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comment je vais, patricia? tout doucement, je vieillis (80) et je deviens gâteux petit à petit, au point de ne
Par Michel, le 23.11.2024
comment vas-tu michel ? http://patrici a93.centerblog .net
Par patricia93, le 20.11.2024
merci, petite soeur! j'ai quatre-vingts ans cette année, tu vois comme le temps passe! on se fait traiter de p
Par michel, le 14.11.2024
bonjour petit frangin d,une autre vie , j,espère que ce message te trouvera en meilleur santé et que cela
Par +veronique+, le 31.10.2024
merci beaucoup, petite soeur véro. je ne vais pas très bien je vais peut-être entrer dans une maison de retrai
Par teston tramontane, le 29.10.2024
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Date de création : 27.01.2012
Dernière mise à jour :
26.07.2024
379 articles
© teston Photo de l'auteur à l'époque.
Extrait 3 (pages 39 à 51) de
"Journal et pensées d'un jeune poète des années 60"
J'ai l'honneur de publier ici la suite de mon dernier livre qui est aussi le premier que j'ai écrit en pension, dès la rentrée 59 et le début des années 60. J'écrivais alors pendant les heures d'étude, en silence, car c'était un pensionnat tenu par des Frères maristes...
Ce livre est donc à la fois très ancien mais aussi très récent dans la mesure où je viens de le publier en micro édition par ordinateur et que pratiquement personne ne l'a encore lu. Je ne le vends même pas puisque je ne peux pas assurer vu le nombre d'exemplaires... Je suis comme ça, un peu autiste, le commerce et moi, ça fait deux. Si on veut m'en dire un mot, j'en serais très heureux, afin de savoir surtout si c'est nul (auquel cas il n'y aura pas de suite) ou pas.
Les filles
Mais, entre la camaraderie et les relations avec les filles, je m’aperçois qu’il y a un monde...
Moi qui n’ai jamais eu affaire qu’à des camarades garçons, je ne sais absolument pas ce que c’est que les filles, et je ne sais
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vraiment pas comment m’y prendre avec elles dans les rares occasions que je me trouve hors de ces murs.
C’est pour moi un monde totalement inconnu qui m’attire, bien sûr, et que, par inadvertance j’ai tendance à repousser. Plus ça va et plus je m’en éloigne, et plus il sera difficile de pénétrer ce monde. Pour moi qui me suis trop investi dans l’amitié, l’amour est une citadelle imprenable. En parlant de ça, ou en me lançant là-dedans, j’ai peur de m’ôter le peu de simplicité qu’il me reste.
Pour bien faire, et c’est là ce qu’il me faudrait faire, je devrais me lancer dans l’amour en me servant de l’amitié, c’est-à-dire en opérant avec un ami, car on est moins perdu pour discuter avec les filles, si on a un copain avec qui on peut garder sa contenance.
Ou bien, se faire des copines, au sens propre du mot, si je puis dire, chez les filles.
Petites pensées diverses
L’homme qui n’a pas aimé, qui ne s’est pas donné, qui ne s’est pas comparé aux autres, qui n’a pas souffert, ne se connaît pas encore:
"L’homme est un apprenti, la douleur est son maître
Et nul ne se connaît tant qu’il n’a pas souffert" (Musset).
L’homme qui veut, qui est capable de vouloir, celui-là seul vit vraiment.
Il n’y a une différence diamétralement opposée entre l’homme qui vit et celui qui se laisse vivre. Ce dernier n’est pas un homme, c’est une bête, une plante comme une autre, dans le jardin de l’univers.
L’homme sans idéal n’a aucune raison de vivre. Tout homme a un idéal, bon ou mauvais.
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L’idéal le plus vil et le plus bas c’est l’idéal du petit bourgeois, celui de Chrysale, le personnage de Molière.
Je rapprocherais deux pensées:
"Le but de la vie humaine, c’est l’action", disait Voltaire.
"Le but de la vie humaine, c’est le plaisir", disait Diderot.
La volonté la plus forte, c’est celle qui se fait toute seule, sans même notre assentiment, en un mot, c’est l’habitude, qu’elle soit bonne ou mauvaise.
J’en conclus que celui qui est habitué, ou plus exactement qui s’est habitué, à vouloir, car la volonté s’acquiert, celui-là a vraiment de la volonté.
La vieille habitude ne peut pas se vaincre par autre chose qu’une autre habitude, comme un grand feu ne se peut vaincre que par un contre-feu.
L’âme, c’est un peu la faculté que nous avons de savoir qu’on peut faire le bien ou le mal, la faculté de discerner entre le bien et le mal.
La mémoire, c’est l’art de souder les choses. Tout se tient dans la mémoire. Elle est semblable à un dictionnaire dans lequel un mot fait penser à un autre mot. A vous de savoir vous en servir. Pour bien retenir, il faut procéder par associations d’idées, ce que savent faire les bêtes, car les bêtes ont aussi de la mémoire.
Retenir par cœur ce n’est pas avoir une bonne mémoire, car pour cela Il faut y mettre du sien, il faut y mettre son intelligence. La mémoire n’est bonne et utile que lorsqu’elle va de pair avec l’intelligence.
Les détails font tout. C’est à force de détails qu’on a amassés, qu’on peut faire un tout, ou, si on préfère, une oeuvre.
Le véritable héros c’est celui qui accomplit des actes qu’hormis Dieu, personne ne connaît ni ne connaîtra; donc, le vrai héros est humble.
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Dans l’acte d’héroïsme qui sera connu et célébré, il peut ou il pourrait y entrer, une part de vanité, et c’est pour ça que celui-ci est moins grand que celui-là.
Le véritable héros, c’est celui qui fait de bonnes actions qui lui coûtent, sans autres arrière-pensées que celles de faire le bien dans l’absolu.
En un mot, on s’aperçoit que le véritable héroïsme, c’est la sainteté.
Le véritable héroïsme, c’est aussi celui de tous les jours, car c’est celui-là qui répond le mieux à la sainteté.
L’héroïsme demande une volonté bien trempée et un parfait équilibre spirituel, une parfaite maîtrise de soi.
Il est rare qu’on puisse aimer quelqu’un qu’on n’estime pas d’abord ou qui ne vous estime pas d’abord.
La loi du plus fort est la loi de la nature, mais cette loi de la nature, de la jungle, est-elle finalement la loi de Dieu ou la loi du diable? Voilà la question. Le cosmos, où les étoiles se bouffent entre elles, relève-t-il de la bonté de Dieu ou de la Chute de l’Homme séduit par le diable? Et encore, Dieu, tout comme la nature, est-il aussi bon qu’on le dit, pour avoir créé le diable si méchant? Mystère, mystère...
Etre instruit, savoir, ce n’est pas ça être intelligent, car on est alors, comme le dit si bien Rabelais, un puits de science, une bibliothèque, une encyclopédie vivante, un "abysme" de savoir et de science, et pour finir un "asne" chargé de livres"!
Les fantasmes du poète
Il m’arrive souvent de me sentir transporté par l’art. Par exemple, je me répète sans arrêt une chanson comme : "Je me voyais déjà" d’Aznavour. Je me vois chantant sur une scène,
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devant un micro, une guitare dans les mains devant des spectateurs bouche bée. Parfois, c’est tout un orchestre qui m’accompagne. Je suis le grand artiste, la grande vedette. Parfois, je suis un fantaisiste, un chansonnier à l’élégant badinage. Parfois encore, je suis un grand mélomane, un grand artiste, un musicien auquel reste suspendue toute une foule, ou bien un artiste jouant sur un piano, d’un air inspiré, sévère et poignant. D’autres fois, je suis un grand poète. Presque toujours je suis un passionné et un fanatique de l’art, j’ai les sens transportés par l’art, je vibre au plus profond de moi-même, et je suis un autre moi-même.
Une musique entraînante, une marche, suffisent pour que j’éprouve un frisson esthétique qui m’élève au paroxysme de la vibration, jusqu’à en tomber presque mort, si d’aventure, cela devenait encore plus beau. Dans ce cas-là, ce n’est pas tant la musique qui me fait vibrer que la puissance harmonique de l’ensemble. Le fait de sentir que lorsqu’on a tous un même idéal, que lorsqu’on est un, on est fort.
Dans cet état d’aveuglement je serais capable d’aller jusqu’à la folie, jusqu’à l’irraisonnement, c’est-à-dire jusqu’à ce que j’appelle le fanatisme dans l’art. Le fanatisme, un comble du patriotisme!
D’autres fois encore, je danse, et sur moi se posent tous les regards. Je suis la parfaite aisance, la parfaite élégance, le charme incarné... J’ensorcelle...
Mais bientôt, voici que je reviens à la réalité, et je la trouve fade. J’entre alors dans la mélancolie, jamais dans le désespoir.
J’espère, j’espère toujours, car je suis jeune. Et je me dis: que pourrais-tu faire pour commencer à t’élever? Et lorsque vient l’occasion, je n’ai plus aucun courage, plus aucune volonté, et je m’en veux à moi-même. Je me traite de tout, je n’ai plus confiance en moi. Et je crois que je resterais ainsi, si à
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nouveau, quelque temps après, mon mauvais génie ne se remettait à me tracasser, à me vanter, à me glorifier, à m’aveugler...
Et la vie passe, "la vie de chaque jour, aux minuscules joies", comme dit la chanson de Bécaud, et je la trouve fade, mais qu’est-ce que ce serait si je n’avais pas ces idéaux?
Je crois que le propre de notre vie de mélancolie, c’est d’avoir un idéal. Et tout le monde a son petit idéal. L’idéal, ça va jusqu’au bénéfice et à la joie qu’aura l’épicier en vendant un sucre d’orge à un enfant.
Mon ambition? Eh bien! c’est d’en avoir!
Je n’ai pas beaucoup d’ambition, mais au moins j’ai l’ambition d’en avoir. Je n’ai pas un grand idéal, mais au moins j’ai l’idéal d’avoir de très grands et de très beaux idéaux, et je crois, tout compte fait, que cela vaut bien autant que d’avoir un vrai idéal, bien concret, mais, somme toute, un tout petit idéal.
Esthétiques
Ce qu’on ne pardonne pas aux autres, c’est de pouvoir faire mieux qu’eux.
Non! les grands esprits ne servent pas toujours la vérité, souvent, ils ne font que l’embrouiller aux yeux des autres.
Il vaut mieux ne pas traduire lorsqu’on est certain de ne pas être fidèle sur toute la ligne, car, bien qu’étant soi-même dans la vérité, on peut jeter dans l’erreur un esprit qui se fiera à nous; de même qu’il vaut mieux ne pas lire que de mal lire et de mal comprendre et de se laisser ainsi influencer en mal.
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La vérité, elle est dans nos cœurs lorsqu’ils sont simples, naïfs et instinctifs.
Si votre orgueil et votre intelligence vous tourmentent sur la vérité, simplifiez-les, étouffez-les même, s’il le faut, car l’intelligence est un don de Dieu mais aussi une épreuve: elle est comme le cadeau d’un pistolet que l’on offrirait à son ami.
Voilà pourquoi les grands esprits, et surtout les philosophes, sont dangereux.
Lorsqu’on écrit, il faut être artiste et non pas philosophe, car l’artiste est plus neutre, il n’a pas à juger, si ce n’est par rapport à son esthétique d’ensemble, il peint seulement à partir d’un modèle, et, lorsqu’il peint mal, il ne changera rien au modèle; le philosophe, lui, il juge sans arrêt son modèle, il est partial, il se croit supérieur à son modèle, et le plus souvent il se trompe dans son jugement. Il donne une leçon, mais sa leçon ne vaut rien. Comme le paranoïaque, il raisonne juste sur des prémisses fausses.
Le raisonnement, si beau soit-il, ne nous approche pas de la vérité, il est un compas qui nous permet de mesurer la distance, et, quand bien même il serait une longue-vue, il ne nous approche toujours pas de la vérité, et on peut rester toujours étranger à elle, même en faisant beaucoup de bonnes mesures.
Il est des gens qui sont impitoyablement nuls.
Il faut être souffreteux pour être un bon poète.
Les romanciers et les philosophes sont ennuyeux en ce sens qu’ils sont incapables de faire quelque chose de précis et de concis, ils ne savent pas dégager "la substantifique moelle", au contraire des poètes.
La philosophie est un genre nettement inférieur à la poésie. Le ver de terre qui rampe et qui reste au ras du sol, voire même
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en-dessous, par rapport à l’oiseau.
Et il est méchant, le philosophe, car il veut faire la morale aux autres et les subjuguer! Il veut faire le bonheur des autres malgré eux et il ne voit pas sa propre nullité.
Le poète est le plus haut dignitaire de la littérature car il néglige la discussion, la critique et la controverse, il est au-dessus de tout cela, il parle peu, mais il parle bien, il ne s’aventure pas dans le labyrinthe de la raison et de la vérité, car il sait que tout cela est vain, inférieur, rampant, et qu’on ne sait plus ce qu’il faut retenir après toutes ces tergiversations, il contemple et il décrit directement le beau...
Le poète ne cherche pas vraiment, parce qu’il vient toujours de trouver. Dieu lui donne l’inspiration, car il est croyant.
Il est inutile d’analyser, d’expliquer ou de critiquer une poésie. La critique n’est bonne que dans la mesure où elle nous aide à nous mieux connaître ou à aider les autres à mieux se connaître eux-mêmes. Mais rien ne vaut l’original, et la critique est un intermédiaire. Les intermédiaires remplacent le roi pour les simples sujets, mais il vaut mieux avoir affaire directement au roi, et le poète est ce roi.
Déprime
Je sombre dans l’apathie la plus complète. Plus rien ne me passionne; je reste là, sans rien faire, dans l’attente. Je ne peux plus travailler, c’est trop pénible et c’est exaspérant. Je ne peux même plus lire ces poésies qui, en d’autres temps, m’enthousiasmaient et que je trouve pénibles à lire parce qu’elles traitent toujours des autres et parce que ce sont toujours les autres qui en sont les auteurs. De même qu’il faut toujours supporter les impressions des autres, leurs conseils,
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leurs histoires.
Normalement, il faut aussi obliger les autres à nous supporter, il faut leur raconter des histoires que d’ailleurs ils n’écoutent même pas...
Non!, c’est trop pénible.
On est aimé des autres presque chaque fois qu’ils nous considèrent en inférieur, ou tout au plus en égal: ça les fait mousser, ça les rend contents d’eux-mêmes, ça leur permet aussi de nous dire ou de nous faire n’importe quoi sans que l’on puisse broncher... Voilà comment aiment les autres.
D’un autre côté, si nous on les aime, apparemment, c’est bien par faiblesse, parce qu’en fait on ne peut pas faire autrement face à un esprit fort qui, dans son enthousiasme nous galvanise et nous manie comme un pantin...
Oui, le monde est une montée d’escaliers où il y a tous les étages et où il y a ce que j’appelle des esprits forts. Le plus fort de ces esprits fait toujours ce qu’il veut avec les autres, c’est lui qui commande. Il est un hypnotiseur, Il est comme une arme de dissuasion devant laquelle capitulent tous ceux qui sont moins forts.
Si vous êtes faible, prenez garde, car ces esprits-là vous emberlificotent et vous embarquent en basant souvent leurs ordres sur une soi-disant affection, car, comme je viens de le dire, ils aiment les faibles, ils ont besoin de domestiques pour se faire mousser, et ils vous font faire n’importe quoi. Vous n’êtes plus libre face à ces esprits-là, pour l’être, il faut vous rebeller et essayer de devenir plus forts qu’eux...
La femme est le plus souvent, par sa faiblesse, le propre des esprits soumis dont je parle, a contrario, c’est d’ailleurs pour ça qu’on a pu dire que telle femme résiste à l’amour qu’elle éprouve, qui ne résiste pas à l’amour qu’elle inspire.
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Le génie peut faire se rejoindre n’importe quoi, c’est un point d’intersection.
Le génie est un homme malheureux qui se débat dans le malheur qui l’enlise, et il n’aboutit le plus souvent qu’à des impasses, mais des impasses dont on peut tirer des leçons.
Pensées
Les grandes choses naissent d’un agrégat de petites choses.
La mort des proches: ce n’est plus la mère, le père, la femme, la sœur, le frère, l’ami, le camarade qui sont morts, c’est une part de soi-même.
C’est une porte qui nous est dorénavant fermée, et ça aussi ça nous rend malheureux.
C’est Montaigne, je crois, ou peut-être Montesquieu qui dit: "Si je savais que je ne peux pas aller en quelque coin perdu des Indes j’en vivrais un peu plus affligé car je retirerais que cela enfreint à ma liberté".
On apprécie davantage quelque chose lorsqu’on l’a perdue, ou encore quand on a failli la perdre, comme la vie, par exemple.
Car il faut perdre pour apprécier. Celui qui ne perd pas, autrement dit celui qui s’attache trop aux biens de la terre, finit paradoxalement par ne plus les apprécier, alors même qu’il voudrait faire le contraire, et je crois que pour bien jouir des biens de la terre, il ne faut pas craindre de savoir s’en détacher, au besoin.
Si paradoxal que cela puisse paraître je suis plus inconnu à mes yeux qu’aux yeux des autres.
C’est par le paradoxe qu’on étonne, qu’on fait rire.
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Il ne faut pas avoir peur de recourir aux solutions extrêmes, car c’est comme ça qu’on aboutit.
Les philosophes n’étant jamais parfaits, ils ont tous fait des erreurs de jugement, mais chez eux tous réunis se trouve incontestablement la vérité: à nous et à Dieu de faire le tri.
L’ordre, c’est propre à soi-même.
Ainsi, il faut faire attention, car nos plus grands défauts, ce sont ceux qu’on prend pour de petits défauts, ou ceux qu’on ignore carrément.
Autrui voit mieux nos défauts que nous-mêmes, et moins bien nos qualités, semble-t-il.
Je pense qu’on est plus souvent distrait et rêveur que véritablement paresseux.
Ne pas faire son travail, c’est peut-être de la paresse, mais si on fait un autre travail qui nous plaît et auquel on s’adonne, ce n’est plus que de la distraction volontaire de poète.
La vraie et seule paresse, c’est plutôt l’oisiveté.
Les poètes sont des distraits qui font autre chose, mais ce ne sont pas des oisifs.
En prenant toujours le bon côté de ses erreurs, un homme adroit et intelligent sait toujours se justifier parce qu’il étudie toujours le pourquoi de toutes ses actions, et lorsque celles-ci ne sont pas très bonnes il sait très bien les justifier.
Un défaut combattu n’est pas fâcheux car tout le monde sait que chacun a ses défauts. Soi-même, on sait bien qu’on a des défauts. Si on les avoue on n’en est que plus estimé, contrairement à celui qui, ayant un grand défaut, l’ignore, ne le confesse pas, ou ne croit voir là qu’un tout petit défaut sans importance, pire encore, il est sûr que son défaut est sa meilleure qualité!
On combat ses grands défauts par les petites qualités qui en
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découlent. Un défaut est un vrai défaut lorsqu’on n’a rien en soi qui le combatte, lorsqu’il n’est pas contrecarré par ces petites qualités.
Pour trouver nos défauts, étudions donc nos qualités ou plutôt ce que nous croyons être nos qualités.
Mais que cherchent-ils donc, les hommes, dans leur miroir, car, à quatre-vingts ans ils n’ont pas encore trouvé!
Dieu voulut que même les méchants aient un besoin d’aimer, et c’est pourquoi on ne les reconnaît même pas au milieu des bons.
Même les dictateurs les plus sanglants ont encore un petit air sympathique!
Ce qui est marrant, c’est de voir que les méchants sont toujours intelligents, cependant que le simple d’esprit, le naïf, le petit enfant sont, eux, toujours bons.
Les trouvailles mûrissent inconsciemment dans le cerveau, encore faut-il savoir y adjoindre un arrosage nécessaire.
Le méchant sait qu’il est méchant et s’en aperçoit continuellement, mais sans avoir le courage d’y remédier, car c’est aussi un lâche.
La lâcheté et la faiblesse, quelles plaies!
Peut-être que, par une sorte d’instinct divin, on n’aime pas les méchants qui, hypocritement, demandent à être aimé.
Si je me dégoûte, c’est parce que je m’aime, si je m’aime, c’est parce que je suis égoïste; alors, on ne sait donc pas qu’est-ce qu’il vaut mieux: s’aimer ou se haïr.
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Je me demande si la bonté n’engendre pas la méchanceté et si, finalement, le bon n’est pas le méchant. C’est étrange de voir à quel point le bien et le mal sont bien imbriqués.
Une preuve de ce que la formule de l’art pour l’art est assez utopique, c’est qu’on préfère bien souvent éplucher un grand auteur et lire même ses plus mauvais poèmes pour mieux le connaître, plutôt que de lire les plus beaux poèmes d’un auteur soi-disant secondaire.
Là encore, on se demande parfois quelle est la différence entre le beau et le laid.
On hait souvent les hommes parce qu’ils nous ressemblent: dès lors qu’il n’y a plus de mystères et qu’on lit dans le jeu d’un homme, on est alors vite tenté soit de l’aimer soit de le haïr.
© Michel Teston
"Journal et pensées d'un jeune poète des années 60" ISBN 2-9509937-5-3
Ci-dessous, ma dernière vidéo: l'interprétation en amateur de la célèbre chanson de Jacques Brel "La chanson des vieux amants" :
© teston (vidéo)
Bonjour Michel j'espère que tu vas mieux
Il y en a une tartine a lire je le lirais en plusieurs fois
Je te souhaite une bonne semaine
Gros bisous
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Bonsoir Michel
De jolis poèmes que j'ai commencé à lire , bravo pour ces écrits
Amicalement , Patrick
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