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Montmirail : la ville de Guillaume Bats rend hommage à l'humoriste, décédé le 1er juin

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Après une cérémonie de funérailles privée, la ville de Montmirail a organisé ce samedi un hommage public à Guillaume Bats, l'humoriste marnais atteint de la maladie des os de verre, décédé début juin à l'âge de 36 ans.

Une photo gigantesque de Guillaume Bats a été accrochée sur la façade de l'ancien collège de Montmirail, devenu Espace Loisir Culture.
Une photo gigantesque de Guillaume Bats a été accrochée sur la façade de l'ancien collège de Montmirail, devenu Espace Loisir Culture. © Radio France - Diane Berger

Sur la scène, installée dans la cour de l’Espace Loisir Culture de Montmirail, l'humoriste Eric Antoine décoche tout de suite une blague : "Je trouve que Guillaume Bats a mené une vie géniale : abandonné dès la naissance, maltraité, harcelé... Manquait plus qu'il fasse quelques années de catéchisme et c'était le grand chelem !" Une pique sarcastique, qui provoque des rires dans l'assemblée et permet d'oublier, pendant quelques secondes, le chagrin.

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Environ 500 personnes sont venues assister samedi 17 juin à cette cérémonie, organisée dans la petite ville de la Marne, pour rendre hommage à l'humoriste Guillaume Bats, décédé le 1er juin dernier à l'âge de 36 ans, alors qu'il souffrait depuis sa naissance de la maladie des os de verre. En effet, c'est à Montmirail que l'artiste a découvert la scène.

Sur scène, des chanteuses accompagnées d'Oldelaf à la guitare, ont interprété les chansons préférées de Guillaume Bats.
Sur scène, des chanteuses accompagnées d'Oldelaf à la guitare, ont interprété les chansons préférées de Guillaume Bats. © Radio France - Diane Berger

Dans le public, étaient présents d'autres humoristes qui figuraient dans son cercle de proches amis comme Jérémy Ferrari ou Arnaud Tsamère, mais aussi ses amis d'enfance, ceux avec qui il avait commencé le théâtre au collège, et beaucoup d'anonymes venus faire leurs adieux. La veille, Guillaume Bats a été incinéré lors d'une cérémonie privée, en présence de ses amis et de sa famille.

Tout au long de cet hommage public, les différents intervenants alternent les anecdotes intimes et les prises de paroles plus engagées, les moments d'émotion et les vannes. "L'hommage devait ressembler à Guillaume, décrit Eric Antoine, très affecté par la disparition de son ami, c'est-à-dire cette douceur et cette amertume, ce sarcasme et cette poésie, de l'humour noir et en même temps beaucoup d'amour."

Minute d'applaudissement

Au micro, ceux qui l'ont connu adolescent racontent leurs souvenirs. Comment, à cause de ses bras trop grands et de son corps particulier, Guillaume Bats devait faire du vélo sur une bicyclette d'adulte malgré sa petite taille. Comment il dégainait un surnom pour chaque personne qu'il rencontrait. Comment, à chaque fois qu'il ouvrait la bouche, il créait le rire et dépassait son handicap.

Lorsque l'urne contenant les cendres de Guillaume Bats a été présentée au public, tout le public s'est levé pour applaudir. Une minute d'applaudissements et non de silence : c'était la demande de ses amis, car " Guillaume Bats se nourrissait des bravos".

Dans une grande robe sombre, Hélène Richez raconte, souriante malgré l'émotion, la manière dont elle a rencontré l'artiste, ici même, en 1999. Elle était sa première professeure de théâtre : "Au départ, c'est celle qu'il appelait 'Mémère', Christiane, sa troisième famille d'accueil, qui l'a emmené aux inscriptions pour le théâtre, c'est là que je l'ai découvert pour la première fois, il avait douze ans."

De nombreuses personnes ont apporté bouquets de roses et coussins de fleurs en hommage à Guillaume Bats.
De nombreuses personnes ont apporté bouquets de roses et coussins de fleurs en hommage à Guillaume Bats. © Radio France - Diane Berger

Au premier regard, l'enseignante reconnait avoir été perturbée par la dégaine de son élève : "Ça a été le choc, j'ai eu peur pour lui, je me suis dit qu'il allait se faire laminer, car les enfants entre eux sont tellement mauvais !" Et finalement, rien ne se passe comme elle le craignait : "Il était la mascotte de tout le monde ! Il regardait quelqu'un, et pof il sortait un mot et tout le monde était plié."

Amusée, elle avoue le surnom qu'il lui avait donné : la Thénardière, puis Gandalf - elle n'a pas saisi pourquoi, mais elle jure d'aller lire les livres du Seigneur des anneaux cet été pour comprendre.

"Quelqu'un d'hyper humain"

Dans le public, beaucoup de personnes viennent donc de Montmirail et des environs, mais d'autres ont fait plus de trajet. Manon est partie à deux heures du matin d'Angers par exemple : simple fan, elle n'avait jamais rencontré Guillaume Bats mais elle adorait son humour et ce qu'il dégageait.

Audrey, elle, a fait le déplacement depuis Toulouse avec son conjoint. Elle avait rencontré l'artiste à la fin d'un spectacle, au mois de mars : "Il n'avait plus de train, à cause d'une grève SNCF, il a demandé qui pouvait l'amener à Aix-en-Provence."

Et de fil en aiguille, le couple s'est retrouvé à passer le week-end avec Guillaume Bats et sa bande. "On a partagé plein de souvenirs même en un seul week-end, confie-t-elle, émue. Franchement, c'était quelqu'un de super simple et hyper humain."

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