16 – La page blanche.

Publié le 15/04/2017 à 22:10 par le-spermatozozo-ide Tags : extrait pensées center place image background vie moi sur bonne mer fond histoire dieu air pouvoir bande

La page blanche !

Deux mois sans nouvelles ?

Hé bien non ! Ce n'est pas le manque d'inspiration.

 

Seulement, je me suis rendu compte que mon récit s'emmélait les pinceaux. Vous allez me dire qu'il n'est pas facile de raconter sa vie à l'âge d'un an, d'autant plus que selon les dates dans lesquelles avancait mon histoire, ce manque d'informations pouvait lui apporter certaines incohérences... ce que je ne veux pas.

 

Donc, rétrospection.

 

Il est complètement siphonné ce mec, allez-vous me dire ! Comment peut-il se rappeler de quelque chose et retrouver le fil de ses pensées alors même que ses vieux ne sont plus sur terre. Et qu'il était dorénavant seul avec sa mémoire.

 

Et bien si !

 

Retour un moment en l'an 2000.

Dans les dernières années de la vie de mon paternel, je l'ai sorti de son home pour lui faire retrouver son appartement d'Ostende à la mer du Nord. Ils y habitaient avant que ma mère ne soit arrivée à un stade où son alzheimer allait obliger mon père à la placer dans une institution spécialisée... je veux plutôt dire... un mouroir.

 

Elle ne reconnaissait plus personne et vivotait en grabataire au fond de son lit, ne poussant uniquement que des cris ou des propos incohérents.

 

J'en ai voulu à mon père de la laisser dans cet état lamentable, plutôt que de trouver un moyen pour abréger sa non-vie. Mais selon lui, Dieu le voulait ainsi ! Lâcheté incommensurable devant la souffrance en se donnant bonne conscience grâce à une religion qu'il avait très peu pratiquée lui-même. Ou pis encore, voulait-il lui faire payer les petites incartades qu'elle avait commises de nombreuses années auparavant ? Tout aussi décevant.

 

Ma mère n'a pas quitté la terre dans la dignité; on la laissée crever comme une bête !

 

À nouveau des cris d'orfraie ! Bien sûr, levé de boucliers des bien-pensants. Des défenseurs de religions de tous poils, des moralisateurs, des gardiens de l'éthique et du serment d'Hippocrate, ou plutôt d'hypocrite. Tant pis pour eux. J'ai le droit d'avoir mes convictions.

 

Revenons à nos moutons et à titre d'info, cet appartement était vide depuis des années et mon père ne le prêtait qu'à la famille de ma soeur qui le monopolisait et s'en faisait la gardienne, aussi intransigeante que le Cerbère qui gardait les Enfers. Puis, suite à une dispute entre eux ( mon père et ma soeur ), il m'en avait remis les clés pour que je lui redonne un peu de fraîcheur avant de pouvoir le mettre en vente. Je m'étais donc mis à l'ouvrage et plutôt que de passer quelques jours de détente en bord de mer, je passais, avec ma tendre épouse, mes week-ends ( car je travaillais encore à cette époque ) à vider, nettoyer, peindre et retapper ce qui était usé par le temps ou déterrioré.

 

C'est à la fin de ces travaux que je l'avais extrait du home quelques jours pour lui faire respirer à nouveau l'air iodé. Le promener en chaise roulante car ses fonctions respiratoires étaient limitées et la force de se déplacer seul lui manquait. C'est donc durant ces quelques jours que je le questionnais sur notre vie passée et surtout sur les débuts de notre famille. J'avais enregistré ce dialogue sur un petit appareil...de piètre qualité car le rendu de cette conversation était assez mauvais. Et, cerise sur le gâteau, au moment où je désire réécouter la bande, l'état de mon ouïe à moi, était proche du zéro. Il fallut donc que je demande à ma moitié de s'y mettre et de me rapporter ce qu'elle comprenait à la saga familiale. D'autant plus difficile pour elle que les sujets abordés étaient souvent fort décousus.

 

C'est ainsi que j'ai pu combler des vides et remettre en place certaines personnes qui font partie de mon histoire mais que j'ai peu connues.