfois quelques cris aussi funkys que libérateurs.  Et comme on peut le lire dans sa bio : « Charles Bradley a passé sa vie a rêver à une vie meilleure, aujourd'hui ce n'est plus le moment de rêver mais celui de chanter, de danser et d'aimer! »

Charles Bradley - No Time For Dreaming  -Dunham Records - 2011

Blockhead « The Music Scene »

Manhattan, New York, États Unis. C'est de là que nous vient Tony Simon aka Blockhead, habitué à des collaborations avec des MC's comme Aesop Rock ou Cage, lorsqu'il ne fabrique pas des pièces de hip-hop instrumental en solo comme c'est le cas chez Ninja Tune avec son 4ème album depuis « Music by Cavelight ». Blockhead fait de la musique atmosphérique à l'instar d'un RJD2 voir d'un Wax Taylor. Une musique qui s'écoute facilement, parfaite pour créer une ambiance, une musique dont on ne prête pas toujours une énorme attention et qui peut parfois sembler ennuyeuse mais qui se trouve être relativement riche et complexe. « It's raining clouds », par exemple, le morceau d'ouverture débute sur un rythme lancinant caractéristique du hip-hop downtempo et nous amène au final sur un rythme effréné de drum'n bass. Et tout ça en nous fourguant en passant des sons orientaux avec des samples de flutes et de cithare. Un véritable voyage musical comme l'est chacun de ses morceaux. Du fin fond d'une ruelle au milieu d'une embrouille entre toxicos avec « The Daily Routine » jusqu'au décollage dans les étoiles avec « Farewell Spaceman », Blockhead nous emporte avec un album instrumental qui même sans paroles semble nous raconter tout un tas d'histoires.

Blockhead - The Music Scene - 2009 - Ninja Tune

Black Météoric Star


Black Météoric Star est le dernier projet de Gavin Russon originaire du Rhode Island , membre de la famille New Yorkaise DFA et maintenant installé a Berlin. Ce globe trotter est un cas a part. Son dernier album éponyme témoigne de l'habileté du monsieur a créer un paysage sonore entre early house et rock psychédélique. Ses compositions a effets de tunnel sur près d'une dizaine de minutes parfois entraine l'auditeur dans une hypnose générale entre transe physique et voyage immobile. Nul doute qu'on dansera comme des dingues sur ce diable d'album.  Black Météoric Star ou la techno primitive vue par Gavin Russon, impossible d'en ressortir indemne.

Black Météoric Star - Black Météoric Star - 2009 - DFA Records



Chris Garneau « El Radio »

« Music For Tourists » sorti en fin d’année 2006 avait beaucoup de grâce mais n’avait pas du tout fait l’unanimité à l'époque. La musique du chanteur/compositeur américain paraissait même monotone voir nunuche aux oreilles de certains. Avec ce nouvel album « El Radio », les grincheux seront peut-être moins nombreux. Pourtant la musique de Chris Garneau est toujours aussi épurée mais ici les morceaux sont plus éclectique que sur le 1er opus et sa musique recèle de morceaux plus optimistes et plus joyeux. Sa voix est toujours aussi douce et bouleversante et il s'accompagne toujours au piano, son instrument de prédilection. Mais on peut aussi entendre une trompette (sur « No more pirates ») ou un violoncelle. Force est de constater que l’artiste américain, encore un qui vient de Brooklyn, est talentueux et sa musique pop mélancolique vraiment touchante. Un album merveilleux n’en déplaise aux grincheux et il suffit d’écouter les pépites « Hands on The radio », « Dirty Night Clowns » ou « fireflies » et sa cover « Les lucioles en Rè-mineur » pour s’en convaincre. A ne pas louper lors de la nuit folk du 22 juillet 2009 en compagnie de Cocoon et de Howard Hugues aux Nuits de Fourvières pour ceux qui sont du côté de Lyon.
Le myspace 

Chris Garneau - El Radio - 2009 - Absolutely Kosher


Forest Fire « Survival »

Les jeunes américains de Forest Fire proposent avec « Survival » une réinterprétation de la musique qu’ils vénèrent, celle des années 60 et des années 70. Et pourtant cet album est bien ancré dans son époque puisque c’est Internet qui l’a révélé il y a quelques mois. Le groupe, signé chez Catbird Records, un petit label américain, le proposait alors en téléchargement libre. Une démarche gagnante puisque La Blogothèque tombe dessus et le définit alors comme « l’affaire du siècle ». C’est le label Talitres Records qui la réalisera cette affaire en signant le groupe pour le distribuer à une plus grande échelle, prouvant encore une fois sa capacité à dénicher des talents, après Scary Mansion ou Walkmen. Avant cette histoire de distribution, cet album avait été enregistré entre Brooklyn à New York et Portland dans l’Oregon, entre la cote Est et la cote Ouest américaine. Un album qu’on pourra ranger aux côtés du « Beggar’s banquet » des Stones, du double blanc des Beattles et le « Loaded » du Velvet Underground. L’album débute par « I make windows » qui semble tout droit sorti des cartons d’inédits des Stones des 60’s, « Sunshine City » avec la voix de Sharon Van Etten est un folk acoustique étourdissant et lumineux, « Promise » électrique et bruyant fait référence au Velvet accompagné d’un saxo sauvage. Enregistré en prise directe pour la plupart des titres, l’album respire la sincérité d’un rock enraciné dans le folk et le blues. Ici pas de surproduction mais un artisanat de grande classe et ça fait du bien.

Forest Fire - Survival - 2009 - Talitres Records

Menahan Street Band « Make the road by walking »

Brooklyn est le fief des Antibalas, des Dap-Kings ou encore des Budos Band. Voici venu sous la baguette de Thomas Brenneck le Menahan Street Band réunissant plusieurs membres des groupes précités. Ces hyperactifs taquinent le groove, la soul, l' afrobeat ou encore le reggae, impossible donc de ne pas y trouver une multitude de références, essentiellement dans la blackploitation mais ce disque regorge de qualités. Quasiment tous les morceaux pourraient figurer dans une tracklist de bande originale de film. L'album aurait, parait-il été enregistré avec un 8 pistes et 2 micros dans la chambre de Brenneck. La préparation d' un second album avec Charles Bradley au chant serait en cours. En attendant sautez sur ce très bon disque ou Superfly croise Rocky en espérant les voir sur scène très bientôt ailleurs que dans la grosse pomme.

Menahan Street Band - Make the road by walking - 2009 - Dunham Records

Scary Mansion « Every joke is half the truth »

Leah Hayes est une jeune artiste originaire du Massachusetts, qui après un passage à Paris, où elle a notamment collaboré avec David Ivar des Herman Düne, s’est installée à New York. Et c’est dans le quartier de Brooklyn qu’elle a monté le projet Scary Mansion, nom sous lequel sort l’album intitulé « Every Joke Is Half The Truth », sur le label bordelais Talitres Records. Ce même label qui nous a déjà offert Emily Jane White dans le même style. Mais avec Leah Hayes on pense avant tout à la voix de Chan Marshall alias Cat Power, mais aussi à Scout Niblett sur l’album « This fool can die now » pour ce mélange de folk et de tension électrique. La musique a un côté brut, sauvage, remplie d’imperfections faisant tout le charme de l’album. Le 1er titre peut décontenancer dans un style électro-rock mais la suite montre une chanteuse moins sombre qu’on ne pouvait l'imaginer. A découvrir sur disque ou en concert.

Scary Mansion - Every joke is half the truth - 2009 - Talitres

Elvis Perkins In Dearland

Alela Diane et Elvis Perkins étaient les deux principales révélations de l’année 2007. Ils sortent en ce début d’année, à quelques semaines d’intervalles, leur 2ème album. Alela Diane, sur « To be still», dans la même veine que « The Pirate's Gospel », a beaucoup perdu en magie. Elvis Perkins quand à lui ne nous déçoit pas et c’est avec beaucoup de plaisir qu’on le retrouve avec ses Dearland, le groupe qui l’a accompagné lors de sa tournée suivant « Ash Wednesday ». Cet album, très mélancolique, était lié à la disparition de sa mère, photographe de renom, alors qu'elle se trouvait dans un des avions ayant percuté les tours jumelles du World Trade Center. « While You Were Sleeping », magnifique premier titre de cet album, avait donné l’occasion à l’équipe de La Blogothèque de réaliser l’un des Concerts à emporter les plus touchant. L’artiste nous offre cette fois un album toujours folk avec guitare, harmonica et orgue hammond, où l’influence de Bob Dylan est évidente. Mais le New Yorkais ne se contente pas de reproduire ce qui avait si bien fonctionné puisqu’il nous propose des beaux moments de blues, des accompagnements de cordes lumineux, et même des cuivres joyeux. L’ensemble est toujours mélancolique mais avec un titre comme « Doomsday » le bonheur et le souvenir des belles choses semblent prendre le dessus. Et c’est tant mieux !

Elvis Perkins In Dearland - 2009 - XL Recordings

Le clip de « Shampoo 

Le Concert à emporter de « While you were sleeping » :


Beirut « March of the Zapotec / Holland »

C’est aujourd’hui que Zach Condon sort son double ep « March of the Zapotec / Holland ». A la manière des vinyles d’une époque pas si lointaine, cet album est partagé en deux faces bien distinctes. La première est enregistrée sous le nom de Beirut et résulte de sa rencontre avec la fanfare mexicaine The Jimenez Band. Après un voyage musical dans les Balkans, il nous emmène cette fois dans l’état d’Oxaca où il s'est inspiré de la musique d’enterrement tout comme il l’était par celle des mariages des Balkans. Les six morceaux de Beirut sentent le désespoir et l’atmosphère nous rappelle étrangement celle du parrain avec la musique de Nino Rota. La deuxième face a été enregistrée en solitaire sous le nom de Realpeople, en souvenir de son premier projet. De la musique électronique où l'on découvre la face cachée de Beirut. Cela donne une musique beaucoup moins chaleureuse mais toujours mélodieuse et la voix reste la même. On attend maintenant un véritable nouvel album même si ce double ep nous aide à patienter.
Voir le clip de « La llorona »

Beirut - March of the Zapotec/Holland - 2009 - Pompeii Records

The Walkmen « You & Me »

The Walkmen est un groupe rock originaire de New York tout comme The Strokes ou encore The National, deux groupes dans la même veine musicale. Le quintet a enregistré en 2008 son 4ème album « You & me ». C’est un album à guitares électriques mais sans le côté pompeux que peut parfois avoir certains albums du genre. Le chanteur Hamilton Leithauser pose sa voix habitée sur des compositions sobres et la guitare rugissante laisse toute sa place aux silences. Une trompette mexicaine et des percussions discrètes enrichissent parfois l’ensemble. La voix est dylannienne et la période électrique de Bob Dylan semble justement une influence importante du band. Il nous propose un rock mélodieux loin d'être grandiloquent mais diablement efficace.
The Walkmen sur Talitres.com

The Walkmen - You & Me - 2008 - Talitres

Et encore une vidéo en stop-motion avec le clip de “Four Provinces”.

Oren Lavie « the opposite side of the sea »

Il a fallu 3 ans à Oren Lavie, chanteur et musicien d’origine Israélienne, pour produire et enregistrer cet album dans son appartement-studio à Berlin. On est alors en 2007 et « The opposite side of the sea » sort en Allemagne, en Suisse et en Autriche puis en Angleterre quelques mois plus tard. Il n’est pas encore sorti en France à ce jour.
Oren Lavie a vécu à Londres et à New York, où il a appris à jouer du piano ainsi que de la guitare. Sa musique est une pop jazz très calme parfois comparé à Nick Drake même si la comparaison est osée. Sa voix que certains trouvent sensuelle peut aussi s'avérer soporifique! On baigne entre rêve et cauchemar et la traversée juque la rive opposée semble parfois un peu longue.

« Her morning elegance », premier titre de l’album, a été utilisé à but commercial l’an dernier par la célèbre marque de voiture américaine Chevrolet. Véritable paradoxe pour celui qui ne se déplace qu’en bus et n’a jamais posséder la moindre voiture! La vidéo de ce titre vient de sortir et fait actuellement tabac sur de nombreux blogs et sites du net. Et son succès n’est pas usurpé étant donné la qualité du travail et le plaisir qu’on prend à la regarder. Cette vidéo a été réalisée par Oren Lavie lui-même en collaboration avec Yuval et Merav Nathan. Un superbe clip en stop motion, une technique d’animation image par image.
Le site officiel d'Oren Lavie


Oren Lavie - the opposite side of the sea - 2009 - Tuition


Fredo Viola « The Turn »

Fredo Viola est un artiste polyvalent (chanteur, musicien mais aussi réalisateur), né à Londres d’un père Américain. Il a grandi entre Rome et l’Angleterre avant de migrer aux États Unis où il a pris des leçons de piano et de violon, et intégré une école de cinéma. Au printemps 2008 il a sorti « The Sad Song » un ep qui a attiré à lui un nombre considérable d’éloges de musiciens, de réalisateurs et de journalistes. La vidéo du titre éponyme, Réalisée avec un appareil photo ne mémorisant que 15 secondes de film est un véritable régal. L’album « The Turn » est sorti en version digitale en Décembre 2008 mais ne sortira en version CD que le 16 Mars 2009.
En attendant, on peut s’immerger dans son très original site web avec des fenêtres dissimulées ici ou là qui permettent de découvrir de nombreuses vidéos. Notamment le clip de « The Sad Song » mais aussi la vidéo accompagnant le magnifique morceau « The Turn » constituée de séquences tournées à New York, ou encore « Silent Night » montés avec des images de son ami Nils Christian Fossdal chantant avec lui de sa Norvège. Des collages qui permettent de regrouper des enregistrements de voix et d’images en une seule expérience audiovisuelle. Cet homme marie la musique et l’image de façon très originale et on est curieux de découvrir ses performances scéniques puisqu’il avoue vouloir exporter ce crossover en live.

Fredo Viola - The Turn - 2009 - Because Music


Antony & The Johnsons « Crying light »

Quel début d’année 2009! Avec la sortie de Merriweather Post Pavilion d’Animal Collective, bon mais pas la révolution annoncée, de Tonight de Franz Ferdinand, qui contient quelques tubes comme le groupe a l’habitude d’en sortir, de « The turn » de Fredo Viola, qui ne sortira qu’en mars mais qu’on trouve déjà en ligne, le magnifique album de Matt Bauer (chroniqué ici), voici la sortie du nouvel album d’Antony & The Johnsons. Tout ça en attendant ceux d'Alela Diane et d'Andrew Bird.
Mais il faut prendre le temps de s’immerger dans l’univers tourmenté d’Antony Hegarty avec ses Johnsons. Dans un premier temps, on ne peut rester insensible à la pochette représentant Kazuo Ohno, un danseur japonais. A son propos Antony dit : « Dans chaque pas qu’il fait sur scène, il mêle innocence et mystère » (interview dans la Blogothèque). Et avec sa voix, sublime et irréelle, Antony aussi est mystérieux même si elle agace parfois certains. mais comme avec la poignante Nina Simone la douleur transpire à travers elle. La musique l’accompagnant (piano et violons en tête) est encore plus épurée que sur son parfait « I’m a bird now » datant de 2005 et met en avant sa voix si particulière. « shake the devil » qu’on peut entendre sur son mini « another world » présageait quelques surprises mais Antony continue son chemin artistique sur la même voie. C’est un peu dommage mais on a ici un artiste si rare qu'on le suit tout de même avec plaisir !
Le site d'Antony and the Johnsons

Antony & The Johnsons - Crying light - 2009 - Rough Trade

Beirut - Le clip de « La Llorona »

En attendant la sortie d'un double maxi le 17 février 2009 (« March of the Zapotec » signé Beirut et « Holland » signé Realpeople du nom du premier projet musical de Zach Condon), on peut d'ores et déjà découvrir un premier titre de Beirut « La Llorona » dans une vidéo sous forme de dessins animés. Une mise en bouche qui nous fait saliver avec une explosion de cuivres.

Beirut, qui avait du annuler sa précédente tournée en raison d'une « grosse fatigue » plutôt inquiétante de Zach Condon, sera de retour pour une tournée internationale en 2009. Le groupe se produira sur la scène du Bataclan le 12 mai 2009. Des billets seront mis en vente dès le 16 janvier. Alors, Parisiens, Parisiennes, foncez pour ne rien regretter!

Matt Bauer « The island moved in the storm »

Certains d’entre nous ne se sont pas encore remis de l’album de Bon Iver qu’on doit déjà faire face à la sortie de nouveaux albums tout aussi excitants. « The island moved in the storm » du New-Yorkais Matt Bauer risque de marquer l’année 2009 aussi durablement que l’album « For Emma, forever ago » en 2008. Ses chansons sont toutes inspirées par un fait divers ayant marqué sa jeunesse. Dans le Kentucky où il a grandi, une femme à l’identité mystérieuse a été retrouvée en 1968, enveloppée d’un drap au fond d’une rivière. La pochette de l’album illustre d’ailleurs superbement l’histoire de cette femme surnommée « The Tent Girl ». Matt Bauer à travers ce drame, raconte un peu son histoire. Il pose sa voix rauque sur des chansons folk aux arrangements sobres, accompagné parfois de Mariee Sioux ou encore d’Alela Diane, qu’il accompagne régulièrement de son banjo sur scène. Les poils se hérissent de plaisir et la chair de poule nous prend. Cet album est beau et lumineux en dépit du côté glauque de l'histoire qui l'a inspiré.
Le site de Matt Bauer

Matt Bauer - The island moved in the storm - 2009 - La Société Expéditionnaire

Bar Kokhba « Lucifer : Book of Angels Volume 10 »

Chaque volume de la série « Book of Angels », regroupant des compositions du prolifique John Zorn, porte le nom d’un ange cité dans la Torah et est interprété par une formation différente. Pour le volume 10 c’est l’excellent sextet Bar Kokhda qui s’est attaqué aux compositions pas toujours très accessibles du New-Yorkais. Et c’est un véritable bijou qu’ils nous ont offert. Un travail d’orfèvre avec des musiciens énormes mais qui ne tombent jamais, bien heureusement, dans la démonstration technique. On sent du plaisir chez les musiciens et une réelle envie de nous le partager. Les cordes sont somptueuses, la rythmique est subtile avec une touche latine aux percussions, et la guitare de Marc Ribot illumine l’ensemble. Cette musique nous fait voyager en alliant tradition juive et modernité.
A noter que « Book Of Angels Volume 11 » interprété par Medeski, Martin & Woods est aussi sorti en 2008.


Joey Baron à la batterie,
Mark Feldman au violon,
Marc Ribot à la guitare,
Cyro Baptista aux percussions,
Greg Cohen à la contrebasse,
et Erik Friedlander au violoncelle.



Bar Kokhba -Lucifer : Book of Angels Volume 10 - 2008 - Tzadik

Meilleurs albums 2008 - n°10 - Antony & The Johnsons « another world » mini album

« The Crying light », l’album qu’Antony doit sortir en janvier 2009, est certainement, avec celui d’Animal Collective, l’un des plus attendus de l’année prochaine. En attendant sa sortie, un maxi 5 titres est paru en cette fin d’année et c’est bien mieux qu’une simple mise en bouche. Antony & The Johnsons a été découvert par le grand public et encensé par la critique en 2005 avec l’album « I am a bird now », un mélange de soul, de pop avec la voix unique voir angélique d’Antony Hegarty. Ici, l’androgyne américain est seul au piano ou accompagné de violons et la magie fonctionne à nouveau comme par enchantement. On se laisse bercer par la voix jusqu’au titre « shake that devil », où batterie et saxophone jazzy donnent à l’ensemble une nouvelle dimension. Ce morceau somptueux contraste sérieusement avec le reste mais s'intègre finalement très bien. L'homme à la voix hors du commun nous offre finalement 5 titres bouleversants et même si ce n’est qu’un mini-album, il a toute sa place dans ce classement 2008.
Site officiel d'antony and the johnsons


Antony & The Johnsons - Another World - mini album - 2008 - Secretly Canadian

Meilleurs albums 2008 - n°13 - Santogold

Santogold fabrique indéniablement la musique d’aujourd’hui. Métissée, colorée, un brassage entre le rock, le dub et la new-wave. Son éclectisme pourrait faire fuir les intégristes de chaque genre mais au contraire il joue les rassembleurs. Dans une ville cosmopolite comme New York, on ne peut pas être surpris. Après avoir été responsable artistique et chanteuse d’un groupe de punk, elle a sorti en 2008 son 1er album avec aux manettes quelques uns des plus grand producteurs actuels, comme Diplo ou Spank Rock. M.I.A., son amie New-Yorkaise avec qui elle revendique des influences communes et responsable de 2 excellents albums en 2005 et 2007, voit arrivée là une concurrente sérieuse. Un patchwork musical qui marque 2008.

Santogold - 2008 - Lizard King Records