GOREE

Alors, j’avais sept ans
On me mit en chaloupe
Alors je vis Gorée
Rose, grise et dorée

Alors, j’avais sept ans
On me dit l’esclavage
Depuis je n’aime ni
Les prisons ni les forts
A l’ourlet des galets
L’eau vient casser son chant
La maison est toujours
Ouverte sur l’adieu
Nous sommes tous un peu
Voyageurs en partance
Mais l’espoir du retour
Est inscrit dans nos yeux

Quand il pleut sur Gorée
C’est ondée de sueur
C’est larmes de dépit
Et c’est eau de visage
Alors j'avais sept ans
On me dit l’esclavage
Depuis je n’aime ni
Les prisons ni les forts
Les enclos ni les cages
Ni la raison d’Etat
Ni les riches maisons
Du Bordeaux qui m’est cher

Alors, j’avais sept ans
On me mit en chaloupe
Alors je vis Gorée
Rose, grise et dorée

Et depuis, j’ai du Noir dans mon corps qui est blanc

Danielle Camin-Massabiau                  Musique :Jean-Pierre Lombard

A MAYA

Tu voulais voir les Indiens
Et aujourd’hui tu dors
Au bleu d’un petit port
De la mer Caraïbe.

Tu voulais voir les Indiens
Voir de tes yeux et toucher de tes mains
Baiser leur peau et percer leur chagrin
Et aujourd’hui tu dors
Au bleu d’un petit port
De la mer Caraïbe.

Tu voulais voir les Indiens
Tu me disais que tu n’allais pas bien
La mort en toi cheminait son chemin
Et aujourd’hui tu dors
Au bleu d’un petit port
De la mer Caraïbe.

Tu voulais voir les Indiens
Au doux du soir un regret me revient
Tu es partie sans que j’y puisse rien
Et aujourd’hui tu dors
Au bleu d’un petit port
De la mer Caraïbe.

Tu voulais voir les Indiens
Et aujourd’hui tu dors
Au bleu d’un petit port
De la mer Caraïbe.

Paroles Danielle CAMIN-MASSABIAU

Musique Jean-Pierre LOMBARD
Courriel:
lombardjp4@orange.fr

Interprète: un ami,DIDIER.

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[url]http://chantsongs.centerblog.net/rub-LOMBARD.html[/url]

AUX VERANDAHS ET AUX VARANGUES

Aux vérandahs et aux varangues
Le vent très doux porte chaleur
Porte moiteur et porte effluves
Et porte tristesse à mon cœur

Au petit ponton qui s’abîme
Le bois a perdu sa couleur
Barque danse au clapot du soir
Et porte tristesse à mon cœur

On me disait que du Cap-Vert
Bateau me donnerait bonheur
C’était mensonge pour l’enfance
Il  porte tristesse à mon cœur

Le nom des rues
Je l’ai perdu
Le cri des races
Aussi s’efface
Toutes les photos ont jauni

J’ai perdu toute référence
Le Blanc, le Noir, de connivence
Se sont penchés sur mon enfance
Rien ne sera plus comme avant

Le chant de la maison d’en face
Tourne longtemps dans la torpeur
Chauffe la nuit de ses épices
Et porte tristesse à mon cœur

Aux vérandahs et aux varangues
Le vent très doux porte chaleur
Porte moiteur et porte effluve

Et porte tristesse à mon cœur.

Paroles Danielle CAMIN-MASSABIAU

Musique    Jean-Pierre LOMBARD

    A la citadelle

Il a dit : « A la citadelle »
Alors j’y vais
J’y vais
J’y vais
Regarde comme je suis belle
Toute à l’envie
Toute au désir
Alors j’y vais
J’y vais
J’y vais

J’y vais gravissant les marches
Tordues de lichen
Dans ma tête, c’est  Big Ben
Qui sonne la joie
Qui sonne la fête
L’envie, l’émoi
La première fois.

Il a dit "à la citadelle

Alors j'y vais
J’y vais
J’y vais.

Je vais à la joie des caresses

Je marche vite, je cours

J'ai un rendez-vous de tendresse

J'ai un rendez-vous d'amour

J'y vais, j'y vais.

Tant pis si c'est pur mensonge

Ne touchez pas à mon songe

J'y vais j'y cours j'y cours

Au-dessus il y a la nuit

Et le monde tout autour

Je ne connais qu'une adresse

Celle du compte à rebours

Et j'y vais j'y vais j'y vais

Il a dit : « A la citadelle »
Alors j’y vais
J’y vais
J’y vais
Regarde comme je suis belle
Toute à l’envie
Toute au désir
Alors j’y vais
J’y vais

Dressée, armée et cruelle
Protégeant les alentours
Pour moi cette citadelle
Est celle de mes amours
Alors j’y vais
J’y vais

J’y cours……

Interprète: SOLENNA http://www.myspace.com/video/rid/111695116

Paroles : Danielle Camin-Massabiau               
Musique : Jean-Pierre Lombard

..... QUI capte quoi?                                                   

Un parasol                                            

Une parabole

Un pot de fleur

Sur la  terrasse

Moi j’appelle ça un balcon

Un petit coin carré tout con

Où un vieux chat se prélasse

Question de milieu

Question de race

Question de place

Qui capte quoi

Et comment ?

Qui entend quoi ?

Qui comprend ?

Question d’espace

Question qui agace.

Un géranium

Couleur minium

Comme un pétard

Sur la terrasse

Moi j’appelle ça un balcon

Un petit coin carré tout con

Où un vieux chat se prélasse

Drôle de milieu

Et quand tu montes

Tu te rends compte

Qui capte quoi

Et comment ?

Qui entend quoi ?

Qui comprend ?

Question d’espace

Question qui agace

Un beau visage

Encore sage

Une fille en fleur

Sur la terrasse

Moi j’appelle ça un balcon

Un petit coin carré tout con

Où un vieux chat se prélasse

Fille du milieu

Mais sans empire

Et même pire

Qui capte quoi

Et comment ?

Qui entend quoi ?

Qui comprend ?

Question d’espace

Question qui agace .

Extrait d'un poème de Danielle CAMIN-MASSABIAU mis en musique par Jean-Pierre LOMBARD(lecompo)

Chant-guitare: DIDIER

BRIC-À-BRAC

Dans le bric-à-brac de mon antre
Je retrouve ton beau visage
Des mains et d’autres mains tendues
Qui ne touchent que les nuages
Qui ne saisissent que les nues.

Si je te touche je te perds
Comme tout me semble léger
-Enfin plus léger que la brise-
Comme rien n’a plus d’importance
Comme tout est perdu d’avance
Seul le souvenir s’éternise
Qui n’est qu’un mensonge de plus.

C’est la brûlure de l’enfer
Que de vouloir tout retrouver
-Enfin, les moments que l’on prise
Comme rien n’a plus d’importance
Comme tout est perdu d’avance
Seul le souvenir s’éternise
Qui n’est qu’un mensonge de plus.

Dans le bric-à-brac de mon antre
Je retrouve ton beau visage
La joie, l’allégresse perdues
Mais ce ne sont que des images
Des redites, des déjà vu.

Si je te cherche je me perds
De porte close en mur épais
-Enfin une muraille grise-
Comme rien n’a plus d’importance
Comme tout est perdu d’avance
Seul le souvenir s’éternise
Qui n’est qu’un mensonge de plus

De jours heureux en jours amers
De favorite en préféré
-Enfin, le temps nous égalise-
Comme rien n’a plus d’importance
Comme tout est perdu d’avance
Seul le souvenir s’éternise
Qui n’est qu’un mensonge de plus.

Dans le bric-à-brac de mon antre
Je retrouve ton beau visage
La terre te serre en son ventre
Et désormais tu n’as plus d’âge.
Comme tout me semble léger
Comme tout me semble léger.

paroles Danielle CAMIN-MASSABIAU

musique Jean-Pierre LOMBARD
lombardjp4@orange.fr

Aquarelle: Marie-Hélène Nocent.

INDIGNE BLESSURE

Refrain 

Je cache comme une indigne blessure

Mille et un secret

Ma vie n’en est pas plus dure

C’est un fait

Partir, revenir, qu’importe

Puisqu’au fond de moi je porte

Le poids de ces amours mortes

Que je ne peux oublier

Assise

Toute tendue vers le large

Dès qu’il fait plus frais

Je me suis mise à la marge

C’est un fait

Entre le sable et la roche

L’eau vient se jeter

Comme moi contre ta bouche

Mes amours aujourd’hui

Décousues de fil blanc

Amours en trompe l’oeil

Vous me tannez comme un cuir cordouan

Toujours plus fin

Toujours plus souple, toujours plus patient

Vous me tannez

Dans l’odeur acre du temps

Refrain

Entre passé et promesse

J’ai eu tes baisers

Piquants comme des baies vertes

A l’ombre bleue des bois

Après le défilé

Amours en trompe l’oeil

Vous m’avez eue, comme le dernier né

Toujours plus loin

Toujours plus souples, toujours plus rusées

Vous m’avez eue

Les pieds et les mains liés

Je cache comme une indigne blessure

Mille et un secret

Ma vie n’en est pas plus dure

C’est un fait.

Texte : Danielle Camin-Massabiau         Musique : Jean-Pierre Lombard

ADO

Assis sur le trottoir d’en face

 Y' a toujours un ado qui meurt

Plus que la torpeur, la crasse

Son silence me fait peur

Dans ma boîte de carton

Bien ficelée

Bien raide aux angles

Avec un peu de soie

Pour ne pas me blesser

Je me sens prisonnier

Tu te sens prisonnière

De tes mauvaises manières

Plus que la torpeur, la crasse

Ce qui me fait peur

C’est de ne pouvoir regarder en face

La douleur

Assis sur le trottoir d’en face

 Y' a toujours un ado qui meurt

Plus que la torpeur, la crasse

Son silence me fait peur 

Le ciel avec son plein de nuages

Comme la plage
Son plein de galets

N’est rien qu’une autre menace

Un avertissement fugace

Presque rien

Un peu de glace

Sur des feux désespérés

Assis sur le trottoir d’en face

Y' a toujours un ado qui meurt

Sa main tendue dans l’espace

Son vertige, me font peur.

Danielle Camin-Massabiau                 Musique : Jean-Pierre Lombard