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Le trajet

Publié le 15/10/2016 à 16:48 par ecritssurlalune Tags : sourire homme monde vie moi sur demain
Le trajet

 

Serait-il là, comme tous les matins ?

Et je me suis surprise.

Assise au milieu de ce bus qui allait s’arrêter, deux stations après l’instant où j’étais moi-même montée, j’ai levé les yeux. Pas machinalement comme tout le monde ou presque, pas machinalement pour un regard qui importe peu. J’ai réalisé que je l’attendais. J’ai réalisé que j’avais envie qu’il soit là. Mes yeux fouillaient la foule sur le trottoir. Je n’ai pas mis longtemps à repérer sa silhouette imposante. Même en retrait, comme tous les matins, il ne passait pas inaperçu.

Le bus avançait, grignotant les mètres comme le temps grignotait inexorablement les secondes et les minutes, me rapprochant sans aucun répit du moment où je devrais descendre. Cette angoisse lancinante et sourde qui m’étreignait tous les matins et que j’avais depuis longtemps renoncé à voir disparaître. Cette angoisse que je tenais à bout d’esprit, fidèle présence que je voulais ignorer. Ce sentiment d’avancer vers l’arène qui ne s’estomperait qu’une fois la dernière porte franchie. Comme tous les matins. J’avais renoncé à l’idée que cela changerait un jour.

Et je le regardais faire.

Sa haute taille le rendait attentif aux autres, il s’écartait, faisant barrière de son corps. Ce sentiment de protection que je ressentais jusque sur mon siège du milieu du bus.

Et puis il est monté.

A-t-il remarqué comme je l’observe ? Finira-t-il par le remarquer un jour ?

Le front ceint d’un bandana, ses longs cheveux sur les épaules. Ses bras nus sous un Tshirt malgré la fraîcheur d’un matin d’automne installé, ses pantacourts, ses pieds dans des Birkenstock… Une silhouette imposante certes, et qui détonne tant dans la masse uniforme dont je fais moi-même partie. C’est le Big Lebowski qui effleure ma vie, là juste à cet instant, comme dans la trajectoire d’une tangente, car je ne vais pas tarder à descendre et qu'il continuera.

Et j’ai envie de sourire.

Il me trouvera étrange s’il le remarque mais cela n’a aucune importance. Je viens de me rendre compte que cet homme, que je n’ai pas forcément envie de connaître, a pris de l’importance dans mes petits matins. Quelques instants en apesanteur qui m’emportent loin de ce sentiment d’impuissance, la sensation que si je peux croiser un tel homme ici et maintenant, alors peut-être tout pourra changer un jour.

Alors oui, je souris.

Le bus ralentit, je voudrais qu’il n’en finisse pas de ralentir, je voudrais rester là, dans un temps suspendu…

 

Que se passera-t-il, si demain il n’est pas là ?

 

Je ne cherche aucunement à m’approprier la photo, mais je n’ai pas pu en identifier l’auteur. Si quelqu’un le/la connaît, c’est avec un immense plaisir que je le/la créditerai.

Commentaires (1)

Baz le 16/10/2016
J'aime bien ... Les mots sont d'un réalisme certain, mais laisse aussi une part intéressante à lapsychologie de l'instant . j'imagine bien la scène


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