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Stand High Patrol - L'entretien

Stand High Patrol est composé de Pupa Jim, MC aussi assigné au son, Mac Gyver spécialiste des effets et du dub et de Rootystep, qui fait les mix. Nous les avons rencontré au Festival Chausse Tes Tongs, quelques heures avant qu'ils ne clôturent la soirée.

Historique
« Stand High Patrol, c'est la RN12 puisqu'on vient de Guingamp, de Rennes et de St Brieuc ! On a créé le groupe au Lycée Savina à Tréguier alors qu'on était en section arts appliqués il y a une dizaine d'années. On a d’abord tourné à deux en jouant des vinyles en formation sound system. Puis on est allé à Londres où on a découvert une scène très différente de la scène jamaïcaine. Ce sont ces sons qu'on a voulu rapporter en Bretagne. Jim nous a alors rejoint avec ses compositions et à partir de 2005-2006, on ne jouait plus que des compositions de Jim ou des compostions d'amis producteurs. »

STAND HIGH PATROL
« On s'est fait connaître sur Nova grâce à « Television addict » qu'ils ont passé direct et qu'ils ont présenté sous le nom de Pupajim. Mais c'est aussi car on leur avait envoyé le morceau sans bien précisé notre nom. De toute façon, c'est bien parce que ça a fait le buzz autour de nous alors on va pas s'en plaindre. Nova c'est quand même Nova et puis c'est reconnu, même à l'étranger. Alors, du coup, on nous prend parfois pour deux projets différents, Pupajim et Stand High; on devrait peut-être demander deux fois plus de tunes finalement! Il arrive même que des organisateurs précisent Stand High Patrol avec Pupajim  sur les flyers pour éviter la confusion. Mais on s’appelle bien Stand High Patrol. »



La scène
« On a pas mal tourner en Bretagne où on a écumer les bars de Guingamp à Rennes. Notre première grosse scène, c'était à Bout'40, un festival plutôt reggae-dub à côté de Rennes. On a aussi beaucoup tourné dans une scène spécifiquement dub, à Lyon une ou deux fois, à Paris, au Pays Basque, à Nantes, Lille, Genève. On s'est constitué un réseau et on échange les invitations, un coup ils viennent sur Brest, un coup c'est nous qui sommes invités. Mais On aime bien jouer aussi dans les endroits où la musique est variée, on a ainsi fait Solidays et les Vieilles charrues. »

Les Influences
« Notre base c'est le reggae digital des années 80 mais on aime aussi le hip-hop, la new wave, l'électro. Après, même si on écoute aussi du Lee Perry, on a plus accroché à la scène anglaise. C'est beaucoup moins planant et beaucoup plus axé sur la basse et sur la danse. Et nous ce qui nous plait, c'est de faire danser le public, on ne fait pas une musique à message. »

hip-hop
Pupa Jim : « Je kiffe le hip-hop mais il faut écrire deux fois plus de paroles et personnellement j'ai pas un rythme très soutenu. En plus, comme je chante en anglais, ça ne facilite pas les choses. Mais on fait du dub-reggae dans l'esprit hip-hop. Tout notre travail est basé sur des samples, souvent très courts. Ce ne sont même pas des boucles tellement c'est court même s'il nous arrive aussi d'en utiliser. »

enregistrement
« On a notre propre label sur lequel on a sorti 2 maxis uniquement en vinyles. On réfléchi à la réalisation d'un album avec uniquement des nouveaux enregistrements. On souhaiterait quelque chose de vraiment cohérent, dans l'esprit de ce qui se fait dans le hip-hop. »

N'Dialé - Entretien avec Jacky Molard (Bzh)

Jacky Molard, violoniste, compositeur, arrangeur, et producteur breton fait partie des incontournables de la musique bretonne au même titre qu'Erik Marchand ou Jacques Pellen. Toujours attiré par la fusion des musiques, qu'elle soit bretonne, irlandaise ou balkanique, c'est avec le projet N'Dialé (composé de Foune Diarra, Yannick Jory, Hélène Labarrière, Janick Martin, Kassim Sidibe, et Alhassane Sissoko) qu'il se présente en terre trégorroise au Festival Chausse Tes Tongs. Quelques minutes avant sa montée sur scène, nous avons rencontré le musicien breton, détendu et prolixe sur le projet, en compagnie d'Alhassane Sissoko, qui avec une sagesse africaine, veillait sur notre discussion.

Le projet
« Avec mon quartet, nous avions le désir de rencontrer des musiciens maliens, mais sans vraiment avoir de noms en tête. C'est Philippe Conrath, directeur du festival Africolor qui, connaissant notre musique autant que la musique malienne, nous a aiguillé sur Alhassane Sissoko, Kassim Sidibé & Foune Diarra. Nous étions à la recherche d'instruments complémentaires des nôtres et sachant que nous n'avons pas de percussions, pas de chant et pas de cordes pincées, c'était le parfait complément avec le kamalé n'goni (la harpe des chasseurs de la région du Wassoulou, au sud-est du Mali) de Kassim, le chant de Foune et le Djembé d'Alhassane. Nous sommes partis à leur rencontre à Bamako en avril 2009. »

Les musiciens maliens
« Ils sont professionnels depuis longtemps et très connus en Afrique, ils ont aussi beaucoup voyagé partout en Europe, en Afrique et aux États Unis. Alhassane a longtemps accompagné Nahawa Doumbia, et  Kassim, Oumou Sangaré. Foune qui est avant tout danseuse, a aussi travaillé comme choriste avec Habib Koité, Amadou et Mariam, et Babani Koné. »

Les références
« A ma connaissance, ce genre de rencontre n'existe pas. Il y a bien eu des collages du genre le bagad de Saint-Nazaire et les Gnawas d'Agadir, mais c'est plus une juxtaposition alors que nous ce qu'on voulait, c'était se mettre ensemble dans le bain. »

Les débuts
« Les Maliens ont amené leurs rythmes et nous on a essayé de se mettre dedans tout de suite. Et comme on a tous des grandes oreilles, ça a plutôt bien fonctionné, tout en sachant que le principal était surtout de ne pas les gêner. Ensuite on a aussi joué nos trucs et Foune, qui est très forte en improvisation, a poser des chansons dessus. Elle a proposé, essayé et chaque fois c'était une bonne pioche. On a passé 10 jours à Bamako pour une grosse semaine de travail au Centre Culturel Français. »

Les difficultés
« Ce n'était pas vraiment des difficultés mais plus des points interrogations. Par exemple, en ce qui concerne le premier temps, on ne savait pas toujours où le placer. Nous on pensait à l'envers et quand tu penses à l'envers il est très difficile de se débarrasser de cette pensée. Mais parfois même les musiciens maliens ne réussissaient pas eux-mêmes à se mettre d'accord. Mais on réussi toujours à se débrouiller, on trouve le système, et ça marche beaucoup à l'oreille. »

Les Retrouvailles
« On s'est d’abord retrouvé au festival de Correns dans le Var, co-producteur du projet, où on a profité pour répéter une nouvelle fois 2 jours parce qu'on avait encore quelques petites choses à mettre en place. On s'est retrouvé ensuite en décembre 2009 au festival Africolor avant de partir répéter et enrgistrer à Langonnet (au sud de Carhaix). ça s'est fait très vite, tout comme la sortie de l'album, et puis l'été dernier nous avons fait pas mal de festivals. »

L'avenir
« On aimerait aller plus loin dans l'idée de groupe parce qu'aujourd'hui on en forme vraiment un. Tout les membres sont d'accord pour que l'on compose spécialement pour le groupe. Et lorsque les Maliens reviendront en France, l'été n'étant pas la période idéale en raison des nombreux concerts, il faudra profiter pour travailler un nouveau répertoire. L'album date déjà de début 2010, et il faut continuer à avancer. »

L'Afrique

« L'un de nos projets est de repartir en Afrique. On a déjà joué à Bamako lors de notre première rencontre, mais on aimerait bien rejouer un peu partout au Mali et en Afrique même si c'est difficile au niveau budget. Avant d'enregistrer l'album, en novembre 2009, on a aussi joué au Bénin, lors d'un festival sans beaucoup de moyen. Cette expérience a d'ailleurs été filmée par Sylvain Bouttet. »



« Le disque est aussi sorti au Mali, pour que la population locale en profite, même si ça s'est un peu fait dans la difficulté en raison des évènements en Côte d'Ivoire. Tous les ports étaient bloqués et les disques ont eu du mal a être acheminé sur place. Mais maintenant, le projet commence à se faire connaître. »

Le Trio Foune Diarra
« Le trio s'est mis en place en parallèle avec leur propre répertoire et une formule nouvelle, authentique, qui n'existe pas en Afrique. On les a enregistré l'an dernier dans mon studio à la maison mais l'album n'est pas encore sorti car on réfléchi au meilleur moyen. Sur notre label Innacor, on a déjà des sorties prévues pour les 2 années qui viennent et il faudrait qu'il sorte en Afrique aussi bien qu'ici. » Myspace

Mariage des cultures
« Le mariage avec la musique balkanique est plus évident que celui-ci car il y a pas mal de similitudes, aussi bien au niveau mélodique, qu'instrumental, ou encore avec les danses en ronde. C'est une culture relativement proche de la culture bretonne. Avec la musique africaine c'est complétement différent. Et ce qui est particulièrement intéressant, c'est la richesse rythmique et la stabilité incroyable qu'ils ont. Et comme la musique bretonne est une musique de transe, c'est un mélange qui swingue de façon incroyable. »

Famille
« Les Maliens connaissaient déjà Paris et d'autres grandes villes à travers leurs tournées. Mais ils venaient essentiellement pour bosser et connaissaient surtout les hôtels. Cette fois ils rentrent par la porte des amis, c'est autre chose. Aujourd'hui, on est un peu comme une famille. »

Blitz the Ambassador - L'entretien

Responsable d'une prestation remarquée aux Transmusicales de Rennes, nous avons retrouvé Blitz the Ambassador à l'affiche du Festival Chausse Tes Tongs début août. Entre temps il a sorti « Native Sun », un album de hip-hop novateur de grande classe. C'est à la sortie des balances, déjà de hautes volées qui laissait augurer un sacré show nocturne, que Samuel Bazawule aka Blitz nous a accueilli dans sa loge. Super disponible et d'une gentillesse digne des très grands, nous avons découvert un artiste charismatique à la personnalité bien affirmée.

Au Ghana
« La musique que nous écoutions au Ghana était celle que nous entendions dans la rue à l'occasion des mariages, des naissances, ou encore des funérailles. C'étaient des musiciens de la rue qui constituaient des sortes de brass bands mais qui jouaient plutôt du high life ou de l'afrobeat. ils jouaient principalement des reprises en se déplaçant de place en place. C'était ma première expérience avec la musique live. J'ai commencé à écouter de la musique américaine plus tard à la radio, mais aussi grâce à mon père, qui voyageait un peu et s'était constitué une grande collection de disques, beaucoup de Motown et de Blue Note, notamment. Lorsque mon grand frère, de 5 ans mon ainé, est allé au collège, il a commencé à écouter du hip-hop et c'est comme ça que je m'y suis aussi intéressé. »

West coast ? East coast ?
« Au début de 90's, ça n'avait pas beaucoup d'importance. C'est seulement en 94-95 qu'il a fallu choisir entre east-coast ou west-coast. Mon frère, qui adorait Tupac, était plutôt west-coast, quand-à moi j’étais beaucoup plus east-coast ! Mais nous étions très ouvert d'esprit et j’appréciais aussi Tupac. En fait j’étais très intéressé par le hip-hop en général parce que c’était une grande nouveauté, surtout en Afrique. »

États Unis
« Je me suis rendu aux États Unis pour faire de la musique mais je ne pouvais pas l'avouer à mes parents sinon ils ne m'auraient jamais aidé. Et venant d'où je viens, il est plus facile pour ses parents de vous voir étudier que de devenir musicien. Ainsi, vous pouvez devenir avocat, médecin, quelqu'un de respectable. Alors mon billet pour les États Unis, c'était pour étudier ce qui facilite aussi les choses lorsqu'il s’agit d'obtenir un visa. Mais mon objectif a toujours été la musique et tout le temps que j'ai passé à l'université, j'avais la musique en tête. J'ai profité de mes années universitaires (4ans) pour étudier le marketing en me disant que ça pourrait toujours m'être utile le jour où je serais musicien. j'ai donc appris le business de la musique et le fait de savoir comment cela fonctionne me permet aussi d'en tirer profit aujourd'hui. »

intégration
« L'intégration dans la scène hip-hop n'a pas été facile au début. J'ai du faire des efforts pour m'adapter. J'ai du améliorer mon accent et faire évoluer mon son. Mais au bout de 4-5 ans, j'ai réalisé que je n'étais pas sur la bonne voie, que j'essayais d’être la copie conforme de ce qu'ils avaient déjà. J'ai alors changé d'optique et j'ai décidé de revenir aux sources, aux sons originels. Mon nouvel album est aujourd'hui le meilleur exemple de ce que je suis, je rappe en twi, ma langue maternelle, ainsi qu'en anglais, et j'utilise des samples d 'afrobeat et de highlife. Ça a été un processus assez lent : j'ai d’abord voulu être comme les rappeurs américains jusqu’à ce que je réalise que je ne serais jamais vraiment comme eux alors je suis revenu à ce que je suis vraiment. »

Football
« Je suis un grand fan de football et Abedi Pelé est l'un de mes joueurs favoris. Je ne le connais pas personnellement mais je connais son fils André. Quand nous étions jeunes On avait l'habitude de regarder les matchs à la TV et nous étions toujours pour l'Olympique de Marseille en raison de la présence d'Abedi ou alors pour l'Eintracht Francfort où jouait Anthony Yeboah, un autre grand joueur ghanéen. »



Ambassador
« J'ai choisi de m'appeler Ambassador lorsque j'ai réalisé que je devais être moi-même et prendre la responsabilité de ce que je faisais. Je me suis dit : "My sound is an extension of who i am". Quand tu es un immigré et que tu bouges où que ce soit, au début, tu n'essaies pas de te démarquer, tu essayes de t'insérer au mieux, tu as besoin de mieux connaitre ton environnement. Il m'a fallu quelques années pour cela, et là je me suis dit "ok! je suis ici, Les gens ne savent pas grand chose à propos du Ghana, à propos de l’Afrique en général, tout ce que je ferais maintenant, c'est tout ce que les gens d'ici sauront à propos du Ghana et de l'Afrique". J'ai pensé alors que je devais me construire comme un ambassadeur, c'est ainsi que j'ai choisis ce nom. »

Utopie
« Je poursuis toujours le même but! Dans le monde d'aujourd'hui, peu de gens arrivent à se comprendre, il y a de plus en plus de guerre, de plus en plus de désaccord, mais tout ça c'est parce qu’il n'y a pas assez d'échanges culturels. Les Européens vont très peu en Afrique, les Africains viennent peu en Europe. Il faut apprendre à partager des idées, s'enrichir des cultures différentes. C'est un énorme défi que nous avons à relever. C'est ce que j'ai voulu faire avec l'Embassy Ensemble, réunir des personnes, des musiciens en l’occurrence qui n’aurait jamais pu se rencontrer dans la vie "normale". Nous espérons amener beaucoup de monde à se rassembler pour expérimenter la même chose parce que nous sommes tous les mêmes, nous voulons tous les mêmes choses, nous voulons tous la même tranquillité d'esprit, nous voulons tous le même toit sur ​​notre tête et les mêmes vêtements. Alors même si mon objectif, bien sûr, est un rêve, une utopie, chacun d'entre nous peut essayer de le rendre possible. Ma bande est un exemple d'interculturalité : il y a des musiciens qui viennent d'Europe, un autre de Brooklyn, un autre encore d'Afrique du Sud, ils viennent de partout. nous voulons montrer que le mélange culturel est possible. Nous voulons vraiment essayer de rapprocher les gens et espérons que lorsqu'ils se réuniront et qu'ils commenceront à parler entre eux, ils se rendront compte qu'ils ont beaucoup de choses en commun, bien plus que de différences ! »

La Bretagne
« Les Transmusicales ont été une grande chance pour nous. C'était le premier grand festival où nous avons joué en France et ça a été un énorme tremplin. Jean-Louis Brossard (directeur et programmateur des Transmusicales) nous a choisi et nous a présenté comme une grande découverte du festival et nous le remercions encore. C'est grâce aux Trans que nous avons pu jouer ensuite dans de nombreux festivals comme Rio Loco à Toulouse, ou au Festival Tempo Rives à Angers, et aussi nous faire connaitre en Europe. Nous sommes vraiment très chanceux d'être une nouvelle fois en Bretagne car ici beaucoup de gens nous connaissent grâce aux Trans. J''espère que nous reviendrons encore et encore. »

En savoir plus :
Le site
Embassy MVMT

The Foves - L'entretien

Les 5 et 6 août dernier se déroulait la 4ème édition du Festival Chausse Tes Tongs. Un événement pour lequel nombreux sont ceux qui s'investissent sans compter (n'est-ce pas Kristen, Antony, Marc, Stéphanie, Amy, Julien, Maï, et les autres) avec l'espoir de voir naitre un sourire aux lèvres des artistes et les yeux des festivaliers briller. Opération réussie. On retiendra le site joliment habillé par la compagnie les oeils, l'esprit festif des copeaux d’abord et en ce qui concerne la musique, le rock plein de fraîcheur de The Foves, le charisme de Blitz the Ambassador, le charme de Jaqee, les shows électro-rock de Success et de Nasser, le set sans concession de The Jim Jones Revue qui a comblé les amateurs de rock brut, et la belle rencontre Bzh/Mali sous la forme de N'Dialé. Nous avons découvert les Brestois de The Foves, voici le compte-rendu de notre entretien.

Vos Débuts
« The Foves existe sous sa forme actuelle depuis fin 2008 même si les tout début date de la mi-2007. Au départ nous étions seulement 4 avant de trouver la bonne formule avec sax, clavier et percussions, et nous retrouver finalement à 6. »

Votre style
« Nous jouons du pur garage à la Sonics que l'on mêle parfois au british blues des Animals. Mais notre musique ne cesse d'évoluer et sur scène on peut aussi bien faire une cover de ces 2 groupes qu'une reprise de Ten Years After. On prend de plus en plus de plaisir à jamer et notre musique évolue dans ce sens avec des passages portés sur l'impro qui tendent vers le psychédélique. Par contre, le risque est de perdre l'essentiel alors on revient régulièrement à la simplicité. »

Vos influences
« En dehors des Sonics ou de The Animals, qui restent nos influences communes, The Jim Jones Revue fait l'unanimité, mais il y a aussi The Blue Van, un groupe danois peu connu en France, qui a pourtant déjà sorti 3-4 albums. Leur 1er album "the art of van" est vraiment excellent. On écoute aussi les White Stripes, The Black Keys,... essentiellement du rock. Mais chaque membre écoute des styles différents : un peu de pop de branleur, de la pop dépressive, du rock progressif, et il n'y a pas de clause dans le contrat du groupe qui interdit d'écouter les Black Eyes Peas par exemple !!! Sinon on reste très ouvert. Par exemple, on a découvert dernièrement un artiste comme Eli Paperboy. »

Les Tournées-Concerts
« Après la sortie du premier ep, nous avons effectué une quinzaine en Belgique, Allemagne et Pays Bas, des pays où nous avons découvert de véritables passionnés de rock. Là bas, les gens écoutent d’abord notre concert et prennent une biture ensuite alors qu'en Bretagne c'est un peu l'inverse ! Nous avons joué dans des endroits un peu folklo. Notre meilleur souvenir de concert reste lorsque nous avons joué à Hambourg dans une cave d'une dizaine de m2 où il n'y avait rien mis à part un frigo rempli de bières ! Un autre lieu mémorable, c'est le White Trash Fast Food à Berlin qui est l'un des fiefs de Lenny de Motorhead. C'est un bar vraiment barré. Derrière une façade style cabaret dinatoire se cache une arrière salle de dingue  avec tatoueurs, cinéma porno, un véritable complexe rock'n'roll. »

Un Enregistrement?
« Après la sortie d'un premier ep en 2010 "Get A Ride With​.​.​. The Foves", enregistré à l'ancienne sur bande avec donc un son très particulier, nous travaillons sur un LP en autoproduction, et comme la musique n'est pas notre activité principale, c'est pas toujours évident. Aujourd'hui, une bonne partie des morceaux sont prêts mais nous aimerions bien enregistrer plus que 12-13 morceaux pour pouvoir choisir ensuite. »

En savoir plus :

El Hijo de la Cumbia - L'entretien

El Hijo de la cumbia est un jeune artiste argentin qui marie à merveille la cumbia traditionnelle, musique d’origine afro-colombienne, aux sonorités plus actuelles du dancehall, du dub, de l’électro et du hip-hop. Une nueva cumbia qui nous avait enchanté sur l’album « Freestyle de Ritmos » avec notamment le titre « Soy El Control ».
Il est actuellement en tournée en Europe et passera par Sète le 7 août prochain au Festival Fiest'A Sète. Le 24 juillet dernier il était à l'affiche du Festival de Bugueles (22) organisé par l'association l'Air du Large à côté du groupe pop parisien Revolver et des légendaires Touré Kunda, pour sa seule date en Bretagne. Tous ceux qui sont restés pour la prestation de l’Argentin ne l'ont pas regretté. Le Dj de Buenos Aires était accompagné sur scène par Marcos Zarate à l’accordéon et au chant et par la charismatique et charmante chanteuse Patricia Gajardo qui officie habituellement avec  le groupe marseillais La Cumbia Chicharra. El Hijo de la Cumbia a transmis une énergie positive au public en le faisant danser avec une lune montante en toile de fond. On l'a retrouvé après son concert pour une rencontre extrêmement sympathique et rafraichissante. Emiliano Gómez, de son vrai nom, est décontracté, a une tchatche de folie et charme son auditoire avec son naturel.

Le Tango
« Aujourd’hui,  la musique populaire de Bueno Aires, c’est surtout la cumbia, le hip-hop,  et le reggae dance hall. C'’est la musique avec laquelle j’ai grandi, la musique sur laquelle j’aime travailler. Le tango est bien plus ancien, il date des années 1925-1930. Bien sûr il passe toujours à la radio et c’est une influence malgré tout. J’ai d’ailleurs réalisé un remix récemment pour Gotan Project, et un titre de mon album est fortement influencé par le tango mais pour moi c’est une musique difficile à façonner. En fait quand je ferme les yeux et que j’écoute du tango, c’est Paris que je vois. Pour moi le tango est plus une musique française qu'argentine! »

L’Europe
« Je crois qu’en Europe, les gens ont  le temps d’écouter et d’apprécier différentes musique, de bouquiner. Le public est habitué à écouter diverses musiques, aussi bien du hip-hop, que de la musique balkanique, ou de la musique africaine. Le public est sensibilisé à la culture, à l’art et exprime facilement son opinion sur des blogs par exemple. La cumbia est une musique universelle qui s’adresse à tous, qu’on parle français, allemand, anglais, espagnol, peu importe. Mon objectif est de créer une musique unique qui réunit les peuples surtout aujourd’hui où le système a tendance à diviser les gens. C’est comme une lutte pour réunifier les peuples, le monde. »

Le live
« A la base, je n’ai pas créé ma musique en imaginant faire un album et encore moins la jouer en live. J’ai juste créé la musique que je voulais écouter moi. Une musique que je ne trouvais nulle part. C’est ensuite qu'on s'est rendu compte qu'elle plaisait aussi aux gens et qu'on s'est décidé à réaliser un album. On propose maintenant une formation live qui est toujours en construction, en évolution. On est toujours à la recherche de quelque chose de nouveau. Le Projet d’El Hijo de la Cumbia en live est jeune, j’ai tourné au Chili en décembre 2009, avant j’avais tourné au Mexique et en Argentine et, en Janvier prochain, on va en Colombie, mais organiser des tournées en Amérique du Sud n’est pas évident en raison des difficultés économiques que rencontrent la plupart de ces pays. En même temps, en tournant en Europe, J‘apprends beaucoup, au niveau son, au niveau technologie, je n’ai que 26 ans et j’ai encore beaucoup à apprendre. »

Internet 
« Aujourd’hui avec internet, les moyens de communication actuels, la globalisation, c’est génial parce qu’il est facile de partager nos cultures, d’échanger sur ce qui se passe dans le monde. Et ça donne des envies, des idées.
Je n’aime pas quand des businessmans partent à travers le monde à la recherche de nouveaux sons et qu’ils reviennent comme si ils avaient découvert la bière alors que non ce n’est pas comme ça, ces sons existaient déjà depuis longtemps ce n’est pas eux qui les ont découverts!
»

L’Afrique
« Pour moi, toute la musique sud-américaine vient d’Afrique. La base de la musique c’est simple, c’est la percussion que ce soit pour le reggae, le dub, ou le dancehall. La cumbia est née en Colombie en raison d’un mix d’influences espagnoles et des esclaves d’origine africaine qui ont apporté leur culture. La source c’est l’Afrique. Mon plus grand défi, ça serait de jouer là-bas. Y jouer serait une consécration quelque part mais ça sera difficile parce qu’en ce moment l’Afrique vit aussi une révolution culturelle et artistique. Ils développent leur propre culture mais aller jouer là-bas serait vraiment un grand défi. »

L’Argentine
« J’ai le désir de réaliser un documentaire sur la cumbia en Argentine. Parce qu’en Argentine, la cumbia c’est la musique populaire des classes basses, des ghettos tout comme au Chili ou au Mexique d’ailleurs. Et je voudrais le faire moi-même avant que quelqu’un d’autre le fasse en venant de l’extérieur sans vraiment connaitre ce qui s’y passe réellement. C’est comme pour ma musique, mon idée première est de créer un son qui n’existe pas en Argentine, briser l’hégémonie de la cumbia gangster des ghettos. Donner une énergie nouvelle, de la force positive. J’ai vraiment envie d’offrir ma musique à l’Argentine, mon pays. J’ai très envie d’agir localement, de faire passer mon message et de tourne sur place. »

Grand merci à « El Traductor » Gregoire de Derapage Prod, à Kristen et Tony de l’association Chausse tes tongs qui nous ont permis de réaliser cet entretien.