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JO 2024 (tennis de table): "C’était plus accroché", les Français voient l’écart se resserrer avec les Chinois, qu’ils ont réussi à "faire douter"

L’équipe de France de tennis de table s’est inclinée face à la Chine ce jeudi, en quart de finale des Jeux olympiques de Paris 2024 (3-0). Malgré un score sans appel, les frères Lebrun et Simon Gauzy ont tenu la dragée haute aux maîtres de leur discipline. En sentant que les intouchables asiatiques l’étaient peut-être un peu moins que les dernières fois…

Un air de soulagement se lie sur le visage d’un membre de l’équipe de France de tennis de table. "Il n’y a pas eu de boucherie", souffle-t-il après la défaite des Bleus face aux redoutables Chinois, ce jeudi, en quart de finale des Jeux olympiques de Paris 2024 (3-0). Malgré un score sans appel, les frères Lebrun et Simon Gauzy ne se sont pas fait balayer par les grandissimes favoris de la compétition. Loin de là. Que ce soit en double ou en simple, les Français ont tenu la dragée haute aux stars asiatiques. Avec Ma Long (double champion olympique et n°6 mondial), Wang Chuqin (n°1 mondial) et Fan Zhendong (n°2 mondial), la Chine avait pourtant des allures de Dream Team dans le sud de la capitale. Mais chaque match a été plus ou moins accroché dans la ferveur de l’Arena Paris Sud, où les supporters tricolores ont donné de la voix, tout comme les nombreux fans chinois présents dans la salle.

"On a tous produit un bon niveau et de jeu et on a eu des opportunités, résume Felix Lebrun, qui a livré un superbe duel contre Fan Zhendong. Après, ils restent meilleurs que nous. Il ne manquait parfois pas grand-chose, mais à la fin, ça fait un gros gap." "Malgré la déception du résultat, on a tous pris plaisir, complète Alexis Lebrun, qui a fait le show face à Wang Chuqin. "On savait que ce serait compliqué d’aller chercher la victoire, donc on voulait déjà soigner la manière et saisir d’éventuelles opportunités." Nathanaël Molin, le coach de l’équipe de France, confirme: "En face, il y avait Roger (Federer), Rafa (Nadal) et Djokovic. Tous les matchs ont été disputés, avec de vrais duels, c’était l’un de nos objectifs."

"Tout était un peu mieux"

Simon Gauzy, aligné en double avec Alexis Lebrun, témoigne de la difficulté de la tâche: "Les trois font partie des meilleurs joueurs du monde, c’est compliqué. Et en plus, ils ont des automatismes incroyables. Il faut jouer à 120% tout le temps contre eux." Un dépassement de soi que les Bleus sont allés chercher par moments, portés un public bouillat. Au point de se rapprocher un peu du niveau des Chinois, qui les avaient dominés il y a six mois en finale des Mondiaux en Corée du Sud (3-0).

"Sur le contenu, oui, c’était plus accroché, estime Felix Lebrun. Après, chaque match est différent, on ne peut pas trop comparer. Mais c’est vrai que notre objectif, c’est de se rapprocher à chaque fois. On a la chance de les jouer assez régulièrement. Et c’est assez positif pour la suite." Son coach, lui aussi, a eu l’impression que la montagne était moins vertigineuse lors de cet affrontement matinal: "Je sens que c’était un peu mieux. Tout était un peu mieux, au sens global. On a eu une consistance autour du jeu qui était intéressante. Dans les entames de match, on a été assez costaud. Au niveau de la réalisation de ce qu’on s’est dit tactiquement aussi. Il y a eu un vrai duel dans la salle. Il n’y a pas eu un match facile. Les garçons étaient à la hauteur. Ils ont mis tout ce qu’ils ont pu, avec nos qualités du moment. Je suis satisfait de leur engagement."

"Ils ont eu des moments de doute"

Un engagement qui a semblé surprendre un peu les maîtres chinois, peu habitués à faire bousculer sur le circuit. "Je pense qu’on les a fait douter sur certains moments, confie Nathanaël Molin. Fan Zhendong, à la fin, c’était dur pour lui. Felix l’a poussé dans ses retranchements." Même impression chez Alexis Lebrun: "Ils ne laissent pas paraître grand-chose. Après, ils sont humains, donc vu notre niveau et les occasions qu’on a eues, forcément, ils y ont pensé. Mais ils ont été très solides. Et à la fin, ça fait quand même un score assez large. Je ne pense pas qu’ils aient douté sur la globalité du match mais dans chaque match, ils ont quand même eu des moments de doute."

De quoi offrir de la confiance et de l’espoir aux Français pour la suite. Même s’il y a encore du boulot avant de pouvoir se comparer vraiment aux Chinois, qui raflent tous les trophées possibles depuis pas mal d’années. "Il y a du travail technique à faire, souffle Alexis Lebrun. Physiquement aussi, ils sont impressionnants. Et puis mentalement, ils sont capables de ne pas craquer. Il y a du travail un peu partout. Pour l’instant, on n’est un peu moins fort. Il va falloir continuer à progresser. Mais je pense que c’est ce qu’on fait petit à petit, depuis un bon moment. Si on continue comme ça, on va forcément se rapprocher au fur et à mesure, même s’ils sont très performants."

Dans les moments décisifs, les Bleus, qui affronteront le Japon ce vendredi pour le bronze (10h), n’ont pas réussi à transformer leurs opportunités. "Il nous manque un peu l’expérience de ces moments-là, illustre leur coach. Il aurait peut-être fallu jouer un peu moins vite certaines fois. On apprend. Là, on a bien appris. Et puis, c’est bien s’ils peuvent louper des fois aussi, non je rigole hein (sourire)."

https://twitter.com/AlexJaquin Alexandre Jaquin Journaliste RMC Sport