Bulûgh Al-Marâm & Commentaire

Ibn Umar (qu'Allah l'agrée) rapporte :

" Le Messager d'Allah ﷺ a imposé l'aumône de rupture du jeûne [d'une mesure] d'un Sâ de dattes ou d'orge pour tout musulman, esclave ou libre, homme ou femme, enfant ou adulte, et il a ordonné qu'on s'en acquitte avant que les gens ne se rendent à la prière [de célébration de la rupture du jeûne].

(Rapporté par Bukhâri 1503 et Muslim 983)

ENSEIGNEMENTS DU HADITH

Les savants sont unanimes concernant l'obligation de l'aumône de rupture du jeûne, d'après sa parole : " Le Messager d'Allah ﷺ  a imposé l'aumône de rupture du jeûne " et ce qui est imposé [fard] est obligatoire [wâjib].

Elle est obligatoire à tout musulman : homme ou femme, libre ou esclave, enfant ou adulte.

Le mieux est de s'en acquitter le matin du Îd, avant que les gens ne se rendent à la prière.

Parmi les sagesses de cette aumône est de suffire aux besoins des pauvres en ce jour, afin qu'ils n'aient pas à mendier, en ce jour où tout musulman veut montrer une richesse apparente, et qui est un jour de joie et de bonheur pour l'ensemble des musulmans.

Les trois imams et leurs adeptes sont unanimes concernant la permission d'avancer l'acquittement de la Zakât uniquement de deux jours, en raison de ce que rapporte Al-Bukhâri 1511 : " Les Compagnons s'en acquittaient un ou deux jours avant la rupture ".

Cheikh Abd Ar-Rahmân As-Sa'dî en a même tiré la recommandation de s'en acquitter un ou deux jours avant.

• La majorité des savants, parmi laquelle les trois imams, est d'avis qu'elle devient obligatoire au coucher du soleil de la nuit du Îd, ainsi celui qui décède après, on doit tout de même s'en acquitter pour lui, et celui qui embrasse l'Islam ou né après, il n'a pas à s'en acquitter.

• Le pauvre s'acquitte lui aussi, de l'aumône de rupture du jeûne, il la perçoit puis s'en acquitte. De même s'il possède le Nisâb, il s'acquitte de la Zakât mais peut également percevoir de la Zakât si ce qu'il possède ne lui suffit pas pour répondre à ses besoins. C'est là l'avis correct, contrairement à ceux qui disent que celui qui possède le Nisâb ne peut percevoir la Zakât.

• Cheikh Al-Albâni (qu'Allah lui fasse miséricorde) dit : On rapporte qu'Al-Hassan Basrî a dit : " Les mécréants auxquels il est permis de vivre en terre d'Islam n'ont droit à aucune aumône obligatoire, mais on peut leur faire l'aumône de tout ce qui est autre". C'est ce qui est établi dans la Législation, et la pratique des pieux prédécesseurs. Quant au fait de leur accorder de l'aumône de rupture de jeûne, nous ne connaissons aucun Compagnon qui l'ait fait, et comprendre le verset 8 sourate 30 de cette façon et une interprétation d'un sens qu'il ne comporte pas.

Allah le Très Haut dit :

" Allah ne vous interdit pas d'être bienfaisants et équitables envers ceux qui ne vous ont pas combattus pour la religion et ne vous ont pas chassés de vos demeures, car Allah aime les gens équitables ".

(Coran 60:8)