Les habitants du Lot se rendent beaucoup en déchèterie, plus qu’ailleurs. En moyenne, un Lotois produit 685 kg de déchets par an. « La moitié de ces déchets est déposée en déchèterie, c’est énorme. Nous avons sur le département une déchèterie pour 6 000 habitants*, le maillage est important » explique Tiphaine Skierlak, directrice de la valorisation déchets au Syded du Lot. L’autre moitié des déchets part dans les autres bacs (récup’verre, bacs marron et jaune…). « Le geste de tri est bon dans le Lot. »

Mais cette surfréquentation pose certains problèmes. Ce qui a amené les élus et les services du Syded à réfléchir à une nouvelle organisation à partir de 2025.

La déchèterie est un outil de collecte primordial pour les usagers et les professionnels. L’ouverture de 29 déchèteries sur le Lot a permis de diminuer les dépôts sauvages, un point positif. Même si certains continuent à déposer leurs poubelles n’importe où.

Pour répondre aux nouvelles exigences réglementaires, les filières de recyclage se développent dans les déchèteries, une quarantaine aujourd’hui, une cinquantaine demain. La surfréquentation des déchèteries a un impact sur la qualité du tri. La gestion des flux est de plus en plus compliquée pour les agents. Les bennes sont rapidement saturées, créant des tensions avec les usagers.

Face à cette situation, les équipes du Syded et les élus ont essayé de trouver une solution, en s’inspirant d’expériences menées ailleurs, notamment dans le Tarn-et-Garonne. La décision a été prise de contrôler l’accès aux déchèteries, afin d’avoir une meilleure gestion des flux et d’identifier les apports des particuliers et des professionnels.

L’objectif n°1 de cette nouvelle organisation est de réduire les quantités de déchets dans un contexte de forte inflation des coûts de traitement, en diminuant la part de déchets non valorisés actuellement accueillis dans la benne « autres », en invitant les usagers et les professionnels à réduire leurs déchets et à penser au réemploi… « Le meilleur déchet, c’est celui que l’on ne produit pas » précise Tiphaine Skierlak. « On veut augmenter le détournement des déchets vers le réemploi, la réparation, le recyclage. L’objectif est de créer une prise de conscience plus importante sur ce que l’on amène à la déchèterie. » Certaines déchèteries du Lot disposent d’espaces de réemploi. Les agents sensibilisent aussi les usagers.

À partir de 2025, l’accès aux 29 déchèteries du Lot sera donc contrôlé. Les professionnels (à partir de novembre) et les usagers (début 2025) devront s’inscrire au préalable sur le site internet du Syded. Chacun devra indiquer un nom, une adresse et fournir un justificatif de domicile. Professionnels et particuliers recevront en retour un QR code (sur son smartphone ou sur papier), qu’il faudra présenter à l’entrée de la déchèterie, soit à une borne, soit à un agent équipé d’un smartphone. Les personnes peu à l’aise avec l’outil informatique seront accompagnées dans cette démarche.

Les 18 déchèteries les plus importantes (Cahors, Capdenac, Catus, Figeac, Glanes, Gourdon, Gramat, Puy-l’Évêque, Souillac, Vayrac, Lalbenque, Lacapelle-Marival, Limogne-en-Quercy, Livernon, Martel, Payrac, Montcuq et Cajarc) seront équipées d’une barrière pour entrer et d’une barrière pour sortir. Les travaux pour installer ce nouvel équipement doivent démarrer courant octobre pour se terminer en fin d’année.

Pour les particuliers, le nombre de passage à la déchèterie sera limité à deux par jour. Pour les situations particulières (déménagement, vide-maison…) nécessitant plus de deux passages dans une même journée, il sera toujours possible de s’arranger en contactant directement la déchèterie.

Le fait de lever l’anonymat des usagers permettra aussi de réduire les actes d’incivilité envers les agents.

Le département du Tarn-et-Garonne a mis en place ce système en 2022. En contrôlant l’accès aux déchèteries, le département a réussi à maîtriser les coûts de traitement des déchets avec la baisse des tonnages. Le nombre de passage en déchèterie y est également limité à 20 par an et par foyer. Une mesure que le Syded ne s’interdit pas de reprendre.

Une grande campagne de communication va être lancée dans les semaines à venir pour informer sur les nouvelles conditions d’accès aux déchèteries.

* Au niveau national, on compte une déchèterie pour 14 000 habitants